AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782204117852
96 pages
Le Cerf (14/10/2016)
4.33/5   3 notes
Résumé :
« Si nous parlons aujourd’hui, c’est parce que nous aimons notre pays, et que nous sommes préoccupés par sa situation », nous disent les évêques du Conseil
permanent de la Conférence des évêques
de France.
Ils prennent la parole parce que les catholiques, citoyens à part entière au milieu de leurs contemporains,
ne peuvent se désintéresser de ce qui touche à la vie en société, à la dignité et à l’avenir de l’homme.
Ils s’adressent ... >Voir plus
Que lire après Dans un monde qui change retrouver le sens du politiqueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les gouvernements, par définition, n'ont pas de conscience.
Albert Camus, Témoins n° 5, printemps 1954.
Voilà, la raison qui m'a poussée à lire cet essai. Je me suis demandée ce que les évêques qui nous aident à prendre conscience du bien, du mal pouvait bien nous dire à propos de la politique.
A mon humble avis, faire de la politique c'est se retrouver parfois les mains liées ou obligé de faire des compromis (se compromettre?). Bref j'ai toujours préféré rester intègre et faire ce à quoi je crois.
Après, il y a des gens comme Hitler et Staline qui ont forcé des milliers d'hommes à souffrir, être torturés et mourir pour des idées que peu partageaient sous prétexte du bien public. Des hommes qui ont mis le monde à feu et sang parce qu'ils avaient le pouvoir.
Seulement voilà, je suis profondément tolérante et non violente, alors quand je vois des hommes comme Mandela et Gandhi( deux hommes que j'admire profondément). Aller jusqu'au bout de leurs convictions et être suivis par les autres, sans faire usage de la violence. A ce moment là, on reprend confiance et espoir.
Cet essai à raison : La crise de la politique est d'abord une crise de confiance envers ceux qui sont chargés de veiller au bien commun et à l'intérêt général. Mais ma vision de la politique est avant tout non violente, construire et non détruire.
Commenter  J’apprécie          394
En écrivant «Dans un monde qui change retrouver le sens du politique», (Editions du Cerf- octobre 2016), les évêques de France rappellent que pour «Les disciples du Christ...il n'est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leurs coeurs.»
Sublime phrase par ces temps où nombreux sont ceux qui, chrétiens ou non, distillent le doute, la haine et la division.
Phrase courageuse par ces temps où il fait bon se retirer sous sa tente plutôt que d'aller vers l'autre.
Le constat qui les a conduit à l'écriture de ce texte de 96 pages, à l'approche des élections de 2017, ne peut être que partagé par les hommes et les femmes de bonne volonté, chrétiens ou non :
«Alors même que l'aspiration au débat est forte, il semble devenu de plus en plus difficile de se parler, les sensibilités sont exacerbés et la violence, sous une forme ou sous une autre, n'est jamais très loin.»
En 10 chapitres (ça rappelle quelques chose) et une conclusion, ils dressent l'état de notre société, de ses errements, de ses doutes, de ses interrogations, mais donnent aussi des pistes de réflexions pour échanger autour des 10 thématiques de leur texte.
Morceaux choisis :
Si les évêques interpellent les politiques pour leur rappeler qu'ils sont responsables de leur discrédit grandissant «Le politique précède la politique, il ne se résume pas à sa mise en application. il affirme l'existence d'un «nous» qui dépasse les particularités...» ; et aussi les médias «On ne peut sans cesse jouer sur la com et l'audience.», ils interpellent également le citoyen et le mettent face à ses ambivalences et ses paradoxes, lui qui demande plus de sécurité, plus de soins, plus de services, plus de liberté, mais moins d'impôts et de contraintes : «Il faut cesser de croire qu'il est possible d'arriver à un risque zéro dans nos vies personnelles et collectives.»
