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EAN : 9782754307765
212 pages
Le livre Actualité (07/03/2019)
4.5/5   4 notes
Résumé :
La poésie n'est pas dans les rimes, qui sont encore son attribut, mais c'est d'abord une disposition enjouée de l'esprit qui est malheureusement souvent étouffée par la nécessité de l'ordre et du sérieux. Changez de camp, revenez à la poésie enfantine et devenez artiste de rimes ! On trouve toujours de nouvelles espèces dans l'océan des mots.
Pour résumer, une femme dans grand Paris, c'est une femme-impression. Dans ce livre, Maryna Uzun emprunte à la peintur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce recueil est surtout un autoportrait, donc l'instantané d'« une femme qui écrit » :

« Et ses livres bâtards
Lancés comme des pétards
Dans la mère nature
Seront pour le futur ! »
(p. 52)

Et, de son propre aveu, sa « rime est riche » (p. 13), si riche qu'elle se met à chanter toute seule, pour que nous, lecteurs reconnaissants, puissions danser, que l'on soit ou pas d'humeur « à philosopher ». « Le monde est une immense flaque d'eau et le poète y marche d'une île à l'autre » (p. 68).

Les vers alternent avec des poèmes dans une prose tout aussi musicale où l'auteure reste cette « orthodoxe/de l'absurdité » (p. 118)

Pour les illustrations je retiens celle de la page 17.

Une réflexion sans prétention sur la poésie « qui ne se vend [toujours] pas », lors de nombreuses mises en abîme, où Maryna se voit en « prolétaire » de la poésie, « forgeant ses métaphores » (p. 94).

Des vers enjoués, d'une fraîcheur tout enfantine, mais parfois si sérieuse, lorsqu'il s'agit de dénoncer subtilement les travers de notre époque.

Un recueil d'une grande originalité qui se démarque très clairement par ses « trouvailles ».

Dans « Méthode Chimpanzé », une belle ode à l'amour maternel et à son rôle dans l'éducation qui sera un autre fil rouge du recueil.

Plusieurs clins d'oeil à Charles Trenet, des références musicales toute aussi explicites, la déclaration « Victor Hugo, mon grand mentor », ou bien l'ours Paddington qui s'invite dans la « panse du salon » (p. 176), voilà d'autres sages espiègleries que je retiendrai de cette « poésie limpide » (p. 179) et souvent intrépide.

Suivons donc le conseil :

« Soyons joyeux sans idéaux
Comme les enfants sous le préau
Tant qu'on n'est pas encore cloîtré
Le vent remue le petit pré »
(p. 192).

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Ces poèmes m'ont enchantée, ils sont malicieux, pleins de facéties, des absurdités drôlissimes, mais aussi beaucoup de passages plus graves, parfois poignants. Maryna Uzun jongle avec les mots, avec les verbes, elle y met de la couleur, de l'éclat, de la truculence; les mots coulent avec simplicité. Son ton est souvent volontairement naïf, comme des comptines enfantines, les textes sont souvent farfelus, toujours renversant d'inventivité.
Une poésie si belle dans sa simplicité, où la poétesse joue avec la langue, les idées, la subtilité des images. Elle sait nous toucher le coeur avec légèreté, sans enlever la profondeur de ses textes. Rien de pesant, rien de solennel, rien de convenu, juste une intelligente simplicité.
Un magnifique recueil de poésie, une balade à travers les mots, où l'on danse entre humour et gravité.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Celui que j’aimais
Avec le duvet
De ma peau d’enfant,
Celui que j’aimais
Avecque le creux
De mon estomac,

Celui que j’aimais
Des cordes vocales
De mes soubresauts,
Celui que j’aimais
Avec mon cerveau
Prenant du plaisir...

Car pourquoi les hommes
Auraient-ils l’honneur
D’avoir le sexe à l’endroit du cerveau
Et non une femme,
Pourquoi, pourquoi donc ?

Que d’amours infirmes !
Mais qui puis-je aimer
Avec mon tout ?
Amour qui ne manque
Ni d’aigus ni de basses
N’est pas né, hélas !
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Ma palette

Mon crayon rose ne s’use jamais
Le rose, c’est tout à fait muet
Mais à côté de ce nigaud
Mon crayon noir est un mégot !

Le vert, c’est bien ma tasse de thé
Mon jaune, mon bleu sont épointés
Le brun chez moi n’est pas uni
C’est, comme le gris, indéfini.

Le rouge ne sera pas ma manie :
Le rouge s’appelle parcimonie !
Le blanc, le blanc, j’ai peur du blanc,
Le blanc, parfois c’est accablant !

Dans ma période dite orange
J’ai peint souvent mes rêves étranges
Dans ma période bleue des rimes
Je prie toujours Saint Bleu Marine !
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Le pur bonheur c’est marcher dans une forêt foulant les feuilles d’automne avec les pieds et tenant la main de son enfant. Je coule en lui, il coule en moi. Il n’y a pas que les sexes qui s’emboîtent bien, les mains aussi !
Il appelle les feuilles de saule pleureur, tombées en grand nombre sous l’arbre, « magasin d’aiguilles » ! Il s’aime dans cette mercerie des feuilles mortes… Le givre sur les branches ocre ou rouges est comme le sucre glace sur la croûte dorée d’un gâteau.
Un garçon, ça commence par les seins animés puis ça passe aux dessins animés et quand ça revient aux seins animés c’est la fin pour sa mère… Les perroquets verts passent comme les avions du 14 juillet, comme une rafle, après avoir secoué les huppes d’arbres ...
Sa petite collection de feuilles exceptionnelles commence à être lourde à porter. Mais voilà qu’il s’embourbe dans les déjections canines alors que je philosophie en silence. Me dire que ça porte bonheur c’est continuer à philosopher mais je ne suis plus d’humeur à philosopher !
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Combien de minutes par jour je suis avec lui à part le moment où j’entends le bruit de son moteur ou de son autoradio lorsqu’il descend au parking ? Je le reconnais quand même parmi les cinq cents voitures qui entrent dans notre immeuble ou en sortent. Je l’écoute quand il me parle de son entreprise se comparant au président de la république qui n’a que des merdes au boulot , c’est-à-dire au gouvernement… Il n’est donc qu’un bruit pour moi ? Puisque j’attends que le silence revienne.[...]
C’est triste, mais c’est la vie. Je suis née du toit. Mon enfant est né du toit. Puisque l’amour est si triste.
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Un jour, il se peut que

Un jour, il se peut que le bonhomme de neige grelotte et que le soleil ait trop chaud. Il se peut que le frigo ait faim et que le vin ait soif. Il se peut que la baleine ne sache plus nager et que la pendule perde du temps pour rien. C’est un jour comme cela que tu m’as dit que tu m’aimais ! Je suis étroite comme un trottoir. Tu es épais comme un pétard !

(p. 74)
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