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243 pages
Editions du bateau ivre (01/01/1946)
4/5   2 notes
Résumé :
On connaissait Pierre Véry, auteur de romans d’une haute tenue littéraire, tels que « Pont égaré », « Danse à l’ombre », « Le meneur de jeu ».
On connaissait Pierr Véry, un des maîtres du roman de mystère, son imagination d’une fécondité inépuisable, et le son poétique, le tour si personnel des romans tels que « Les disparus de Saint-Agil », « l’assassinat du Père Noël », « Goupi mains rouges », « L’assassin a peur la nuit », etc… chefs-d’œuvre teintés du pl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un commis voyageur, représentant des cycles "Antilope" était perdu dans un désert épouvantablement désert, si désert que les points cardinaux, écoeurés, en avaient décampé.
Cependant, Arthur Claès, puisque c'est son nom, finit par apercevoir une ville et s'y traîner à moitié mort de soif ...
Il venait de pénétrer au royaume des feignants !
Paru aux éditions du "Bateau Ivre", en 1946, et fini d'écrire à Carnac en 1945, "Au royaume des feignants" est signé par Pierre Véry, l'auteur "des disparus de Saint-Agil", de "l'assassinat du père Noël", de "Goupi Mains-Rouges" et de "Tout doit disparaître le 5 mai".
C'est dire si le lecteur de ce livre est en droit d'en attendre le meilleur !
Eh bien, dans le post-scriptum de l'avertissement, l'auteur lui-même prévient que ce livre est un livre simple, voire simplet, qu'il est un tissu de banalités, un jardin où fleurissent le lieu commun et l'évidence.
Une pareille honnêteté, même si elle paraît à Pierre Véry comme la plus élémentaire, n'est pas banale.
Et, le livre est jeté dans l'ordre établi comme un pamphlet qui va y semer le doute et le désordre.
Son auteur semble avoir creusé son sujet jusqu'à l'os, jusqu'à sa substantifique moelle aurait dit François Rabelais s'il s'était donné la peine de lire Pierre Véry !
Le récit est farfelu, la prose fantaisiste et déconcertante.
Le sourire est de mise, mais le lecteur, celui dont la lecture n'est pas engluée dans l'immobilité, c'est à dire dans la béatitude, ce lecteur-là va devoir extraire et comprendre ce qu'il peut entre les lignes.
Et, Pierre Véry, dans l'avertissement, a prévenu : il se représente volontiers Dieu comme un grand naïf, le plus merveilleux des naïfs ; et le Diable, cet incurable ratiocineur, comme un damné philosophe !
Ce qui fait que tout ça est tout de même bien embrouillé.
Une chose pourtant est bien claire, ici, l'horreur de la guerre, le dégoût du patriotisme et le mépris de la commémoration dont fait preuve Pierre Véry.
Il y a aussi dans la recette de l'ouvrage une pincée de méfiance envers les élections et un grand bol d'aversion contre les causeurs de guerre.
Mais que l'on se rassure la haute finance n'y est pour rien.
Grands Dieux, non !
L'ennemi irréductible serait plutôt le facteur rural Schmidt, le garçon de café Brown, le cantonnier Filippi et quelques autres modestes salariés belliqueux.
Si Gulliver, dans son pauvre naufrage, avait abordé le royaume des feignants, toute la littérature en eût été changée.
Encore eût-il fallu que Jonathan Swift ait daigné lire Pierre Véry !
Sur le fleuve du temps les feignants font la planche, les autres y ouvriront ce livre ...

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Imaginez un peu : Un Royaume… Au milieu de nulle part… Enfin… bordé d'un océan d'un côté ; d'un désert de l'autre, c'est pareil… le Royaume des Feignants, dont le roi, Childegond XXXVI se meurt. C'est ici qu'Arthur Claès échoue en 1939 ; un Royaume administré par le NE PAS, une série d'ordonnances du genre « NE PAS Sortir de chez soi quand c'est inutile », « Ne pas bouger, quand il est si simple de demeurer immobile » ; un Royaume où on ne mange que de la soupe et où le fait de manger dans l'écuelle d'une jeune fille vaut promesse de mariage…
Arthur Claès, à peine arrivé mangera dans celle de la belle Bénigne, lui l'étranger, lui le traditionnellement condamné à la décapitation en tant qu'étranger que seule sa ville de naissance, Pont-Aven commune avec celle du monarque Childegond épargnera.
Un Royaume ou tout excès est banni : on ne s'agite pas. On ne court pas. On ne sue pas. On est malade le plus souvent possible et on dort dix-huit heures par jour. le « meilleur des monde »… Un monde où l'on enseigne aux enfants que la Terre est immobile et plate malgré les bulles de savon…