La notion de contrat social est mise à mal et doit être repensée :
«Une majorité de Français a le sentiment de vivre dans une société de plus en plus injuste.», ce ressenti est plus fort pour tous ceux qui se retrouvent «au bord du monde»,
«qui ne se sentent plus partie au contrat.», mais aussi chez les jeunes, «face à la grande «difficulté d'accéder au marché du travail.».
La mondialisation «a créé un nouvel espace économique» mais «a contribué aussi à une insécurité culturelle et à des malaises identitaires pouvant aller jusqu'au rejet de l'autre différent.»
«Il convient donc pour l'avenir de notre société de de redéfinir ce que c'est d'être citoyen français, et de promouvoir une manière d'être ensemble qui fasse sens.» et favorise «la naissance d'une identité qui ne nie pas les autres appartenances.»
Ce dernier constat pèse sur notre système éducatif, mais là aussi, les évêques mettent en garde contre les réactions de rejet : «Plus que d'armures, c'est de charpente que nos contemporains ont besoin pour vivre dans le monde d'aujourd'hui.»
Ils pointent l'échec du sytème éducatif qui n'a pas su éviter que des jeunes français choisissent «un discours clé en main et un engagement radical» qui leur donne le moyen de «contester la société dans laquelle ils n'ont pas su s'insérer.». «Pourquoi l'intégration n'a pu s'opérer ?» interrogent-ils.
Après les constats posés dans les six premiers chapitres, viennent les remises en cause et les perspectives de solutions.
La recherche de sens, du pour quoi, en est une :
«Un idéal de consommation, de gain, de productivité, de PIB, de commerces ouverts chaque jour de la semaine, ne peut satisfaire les aspirations les plus profondes de l'être humain qui sont de se réaliser comme personne au sein d'une communauté solidaire.»
«Cette société a de plus en plus de mal à articuler le «je» et le «nous»»
«On ne fait pas vivre des individus ensemble avec de seul discours gestionnaires.»
Cette perte de sens, cette envie «d'immédiateté» alors que le changement s'inscrit dans un temps forcément long, formate la parole politique. La crise de la parole, est avant tout une crise de confiance. le discours ne reflète plus en rien la réalité, parce que «la seule volonté» ne peut «faire bouger rapidement les choses.» La parole est pervertie, produisant de la défiance, du désintérêt, voire de la violence.
Le véritable compromis, celui où l'on cherche à «construire ensemble quelque chose d'autre» et qui, «conduit forcément à quelque chose de différent que les positions de départ.», n'est plus possible.
Mais, «Cette crise du politique ne doit pas être réduite à ce qu'elle a de plus sombre. Elle révèle des attentes et des ressources.». C'est l'objet du dernier chapitre «Un pays en attente riche de tant de possibles.»
«Le désamour des Français (...) pour la politique ne signifie pas (..) un désintérêt pour les enjeux de la vie en société (...)»
En conclusion, à l'aube des élections de 2017, le conseil permanent de la conférence des évêques de France en appelle :
à l'élaboration d'un véritable projet de société (...) «vers une économie du partage (...) vers un partage plus équitable du travail et des fruits du travail.» ;
à la construction d'un pacte éducatif ;
à plus de solidarité ;
à la prise en compte de la situation des migrants : «Est-il aujourd'hui tolérable que des milliers d'hommes et d'enfants vivent sur notre territoire dans des conditions trop souvent inhumaines ?»
à plus d'Europe :
à plus de responsabilité écologique :

