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3,73

sur 1298 notes
Formidable Jules Vallès alias Jacques Vingtras dans ce 1er tome de sa trilogie dont je n'avais lu jusqu'alors que L'Insurgé ! Quelle énergie, quel souffle, quel appétit de vivre en dépit du sort abominable que lui réservent ses parents et ses éducateurs. Un livre qui n'a absolument pas vieilli. Vallès, mon ami, mon frère !
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Un livre lu au collège et qui m'a laissé un souvenir indélébile. La cruauté de la mère m'est restée gravée au fer rouge...
J'ai encore souvenir de ses habits en toile de jute et de ce qu'elle lui faisait aux repas. C'était le premier livre du genre que je lisais, celui d'une histoire "vraie" de maltraitance, j'avais 13 ans et j'en ai été bouleversée, sans doute parce que personne ne vient au secours de cet enfant... J'ai appris depuis bien des choses de la vie (sur la mienne surtout) et je sais bien pourquoi j'en ai été aussi marquée... Les enfants savent que les monstres existent. Stephen King l'a bien dit...
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L'Enfant est le premier tome de la trilogie autobiographique Jacques Vingtras où Jules Vallès dépeint sa triste vie dans les moindres détails. Dans ce premier tome au titre parlant, il sera question de l'enfance de l'auteur ; ses années de formations scolaires, son évolution sociale, ses liens avec ses parents... le tout dans un contexte de pauvreté extrême. Un roman difficile à lire, assez sombre, très bouleversant.

Jacques Vingtras - ou plutôt Jules Vallès - est un jeune enfant d'apparence normale, à la maturité déjà très prononcée. Malgré la pauvreté ambiante dans laquelle il vit, loin de se montrer malheureux, il positivise à longueur de journée, apportant de l'espoir tout autour de lui. Pourtant, sa vie est loin d'être gaie. Depuis son plus jeune âge, sa mère le bat sans aucune raison. Elle l'humilie publiquement - par exemple en le forçant à porter des haillons défraîchis pour ne pas user les piètres économies de la famille -, ou le rabaisse constamment. Jacques est une sorte de fardeau pour sa famille. Fils de professeur, ses parents l'obligent à apprendre le grec et le latin pour suivre les traces de son père. Or, le jeune garçon s'épanouit bien plus aux côtés des petites gens qui exercent des activités manuelles. Un choix que se parents ne peuvent concevoir.

Jules Vallès nous fait l'honneur d'ouvrir sa mémoire aux souvenirs dévastateurs. Grâce à de nombreuses descriptions très réalistes, il dresse un portrait très complet de la misère sociale de son époque et des différences de classes qui existent dans la société. Avec des airs de Victor Hugo ou d'Emile Zola, il met en avant les valeurs humaines, le savoir-vivre et le respect d'autrui, en surpassant les dommages et obstacles du quotidien.

Les aventures narrées par l'auteur semblent souvent irréalistes - fouetter son enfant par pur égoïsme, ne jamais lui prouver son amour, lui faire clairement comprendre la place et la multitudes de dépenses qu'il occasionne dans la famille -, mais c'est bien là un fait avéré. Malgré que tous et tout tournait le dos à Jacques, le jeune homme a sût faire profil bas et avancer coûte que coûte, sans jamais baisser les bras. de ce fait, grâce à l'espoir nourrit, il réussit à intégrer de grandes écoles parisiennes, il s'engage politiquement et se fait entendre, il arrive à rendre fiers ses parents et même à faire changer littéralement d'attitude sa mère et son père vis-à-vis de sa personne. Il offre donc à tous l'espoir d'un futur meilleur, plus lumineux que tous les présents obscures que nous aurions à traverser.

Un roman à fendre l'âme. Un style léger, avec une narration à la première personne du singulier, qui rend plus vivant encore l'histoire. Une voix enfantine naïve, pleine d'espoir et de lucidité ; un personnage attachant, bien que bouleversant. Certains passages du livre - dont deux passages qui m'ont le plus frappés, que j'ai cité plus haut dans les extraits -, sont tellement incisifs et brutaux que le lecteur ne sait pas s'il doit ressentir de la tristesse vis-à-vis de l'enfant ou de la colère vis-à-vis des parents. C'est bien écrit, c'est agréable à lire. Même si quelques longueurs se faisaient sentir, elles ne duraient pas longtemps. Les péripéties de Jacques étaient si nombreuses que je n'ai pas pu m'ennuyer un seul instant.

