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EAN : 9782714450401
420 pages
Belfond (26/01/2012)
3.72/5   40 notes
Résumé :
Après le décès de son époux, Letty Fleming emmène ses trois enfants sur une île d'Écosse. Là, chacun tente de combler le vide laissé par cet homme plein de secrets. De reconstruire sa vie et de glisser un peu de magie dans ce morne quotidien. Dissimulé aux yeux de tous, un ours veille sur eux...
Un roman aux allures de conte, délicat et poétique, doté d'une richesse littéraire rare. Sur fond de guerre froide, une réflexion pleine de finesse sur l'enfance, le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Un titre curieux, n'est-ce pas? Et l'histoire ne se passe même pas dans une région polaire! Quoique...en Ecosse, il ne fait jamais bien chaud.😉

Un emprunt au hasard à la médiathèque qui s'est révélé une superbe lecture!

Vous aimez les îles sauvages? Bienvenue aux Hébrides-extérieures, au large de l'Ecosse. C'est là que Lettie se réfugie , avec ses trois enfants, après le décès ( suspect) de son mari, Nicky, qui travaillait à l'ambassade d'Angleterre à Bonn, en pleine guerre froide, dans les années 80.

Murée dans son chagrin, elle ne s'aperçoit pas vraiment du mal-être de ses deux filles, Georgie, 18 ans, hantée par un secret lié à son père, et Alba la rebelle, qui ne peut pas s'empêcher d'être méchante avec tout le monde et surtout avec son petit frère de 8 ans, Jamie, hypersensible, qui vit dans son monde à lui.

Chacun de ces personnages est émouvant, et l'auteure sait bien montrer les liens complexes qui les unissent. Elle décrit aussi à merveille la lande écossaise envoûtante ( j ai succombé également à son charme âpre, notamment sur l'île de Skye) les marais dangereux, les nombreuses variétés d'oiseaux marins, les coutumes des îliens, repliés sur eux-mêmes. Un souffle magique effleure le lecteur lors de ces évocations.

Ajoutez à cela un soupçon d'espionnage, les dangers d'une base militaire, et un ours au grand coeur perdu sur l'île, ayant échappé à son dresseur qui l'aimait beaucoup ( fait-divers véridique), vous obtenez un livre captivant, vibrant d'émotion et de poésie.

Il est dommage qu'il soit peu chroniqué sur le site, il mérite une plus large diffusion, même s'il date déjà de 2012. Alors, laissez-vous tenter!

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Il est vrai que je ne lis pas ce genre de récit habituellement. Je suis plutôt lectrice de littérature de jeunesse ou jeunes adultes, je ne vais quasiment jamais dans les rayonnages où Bella Pollen et ses confrères pourraient m'attendre. Donc une lecture qui sort de ma zone de confort, mais je suis très contente d'avoir sauté le pas.

L'été de l'ours est l'histoire d'une famille touchée par le deuil comme beaucoup d'autres malheureusement. Une perte brutale et incomprise. Mais chaque membre de la famille ne vit pas ce drame de la même manière, et si Letty, la mère, s'engouffre dans le chagrin, son fils Jaimie, lui, continue de chercher ce père qu'il a perdu. Ses soeurs Alba et Georgie se débattent entre leurs sentiments d'enfants et ceux de jeunes adultes.

Il n'est pas difficile d'entrer dans le vie de cette famille. Il a même été assez déconcertant de voir avec quelle facilité Bella Pollen arrive à nous plonger dans l'univers de ces parfaits inconnus. Les chapitres se suivent, très courts et chaque, à tour de rôle, nous révélant les penser de Letty, Jaimie, Georgie, Alba et de l'ours. J'ai beaucoup aimé cette dynamique. C'était un pari osé car il est difficile de s'attacher à des personnages en si peu de temps. Mais en même temps, les histoires et les pensées s'entrecroisent. Même Nicky, le père, est très présent dans cette histoire. Il l'est d'ailleurs peut-être trop, ce qui empêche le reste de la famille de réellement faire le deuil. Car le roman traite avant tout de cela. Comment gérer la perte tragique et soudaine d'un être cher ?

