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sur 1298 notes
J'ai énormément apprécié cette lecture, qui parvient à être drôle tout en traitant un sujet aussi grave qu'est la maltraitance des enfants. L'histoire se déroulant au XIXème siècle, il peut être difficile de situer l'attitude des parents de Jacques Vingtras dans le contexte actuel, mais la naïveté et les réactions du personnage principal sont très intéressants à observer. Cet ouvrage m'a donné envie de découvrir les deux autres tomes de la trilogie, à savoir le Bachelier et l'Insurgé.
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Jules Vallés se crée un double : Jacques Vingtras. Il raconte son enfance pendant laquelle il a été maltraité par ses parents et par ses professeurs.

L'auteur a voulu en faire un livre politique au départ mais il l'a réécrit pour en faire un livre de soutien aux droits de l'enfants. Il dédie d'ailleurs le livre aux enfants qui se sont ennuyés en classe ou qui ont été martyrisés par leur maître ou battus par leur parents.

Malgré les apparences, ce livre contient des passages drôles. Un peu comme Pagnol l'a fait par la suite, il a écrit ses mémoires avec énormément de recul et avec ses yeux d'adulte, il se remémore des périodes de naïveté pour notre plus grande joie. Entre autre, Jules Vallés se souvient que sa mère lui demandait de ne pas dire de gros mots. Pour éviter de le faire, il fallait remplacer les gros mots en question par le mot chose. Ce qui donne des expressions assez drôle comme « chose de bouteille » par exemple... Jules Vallés nous raconte quelques épisodes en pariodant de grands auteurs, entre autre Jean Jacques Rousseau et ses confessions. Il fait alors un drame d'une histoire banale, comme Rousseau (merci les bas de pages!!)

Le livre est chapitré par grands thèmes, ce qui fait que la chronologie n'est pas forcément respectée. le début de livre est difficile d'ailleurs, parce qu'on saute d'un sujet à l'autre sans véritable transition. On a du mal à s'accrocher aux personnages. On entre d'ailleurs dans l'histoire par le chapitre « ma mère », celle qui le bat pour un rien, qui ne lui donne aucun signe d'amour et qui l'humilie en permanence. On rentre vite dans le vif du sujet.

Ce n'est pas le genre de livre que je lis régulièrement. Je suis tombée sur ce livre sur une liste de Babelio après avoir lu « Le Sagouin » de Mauriac (liste d'enfance malheureuse). Je ne regrette absolument pas cette lecture. J'envisage d'ailleurs de lire les 2 autres tomes « le Bâchelier » et « l'insurgé ». J'ai bien aimé car finalement, même si l'histoire se déroule au 19ème siècle, hormis la maltraitance d'enfant, l'histoire est finalement intemporelle.
Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Un ton ironique et regorgeant d'humour noir pour une histoire triste mais que l'on suit avec plaisir, d'anecdote en anecdote, suivant le fil chronologique des évènements, et découvrant des personnages d'un tempérament rude. L'enfance du narrateur y est décrite et les brimades ne manquent pas. C'est une souffrance au quotidien qui inspire la pitié, mais le style théâtral, voire même comique, apporte une touche de légèreté à cette tragédie.
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Premier volet de Jacques Vingtras, c'est aussi l'oeuvre la moins politique des trois. Même s'il a été écrit de son exil suisse en 1872 après la participation de l'auteur à la Commune, ce n'est pas une oeuvre politique ni même une véritable autobiographie mais plutôt d'épisodes d'enfance de Jacques Vingtras qui ressemble en bien des points à Jules Vallès (mêmes initiales, mêmes lieux de vie).
Enfance auprès d'une mère harpie, violente, bornée, ridicule et d'un père médiocre professeur effacé et intransigeant. Tous deux font tout pour oublier leurs origines paysannes alors que leur vie est médiocre, étriquée et faite d'humiliations. Ils veulent que leur fils étudie mais l'enfant ne se sent bien qu'au milieu des gens simples, ouvriers et paysans. Il découvre la pauvreté, l'injustice et l'humiliation contre lesquelles il se battra toute sa vie. Un de ses grands combats sera également la défense des enfants contre les violences des professeurs et surtout des parents qui avaient droit de vie et de mort sur eux au XIXème siècle. Tableau peu flatteur de la petite bourgeoisie de province et de la stupidité des méthodes d'enseignement dans les collèges qui n'apprennent pas la réflexion.
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J'apprécie ce livre, notamment parce que les personnages ont pour la plupart réussi à éveiller mon intérêt.
Il est étrange de constater que l'enfant, Jacques, accepte l'idée que ses parents, et surtout sa mère, le batte, pour son bien. La mère, madame Vingtras apparait à la fois comme un psg antipathique par son manque de discrétion, sa vulgarité et une manière de voir les choses assez particulière, pourtant, on sent que malgré tout, elle aime son fils à sa manière.
Le père, par sa lâcheté et son désir de ne pas faire de vagues, suscite l'agacement.
Malgré une lecture longue, je conseillerai ce roman, notamment, comme je l'ai dit plus haut, car les personnages -selon mon point de vue- ont le mérite d'être vraiment intéressant, et aussi car on ressent assez bien les sentiments de Jacques, qui est, comme il est indiqué sur la couverture, otage de ses parents.
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Ce livre est une merveilleuse découverte pour moi. En effet, je l'avais emprunté à la bibliothèque sans grande conviction… je connaissais certains passages notamment “la lecture de Robinson Crusoé” mais rien vraiment sur l'oeuvre.