Se soumettre ou protester, voilà là une difficile question que se pose notre très cher auteur/protagoniste. Une lecture dramatique, une enfance gâchée, rythmée au son de la violence et de beaucoup de misère...
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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"L'Enfant", premier roman d'une trilogie autobiographique de Jules Vallès avec "Le Bachelier" et "L'Insurgé", donne l'impression d'un règlement de compte de l'auteur envers ses parents, morts tous les deux au moment de la publication du livre. Jules Vallès crève l'abcès d'une éducation violente, tyrannique et sadique, mais tout en nous faisant comprendre , malgré toutes les souffrances qu'il endura, que demeura jusqu'au bout un certain respect et une certaine gratitude vis-à-vis de ses deux géniteurs, sensible à travers la description toujours prégnante des propres souffrances parentales ; cherchant ainsi, si ce n'est à justifier, du moins à comprendre les raisons de sa maltraitance. Il est vrai que le petit Jacques Vingtras a affaire à deux parents particulièrement complexés et névrosés, issus tous les deux d'un milieu modeste, rural et rustre, et cherchant tant bien que mal à intégrer les rangs d'une classe petite bourgeoise provinciale, acceptant pour cela les régulières humiliations des supérieurs hiérarchiques de ce qui s'appelait alors l'Instruction publique.
Loin du style réaliste façon Emile Zola, Vallès ne s'attarde ni sur la description des situations ou des paysages, ni sur les portraits des personnages, n'aidant pas, en cela, le lecteur à entrer dans ce récit elliptique. Déçu dès les premières pages, je me suis pourtant peu à peu laissé prendre par la charge émotionnelle créée autour des aventures de ce jeune enfant aux parents tortionnaires. La valeur de ce roman tenant, si ce n'est dans son style, du moins dans la dénonciation de cette forme d'égoïsme qui pousse de nombreux parents, surtout chez les bourgeois, à ne voir en leurs enfants qu'un moyen de prolonger leur propre ambition.
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La quatrième de couverture indique : "L'histoire de Jacques Vingtras fut écrite en 1875 et c'est celle des mal-aimés de tous les temps !" On ne saurait mieux dire.
Ce pauvre Jacques n'a pas dix ans au début du roman. Il s'agit d'un enfant battu. Sa mère distribue généreusement gifles et taloches, et a la main bien légère avec le fouet. Face à cette furie, le père, professeur méprisé, est au départ en retrait mais se mettra lui aussi à rosser allégrement son fils, afin de se soulager d'une aventure amoureuse ratée.
Tout au long de l'oeuvre, c'est Vallès qui parle par la bouche de Jacques. Il explique ainsi : "Je défendrai les droits de l'enfant, comme d'autres défendent les droits de l'homme."

J'avais acheté ce roman un peu par hasard, avec le souvenir d'un passage étudié en cours de français : celui où Jacques, puni injustement une fois de plus, est enfermé toute une nuit dans une salle d'étude, avec comme seule compagnie Robinson Crusoé. Cette première rencontre avec Vallès m'a beaucoup plu !
Ce livre est tout d'abord écrit dans un français très accessible, même pour des gens n'ayant pas l'habitude des romans du XIXème. C'est non sans un sourire que j'y ai retrouvé nombre de mots que les adolescents d'aujourd'hui croient modernes d'utiliser (bahut, pour le collège, par exemple).
D'autre part, Jacques, malgré sa douloureuse situation, ne se départit jamais de son humour et de son ironie. La lucidité de cet enfant rend le récit encore plus dramatique, tout en rendant la lecture plus agréable.
En un mot : je recommande vivement ce roman à quiconque ne l'aurait pas encore lu !

Challenge ABC 2014/2015
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Reprendre trente ans après une lecture détestée la première fois permet d'y voir plus de choses, à défaut de l'aimer plus :

Une écriture vive, brutale, parsemée de points d'exclamation rageurs, sèche de tout mot superflu comme si elle avait été brûlée de douleur ou de colère. Une écriture à laquelle, rien à faire, je ne parviens pas à m'attacher.

La frustration d'un gosse mal aimé, contraint jusqu'à l'absurde et souffrant les dents serrées devant une telle négation de sa jeune personne. Mais aussi une ironie mordante qui me tient à distance.

L'atmosphère, les couleurs passées, les manières et les moyens frustres de citadins modestes à travers de courtes scènes de vie au parfum suranné qui touchent, heurtent, mais ne m'émeuvent pas...

Cet Enfant de Jules Vallès aura donc été, pour la deuxième fois, une lecture pénible, hélas. En espérant ne pas tomber dans la malédiction du "jamais deux sans trois", je récidiverai (un jour...) avec "le bachelier" ou "l'insurgé".
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Cela fait longtemps que je voulais lire ce célèbre roman autobiographique de Jules Vallès (1829-1881), homme politique qui a fait beaucoup parler de lui avant, pendant et après la Commune de Paris. "L'enfant" est le premier volume d'une trilogie qui a attiré l'attention de ceux qui s'intéressent aux conditions de vie des Français au XIXème siècle. S'il s'écarte un peu de la vie que Vallès a réellement vécue quand il était jeune, le récit semble très réaliste.

