AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 587 notes
5
28 avis
4
28 avis
3
14 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Isaïe Vaudagne est berger. Par le passé, il était un guide de haute montagne renommé, mais trois accidents l'ont fait descendre pour de bon des hauteurs. « Entre lui et le pays d'en haut existait une alliance d'amour et de sécurité. Mais, un jour, le pays d'en haut lui avait retiré sa confiance. » (p. 24) Heureux entre ses bêtes et auprès de son jeune frère, Marcellin, il n'envisage l'existence que comme une douce succession de gestes répétitifs et réconfortants. Aussi, quand Marcellin fait part de son souhait de s'installer en ville, Isaïe sent son monde vaciller. C'est en se rendant avec son frère sur le lieu d'un crash d'avion, quelque part dans les cimes enneigées, que l'homme espère retrouver la sérénité de son existence.

Henri Troyat dresse un duel fratricide et une tragédie terrible dans les montagnes, au moment où l'hiver commence à réclamer son dû aux hommes et à la nature. Les projets du cadet se fracassent sur l'immobilisme de l'aîné, mais le combat le plus retentissant est celui de l'homme qui ose, après en avoir été rejeté, retenter de parcourir les flancs de la montagne. Reste à savoir si celle-ci pardonne à ceux qu'elle a fait tomber.

L'auteur m'émerveille à chaque texte que je découvre. Très jeune adolescente, j'ai été chavirée par le geste d'Ève, recueil de nouvelles qui flirtent parfois avec le fantastique, et j'ai frissonné d'effroi en lisant L'araigne, titre honoré du prix Goncourt en 1938. Sous la plume d'Henri Troyat, l'humanité est rarement digne d'être sauvée, mais l'auteur l'écrit sans jugement, plutôt avec un fatalisme tendre. Ainsi va le monde, semble-t-il dire, et bien fou serait qui celui ou celle qui voudrait en changer le cours...
Commenter  J’apprécie          160
Un avion s'écrase dans la montagne,aucun survivant mais de l'argent des bijoux à coup sûr, perdus dans la neige. Marcellin, qui veut quitter sa vie de montagnard veut aller récupérer ce trésor, en entraînant son frère qui seul, peut lui servir de guide. Isaïe accepte, par amour pour son frère qu'il a élevé. Mais arrivé en haut, on retrouve une survivante, trésor d'Isaïe mais fardeau de Marcellin. Ceci révèle les deux frères et les sentiments se déchaînent dans cette montagne magnifique et meurtrière mais qui peut changer les destins à jamais.
Ce roman de 1952,tiré d'un fait divers, l'accident du Royal Princess, Henri Troyat nous fait vivre la montagne dans toute sa splendeur et sa rudesse, ses valeurs et le courage des hommes de l'époque qui osaient l'affronter quelqu'en soit leurs motivations.
Commenter  J’apprécie          121
C'est fou comme la longueur d'une critique peut ne pas être proportionnelle à la longueur de l'oeuvre critiquée ! Certains pavés, pourtant pas démunis en termes d'action et d'émotion, me laissent sans inspiration pour écrire mes billets, même si je les ai aimés, ou même dévorés. Je remarque que souvent, les oeuvres qui me donnent le plus de choses à dire sont souvent les courts romans et les nouvelles. Cela a été le cas de Des souris et des hommes et de certaines nouvelles De Maupassant. Ce sera aussi, je le crois, le cas de la neige en deuil, un roman pas nouveau du tout mais n'ayant rien perdu de son impact sur ses lecteurs.

La neige en deuil raconte l'histoire de deux frères, tous deux vieux garçons et seuls au monde, qui vivent ensemble aux confins d'un village perdu des Alpes. le personnage principal, Isaïe, est l'aîné. Il y a des années de cela, il était un guide de montagne réputé, conduisant les touristes dans les passages les plus dangereux de la montagne. Or, un jour, la montagne s'est rebellée contre lui et il a été victime d'un accident avec un de ses clients qui est mort. Quant à lui, il s'en est sorti avec une fracture crânienne qui a nécessité plusieurs opérations au cerveau. L'homme qui en est sorti est diminué, car sa faculté de raisonner s'est en allée. Or, ces nouveaux problèmes cognitifs lui donnent la réputation de l'idiot du village, et son frère cadet, de 20 ans son cadet, ne le considère pas autrement.

En fait, c'est drôle que j'aie mentionné Des souris et des hommes au début de ce billet, car le personnage d'Isaïe me rappelle drôlement celui de Lenny de l'oeuvre de Steinbeck. Il est un peu idiot, mais il a une si bonne nature ! Il serait près à tous les sacrifices pour son frère qu'il adore, ou même pour ses brebis.

