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EAN : 9782907681957
89 pages
Tristram (01/03/2012)
3.2/5   28 notes
Résumé :
En mars 2011, un tremblement de terre et un tsunami ravagent la côte est du Japon. S’ensuit un enchaînement catastrophique d’événements qui, à la centrale de Fukushima, aboutissent au plus grave accident nucléaire civil depuis Tchernobyl. L’écrivain William T. Vollmann se rend sur les lieux. Équipé de protections rudimentaires et d’un dosimètre à la fiabilité incertaine pour mesurer le taux de radioactivité, il parcourt des villes et une campagne sinistrées aux abor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
William Vollmann, connaisseur et grand amateur du Japon, décide de partir enquêter dans le Tôhoku qui vient d'être frappé en mars 2011 par des catastrophes naturelles et nucléaires.

Il part armé d'un dosimètre acheté aux États-Unis pour lequel il éprouve une confiance plus que relative. Accompagné d'une interprète, il progresse dans les zones sinistrées jusqu'à pénétrer dans la zone interdite, c'est-à-dire le cercle d'évacuation obligatoire autour de la centrale de Fukushima.

Ce périple l'amène à aborder les gens de cette région, des survivants pour la plupart, qui ont tout perdu. Vollmann revient à chaque fois sur les questions qui l'obsèdent:
- que pensent ces gens des risques de radiation?
- comprennent-ils les mesures indiquées par le gouvernement et Tepco?
- font-ils confiance aux explications et conseils fournis par les autorités?
- comment le Japon peut-il avoir fait confiance au nucléaire après les bombardements de Hiroshima et de Nagasaki?
A travers son reportage, on s'aperçoit d'une méconnaissance générale quant aux rems, millirems, sieverts, ... le journaliste a révisé avant son voyage mais il s'avère compliqué de s'y retrouver. J'avoue avoir été perdue entre ces rems et sieverts et becquerels, ... de plus, selon les sources, les mesures changent. L'État, Tepco et autres semblent manipuler la population par la désinformation et la répétition lénifiante qu'ils veillent à garder le contrôle. Constat très inquiétant qui ferait bondir dans d'autres pays. Sauf qu'au Japon perdure un respect et une certaine confiance pour tout ce qui représente l'autorité. Ainsi qu'un fatalisme latent.

Loin de tout sensationnalisme ou pathos, Vollmann décrit les situations humaines, les paysages désolés recouverts de boue et de toutes sortes d'objets apportés par la vague. Il s'étonne des réponses de ses interlocuteurs souvent, sans jamais tomber dans le jugement. Son ton se fait parfois ironique face aux informations données par les autorités.

Son témoignage est à lire pour comprendre les lendemains de la catastrophe du 11 mars 2011 et les rapports du peuple japonais au nucléaire. Certains propos des habitants de la région de révèlent surprenants.
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Le 11 mars 2011 est une date qui restera gravée dans nos mémoires car c'est ce jour-là, comme voue voue le rappelez certainement tous, qu'un tremblement de terre extrêmement violent suivi d'un tsunami ravagèrent la côte est du Japon. de plus, comme si cela ne suffisait pas, cela a déclenché un terrible accident nucléaire dans le centrale de Fukushima.
Qui parmi nous n'a pas vu ces terribles images au Journal Télévisé ou encore dans les journaux ? Qui ne s'est pas senti solidaire de ces milliers de japonais qui étaient obligé de fuir de chez eux, pour les plus chanceux, à savoir ceux qui n'avaient pas déjà été englouti par le tsunami ?
Bien que les autorités japonaises aient d'abord tenté de minimiser les dégâts, cette catastrophe nucléaire s'est avéré en réalité aussi importante que celle de Tchernobyl. J'étais alors à l'époque trop jeune pour m'en rappeler mais là, cette fois-ci, je ne peux pas me voiler la face en disant que je n'ai rien vu.
C'est pour cela que j'ai eu envie de lire cet ouvrage, pour essayer de mieux comprendre et d'être en empathie avec les gens qui y ont survécu.

L'auteur s'est en effet rendu sur place, accompagné d'une interprète et a sillonné plusieurs villes telles que Tokyo, Kesennima, Oshima, Koriyama, Miyako Oji et enfin Kawauchi (cette dernière se trouvait d'ailleurs en zone interdite) afin de recueillir des témoignages d'habitants qui ont, pour la plupart, tout perdu, mais qui ont au moins conservé la chose la plus importante qui existe sur cette terre, c'est-à-dire, la Vie.

