Un livre excellent, drôle et pourtant profond. Mais surtout, il est honnête, ce qui est plutôt rare dans les discours sur l'immigration.
Non seulement l'auteur sait de quoi il parle, mais il n'a pas peur d'aborder des sujets dont on ne parle que rarement (soit parce qu'on n'a jamais immigré, soit, au cas des immigrants, par le désir de bien paraître, soit par « political correctness »).
Ce qu'il dit est vrai, je le confirme en tant qu'un immigrant :) Racontée avec humour, sont histoire est pourtant sérieuse. Elle fait réfléchir.
L'auteur a réussi de parler de l'intégration des immigrants sans tomber dans des généralisations simplistes : il n'y a pas de « bons » ni de « méchants », les humains n'étant que les humains.
Les sympathies d'auteur sont clairement du côté du Québec et de la langue française. Il est un peu comme une voix de milliers d'autres « non francophones » qui ont ainsi choisi leur camp.
Je recommanderais ce livre à tous ceux qui s'intéressent au phénomène d'immigration : tant aux immigrants qu'aux Québécois de souche. Ainsi qu'aux lecteurs du monde entier. Car tous les pays (ou presque) font aujourd'hui face à l'immigration : on est soit des « natifs », soit des immigrants, et parfois les deux à la fois :)
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un immigrant hongrois arrive à Montréal dans les années 1980. Alors qu'il découvre sa nouvelle patrie, on assiste aux défis qui l'attendent. L'auteur aborde avec franchise plusieurs thèmes délicats, notamment le choix de la langue anglaise par la vaste majorité des allophones du Québec — alors que lui choisit le français, ce qui n'est pas sans intérêt. Je m'attendais à un roman, avec scènes et dialogues, mais il s'agit plutôt d'une compilation de chroniques avec des réflexions plus ou moins cocasses selon qu'on apprécie l'humour sarcastique (ou pas).
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Je suis donc un de ces Sauveurs envoyé au Québec pour régler vos problèmes : votre économie, votre poids politique, votre endettement, votre vieillissement, votre pénurie de main d'oeuvre, et, bien sûr, votre fermeture sur le monde. Ca fait beaucoup de poids sur mes épaules...
D'où je viens? Je savais que vous alliez d'emblée me poser la question, c'est tellement votre genre. Remarquez, ça fait longtemps qu'elle ne me dérange plus. Quand on arrive d'un pays étranger, avec un nom étranger, avec un accent étranger, il est assez normal qu'on devienne un objet de curiosité. Vous auriez pu attendre qu'on soit assis, par contre, qu'on ait au moins les menus devant nous, mais franchement, ça va me faire plaisir de vous répondre.
...De nos jours, il est préférable de parler de la beauté de la diversité dans les transports en commun. Mais le mieux est de ne rien dire.
Moi, je ne dis rien, mais je constate. Enfant, c'était surtout sur le segment ouest de la ligne orange que le nombre d'immigrants était frappant. Sur la ligne verte, ce qui me frappait, c'était comment les wagons se blanchissaient graduellement plus en allant vers l'est. Je faisais même des expéditions jusqu'au terminus pour observer le processus d'homogénéisation qui, au bout de la ligne, me donnait l'impression d'être arrivé à Drummondville.
Je n'ai jamais perdu l'habitude de l'observation anthropologique de l'observation des passagers du métro.
¨D'où je viens? se déclamait-il, enivré de café et d'insomnie. Là d'où vient tout homme. De l'antre pourpre d'une matrice. Moi aussi, je suis sorti de là pour un voyage incertain, dont ni la mission, ni la dernière station n'apparaissent à la feuille de route.¨
Dimitri Nasrallah, Akos Verboczy, Blaise Ndala nous parlent de leurs ?uvres qui racontent les différents périples des écrivains migrants.