Pleine lumière

J'ai découvert cette auteure avec son premier roman "Jardin d'été" qui m'avait profondément touchée et lui suis fidèle depuis. "Pleine lumière" est son 3ème roman. Si le 2ème, "Comme une ombre portée" était proche du premier par les thèmes et l'atmosphère, celui-ci nous offre un autre univers où l'émotion est là à chaque détour de phrases.
Paris, juin 1994, Agnès, 27 ans, enseignante à la faculté de Jussieu, où elle a retrouvé un ami d'enfance, lui aussi enseignant, Antoine, participe à une fête avec tous ses collègues. Elle a un eu trop bu et passe la nuit avec Antoine; le lendemain matin, elle regrette car elle ne ressent ni amour, ni désir pour lui, uniquement une profonde amitié. N'arrivant pas à lui parler, elle lui laisse une lettre dans sa boîte aux lettres le soir même. Et c'est le drame.
Agnès est effondrée et est surtout étreinte, écrasée par un terrible sentiment de culpabilité qui fait écho à celui qu'elle a ressenti lorsque, à 8 ans, elle a craché à la figure de son père qu'elle ne l'aimait pas et qu'elle ne voulait plus le voir; deux jours après, il les quittait, elle et sa mère. Deux hommes qu'elle aimait, qu'elle a rejetés, ont disparu de sa vie.
Les souvenirs affluent qui donnent lieu à des pages d'une tendre nostalgie mais aussi d'un manque déchirant du père jamais revu, d'une amitié précieuse à jamais disparue. Ce sont ces souvenirs, le temps, la découverte des raisons qui ont conduit à la perte de son père et d'Antoine, auxquelles elle est étrangère, qui la conduiront à la "pleine lumière" et à l'apaisement.
La couverture, qui s'inspire du tableau intitulé "Morning Sun" (1952) de Edward Hopper, un de mes peintres préférés, est une magnifique métaphore du long et douloureux chemin que parcourt Agnès vers la lumière. La femme du tableau, c'est Agnès, à la fois dans la solitude de la culpabilité et devant un vide vertigineux mais aussi, enfin, dans la sérénité, baignée par une douce lumière.
J'ai retrouvé, avec un immense bonheur, le style épuré de l'auteure, comme un souffle qu'on n'arrive pas à reprendre, qui vous saisit d'émotion, vous serre le coeur. L'écriture est délicate, pleine de douce empathie pour celle qui souffre, qui pourrait être nous.
Un magnifique roman.

"C'est le souvenir du chien qui fait revenir en mémoire et d'un coup le souvenir tout entier, qui l''impose, sans qu'elle puisse en gommer quoi que ce soit, en écarter quelqu'un, en exclure un petit garçon."


Nous voilà plongés dans la vie d'Agnès, ses retrouvailles avec Antoine son ami d'enfance leur souvenir partagés, leur innocence et leur complicité inchangées et puis leur souffrance d'enfant, leur traumatisme d'adulte.
Le drame.
Quand tout recommence. Que les blessures ne guérissent pas. Que les cicatrices sont visibles malgré les années. A fleur de peau. A fleur d'âme.
Mais dans l'obscurité, il y a toujours la lumière. Une pleine lumiere.



Mais quelle plume. Une écriture rythmée qui m'a laissée en haleine. Jai devoré les pages sans pouvoir marreter. La boule au ventre jusqu'au point final.
Une lecture qui chamboule, qui nous rappelle l'importance et l'insignifiance de la vie. Quand tout ne tient à rien. Quand tout ne tient qu'à tout.

Pleine Lumière – Hélène Veyssier

J'avoue avoir choisi ce livre, un peu, beaucoup pour la couverture (c'est un de mes peintres préférés !)

Je ne connaissais pas l'auteure dont ce n'est pas le premier roman et dont la friabilité des personnages semble être son credo et, Sinope Editions spécialisée dans la poésie et le théâtre plus particulièrement, mais à favoriser ce petit roman d'amour sans lendemain, perdu !

Car Agnès et Antoine, les deux A de l'amour, se connaissent depuis tout jeune, et si Antoine succombe, il faut le dire, un soir, pour Agnès, c'est une erreur d'un soir !

Voilà toute l'histoire qui se repose sur ce malentendu et qui va se répéter dans bien des lignes telles un mantra qui va marteler l'inconscient d'Agnès bien longtemps.

Le choix de la couverture a bien une place dans l'histoire à mon grand plaisir et Agnès y sera décrite comme la femme mise en lumière sur ce lit peint par Edward Hopper.

Un petit livre dont je regrette un peu la forme et certains passages qui auraient pu être évités pour rester axés sur l'histoire suffisante dans son style bien canalisé, mais cela n'engage que moi.

C'est le premier livre de cette auteure que je lis et j'ai rapidement été prise dans l'histoire.
Un mélange de nostalgie avec le manque d'un père et d'un bon ami se fait ressentir au cours de la lecture ainsi qu'une grosse culpabilité de la part d'Agnès.
Agnès cette femme représentée sur le tableau de la couverture, cette même personne qui a parcouru un dur et long chemin jusqu'à cette lumière.
Une histoire riche en rebondissements et en surprises.
Avec une écriture délicate et beaucoup d'empathie l'auteure met en avant l'importance de la vie.
Merci @sinopeeditions de m'avoir permis de découvrir cette jolie plume.

Ce troisième roman d'Hélène Veyssier suit Agnès la douce au travers de scènes marquantes de son enfance, fondatrices de ce que la jeune femme deviendra ; ainsi que dans sa vie quotidienne de jeune professeure, sur le plan professionnel, amical et quand cela advient amoureux, dans sa recherche d'elle-même et du bonheur. le passé et le présent d'Agnès se font écho. le passé pèse sur le devenir d'Agnès. Agnès avance fait face "elle y va" ponctue souvent l'autrice, malgré les difficultés les doutes le drame soudain,
et la culpabilité qu'elle en ressent, née bien en deçà dans l'enfance avec le départ de son père du foyer les quittant sa mère et elle. Vers où va Agnès? Vers la pleine lumière dans laquelle il lui arrivera de se tenir enfin, comme le femme dans le tableau de Hopper qui s'expose toute entière au soleil. Agnès se ressent alors sereine. le roman est fait de nombreux retours en arrière un puzzle que le lecteur recomposera pour en dégager le sens dans le même temps qu'Agnès. C'est un roman à énigme, le style musical et rythmé bat aux mouvements du coeur d'Agnès, l'organisation du livre crée un suspense qui happe le lecteur. L'histoire se passe principalement entre Orsay et le Paris central des universités ce qui lui donne le charme de ces lieux. Je recommande plus que vivement, absolument, la lecture de ce très beau roman. A découvrir absolument!

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