Ce fut décisif… à peine les premières pages commencées, je n'ai pu m'arrêter. le style est léger, incisif, plein d'humour et à la fois de tristesse. On se prend très rapidement d'amitié pour ce narrateur si naïf, si bon enfant… Cet enfant qui pense qu'une mère qui prend soin de sa progéniture est une mauvaise mère. C'est logique, si les autres n'étaient pas de mauvais parents cela signifierait pour lui que ce sont ses propres parents qui agissent mal, chose non concevable.
Lien : http://www.la-confiserie.com..
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Avant de tomber sur ce livre en librairie, je ne connaissais pas Jules Vallès mais voyant que c'était un auteur du XIXe siècle, et que le résumé m'avait beaucoup plu je me suis lancé dans la découverte. Après quelques rapides recherches je comprends que L'enfant est en fait le premier tome d'une trilogie de l'auteur : L'enfant, le bachelier et L'insurgé, et qui portent comme leur titre l'indique sur trois étapes importantes de sa vie. Bien que largement autobiographique elle restent une fiction est le personnage dont il s'agit s'appelle Jacques Vingtras, c'est d'ailleurs Jacques lui même qui nous raconte son histoire. Il nous raconte son enfance, qui fut pour le moins mouvementée. Entre les coups de sa mère, l'exigence de son père, la sévérité des maîtres d'école sans parler des nombreux déménagements, l'enfant Jacques nous fait découvrir son monde scolaire et familial avec un humour mordant et une sincérité touchante que j'ai énormément apprécié.
C'est évidemment aussi une formidable peinture d'un temps et d'un mode de vie disparu ; celui de la vie quotidienne et de l'éducation de cette fin du XIXe. Et en ça l'oeuvre de Vallès porte un grand interêt.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, même si je dois dire que la narration hachée m'a parfois un peu contrarié surtout sur la fin, néanmoins ça ne m'a pas empêché de passer un très bon moment.
Et puis le petit Jacques est vraiment attachant. Je ne sais pas ce qu'il en sera du Jacques adulte...hâte de le découvrir !
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J'avais un vague souvenir d'une édition jeunesse expurgée - sans aller jusqu'à dire censurée, mais avec de nombreux passages enlevés, sur ceux la violence extrême et ceux sur la découverte de la sexualité, les passages les plus intéressants avec mon regard d'adulte.
J'ai découvert une oeuvre puissante, le récit d'une émancipation loin du milieu familial. J'ai été très intéressée par l'analyse quasi sociologique et géographique, car l'auteur nous présente l'évolution de la France du XIXème siècle, avec l'exode rural et l'industrialisation, mais aussi les possibilités d'ascension sociale grâce à l'école. Ce sont ces passages sur l'école comme machine à l'abrutissement et à l'humiliation qui m'ont particulièrement marquée, peut-être parce que j'ai suivi un type d'études littéraires similaires (même si les conditions ont changé...), et que je suis devenue à mon tour professeure...
J'ai aussi apprécié le mélange de violences, physiques et psychologiques, avec des passages avec une grande sensualité lorsque Jacques éprouve les premiers émois amoureux et sexuels.
J'ai bien fait de reprendre cette lecture ancienne, je continuerai l'oeuvre de Vallès !
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Je n'avais jamais lu Vallès. C'est après avoir récemment écouté le récit de la Commune de Paris par H. Guillemin et appris le rôle prépondérant qu'il avait tenu à cette occasion que je me suis décidé. Frappé d'abord par cette écriture dynamique , percussive qui avec ce récit à la première personne restitue parfaitement le ressenti et la réflexion de cet enfant objet d'une violence sociale et domestique terrifiante. de surcroît, récit autobiographique ,donnée supplémentaire qui rapproche définitivement la lecture de celle du Céline de Mort à Crédit. Peinture saisissante d'une société fondamentalement violente à l'endroit des enfants, réceptacle des servitudes et frustrations sociales de leurs parents mais aussi martyrs de l'institution scolaire cette Ecole Républicaine dont nos élites nous rebattent les oreilles , plus que jamais ici l' instrument de reproduction des verdicts sociaux et outil disciplinaire des classes laborieuses. Difficile dans ses conditions ne pas voir dans ce formidable récit la genèse des futures convictions révolutionnaires et anti-autoritaires de son auteur.
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Roman d'inspiration autobiographique et premier roman de sa trilogie (et sans aucun doute son livre le plus célèbre), « L'enfant » de Jules Vallès nous raconte l'histoire de Jacques Vingtras, un enfant battu et méprisé par ses parents. Son père, instituteur dans des institutions privées et sa mère, femme au foyer, n'ont de cesse de dresser leur fils à la dure. Il faut durcir la couenne. Surtout que l'enfant montre de sérieuses dispositions au plaisir (donc au péché), aux professions manuelles (donc aux pauvres). Son père qui s'est difficilement sorti des classes ouvrières et sa mère, fille de paysans, exigent l'excellence de la part de leur fils. Jacques, sans cesse, se retrouve en porte-à-faux, que ce soit à l'école (où il côtoie des enfants riches), ou dans son quartier (où il est voisin d'enfants pauvres). Toujours isolé, ne sachant jamais sur quel pied danser. Seules quelques voisines sauront lui apporter un peu de tendresse. Rappelons qu'à l'époque, un enfant était propriété de ses parents qui pouvaient en disposer comme bon leur semblait, ou quasi. Des parents qui battaient leur enfant ne risquaient quasiment jamais aucune sanction. Et la situation de Jacques (tout comme celui de Jules Vallès) était loin d'être un cas isolé. Un roman qui aujourd'hui a d'abord valeur documentaire, sur la situation des enfants de cette époque, l'émotion affleurant parfois dans le récit, tout comme une certaine causticité. En effet le narrateur du récit n'étant autre qu'un Jacques adulte, regardant son enfance avec colère et ironie. Et nous permet de constater que fort heureusement la condition des enfants a progressé de nos jours. En France, en tout cas.
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