Ce « roman graphique », comme l'on dit, m'a permis de découvrir un côté de
Tolstoï que je ne connaissais pas, celui du nouvelliste, voire du moraliste. Cette nouvelle, écrite en 1886 et considérée par
James Joyce comme la meilleure nouvelle jamais écrite, semble avoir connu de nombreuses adaptations dans les pays hispanophones, alors que je n'en ai pas trouvé trace en français.
Adaptée ici par
Miguel Angel Diez, illustrée avec des dessins simples et filiformes qui déroutent d'abord mais qui en définitive font ressortir l'essentiel, cette nouvelle, qui prend peut-être une plus grande signification sur le continent des réformes agraires, pose simplement la question de ce qu'il faut posséder pour être un homme et, peut-être encore plus, pour être un homme heureux.
Entre fables tirées d'autres nouvelles de
Tolstoï et contées par ce qui pourrait être la bonne conscience du paysan Pajom et les matriochkas du diable, cette bande dessinée à l'enseignement simple est un bon moment de lecture qui, entre réalisme et surnaturel, décrit dans le monde d'hier ce qu'est la cupidité qui ronge encore et toujours le monde d'aujourd'hui.