Letty se perd entre trouver la raison de ce suicide et comment gérer cette perte. Elle, la mère de cette fratrie de trois enfants, qui perd petit à petit son rôle et laisse le chagrin l'engloutir, laissant ses enfants livraient à eux-même. Elle ne réussira à sortir de cette torpeur que grâce à la colère sourde qu'elle laissait enfouie en elle. Sa fille cadette, Alba, est d'ailleurs celle qui représente le plus cette colère. Chacun d'eux représente en fin de compte des étapes du deuil : le dénie de Jaimie, l'acceptation de Georgie, la colère d'Alba, la tristesse de Letty... Mais cette avant tout à leur propre rythme et à travers d'autres épreuves comme la découverte de la vérité que chacun d'eux finira par arriver à la dernière étape : la reconstruction.

Et cela se fait avec douceur et justesse. Chaque membre de la famille progresse à son rythme et rencontre d'autres soucis lié à son âge. Jaimie se débat entre les propres des adultes souvent trop obscurs pour lui. Alba entre dans l'adolescence trop brutalement et n'arrive à s'exprimer que par la colère et la rébellion. Georgie devient adulte, se débattant entre les secrets qu'elle garde et son envie de vivre une vie normale. Et enfin Letty, de retour chez elle, dans celle île perdue à la recherche de la vérité... de sa propre vérité.

Les choses évoluent avec douceur et petit à petit tout s'enchaîne avec clairvoyance et fluidité. le fond de guerre froide et d'ambassadeurs donne une petite touche de curiosité à l'ensemble. Ils donnent cette petite part de mystère qui entoure la mort de Nicky beaucoup plus crédible, sans pour autant alourdir cette histoire de famille... Et puis, enfin l'Ours. Personnage si important durant toute ce roman. Un emblème, une lueur d'espoir qui donne au récit de Bella Pollen une dimension un peu magique qui m'a charmée sans aucun doute.

En clair, un roman a découvrir. Une auteur à découvrir. Si jamais Bella Pollen est de nouveau publiée en français, je dois dire que je me laisserai tenter sans trop d'hésitation car cela fait du bien de lire ce roman à l'ambiance douce-amère, et qu'il est toujours bien de lire d'autres univers que ceux qu'on affectionne habituellement.
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Nicky Fleming, diplomate anglais à Bonn, a été retrouvé mort. Tout laisse supposer un suicide, mais il y a des inconnues dans la disparition de cet agent. Était-il un espion passé à l'Est ? A-t-il trahi son pays en pleine Guerre froide ? « Il existait une faille dans le procès maison de Nicky Fleming. Qu'il soit coupable était accepté comme un fait avéré. Mais de quoi, personne n'en savait rien. » (p. 131) Pour surmonter la perte de Nicky, son épouse Letty décide de s'installer sur une île isolée des Hébrides-extérieures. « Par le passé, cette île désolée des Hébrides avait été le refuge de toutes sortes d'âmes perdues. » (p. 33)

À leur arrivée, toute l'île se passionne pour un ours de foire qui s'est échappé et qui rôde dans les environs. Personne n'a vu le plantigrade, mais Jamie s'est mis en tête de le trouver, comme une ultime promesse qui le lie à son père. Cet ours n'a plus rien du fauve : capable de réflexion et d'émotion, il se laisse mourir de faim dans une grotte plutôt que de manger des charognes. Et il ne peut s'empêcher d'observer le petit garçon qui le cherche sur la falaise.

Avec ses trois enfants, Georgie, Alba et Jamie, Letty tente de faire front, mais se laisse submerger par le chagrin et l'incompréhension. « Ils ne semblaient plus former une famille. Plutôt un ramassis d'âmes endommagées liées les uns aux autres par une série de rites et de rythmes qu'ils contrôlaient mal. Mais peut-être était-ce la définition d'une famille. » (p. 24) Georgie, douce jeune fille, ne rêve que de changer de vie et se laisse aller à ses premiers émois amoureux. Alba est une adolescente féroce qui nourrit une haine tenace du monde et des gens, prenant son petit frère pour cible principale. Quant à Jamie, il vit dans un monde imaginaire et attend patiemment le retour de son père. « Car si Alba pouvait l'aimer, l'impossible devenait possible. On retrouverait l'ours. Son père disparu rentrerait à la maison, et son trou au coeur se réparerait. » (p. 249)

L'intrigue de ce roman est intéressante, mais la narration chaotique en rend la lecture pénible. On oscille sans cesse entre passé et présent et les évènements qui précédent la mort de Nicky se mêlent à la nouvelle vie de la famille Fleming. À force de me perdre dans le temps, j'ai fini par m'ennuyer et c'est sans grand intérêt que j'ai suivi la résolution du mystère politico-diplomatique qui entoure le suicide de Nicky. J'aurais aimé que les chapitres consacrés à l'ours soient plus longs, plus fouillés. Aussi touchante que soit l'histoire de cette famille endeuillée qui doit réapprendre à vivre et à faire confiance, elle n'a pas su m'émouvoir. Dommage, car cette histoire avait bien des choses pour me plaire. Mais la panne de lecture est toujours là. Rien ne me plaît vraiment et je compare tout au grand Zola, ce qui est une barre trop haute pour beaucoup de livres.
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Un enfant pas comme les autres, un deuil terrible et un ours sur une île écossaise.