Un père qui (en apparence) a raté sa vie, une mère féroce qui éduque son fils "à la dure" en le fouettant à tout bout de champ (pour éviter d'en faire un enfant gâté !), la pauvreté, une médiocrité et une pingrerie extrêmes dans la famille, cette ambiance affreusement déprimante de l'école, parfois la menace de l'intervention manu militari de terribles gendarmes… le petit Jacques Vingtras n'est pas un privilégié ! Il supporte toutes les avanies sans se plaindre. Il tente vainement de contenter ses parents, étudie sans plaisir, se heurte aux réalités du monde, suit ses parents dans ses déménagements, part étudier à Paris, échoue au baccalauréat et revient - révolté - chez ses parents. A la fin du récit, il se bat en duel pour défendre l'honneur de son père détesté, avant de le quitter définitivement.

Ce livre est assez gros, mais facile à lire. le style, allègre, est étonnant pour une oeuvre du XIXème siècle. Jules Vallès ne veut surtout pas de pathos et arrive à prendre de la distance en utilisant une forme d'humour, par exemple. Il a le sens de la formule et certaines de ses phrases bien senties font mouche. En conclusion: un témoignage que je ne regrette pas d'avoir lu – bien tardivement.
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Si l'on en croit l'étymologie, l'enfant est « celui qui ne parle pas encore ».
Jacques est cet enfant : castré par une mère violente, ignoré par un père rival jusqu'au ridicule, maltraité par une école humiliante et dominatrice, empêché à l'excès par un société hypocrite sur tous les sujets, bâillonné au mieux, sommé de jouer les interprètes de rôles écrits pour lui dans les pire des cas… Comment grandir ainsi ? Comment devenir l'homme qu'on est ? Compter sur sa force physique ? Sur la roublardise ? Délocaliser la scène de l'affirmation de soi dans le monde ouvert mais dangereux de la rue ?...
Contraindre l'enfant au silence, pour le plier, pour le mater, lui qui côtoie le monde et éprouve, les yeux neufs et avides d'idéal, toutes les injustices, c'est nourrir, au creux des caractères les plus trempés, un besoin futur de dire, de clamer, d'hurler même. Les bancs de l'école, les leçons de choses et de langues mortes n'y changeront rien : Jacques, le patronyme des premiers révoltés, ne trahira pas l'enfant ni ses rêves de fraternité. Il patientera, il attendra son droit à la parole, et enfin portera sa voix jusqu'au chapitre. Elle n'en sera que plus forte : trempée dans le feu d'un humour railleur et aiguisée à la pierre des formules habiles et senties, celles qui portent et qui transpercent au plus profond des carapaces d'une société cynique, et percent à jour ses entrailles pourries par le virus de l'injustice.
Tel est la raison du roman de l'enfant : il fallait que Jacques témoignât que dès le plus jeune âge, il en faut du courage pour survivre, entier, immaculé, à ses premières années de formatage.
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« À tous ceux qui crevèrent d'ennui au collège ou qu'on fit pleurer dans la famille qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents, je dédie ce livre. » Ce sont les mots de Jules Vallès qui débutent ainsi ce roman à saveur autobiographique. Une incursion dans l'enfance malmenée de l'auteur ainsi que dans la vie quotidienne des petits bourgeois et des paysans du milieu du XIXe siècle dans la région auvergnate. À parcourir ce premier volet d'une trilogie qui comprend aussi le Bachelier et L'Insurgé, on sent l'urgence d'écrire et le soin apporté aux détails des souvenirs qui remontent à la surface. Dans l'édition de poche que j'avais entre les mains, se trouvait également un supplément historique à la lecture, bien utile à la compréhension contextuelle. Paru en 1874, le texte n'a pas vieilli, mais les méthodes d'éducation, si, heureusement. Je m'apprête à continuer avec les deux autres tomes et cet auteur, enfant unique d'un couple sévère, adolescent aux aspirations étouffées, communard, un peu anarchiste, m'a touchée profondément.
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Bien sûr, il n'y a pas dans ce livre l'addiction à une histoire ou à un personnage ainsi que l'on peut les retrouver dans certains livres d'aventures ou d'amour. Mais c'est une remarquable peinture de ce que pouvait être le quotidien de tant de Français au XIXème siècle.
Passionnant.
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