Paris est en train de devenir un véritable cimetière pour des jeunes femmes et filles d'origine arabe, sommairement exécutées par le "Commando
Godefroy de Bouillon". Ce nom
nous rappelle bien sûr nos cours d'histoire : les croisades et le premier roi franc de Jérusalem, quoique cela fasse tout de même un bon bout de temps qu'il soit mort (le 18 juillet de l'an de grâce 1100, pour être précis). L'auteur se réfère à l'ouvrage de Louis de Neufchâteau "
Godefroy de Bouillon, mon ancêtre", mais je présume qu'il vaut mieux lire la biographie de ce croisé, publiée il y a quelque temps, par le grand expert, le professeur
Pierre Aubé.
Près du corps de sa 4e victime, ce Godefroy des temps modernes a laissé le message suivant : "Pour qu'il reste encore un peu de la sève franssoise dans nostre si doulce patrie...." (page 24).
Cette 4e victime s'appelle Samia-Lula et a été le grand amour du protagoniste principal de l'ouvrage, qui lui se nomme Jean-Pierre Nativi. Cet homme mène une vie bien isolée et son seul réel support est son père, un invalide de guerre abandonné par sa légitime épouse Berthe, devenue introuvable, tandis que lui réside à Pontoise, à 25 kilomètres au nord-ouest de la capitale. Totalement paumé par la mort de sa Dulcinée,
Jean-Pierre se rend régulièrement à Pontoise et essaie de retrouver sa mère. Avec dans la tête des idées de vengeance, il s'est accaparé du vieux Lüger de son père qu'il trimballe partout.
Entretemps, il compte les jours depuis son décès et l'auteur démarre de nombreux courts chapitres avec le nombre exact de jours que Samia a été éliminée. le dernier mentionné est le chiffre 666, à la page 132.
Louis-Stéphane Ulysse est un écrivain et scénariste français, qui est né à Paris en 1958 et a 10 romans, 8 recueils de nouvelles et des contes pour enfants à son actif.
C'est cette production littéraire qui m'a convaincu à acheter et à lire ce pocket en dépit de la photo sur la couverture pas des plus engageantes. Je présume qu'il s'agit de la Sainte Rita (de Cascia, 1381-1457), l'avocate des causes désespérées ou des causes perdues. Bien que je puisse me tromper, n'ayant aucune ambition d'expertise en la matière.
Le style et le langage de l'auteur peuvent être qualifiés d'expérimentaux et archi-moderne. Un peu trop à mon goût, ce qui m'a amené à en arrêter la lecture, le 1er mai dernier. Comme j'ai toutefois horreur d'abandonner un bouquin avant la fin et le fait que le roman soit sorti dans la collection de la "nouvelle génération d'écrivains" sélectionné par "J'ai Lu", où figurent des noms prestigieux comme
Virginie Despentes,
Jean-Claude Izzo et
Lorette Nobécourt, j'ai donc repris la lecture et terminé "
La mission des flammes".
Je regrette, mais je ne recommanderais pas ce thriller, malgré le fait que le nombre des victimes du Commando
Godefroy de Bouillon monte jusqu'à 14 (quatorze).