Un enfant triste parce que son père a disparu alors qu'il lui a promis d'aller voir le cirque avec lui, un cirque qui présente un ours apprivoisé qui l'intéresse particulièrement.

On ne dit pas vraiment à l'enfant que son père est mort, car on craint que ce père diplomate ne se soit suicidé à Berlin, après avoir trahi son pays. Autour de l'enfant, une recherche de la vérité, à travers les tiraillements de la famille où chacun vit son chagrin à sa façon.

En parallèle, la narration de l'ours réfugié dans une caverne, qui observe l'agitation de l'île.

Un roman de paysages poétiques, mais aussi sur la tragédie du deuil, avec un brin d'intrigue d'espionnage.
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Premier livre de la journaliste anglaise Bella Pollen a être publié en France, L'été de l'ours est un roman contemporain à la fois tendre et très dur.

Nous sommes en 1980, aux Hébrides-Extérieures, une île écossaise. Letty Fleming s'y est réfugiée avec ses trois enfants après la mort de son mari. En effet, Nicky Fleming, diplomate anglais en poste à Bonn en Allemagne, s'est visiblement suicidé en se jetant du haut d'un toit. Fuyant les mondanités de l'Ambassage, Letty retrouve ses racines. Mais elle n'est pas seule. Ses trois enfants doivent eux aussi faire face au deuil, à leur manière.
Georgie, l'aînée, jeune fille de dix-huit ans est plutôt renfermée. Essayant d'être un support pour sa mère, elle s'en oublie elle-même. Jusqu'à ce que le jeune Aliz lui fasse chavirer le coeur et lui permette d'avancer. Un personnage tout en douceur, aux portes du monde adulte, qui cache un lourd secret à propos de son père.
Alba, quant à elle, est une adolescente de quatorze ans. Ne trouvant pas sa place, elle est violente tant physiquement que psychologiquement avec son entourage. La mort de son père adoré n'améliore pas les choses, au contraire. Elle n'a de cesse de torturer son petit frère. Ce personnage est agaçant mais tellement attachant au fond.
Enfin, le dernier de la fratrie est Jamie, neuf ans. Un enfant rêveur et très fragile. Letty le surprotège, à tel point qu'on ne lui a jamais dit que son père était mort ; simplement qu'il était « perdu », qu'il avait eu un « accident ». Afin de ne pas le choquer, il ne participe pas à l'enterrement, si bien que, dans son esprit, il va sublimer l'image de son père et le réincarner dans la peau d'un ours, cet animal qu'il admire. Or, il se trouve qu'un ours vient justement de s'échapper de la bienveillance de son dresseur sur l'île où la famille a trouvé refuge.

Ce roman parle donc de la manière de gérer un deuil. Chaque enfant, avec son caractère propre, tente de surmonter cette épreuve. La difficulté est l'éloignement de Letty. Incapable d'aller au-delà de son chagrin, elle s'enferme, en oublie parfois ses enfants et rend la mort de son mari tabou. C'est un récit très fort en émotions quelles qu'elles soient : tristesse, désespoir, amour. Ajoutons à cela que l'auteur est une conteuse hors pair. Je me suis sentie portée par ses mots. de plus, elle réussit parfaitement à nous prendre d'affection pour les quatre personnages principaux : une adulte, une jeune fille proche de la majorité, une adolescente et un enfant.

Ce roman, c'est aussi une enquête ; celle que va mener Letty pour faire le jour concernant les rumeurs scabreuses qui fleurissent autour de son mari. Qui était-il vraiment ? S'est-elle méprise sur son compte ? D'indices en aveux, elle avance peu à peu dans ses recherches, sur fond de Guerre Froide et de secret ministériel. Ceci dit, ne vous méprenez pas : il ne s'agit pas d'un polar. Plutôt d'une fresque familiale dramatique mais toujours optimiste ; qui se déroule dans un paysage écossais dont les descriptions entraînent le lecteur dans une ambiance, dans un paysage îlien magnifique : des grandes landes, des falaises abruptes, des plages de galets, etc.