Le personnage de Marcellin, toutefois, est tout le contraire de celui de George. Il n'est pas du tout la patience incarnée et il n'a aucun scrupule à manipuler son grand frère pour obtenir ce qu'il veut.

Quand un avion s'écrase au sommet de la montagne et que les expéditions de secours sont interdites à cause de la dangerosité de la montagne en novembre (et du fait qu'aucun passager n'a pu survivre), Marcellin se met en tête de profiter des talents d'alpinistes de son frère, qui pourtant a clairement déclaré ne plus vouloir faire de l'escalade de sa vie, pour grimper au sommet et dérober les morts de leur argent et de leurs bijoux.

Isaïe, bien que totalement contre cette idée, finit par être convaincu lorsque son frère lui dit qu'avec tout l'argent qu'ils recueilleront, ils ne seront plus obligés de vendre la maison de leurs ancêtres. Marcellin arrache une promesse à son frère, promesse qu'il regrettera aussitôt qu'il l'aura faite.

Bien entendu, l'expédition ne se passera pas très bien, et, une fois de plus, à l'image de Des souris et des hommes, la chute finale est percutante. Je n'en dirai pas plus sur l'action, de peur d'en dévoiler trop. Mais sachez qu'une véritable claque vous attend si vous n'avez pas encore lu cette histoire.

Le style de Troyat est admirablement épuré. Les phrases sont courtes et les mots sont simples, mais ils évoquent tellement plus! En ces temps où la mode va aux sagas interminables, qui privilégient souvent la longueur à la qualité, ça fait tellement du bien de tomber sur un roman de moins de 200 pages ! À bien des égards, cette histoire restera bien plus présente dans ma mémoire que ces longues sagas. Bravo pour l'efficacité de ce roman, M. Troyat !

À cause de sa longueur et de la chute finale que j'ai mentionnée, j'hésite à qualifier La Neige en Deuil de roman. À mon sens, il s'agit plus d'une longue nouvelle. Mais quelle nouvelle! Je suis maintenant vendue à cet auteur français, dont il me tarde maintenant de découvrir ses autres oeuvres. Des suggestions ?
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
Commenter  J’apprécie          124
Cette première incursion dans l'oeuvre de Troyat est un succès, le genre de grande claque qu'on prend en pleine figure et que je ne suis pas prête d'oublier !

La neige en deuil, en plus d'être un récit tout simplement haletant, c'est avant tout l'histoire d'une mort annoncée, celle de la relation entre deux frères que tout sépare depuis qu'un terrible accident de montagne a privé l'aîné de sa raison et de son gagne-pain. Depuis, un fossé se creuse chaque jour un peu plus entre Isaïe, le simple d'esprit et ancien guide de montagne, et Marcellin le cadet, homme fourbe et envieux qui dépérit dans leur hameau de montagne.

La puissance évocatrice est telle que j'ai ressenti le froid glacial de la neige, l'emprise de la montagne, le danger dissimulé à chaque escarpement, bref, c'est une tragédie intense divinement rendue par Troyat. Il y campe des personnages forts où la honte et le remord le disputent à la haine, où la grandeur d'âme côtoie la cupidité. On s'attend à tout moment à voir Isaïe ouvrir les yeux sur le comportement de son cadet, et on frémit devant la confrontation inévitable. C'est une histoire que l'on met du temps à oublier et qui continue à vous hanter longtemps après avoir été terminée !

Un grand classique et surtout un grand moment de lecture. Je vais bientôt dépoussiérer mes vieux Troyat s'ils sont tous du même acabit !!
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
Commenter  J’apprécie          100
Je connaissais Henri Troyat pour ses nombreuses biographies notamment sur des grands noms de l'histoire ou de la littérature russe (Henri Troyat est né en Russie), mais je ne connaissais pas l'Henri Troyat romancier et j'ai été très agréablement surpris.

Ce que j'aime dans les livres ce n'est pas forcément qu'ils fassent des pages et des pages, mais qu'ils me procurent des émotions telles qu'après avoir fermé la dernière page je ressente des émotions pour les personnages. Pousser un gros ouf. Ici cela n'a pas manqué.

Isaïe et Marcelin vivent ensemble, dans un hameau isolé d'un petit village de montagne dans la maison familiale. Isaïe et Marcelin vivent ensembles dans la maison familiale. Isaïe est quelqu'un d'austère, qui aime sa vallée tandis que Marcelin lui, ne rêve que de gagner vite gros pour filer vivre en ville.

Un jour un crash d'un avion en montagne va pousser les deux frères, que tout oppose, à grimper à la recherche de survivants.

Dans la suite tout est question d'énergie.
Qu'est-ce qui nous porte dans la vie ?
Qu'est-ce qui fait que l'on mette un pied devant l'autre ?
Quelle est cette flamme qui nous fait avancer ?

Un désir ? Un principe ? Une passion ? Un frère ? Un amour ?