Je me faisais une remarque en finissant l'essai de la conférence des évêques de France et en repensant au piètre débat de la primaire du parti LR. Aucun des participants n'a jamais osé affirmer ne serait-ce que le début de la première phrase d'une des analyses pertinentes faite par les rédacteurs de cet essai.

Alors, me suis-je dis, si les évêques se mettent à la politique, où va-t-on ? Car parmi les sept du débat, il n'y a pas que des enfants de choeur !...

Ce petit livre coûte 4 €, le prix de deux tours de primaire ; ça vaut vraiment le coup ! Achetez le !

Lien : http://desecrits.blog.lemond..
Commenter  J’apprécie          180
Je viens de relire ce texte du Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France : écrit en 2016 il n'a rien perdu de sa pertinence car finalement nous avons passé 8 ans à faire du sur place face aux principaux enjeux que traite ce petit opus : la solidarité, la sauvegarde de la planète, l'accueil des migrants, la souffrance sociale nous donnent le sentiment de poser à nouveau le même constat. Sauf que depuis nous avons vécu la pandémie du Covid et pousser l'Europe a une véritable solidarité financière ( l'avons nous oublié à quelques mois des élections européennes ?) et que Poutine a envahi l'Ukraine, sans oublier le Pogrom d'octobre. Face à ce constat et cette réalité, relire ce petit texte nous rappelle nos responsabilités individuelles et collectives et nous pousse à nous poser les bonnes questions sans jamais abandonner l'espérance.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation

Notre pays est agité par un débat qui oppose les tenants d’une laïcité étroite qui voient dans toute religion un ennemi potentiel de la République et de la liberté humaine, et les partisans d’une laïcité ouverte qui considèrent la République comme la garante de la place des religions, de l’expression des convictions et des croyances, garante aussi de l’apport bénéfique qu’elles peuvent apporter à la vie de notre pays. La laïcité de l’Etat est un cadre juridique qui doit permettre à tous, croyants de toutes religions et non-croyants, de vivre ensemble. Elle ne doit pas dépasser son objectif en voulant faire de la laïcité un projet de société, qui envisagerait une sorte de neutralisation religieuse de cette société, en expulsant le religieux de la sphère publique vers le seul domaine privé où il devrait rester caché.
Commenter  J’apprécie          130
[...] nous sentons bien que les enjeux écologiques et environnementaux sont en train de transformer en profondeur nos conceptions de la vie en société, et nous tournent vers vers des attitudes de simplicité, de sobriété, de partage. C'est bien ce que l'an dernier a voulu dire le pape François dans sa lettre-encyclique Laudato si' qui a eu un écho bien au-delà des catholiques. Il fait le lien entre crise sociale, crise écologique et crise spirituelle, appelant à repenser nos modes de vie en société. Ces mutations sont sans doute contraignantes mais sont pour un bien personnel et collectif durable, à condition de les porte et de les envisager ensemble.
Commenter  J’apprécie          92
Notre pays réagit par corporatisme et intérêts particuliers, et personne n'arrive à insuffler un esprit qui emporte l'élan de tous. Le potentiel de dynamisme et de solidarité patine , sans arriver à trouver le point d'appui, l'élément catalyseur qui lui permettra de se développer et de porter tous ses fruits. Le bien commun semble difficile à dessiner et plus encore les moyens pour s'en rapprocher.
Commenter  J’apprécie          120
Plus que jamais, nous sentons que le vivre-ensemble est fragilisé, fracturé, attaqué. Ce qui fonde la vie en société est remis en cause. Les notions traditionnelles et fondamentales de nation, patrie, République sont bousculées et ne représentent plus la même chose pour tous. Alors même que l’aspiration au débat est forte, il semble devenu de plus en plus difficile de se parler, les sensibilités sont exacerbées, et la violence, sous une forme ou sous une autre, n’est jamais très loin. Au-delà des échéances politiques à venir où les débats de fond risquent toujours de devenir otages de calculs électoraux, c’est à une réflexion plus fondamentale sur le politique en lui-même qu’il nous semble urgent d’inviter.
Commenter  J’apprécie          30
Depuis plusieurs années, la politique dans notre pays ne cesse de voir son discrédit grandir, provoquant au mieux du désintérêt, au pire de la colère. Le temps qui passe voit le fossé se creuser entre les citoyens et leurs représentants et gouvernants. La crise de la politique est d’abord une crise de confiance envers ceux qui sont chargés de veiller au bien commun et à l’intérêt général. Des ambitions personnelles démesurées, des manœuvres et calculs électoraux, des paroles non tenues, le sentiment d’un personnel politique coupé des réalités, l’absence de projet ou de vision à long terme, des comportements partisans et démagogiques… sont injustifiables et sont devenus insupportables.
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : politiqueVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (5) Voir plus




{* *}