Enfin, je noterais une dernière chose : la présence de cet ours ajoute une touche de magie. On entre dans sa tête, on connaît ses pensées, son désir de liberté et en même temps son besoin des hommes. Il est un des personnage phare de l'histoire, même si je n'ai compris qu'assez tard son importance.

Pour conclure, une lecture très agréable, qui m'a arraché quelques larmes à la fin. Je retiens le nom de cette auteure car, si d'autres de ses livres sont traduits en français, je pense retenter l'aventure.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
C’était l’odeur qui le rendait fou. Comme si l’océan lui-même était une soupe appétissante confectionnée à partir des ingrédients les plus frais qui soient, et qu’il ne pouvait s’en rassasier. Oh, que n’avait-il un croûton de pain assez gros pour saucer cette merveilleuse bouillabaisse – une tête de maquereau, des queues de lieu jaune et noir. A chaque brasse, un nouvel arôme s’offrait à lui : à l’arrière-plan un bouillon parfumé par les coquilles de moules et de bigorneaux ; une pincée d’assaisonnement provenant du jus d’une anémone de mer ; une légère couche de plancton par-dessus pour la texture. Il secoua brusquement la tête, un mouvement involontaire, un simple élan de gourmandise. Pourtant, ce fut suffisant. La corde se rompit et aussitôt la pression se relâcha autour de son cou. Il marqua une pause, puis avança de nouveau, la lumière se faisant lentement dans son esprit.
La liberté. Devant lui s’étendait l’horizon, derrière lui l’île montait et descendait au gré de la houle. Il aperçut la tache floue d’un homme émergeant des lignes d’écume que les vagues avaient laissées sur la plage. Le dresseur se mit debout et leva les bras pour lui faire signe. Pourtant, il hésita encore, déchiré. Il avait beau être un prisonnier heureux, une corde reste une corde, peu importe celui qui la tient. Alors il tourna le dos au gros homme, plongea dans les eaux salées de la Minch et, indifférent à la tempête qui menaçait à l’horizon, continua à nager.
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Discrètement, elle les regarda par la fenêtre alors qu'ils s'entassaient dans la remorque. Alba et Jamie perchés aux coins opposés, Georgie, son livre attachée à elle comme un membre supplémentaire, laissant pendre ses jambes à l'arrière. Dès qu'ils furent hors de vue, elle poussa un soupir de soulagement et pressa un doigt sur le lecteur de cassettes. Verdi. Puccini. Wagner.N'importe quoi ferait l'affaire.L'opéra isolait son cœur du froid de ses autres émotions. "Les hommes trahissent par cupidité, vengeance, dégout d'eux-mêmes, désir...". Alick avait emmené les enfants, la laissant avec un autre après-midi rempli d'heures vides durant lesquelles elle s'efforcerait de comprendre laquelle de ces pulsions avait tué son mari.
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Et récemment, Letty avait commencé à comprendre que, pour son fils, le sens était une chose complexe et merveilleuse.
D'immenses colonnes de mots et d'expressions, de fragments de chansons et de bouts effilochés de poèmes avaient été soigneusement collationnés dans son cerveau. On y trouvait des histoires à dormir debout et des histoires sans queue ni tête, les vibrations de la vérité et de la tromperie et le pincement de minuscules mensonges entre les deux; il y avait les spores de la magie, les résidus de rêves, quelques échardes acérées de réalité puis les formes et motifs de désirs qui se confondaient tous, chevauchant des pans d'espoir et d'optimisme. Par leur réunion, tous ces éléments avaient généré un nombre infini de points et de traits qui évoluaient en orbite dans son cerveau, provoquant des étincelles, se heurtant et se rejoignant dans un kaléidoscope de possibilités toujours renouvelé.
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D'ordinaire, quand Jamie ouvrait la bouche en présence de sa soeur, il s'attendait à se faire ridiculiser. Parfois les piques d'Alba étaient si cruelles qu'elle aurait pu tout aussi bien prendre le coeur de Jamie entre ses mains et le serrer jusqu'à ce qu'il ait atteint la taille d'un pépin de pomme. (p. 244)
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D'immenses colonnes de mots et d'expressions, de fragments de chansons et de bouts effilochés de poèmes avaient été soigneusement collationnés dans son cerveau. On y trouvait des histoires à dormir debout et des histoires sans queue ni tête, les vibrations de la vérité et de la tromperie et le pincement de minuscules mensonges entre les deux.
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