Vous le saurez en lisant ce livre de toute beauté.

_des_histoires_et_des_hommes
Commenter  J’apprécie          91
Le 3 novembre 1950, le « Malabar Princess », un Lockheed Constellation de la compagnie Air India, s'écrase dans le massif du Mont-Blanc, avec 48 personnes à bord, passagers et membres d'équipage. Il n'y a pas de survivants.
Cette tragédie, qui eut à l'époque beaucoup de retentissement, inspira plusieurs oeuvres, dont au moins deux majeures : « La Neige en deuil », le roman de Henri Troyat (1952), et « Tintin au Tibet », la bande dessinée mythique d'Hergé (1960) (pour cet ouvrage Hergé déplaça l'action des Alpes vers l'Himalaya), qui est pour moi le plus bel album, le plus riche et le plus humain des aventures de Tintin.
« La Neige en deuil », sans être un chef-d'oeuvre, est un grand roman d'Henri Troyat. Si cet auteur est passé justement à la postérité pour ses sagas en plusieurs volumes, ou par ses biographies vivantes et convaincantes, il faut souligner également l'importance et la qualité de ses romans isolés : « Faux jour » (1935), « L'Araigne » (1938), « La Neige en deuil » (1952), « Aliocha » (1991), parmi les plus importants, mais il y en a beaucoup d'autres.
Le roman raconte l'histoire de deux frères, Isaïe et Marcellin, aussi dissemblables que possible. Isaïe, une cinquantaine d'années est un robuste montagnard, mais diminué intellectuellement depuis un accident de montagne intervenu bien des années avant, quand il était guide. C'est un homme honnête et intègre bien qu'aigri par les circonstances. Son frère Marcellin, lui, a toute sa tête, pragmatique à l'excès, il cherche à faire fortune, veut vendre la ferme, abuse énormément de la faiblesse de son frère (et de l'amour infini que celui-ci lui porte). C'est un homme dur, insensible aux sentiments humains. La catastrophe d'un avion qui s'écrase dans la montagne, va servir de révélateur aux deux hommes. Marcellin y voit une occasion de s'enrichir, d'autant plus que la première cordée de secours a échoué, entraînant même la mort d'un guide, ami d'Isaïe. Les deux frères partent donc vers le lieu du crash, Isaïe pour sauver d'éventuels survivants, Marcellin pour piller l'épave. Arrivés sur place, ils trouvent une femme encore vivante, mais bien mal en point.
Ce qui va arriver, je ne le raconte pas, vous le devinez aisément : les deux frères vont s'affronter. Ce qui va en ressortir vous le saurez en lisant ce roman, fort et âpre, où l'auteur avec un réalisme saisissant vous insère littéralement dans son histoire, vous êtes sur vos skis, glissant sur la neige, dans le vent et le froid, avec devant vous la silhouette d'un montagnard, plus loin devant la forme imprécise de l'avion écrasé, à demi enfoui sous la neige-linceul.
Henri Troyat, on le sait, est un conteur-né : c'est un raconteur d'histoires, il n'a pas son pareil pour vous emmener dans son récit et littéralement vous y faire participer. le roman fait la part belle au décor de la montagne (et pourtant, Henri Troyat, comme Joseph Peyré, n'est pas un montagnard chevronné !) mais le principal centre d'intérêt est cet antagonisme entre les deux frères, d'autant plus émouvant que l'on sent le combat entre le coeur et la raison, entre l'amour et l'ambition, entre la pitié et l'égoïsme. le lecteur, encore une fois, est plongé de plein pied dans l'action, et encore plus émotionnellement.
De ce grand roman, Edward Dmytryk a tiré un grand film, qui s'il n'est pas un chef d'oeuvre, rend un bel hommage au livre qui l'a inspiré : « La Neige en deuil » (1956) avec Spencer Tracy et Robert Wagner dans les rôles principaux. Un très beau film pour un très beau roman.

Commenter  J’apprécie          80
Voici pour moi la découverte de Troyat, et quelle découverte ! Je suis conquise par le style dès le début. le fait que l'histoire prenne place en haute montagne aide certainement la cause de l'auteur, mais malgré tout, on ne peut nier la poésie du texte. On navigue dans les hauteurs acérées et enneigées, on côtoie le danger impartial des sommets, la solitude et l'isolement de ce guide de montage, un peu simple, poussé dans ses retranchements par son frère trop insistant. le drame pèse tout au long de l'histoire, et prend de l'ampleur au fil des mots et des pages pour atteindre son paroxysme lors du dénouement de l'aventure.
Commenter  J’apprécie          80
En ce début du mois de novembre, Isaïe va retrouver sa quinzaine de brebis, plus un bélier, ainsi que quelques agnelets dont un qui n'a pas plus de quelques jours. Tous les mois, il grimpe (Isaïe, pas l'agnelet !) jusqu'à l'alpage, puis redescend jusqu'au hameau des Vieux-garçons où il vit en compagnie de son frère Marcellin dans une vieille maison, héritage familial depuis de nombreuses générations.

