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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Enrique Vila-Matas est décidément un auteur hors du commun.

Il nous entraîne à nouveau dans son univers très particulier peuplé des fantômes des écrivains qu'il affectionne, nous narre toute la difficulté d'être un écrivain dans un monde littéraire qui favorise le nombre sur la qualité, -même en matière de culture, vous vous rendez compte !- et nous entretient ici de la fin de la littérature, au sens où il l'entend.

C'est fou, c'est décalé, toujours empreint d'humour, surtout à l'égard de son propre personnage absurde. Vila-Matas ne se prend jamais au sérieux, que du contraire, et c'est ce qui séduit dans ses livres, et c'est par ce biais qu'il arrive à nous emmener dans ses folles promenades dans le brouillard, autrement dit sa perpétuelle introspection, quelque peu hallucinée, dans le monde désillusionné de l'écriture.

Un tout tout grand écrivain.

Cette oeuvre-ci n'est pas ma préférée toutefois. Mon grand coup de coeur reste, à ce jour, Docteur Pasavento.
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Je ne sais pas si j'ai réussi à comprendre ce livre mais il m'a donné des ailes! Les idées fusent à sa suite. Il me donne une furieuse envie d'écrire une fiction, de relire les classiques ou de poursuivre un journal intime arrêté depuis longtemps!

Serait-ce à ces particularités qu'on reconnaît un grand livre? Sans doute pas mais toujours est-il que les citations y abondent, extraites des plus grands oeuvres de toutes les époques et de tous les pays.

Voilà d'ailleurs le fond du problème: le narrateur, venu rejoindre Montano, son fils, libraire à Nantes, découvre qu'ils souffrent tous les deux du même mal de la littérature mais en sens contraire. Son fils, qui vient de publier un roman sur le cas énigmatique des écrivains qui renoncent à écrire, est à son tour paralysé par la page blanche. C'est le fameux Mal de Montano d'où le titre de l' ouvrage.

A l'inverse le père ne pense qu'à la littérature, ne vit qu'à travers elle et les écrivains qu'il connaît presque par coeur, se sent dépossédé de sa propre pensée par toutes les phrases et les références littéraires qu'il a engrangées durant toute sa vie et qui le parasitent. le fils souffre du vide, le père du trop plein!

Mais en réalité le mal est plus profond puisqu'il s'agit surtout du mal de la littérature elle-même qui se meurt de la mainmise commerciale et d'une production exagérée de romans qui la laisse exsangue. le remède serait le journal personnel comme le fait l'auteur en ce moment même mais on apprend alors que ce journal est une du journal fictif il passe alors au dictionnaire de ses diaristes préférés et la liste est longue. Je retiens ceux que j'aime le mieux. fiction puisqu'il n'a pas de fils.
ide: le journal de cet écrivain raconte l'histoire de quelqu'un qui a passé sa vie à essayer d'écrire un chef d'oeuvre et n'a pas réussi.
Witold Gonbrowicz: Il a évité de faire de son journal une confession. Sa volonté a été celle de se créer au fur et à mesure. Dire au lecteur: « C'est ainsi que je voudrais être pour toi » et non «C'est ainsi que je suis.»
le grand thème du journal intime du XXe siècle est la maladie.
Franz Kafka: Je ne crois pas qu'il y ait plus grand malade de littérature que kafka. Son journal est terrifiant. Il craignait que la littérature ne l'aspire, comme un tourbillon, jusqu'à ce qu'il se perde dan ses contrées sans limites.
Katherine Mansfield: conteuse tchékhovienne et diariste angoissée. Tuberculeuse, la maladie fut le pivot de sa vie tourmentée et elle parlait de façon obsessionnelle de son mal dans son journal, ce qui donne un rythme, une cadence, une régularité à son écriture.
William Somerset Maugham: Je partage avec Maugham la croyance que dans l'héroïque courage avec lequel l'homme affronte l'irrationalité du monde, il y a plus de beauté que dans la beauté de l'art.
Henri Michaux, Cesare Pavese, Fernando Pessoa, Sergio Pitol, Jules Renard, Paul Valéry et son Monsieur Teste.
Après quoi il écrit à son tour le journal d'un homme trompé C'est précisément parce que la littérature nous permet de comprendre la vie qu'elle nous maintient en dehors d'elle.
Le Mal de Montano se termine dans un chalet de montagne suisse par la lecture du Journal de voyage de Montaigne en Italie par la Suisse et l'Allemagne. Il y retrouve le salut de l'esprit.
Un salut de l'esprit lié au salut de la littérature que je juge indispensable pour pouvoir attendre le jour où on trouvera la façon infaillible de disparaître de ce monde et de le faire définitivement.
Je sais bien ce que je fuis mais non pas ce que je cherche. Montaigne.
Un livre difficile mais exaltant. Réservé probablement aux fous de littérature pure et dure.

Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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" le mal de Montano" est le deuxième volet de la trilogie sur les "pathologies de l'écriture".Ce livre a été primé en Espagne (Herralde) et en France(Médicis Étranger).
Le mal de Montano est une maladie appelée "littératose".
Le protagoniste du roman est un critique littéraire qui va s'inventer un fils souffrant de cette pathologie et dont la vie est jalonnée de références et de personnages littéraires. Mais en même temps, ce critique littéraire se sait atteint du même mal et voudrait tellement sortir de cet engrenage pour revenir dans le monde réel.
Inutile de vous dire que cet opus regorge de citations littéraires tous azimuts, c'est la quintessence du style vila-matien: la métalittérature.
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Livre sur la littérature, sur les écrivains, comme toujours chez Vila-Matas, livre sur la mort de la littérature, livre sur le journal comme oeuvre littéraire

et puis livre sur une souffrance, livre d'aventures vraies ou imaginées, ou symboliques - livre qui revient sur ses pas, reprend, éclaire différemment, bouleverse les mêmes événements, change les personnages, en ses différentes parties - en cette construction implacable, soutenant une fantaisie, un déploiement de la pensée..

difficile d'en parler - pourquoi diable m'y suis-je risquée ?
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