Rares sont les livres de visiteurs de la Grèce qui me semblent aussi juste. D'abord, ce livre est un recueil de notes, sur le pays, sur les amours de l'auteur en Grèce (qui sont les moins intéressantes pour le lecteur) et surtout de très belles vignettes sur des romanciers et poètes grecs. Volkovitch connaît le pays fort bien et en juge les défauts avec justesse et, heureusement, sans bienveillance. Il aime la Grèce comme un véritable homme du cru et pas comme un philellene qui s'attacherait aux belles pierres et aux soleil. Il voit l'ombre, la pluie et et Strefi.
Plus que la Grèce d'ailleurs, Micel (comme l'appellent forcément les grecs) aime la langue grecque. Il a traduit des auteurs magnifiques et sa connaissance du grec qu'il dit imparfaite en fait un observateur entier. Salonique, le rébétiko, l'orthodoxie, la vivacité de la poésie parmi le peuple, le monde culturel et de l'édition, la vie interlope d'Athènes, l'inexorable disparition d'une certaine douceur de vivre, sont autant de choses qu'on trouve dans ces pages. Un beau condensé à mettre aux mains des amoureux de la Grèce.
Commenter  J’apprécie         10
Feuilletant le roman de Koumandarèas que je trimballe, il tombe sur le mot pédé. Moue de mépris. Pédé ! Il a écrit ce mot-là ! Mais ce n’est pas de la littérature ! Va voir chez les grands écrivains, les Balzac, les Victor Hugo, tu ne trouveras jamais des mots pareils !
Quant à Elỳtis, s’il a fait une grande carrière, c’est qu’il était assez riche pour se tourner les pouces toute sa vie et graisser la patte aux jurés du Nobel.
N’empêche, un serveur de restaurant poète…
Michel Volkovitch. La langue grecque.