Guy Trendel bénéficie d'une certaine notoriété en Alsace dont il a écrit l'histoire dans plusieurs de ses livres. L'Alsace au Moyen Âge est de ceux-là. En 340 pages et 28 chapitres il tente de nous donner une vue d'ensemble de cette province pendant tout un millénaire, du Ve au XVe siècle. Mais le résultat n'est pas pleinement à la hauteur de ses ambitions.
Certes on suit la chronologie de cette province malmenée par le vent de l'Histoire avec son lot d'invasions, de guerres intestines entre grands seigneurs, de pestes et de famines, sans parler des écorcheurs qui ravagent les campagnes et des chevaliers pillards qui rançonnent à qui mieux mieux. de plus les chapitres sont agrémentés d'illustrations avec, parfois, un bref commentaire qui les explicite. Certains chapitres revêtent en outre un aspect anecdotique plaisant à lire. Ils s'opposent à ceux plus synthétiques où
Guy Trendel fait le point sur un sujet ou sur une époque.
Mais le bât blesse à plusieurs endroits. D'abord, les fautes de grammaire déconcertent et exaspèrent : ou l'auteur est un grand distrait (euphémisme !) ou il n'y a pas eu de relecture par un tiers. La bibliographie montre certes l'étendue presque encyclopédique des lectures qui ont précédé l'écriture de ce livre, mais ces connaissances n'ont pas été digérées. On nous abreuve jusqu'à plus soif de détails qui donnent le vertige, comme si l'auteur craignait de commettre un oubli. C'est le cas, entre autres, du chapitre 10 où de la page 87 à 103 on a droit à une recension quasi exhaustive des « monuments qui sont restés les plus expressifs de l'art roman » avant de passer, dans ces mêmes pages, au gothique. C'est remplir facilement des pages que l'on verrait mieux dans un guide touristique. Enfin, alors qu'il y a une introduction, le livre s'arrête brutalement en 1525, sans qu'il y ait de conclusion qui rebrasse les thèmes et en réoriente la lecture. Une fin abrupte et déconcertante.
Aurait pu mieux faire.