Que dire sur ce roman, si ce n'est que le talent de
Marie Vareille est sans limite, et que, peu importe ce que vous imaginerez en lisant cette histoire, vous vous trompez. On vous a déjà parlé, dans une précédente chronique, de la capacité de
Marie Vareille à semer le trouble dans nos esprits, pour, d'une manière tout à fait inattendue, venir nous surprendre.
C'est ce que l'on retrouve dans ce roman.
L'histoire est, au départ, assez classique, mais on comprend très vite qu'Alice, l'héroïne, ne va pas bien ; elle souffre de TOCS, de crises d'angoisse et d'une grande solitude – qu'elle s'inflige elle-même afin de ne rien dévoiler de son passé, elle prend des somnifères pour dormir, et a un bracelet auquel elle tient énormément, qu'elle touche de manière compulsive dès que quelque chose perturbe sa routine bien établie.
Et puis il y a Scarlett, sa soeur cadette, conçue par « accident », mal-aimée par sa mère, qui lui reproche le départ de son père.
On ressent très rapidement une profonde empathie pour les deux soeurs ; voire un peu plus pour Scarlett, qui fait preuve d'une détermination à toutes épreuves.
Ce que l'on aime dans cette histoire, c'est que les personnages principaux sont bien travaillés, parfaitement décrits, profonds et très attachants, et la ligne continue de l'amour inconditionnel entre les 2 soeurs.
La plume de
Marie Vareille est, comme d'habitude, fluide et juste. Au fur et à mesure des pages, on découvre ce qu'Alice cherche désespérément à cacher concernant son passé. Et comme toujours, c'est la stupeur.
Au-delà de la surprise, ce roman est surtout très poétique puisqu'il en ressort – mais attention, c'est notre propre interprétation, que les chaussettes orphelines incarnent ces personnes qui, dans nos vies, nous manquent, que l'on a perdu et que l'on « cherche ».
Une maîtrise de l'art du suspens, une plume adroite, un titre léger - mais trompeur, une intrigue au final inattendu, tous les ingrédients sont réunis pour ce roman aussi drôle qu'il est déchirant