Ce recueil est surtout un autoportrait, donc l'instantané d'« une femme qui écrit » :
« Et ses livres bâtards
Lancés comme des pétards
Dans la mère nature
Seront pour le futur ! »
(p. 52)
Et, de son propre aveu, sa « rime est riche » (p. 13), si riche qu'elle se met à chanter toute seule, pour que nous, lecteurs reconnaissants, puissions danser, que l'on soit ou pas d'humeur « à philosopher ». « Le monde est une immense flaque d'eau et le poète y marche d'une île à l'autre » (p. 68).
Les vers alternent avec des poèmes dans une prose tout aussi musicale où l'auteure reste cette « orthodoxe/de l'absurdité » (p. 118)
Pour les illustrations je retiens celle de la page 17.
Une réflexion sans prétention sur la poésie « qui ne se vend [toujours] pas », lors de nombreuses mises en abîme, où Maryna se voit en « prolétaire » de la poésie, « forgeant ses métaphores » (p. 94).
Des vers enjoués, d'une fraîcheur tout enfantine, mais parfois si sérieuse, lorsqu'il s'agit de dénoncer subtilement les travers de notre époque.
Un recueil d'une grande originalité qui se démarque très clairement par ses « trouvailles ».
Dans « Méthode Chimpanzé », une belle ode à l'amour maternel et à son rôle dans l'éducation qui sera un autre fil rouge du recueil.
Plusieurs clins d'oeil à
Charles Trenet, des références musicales toute aussi explicites, la déclaration «
Victor Hugo, mon grand mentor », ou bien l'ours Paddington qui s'invite dans la « panse du salon » (p. 176), voilà d'autres sages espiègleries que je retiendrai de cette « poésie limpide » (p. 179) et souvent intrépide.
Suivons donc le conseil :
« Soyons joyeux sans idéaux
Comme les enfants sous le préau
Tant qu'on n'est pas encore cloîtré
Le vent remue le petit pré »
(p. 192).