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EAN : 9791092011081
288 pages
Anacharsis (14/05/2014)
3.84/5   40 notes
Résumé :
Jeremiah Johnson (ou John Garrisson, en fait peu importe) arriva dans les montagnes Rocheuses au milieu du XIXe siècle pour s’y faire trappeur.
Mais l’assassinat de son épouse indienne le conduisit à mener une sanglante vendetta contre la tribu des Crows. Méchant, il mangeait cru le foie de ses ennemis.
Ce livre rapporte sa légende.

Bourré d’outrances, horrifiant, traversé par un humour sardonique et servi par un style alerte, Jeremiah J... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est à partir de témoignages, d'entretiens et de journaux que Raymond W. Thorp est parvenu à reconstituer la vie de Jeremiah Johnson, célèbre « Mountain man » connu pour avoir traqué et tué durant quatorze ans les vingt indiens Crows qui avaient assassiné sa femme enceinte, dévorant soi-disant leur foie en guise de signature.


Légende ou réalité ? Difficile de dissocier clairement la vérité de la fiction, de l'exagération et du fantasme, tant l'histoire de Jeremiah Johnson est ancrée dans la tradition orale des trappeurs du grand Ouest américain et appartient désormais au folklore.


Robert Bunker s'est occupé de regrouper et de faire correspondre toutes les informations collectées par Raymond W. Thorp, nous offrant ainsi un portrait incroyable d'un homme solitaire, véritable force de la nature et amoureux de la vie sauvage. A travers la vie de Jeremiah Johnson, nous avons un aperçu du quotidien des trappeurs au XIXème siècle, confrontés à la rudesse de la vie dans les montagnes, aux dangers que représentent les bêtes sauvages mais surtout les indiens, toujours en quête de trophées et de nouveaux scalps. Une vie au grand air, où seuls survivent les braves, ceux capables de développer un sixième sens pour faire face au danger. Une vie régie par la loi du plus fort, mais où règne tout de même une solidarité et une franche camaraderie. Portrait d'un homme taiseux et réfléchi, capable de laisser libre court à la plus grande violence, sans pour autant la rechercher, Jeremiah Johnson avançait selon ses propres principes et était un ami aussi fidèle qu'il pouvait être un redoutable ennemi.


Malgré sa dimension folklorique, j'ai trouvé ce texte réellement fascinant. Il nous familiarise avec un mode de vie sauvage, dangereux, tout en témoignant d'un pan de l'histoire des Etats-Unis, ranimant les tensions d'un pays qui s'est construit dans le sang et la violence. Un texte rude, brutal, comme les personnages qui le composent et profondément marquant. Il ne me reste plus qu'à voir l'adaptation qu'en a fait Sydney Pollack !
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Ceux qui ont vu le film de Sydney Pollack avec Robert Redford n'ont sans doute pas oublié la formidable ode à la nature qu'est Jeremiah Johnson… En publiant le roman, ou plutôt l'interprétation littéraire de la geste de Johnson, les éditions Anacharsis viennent nous rappeler que là n'est pourtant pas le propos du livre que Bunker a écrit d'après les collectages de Thorp. Récits de seconde ou troisième main, légendes colportées par les Montagnards ou les journaux, ont cela de commun qu'ils dépeignent avec crainte et admiration un Johnson (ou Johnston) moins préoccupé par la nature elle-même que par la vengeance et, d'une manière générale, la recherche de l'affrontement, l'accomplissement dans la violence, qui le mène de vendetta en expéditions punitives en passant par une participation décevante à la guerre civile :

« Des Indiens combattirent dans les deux camps au cours de ces sanglantes batailles successives et le tireur d'élite John Johnston […] fit une impressionnante moisson de scalps séminoles et cherokees. Mais si les Séminoles étaient des soldats confédérés, les Cherokees combattaient dans le camp de l'Union. Durement réprimandé, le Tueur de Crows dut abandonner son butin et commença à se languir de ses contrées sauvages. »