Isaïe a cinquante-deux ans tandis que Marcellin n'en a que trente. Et la différence d'âge compte pour beaucoup dans leurs relations. D'autant qu'Isaïe a aidé sa mère lors de la délivrance et qu'il a élevé seul son frère. le problème réside dans le fait que Marcellin ne travaille pas, ou peu, multipliant les petits boulots. Isaïe s'occupe de ses brebis et de la maison. Auparavant il était guide de montagne, mais depuis les accidents, dont un plus particulièrement éprouvant au cours duquel un des touristes auquel il faisait visiter la montagne s'est tué en escaladant les rochers. Isaïe en a réchappé mais non sans dommage. La tête a été touchée et il en reste des séquelles.

Après avoir logé son petit cheptel dans la bergerie, il descend au village, rejoindre les autres et peut-être retrouver Marcellin. Tout le monde ne parle que de l'accident qui vient de se produire. Un avion, effectuant le vol Calcutta-Londres, s'est écrasé dans la montagne et selon les dernières informations il n'y aurait pas de survivants. Pourtant, des guides confirmés vont se rendre sur place, emportant le matériel, les provisions et médicaments nécessaires au cas où, et récupérer les sacs postaux.



Marcellin annonce à Isaïe qu'il va s'associer avec un ami qui possède une boutique d'articles de sport en ville. Mais pour cela il lui faut de l'argent et il a contacté le notaire afin de mettre la maison familiale en vente. Isaïe n'est pas d'accord, il essaie de raisonner son jeune frère avec ses mots, mais peine perdue.

Le guide responsable de la cordée de secours dévisse et ses compagnons se doivent de redescendre dans la vallée. Dans le même temps, Marcellin apprend que l'éventuel acheteur de la masure s'est désisté.

Il convainc son frère Isaïe de se rendre sur le lieu du crash avec en tête l'idée de récupérer les affaires des victimes, montres, portefeuilles, et autres. Isaïe est tout d'abord réticent, mais l'idée de reprendre du service et de grimper par une voie abrupte, plus dangereuse mais plus rapide le séduit. Ce serait une première en hiver !



Parfois la frontière entre littérature dite blanche et le roman noir est si mince qu'il est difficile d'en déterminer la frange. Placer ce roman dans telle ou telle collection, sous telle ou telle appellation, relève du bon vouloir de l'éditeur, et de l'impact qu'il pensera que ce livre produira auprès du lectorat.

La seconde partie de la neige en deuil s'inscrit résolument dans le roman noir dramatique sociologique et s'il me fallait trouver une ressemblance, je le mettrai en parallèle avec Des souris et des hommes de John Steinbeck. Deux hommes proches dont l'un est dans la force de l'âge et l'autre perturbé mentalement et qui s'entraident. Mais là s'arrête la comparaison.

En effet Isaïe est l'aîné de la fratrie et le plus souvent il est au service de son frère Marcellin, guère courageux mais qui pourrait s'élever socialement.

Isaïe est dépendant de son frère mais, parfois, il a des éclairs de lucidité qui l'obligent à contrarier les plans négatifs de Marcellin.

Pourtant dans la seconde partie, lorsque les deux frères partent à la recherche de l'avion, et dans l'idée d'Isaïe d'éventuels survivants, il s'agit d'une renaissance de l'ancien guide de montagne qui n'avait plus escaladé sa chère montagne depuis une décennie et les drames qu'il avait subi.

Le lecteur devient le troisième homme de cette équipée et il ne ménage pas ses encouragements mais n'est-ce pas en vain ?

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
Commenter  J’apprécie          80
Quelle puissance dans ce récit bouleversant…
Face à la montagne impitoyable, les deux frères se heurtent violemment à leur destin.
Une écriture qui nous comprime et nous prend l'oxygène.
La souffrance des mots fait face à la souffrance physique et à la folie tempétueuse des descriptions. La neige, la glace, le vent, le précipice. Même sans voir, nous lecteurs, sommes déjà morts ensevelis dans une crevasse sans fond.
C'est terrible et poignant.
Commenter  J’apprécie          50
Troyat reste un de mes meilleurs. Celui-ci m'avait échappé. Que j'aime donc son écriture.De belles heures passées à lire d'une traite puis à visionner le film qui s'en est inspiré.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (1478) Voir plus



Quiz Voir plus

Henri Troyat

Né Lev Aslanovitch Tarassov en ...

1891
1901
1911
1921

12 questions
80 lecteurs ont répondu
Thème : Henri TroyatCréer un quiz sur ce livre

{* *}