« Au Royaume des feignants », 1946, un petit bouquin que Pierre Véry nous présente en introduction comme écrit en première mouture entre 1916 et 1920, au collège et finalement rédigé en 1946 en collaboration avec l'adolescent qu'il était à l'époque. Un Ouvrage que l'éditeur, le Bateau ivre » nous présente comme « unique » dans l'oeuvre de Pierre Véry plus connu pour « Les disparus de Saint-Agil » ou « Goupil mains rouges ».
Un petit bouquin qui, à première vue, serait à classer sur l'étagère de la littérature jeunesse, mais qui, à mesure de la progression de la lecture s'avère plus un pamphlet déguisé (à peine) de la société de l'entre-deux guerres et plus particulièrement des moeurs politiques de l'époque (et de bien d'autres) : « le bonheur des peuples doit se faire malgré eux, et s'il le faut, contre eux, jamais avec eux » ; « Triste condition que celle des grands de ce monde que leur grandeur contraint à violer – et le coeur leur en saigne ! – les sages lois qu'ils ont édictées à l'usage des autres !... »

Bref. Un Pierre Véry étonnant, fantastique, loufoque, désopilant, iconoclaste… Un brin cynique, aussi…
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C'est la douce et sévère Bretagne qui a franchi les grandes eaux pour venir se glisser, tendrement, sous le corps de Claès, afin que son enfant en exil meure pourtant sur la terre natale ...
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C’est lorsqu’on l’a tué que le héros se révèle le plus redoutable. Car mort, il devient immortel.
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La main à plume vaut la main à charrue ...
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Sur le fleuve du Temps, les feignants font la planche...
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Triste condition que celle des grands de ce monde que leur grandeur contraint à violer – et le cœur leur en saigne ! – les sages lois qu’ils ont édictées à l’usage des autres !...
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Vidéo de Pierre Véry
Goupi-Mains rouges de Pierre Véry (1956 / France Culture). Émission d'André Delferrière. Adaptation du roman de Pierre Véry : Serge Douay. Production : Anita Soler-Delferrière. Réalisation : Ange Gilles. 1ère diffusion le 28 juillet 1956. Photographie : Pierre Véry en 1925. Adaptation radiophonique par La Compagnie Art et Travail du roman de Pierre Véry, qui raconte l'histoire d'une famille charentaise de paysans rusés, les Goupi. Le père Goupi fait revenir son fils de Paris, censé être devenu un homme important et y avoir acquis une bonne situation, avec l'intention de le marier à sa cousine. Mais la jalousie de “Tonkin”, un autre de ses cousins, face à ce nouveau venu de citadin, fera de la nuit de son arrivée une nuit d'agitation et de crimes inexpliqués qui sèmeront la panique et le doute au sein de la famille.
Avec :
Léopold Goupi “Mains rouges” : Constant Rémy “Tonkin” : Robert Murzeau Eugène Goupi “Monsieur” : Jacques Carré “Mes sous” : Albert Gercourt “L'Empereur” : Charles Camus “La Loi” : Julien Lacroix “Dicton” : Henry Prestat Jean des Goupi : Jacques Anquetil Eusèbe : Jacques Sarthou Minain : Jean-Charles Thibault L'instituteur : René Alié L'employé de la gare : Jean Loisel “Doux Jésus” : Anita Soler “Muguet” : Anne-Marie Rochand Marie des Goupi : Régine Serva “Cancan” : Yvonne Villeroy Juliette : Madeleine Lhote Madeleine : Emilienne Laffont
Source : France Culture
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