Quatorze ans à éliminer un par un les vingt guerriers crows chargés de le tuer ont fait de Johnson une légende de l'Ouest ; autant chez les Indiens qui lui donnent le surnom de Dapiek Absaroka, le Tueur de Crows, que chez ses amis Montagnards qui l'appellent quant à eux le Mangeur de Foie, eu égard à l'habitude de Johnson de manger le foie des Crows qu'il tue après que des membres de cette tribu ont assassiné sa femme enceinte.
Personnage hors norme et bien réel – il s'est éteint tranquillement en 1900, à 76 ans, dans un hospice pour vétérans à Los Angeles – Johnson est un de ces personnages de la Frontière à l'image d'un Daniel Boone, Davy Crockett, Jedediah Smith, Wyatt Earp (Johnson a aussi été shérif pendant un temps avant de rejoindre ses montagnes) ou même Paul Bunyan tant il acquiert dans les récits un caractère mythique proche du surnaturel ainsi que le montrent son extraordinaire capacité à flairer ses ennemis et sa technique étonnante – et létale – du coup de pied susceptible de soulever ses adversaires à un mètre du sol ou de les expédier trois mètres plus loin.

Incarnation du Montagnard rude, solitaire, infatigable chasseur de scalp qui ne déparerait pas dans le Méridien de sang de Cormac McCarthy mais plus à l'aise avec les Indiens qu'avec les pieds tendres qui viennent empiéter sur les contrées sauvages dans lesquelles il vit, Jeremiah Johnson méritait bien que sa geste soit contée. Et si l'on peut légitimement ressentir une certaine appréhension à aborder un récit écrit en 1958 sur la base d'un matériel folklorique un peu épars, celle-ci est vite levée tant Robert Bunker a su structurer le travail de collectage de Raymond Thorp et lui insuffler un véritable souffle épique.
Récit empli de sauvagerie mais aussi d'humour, Jeremiah Johnson. le Mangeur de Foie se révèle être un des plus étonnants et vivants récits de la conquête de l'Ouest. Un incontournable du genre.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Sorti du film magnifique de Sydney Pollak en 1972 avec Robert Redford dans le rôle titre, je me suis plongé dans le récit qui en est l'origine. le héros a réellement existé, est considéré comme une figure légendaire de la conquête de de l'Ouest mais sa vie n'est finalement qu'une longue litanie de massacres d'indiens. La beauté des paysages des Rocheuses ne ressort quasiment jamais et on fini par se lasser de cette violence, pas gratuite car elle permettait une ressource substantielle par la revente des scalps...
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Un livre étonnant... Il faut se plonger dans le contexte de l'époque pour pouvoir aller au bout du livre.
Et oui c'est normal d'enlever une femme en scalpant son père pour épouser, oui il faut toujours faire bouillir des crânes avant de les poser sur un piquet, oui collectionner les scalps d'indiens n'est pas plus choquant que collectionner des cartes pokemons.
Mais ca vaut le détour ca donne envie de poser des pièges et passer un hiver à picoler autour d'un feu de bois avec un bon pote
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Lire Jérémiah Johnson: le mangeur de foie, c'est la garantie de passer un très bon moment (pour les amateurs de ce genre de lecture). Entre mythe et réalité, l'auteur a réussi à trouver le parfait équilibre .
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un matin du mois de mai 1847, des Indiens crows tuèrent et scalpèrent la femme enceinte de John Johnston. Par la suite et durant de nombreuses années ce dernier tua et scalpa des Indiens crows avant de manger leur foie – cru.
Il ne les mangeait pas parce qu'il avait faim mais seulement par principe – quel principe exactement, toute l'histoire de sa vie peut nous l'indiquer. D'autres tribus que les Crows pouvaient provoquer sa colère. Les Blackfoots, par exemple, l'avaient certes mortifié et maltraité alors qu'il était leur prisonnier mais Johnston n'humilia affreusement qu'une seule et unique tribu. Il était Dapiek Absaroka, le Tueur de Crows.
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Des Indiens combattirent dans les deux camps au cours de ces sanglantes batailles successives et le tireur d’élite John Johnston […] fit une impressionnante moisson de scalps séminoles et cherokees. Mais si les Séminoles étaient des soldats confédérés, les Cherokees combattaient dans le camp de l’Union. Durement réprimandé, le Tueur de Crows dut abandonner son butin et commença à se languir de ses contrées sauvages.
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Proscrit, craint et haï mais néanmoins respecté par tous, il s'agissait certainement de l'individu le plus seul que l'Ouest solitaire eût jamais connu.
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"Dis donc, Mangeur de Foie, pourquoi t'as pas d'mandé à Buffalo Bill de venir avec nous ?
Risquait d'salir son pantalon dans les Big Horns" répondit Johnson.
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