Si vous avez envie d'une lecture distrayante, drôle, ce livre est fait pour vous ! Par contre, si vous souhaitez lire un solide roman policier très très sérieux, passez votre chemin. Vous voilà prévenu.
Ethelred Tressider est un auteur de seconde zone. Son agent y tient : seconde, pas troisième, il ne faut pas non plus exagérer ! Elle le soigne, son cher petit auteur. La preuve : il doit répondre à de nombreuses interviews. le problème est surtout la manière dont il y répond. Heureusement qu'Elsie est là pour le remettre dans le droit chemin, parce que sinon, il irait droit à la catastrophe.
D'ailleurs, il y va : il a décidé de faire une croisière sur le Nil. Au début, il devait la faire avec Amanda, sa chère et tendre. Puis, un léger souci est survenu et c'est Elsie qui l'a accompagné. Une croisière avec son agent, de quoi rêver de mieux ? Une menace de mort peut-être ? Rassurez-vous, elle survient très rapidement ! Ethelred est vraiment très chanceux. Oui, parce qu'il y a bien un meurtre, mais ce n'est pas lui qui est tué - c'était pourtant peut-être bien lui qui était visé ! Je vous le dis, être un écrivain, ce n'est pas de tout repos !
Plus que l'enquête, c'est la galerie de personnages qui est intéressante, ainsi que l'alternance entre la narration d'Ethelred, un brin naïf, et celle d'Elsie, qui n'est pas forcément plus futée, il faut bien le reconnaître. Saurons-nous véritablement qui a tué ? Oui et non, d'ailleurs Ethelred le précise, il ne faut pas trop en dire à la fin. Laissons un peu le lecteur se débrouiller.
Mort mystérieuse sur un bateau remontant le Nil est un roman humoristique léger, parfait pour se détendre.
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Roman plein d'humour, très distrayant, d'une bonne écriture. Il mêle une histoire rocambolesque entre un auteur et son agent, une autre d'un couple qui se hait et le tout est sur un fond d'énigme policière assez bien ficelée, avec beaucoup de subtilités.
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Q : Quelle est la pire façon de commencer un roman policier ?
R : En faisant une description fastidieuse du décor et des personnages. Expliquer les éléments de base à ceux qui n’ont pas lu les précédents tomes de la série.
Q : Vous écrivez sous différents noms, n’est-ce pas ?
R : Oui, j’écris des romans policiers sous le nom de Peter Fielding et de J. R. Elliot. J’écris aussi des romans féminins sous le pseudo d’Amanda Collins. Tous sont des noms d’emprunt.
Q : Du point de vue stylistique, quels sont les auteurs qui vous ont le plus influencé ?
R : J’ai toujours eu de l’admiration pour les auteurs de l’âge d’or de la littérature policière. Agatha Christie et Dorothy Sayers en particulier. Mais je n’ai jamais eu d’atomes crochus avec cette chère vieille Margery Allingham. À part nous montrer comment l’aristocratie anglaise considérait la classe ouvrière dans les années 1950 et nous rendre les Cockneys plutôt sympathiques, ses romans ne présentent guère d’intérêt, et je ne les recommanderais à personne.
Q : Nos lecteurs aiment bien savoir comment travaillent les auteurs. Décrivez-nous la pièce dans laquelle vous êtes en train d’écrire.
R : Je travaille sur la table de la salle à manger, parmi les restes de mon petit-déjeuner. De là où je suis assis, à travers le bow-window, j’aperçois la place du village. Les premiers flocons de neige ont commencé à tomber ; mais ici, grâce à mon vieux radiateur, je suis bien au chaud. La pièce n’est pas très spacieuse, mais elle est suffisamment grande pour nous accueillir, moi et mes livres, qui sont éparpillés un peu partout et se mélangent parfois avec les tranches de pain grillé. Mais c’est un détail.
Q : Quel auteur contemporain pensez-vous que les gens continueront à lire dans un siècle ?
R : Dan Brown. J'ai acheté le Da Vinci code l'année dernière et j'en suis toujours à la page 7.
Q : Qu’est-ce que vous aimez particulièrement à Sunderland ?
R : J’imagine que c’est une petite ville charmante, mais je ne l’ai jamais visitée.
Q : Quel est votre restaurant préféré à Sunderland ?
R : Malheureusement, je n’ai jamais eu le plaisir de sortir dîner à Sunderland.
Q : Où iriez-vous si vous sortiez vous promener à Sunderland ?
R : ...
— Agence littéraire Elsie Thirkettle. Que puis-je faire pour vous ?
— Elsie, dis-je en tenant mon téléphone d’une main et en faisant défiler de l’autre le texte sur mon écran d’ordinateur. Ces questions d’interview que tu m’as envoyées, pourquoi ne parlent-elles que de Sunderland ?
— De quel journal s’agit-il, Ethelred ?
— Le Sunderland Herald. Ces gens ont l’air de penser que je suis un expert en gastronomie locale. Ils veulent savoir quel est mon restaurant préféré.
— C’est peut-être une question piège. Attends, je vérifie sur Google... Non, non, il y a vraiment des restaurants à Sunderland.
— OK. Mais je voulais dire : pourquoi ils me demandent ça à moi ?
— Je n’en sais rien.
— Bien sûr que si.
— Bon, d’accord, concéda Elsie, qui ne savait bien mentir qu’aux gens qu’elle respectait. J’ai pensé qu’ils auraient plus envie de t’interviewer si je leur disais que tu étais un gars du coin. Je n’ai fait que déformer très légèrement la réalité, Ethelred. Tu es un gars du coin, et pas seulement un habitant de Sunderland. Qu’est-ce que tu as répondu jusqu’ici ?
Je lui lus mes réponses et l’entendis émettre des petits claquements de langue désapprobateurs à l’autre bout de la ligne.
— Tu ne peux pas dire ça concernant Margery Allingham, protesta-t-elle. Contrairement à toi, Allingham a des tas d’admirateurs.
Je lui lus mes réponses et l’entendis émettre des petits claquements de langue désapprobateurs à l’autre bout de la ligne.
— Tu ne peux pas dire ça concernant Margery Allingham, protesta-t-elle. Contrairement à toi, Allingham a des tas d’admirateurs. Ton mépris affiché à son égard laisse entendre que quiconque aime ses livres n’aimera pas les tiens. Ce qui veut dire que tu viens de fiche en l’air quelques milliers de ventes de bouquins. Ne serait-il pas plus judicieux de laisser les lecteurs décider qu’ils n’aiment pas tes romans après les avoir achetés, Ethelred ? N’oublie pas que chaque auteur sur lequel tu émets un avis favorable, c’est de l’argent en plus dans ton escarcelle. Tu n’en citeras jamais assez. Donne le plus de noms possible et n’oublie pas de mentionner les autres auteurs de l’agence, parce qu’un jour…
— OK, donc, si j’ai bien compris, je dois proclamer haut et fort que j’aime Margery Allingham, c’est ça ?
— Tu adores Margery Allingham depuis que tu as lu La Nuit du tigre à la lueur d’une lampe de poche, en cachette, sous tes couvertures quand tu étais au pensionnat.
Si, à la lecture de la brochure, j’avais remarqué une quelconque référence à un corps flottant sur le Nil ou au canon d’un pistolet pointé entre mes deux yeux, j’aurais peut-être décidé qu’une tempête au pays de Galles était tout compte fait une bien meilleure option. Mais peut-être que ce genre de détails était inscrit en tout petits caractères sur la brochure, comme le montant de la taxe de carburant.