Je continue mon exploration des trésors de
Tsukasa Hojo en compagnie d'un autre recueil de nouvelles,
le Temps des Cerisiers. Contrairement à
La Mélodie de Jenny, ce recueil n'a pas de réelle unité thématique si ce n'est que trois d'entre elles se déroulent dans le cadre de la famille, et qu'on ressent un fort sentiment de mélancolie dans chacune de ces lectures, qui confère au volume une tonalité globalement très intéressante. Je vais donc traiter de chaque nouvelle en un paragraphe court, afin de ne pas rendre cet article indigeste.
La première nouvelle qui donne son titre au recueil,
le Temps des cerisiers, est focalisée sur la famille centrale de Sous un rayon de soleil, série courte en trois tomes qui figure dans la collection Les Trésors de
Tsukasa Hojo. En l'occurrence, c'est la jeune fille de la famille qui est au centre du récit puisqu'elle a le pouvoir de parler aux arbres, ce qui permet à
Hojo de développer la thématique du lien à la nature. Je dois avouer que, bien que cette nouvelle soit de qualité, elle m'a un peu laissé sur ma faim. Mais je compte quand même lire la série complète tôt ou tard car je trouve ces personnages très réussis, et je pense que les voir développés sur une plus longue durée devrait être intéressant.
Ainsi, si cette première nouvelle est à mes yeux la plus faible du recueil, elle permet cependant de développer des personnages fascinants et une thématique qui me parle. Et surtout, elle reste une lecture très agréable grâce à son esthétique et son ambiance mélancolique.
La seconde nouvelle, Une histoire de famille, m'a au contraire passionné. Elle est centrée sur Kazuya, un garçon qui n'accepte pas sa belle mère, jusqu'au jour où son père a un accident et perd la mémoire. Il en oublie donc sa nouvelle compagne et Kazuya est très heureux de cette situation qui va lui permettre (en tout cas il le pense), de se retrouver seul avec son père. C'est une excellente histoire qui arrive en très peu de pages à traiter d'un sujet passionnant, qui est le lien à son père et la difficulté d'accepter une nouvelle personne dans le cocon familial. de plus, je trouve qu'
Hojo épouse bien le point de vue à la fois de l'enfant et de la nouvelle compagne. Ce qui fait que nous arrivons à éprouver beaucoup d'empathie pour les deux.
Ainsi, cette histoire m'a vraiment beaucoup plu, et je serai même tenté de dire que c'est à mes yeux la meilleure de ce recueil. Que ce soit par son sujet qui me parle ou par son travail de caractérisation des personnages, je trouve que l'auteur a réussi à faire mouche, et en si peu de pages, c'est assez impressionnant.
La nouvelle suivante se nomme Taxi Driver, mais contrairement au film de Scorsese, le personnage que l'on suit n'est pas un mec borderline qui va flinguer du proxénète. Il s'agit simplement d'un vampire qui va se prendre d'affection pour une de ses proies. Cette histoire est sûrement celle dont l'ambiance m'a le plus rappelé City Hunter, d'où peut-être un caméo de Ryo et Kaori. Toujours est-il que j'ai trouvé cette appropriation du mythe du vampire par
Hojo très réussie, et un travail encore une fois de qualité sur l'écriture des deux personnages principaux.
Ainsi, cette nouvelle est également d'excellente qualité, et possède par ailleurs un côté conte de fées très prononcé qui n'est pas pour me déplaire.
Enfin, la dernière histoire se nomme Rêve d'été, nous parle d'une jeune fille qui a une peur panique de l'eau pour on ne sait quelle raison, et qui va se retrouver dans un coma après une chute dans un étang. Ce coma sera l'occasion pour elle de revivre certains événements enfouis, et rouvrir des blessures du passé. le tout dans une histoire où le lien familial est très présent. C'est d'ailleurs cet élément en particulier qui m'a plu dans cette histoire, ainsi que la façon dont
Hojo exploite son talent naturel d'illustrateur dans le cadre de la rêverie du personnage principal. Cependant, je dois admettre que je mets quand même les deux histoires précédentes au-dessus en terme de qualité.
Mais il n'empêche que cette dernière nouvelle est également une très bonne histoire, magnifiée par le trait du mangaka. Et elle permet d'achever sur une note une fois de plus positive un recueil qui nous dévoile une autre facette du travail de cet auteur incontournable qu'est
Tsukasa Hojo. En cela, ce volume est comme tous les autres de la collection : indispensable pour les fans, mais également une lecture qui vaut le détour pour les autres.
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