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EAN : 9782738485700
144 pages
Editions L'Harmattan (31/01/2000)
5/5   3 notes
Résumé :
Persépolis et Ispahan sont des mots qui vont font rêver. Ayatollah et tchador en sont qui vous font frémir. Vous hésitez encore à vous laisser tenter par les charmes de la Perse que déjà tout votre entourage vous traite de fou. Faudrait-il l’être pour aller passer ses vacances en Iran vingt ans après la révolution islamique ? Pour répondre à cette question emboîtez le pas à l’auteur de cet ouvrage. Elle a tenté l’expérience et vous fait partager ses impressions de v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

Ma compatriote, Chantal Vervaet, et amie "Gamayun" sur Babelio, a fait un voyage en Iran qui m'a intrigué et dont j'étais curieux d'apprendre son expérience. D'autant plus, qu'il s'agit d'un pays qui a une histoire tellement riche et qui se trouve au croisement stratégique du monde occidental et oriental. J'ai eu moi-même des plans de m'y rendre, mais à cause de mes fonctions (au Parlement européen et au sein d'Amnesty International) un déplacement dans l'Iran des ayatollahs m'a semblé cependant un peu trop risqué.

Il est vrai qu'un périple en l'Iran islamique n'est guère évident pour un Occidental et le présent compte rendu de voyage ne commence pas par hasard par la remarque à l'auteure lorsqu'elle annonçait à ses amis la destination de ses vacances : "T'es folle !" Ce sont les premiers mots de son récit !

J'admire donc le courage de mon amie, qui n'en était pas à sa première épreuve de voyage audacieux, comme elle note dans son livre, et qui s'est lancée dans l'aventure, tout en respectant scrupuleusement les consignes vestimentaires et autres normes particulières d'un voyage organisé en groupe, flanqué d'un guide-surveillant local expérimenté, lors des déplacements en bus et vols internes.

L'auteure ne mentionne aucune date précise de sa visite à l'Iran, mais à en juger par la situation politique sous la présidence de l'ayatollah Mohammad Khatami (1997-2005) et la publication de son ouvrage par L'Harmattan en 1999, elle a dû se situer pendant 16 jours en 1997-1998.

La teneur du livre est double : il y a d'une part le récit de son tour d'Iran, en partant de Téhéran et en passant par Mashad (la ville sainte chiid), Qom, Kermanchah, Bam, Persépolis, Chiraz, Kerman, le Désert du Lout, Ispahan et le retour vers la capitale ; et d'autre part de brefs exposés sur des sujets aussi divers que l'histoire de la Perse à l'Iran des ayatollahs, le pays et ses habitants, le chiisme, le soufisme, la splendeur des califes, l'avènement des Aryens, les arts préislamiques, l'hellénisation et la renaissance perse, la période grecque et turco-mongole, le zoroastrisme, le calendrier iranien, les mosquées iraniennes et, pour terminer, les tapis persans.

J'ai été impressionné par le talent de Chantal Vervaet de réussir à résumer en l'espace de 2 à 4 pages dans une langue claire et agréable des questions aussi vastes et complexes que celles que je viens de mentionner.

Les Babelionautes pourront se régaler avec son exposé de l'art de l'écrit en Iran avec le génie d'Omar Khayyam (1048-1122) et entre autres l'oeuvre littéraire de l'époque des califes abbassides : "Les Contes des Mille et Une Nuit". Comme le rappelle l'auteure, cette histoire, native de Perse, "est une des rares en pays musulman à octroyer le rôle du héros à une femme" - la légendaire Shéhérazade. Depuis la révolution islamique, la production littéraire a malheureusement fort diminué.

Les amateurs du dépaysement trouveront leur bonheur dans les descriptions des montagnes du Zagros, la grandiose vallée de Chiraz et les reliefs rupestres du Fars et du Khouzistan. Sans oublier la forteresse de Bam, qui a servi de décor au best-seller de Dino Buzzati de 1940 "Le Désert des Tartartares" et du film de Valerio Zurlini de 1977 avec Jacques Perrin dans le rôle principal du lieutenant Giovanni Drogo.

Je vous laisse découvrir les explications de l'auteure sur le port obligatoire du tchador ou voile et des restrictions d'inspiration religieuse à l'encontre des étrangers et surtout des femmes. À mon avis, ses opinions sont très raisonnables et même lorsqu'elle semble irritée par certains excès, elle ne perd pas son sens d'humour.
Ainsi, elle qualifie par exemple la ville de Qom comme le "Vatican chiite", qui compte la plus forte concentration de mollahs au mètre carré.

En dépit des restrictions vestimentaires et autres tabous pour femmes étrangères en Iran, notre voyageuse termine son opuscule par annoncer son intention d'y retourner et elle a déjà une liste prête de choses à voir !

Si jamais, j'irai là-bas, ce sera en tout cas muni de l'excellent guide de Chantal Vervaet.
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Pour vous faire votre propre idée, vous pouvez lire les premières pages du livre sur le site de l'auteur (https://chantal-vervaet.jimdofree.com/tchador) ou de l'éditeur.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Nous l’écoutons donc sans rire nous expliquer que ce sont les femmes iraniennes qui ont voulu la révolution parce que le shah voulait interdire le port du tchador. Cette affirmation porte d’autant moins à rire quand on sait que le père de ce dernier en interdit effectivement le port en 1936, et qu’à partir de ce jour, jusqu’à la fin de son règne, certaines femmes s’en trouvèrent réduites à ne plus mettre un pied hors de chez elles.
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Il n’est apparemment pas question de demander à un homme de résister à la tentation de la chair ! La preuve en est que les non-musulmanes que nous sommes sont, elles aussi, obligées de porter le foulard. On peut se demander si, au jour du Jugement dernier, Allah sera sensible aux « mérites » de ceux qui n’ont pas succombé uniquement par absence d’opportunité, et non par force morale.
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Chacun sait que les lois sont faites pour être contournées, ce que ne manquent pas de faire ceux qui n’ont pas retenu du Coran la même sourate que les chefs religieux au pouvoir, préférant celle qui glorifie le produit de la vigne à celle qui le dénigre. Les autres attendront le paradis pour y goûter puisque le vin y coule à flots. Eh oui !
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Faisant la part belle à l’Egypte, la Grèce et Rome, nos programmes scolaires en matière d’histoire antique ne s’appesantissent guère sur le Moyen-Orient. Les Perses sont tout juste réduits au rang d’adversaires des Grecs, ce qui en fait nos ennemis puisque nous revendiquons l’appartenance à la culture gréco-romaine. Les Perses sont les méchants. Ils ont été battus. Tout est bien qui finit bien. Point !
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Qu’elle soit communiste ou islamique, la révoltion muselle ceux sur qui elle prétend pourtant faire reposer sa légitimité.
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