Au cours de ses pérégrinations, l'auteur-reporter ne se sépare jamais de son dosimètre afin de comparer le taux de radioactivité des différentes villes dans lesquels il s'est rendu et c'est là où j'ai eu un peu plus de mal à suivre lorsqu'il parle de rems et de millirems.
Un ouvrage néanmoins passionnant mais qui ne laisse certainement pas indemne. A découvrir !
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William T. Vollmann, journaliste et écrivain, connaisseur du Japon, pays qu'il aime de longue date, veut se rendre sur les lieux de la catastrophe de Fukushima, constater les effets du séisme-tsunami du 11 mars 2011. Il prépare soigneusement son départ, visite chez le dentiste, … achat d'un dosimètre, documentation et étude des données nécessaires à la compréhension de ce « petit appareil » d'une importance capitale pour sa santé. Il doit connaître les différentes mesures des radiations et le seuil critique à ne pas dépasser !
Après Tokyo, il se rend dans la zone sinistrée, pendant plusieurs jours il interroge les habitants « déplacés » qui ont dû quitter leurs maisons, n'ont plus de travail et constate qu'ils vivent tout cela dans une grande dignité. C'est avec beaucoup de pudeur et un grand respect que William va s'adresser aux rescapés de la catastrophe.
86 pages d'une écriture fluide et qui ne manque pas de poésie, un talent certain, une documentation précise, un style que j'ai beaucoup apprécié.
A lire !
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Voici un livre qui nous permet de comprendre l'ampleur de la catastrophe et surtout de voir à quel point les populations déplacées qui vivaient à proximité de la centrale nucléaire de Fukushima sont très mal informées de la gravité de la situation. Les autorités savent judicieusement noyer le « poisson » ou devrait-on dire le « poison » pour désinformer les populations.
Le journaliste William T. Volmann nous montre à travers les rencontres et les témoignages d'individus des populations sinistrées à quel point ceux-ci sont déboussolés, ne comprenant pas vraiment pourquoi les autorités leur conseillent de quitter la zone attenante à Fukushima selon leur responsabilité individuelle sans vraiment donner un ordre officiel d'évacuation. L'auteur met lumière le fait que l'état utilise la langue de bois pour maintenir les populations dans l'incertitude concernant la gravité et surtout la dangerosité des particules radioactives rejetées. Ceux qui ont fait le choix de quitter leurs habitations espèrent pouvoir un jour revenir y habiter.

Un document très instructif du point de vue des populations. Un livre à recommander vivement.
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Une rareté : un Vollmann décevant, qui fait pourtant subtilement effet.

Une fois n'est pas coutume, ce bref (85 pages) récit de William T. Vollmann, publié en 2011, et paru en France en 2012 chez l'excellent Tristram, est décevant.

Racontant les quelques jours qu'il a passés à proximité de la centrale maudite de Fukushima, dans les semaines qui ont suivi le tsunami du 11 mars 2011, ces pages ont les qualités et les défauts du "récit à chaud", mené avec beaucoup de pudeur et d'honnêteté : les entretiens avec des personnes déplacées et les descriptions quasi-cliniques du paysage dévasté font ressortir beaucoup de banalités, et comme une sourde rythmique, le faible niveau d'information de ces Japonais sinistrés sur les risques liés aux radiations, et l'incrédulité lancinante de Vollmann lui-même sur leur faible sensibilité à ces questions, au pays d'Hiroshima et de Nagasaki.

Rien de très intéressant au fond hélas - ce dont Vollmann est conscient, et avec quoi il joue -, mais deux petits miracles, même "en creux", qui font honneur au talent de l'écrivain : son humour désenchanté d'une part, toujours présent y compris au coeur des phases les plus délicates de son petit périple, et sa peur, omniprésente, d'autre part, affleurant à tout moment, maîtrisée avec difficulté, qui éclaire - paradoxalement davantage que bien des discours - l'invisible péril qui rôde...

"Je déambulai dans la zone interdite, rien que pour dire que je l'avais fait. L'interprète fit un ou deux pas prudents derrière moi, puis s'arrêta. le chauffeur resta dans la voiture, vitres remontées. Chaque fois que je le regardais, il remettait anxieusement le moteur en marche. Aurais-je dû insister pour qu'il continue dans la zone d'évacuation forcée ? Mon dosimètre n'avait enregistré aucune augmentation récente ; s'agissant des rayons gamma, la situation semblait suffisamment sûre, et peut-être ce récit aurait-il été plus dramatique si j'avais été plus insistant, mais là encore, peut-être pas, car qu'aurions-nous vu, sinon d'autres maisons vides, et puis les dégâts du tsunami et du tremblement de terre, puis le réacteur - lequel, comme le montraient les photos prises par des drones et publiées dans le journal, ressemblait à n'importe quel chantier boueux ?"
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critiques presse (3)
LeMonde
16 mars 2012
Ces 90 pages, un long article de magazine en somme, sont pleines d'informations
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bibliobs
05 mars 2012
Auteur d'extraordinaires reportages sur les horreurs de la guerre[…], il débarque à Tokyo, traverse les zones ravagées par le tsunami.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LePoint
28 février 2012
Si le suivi d'enquête du reporter est par trop subjectif […] , l'écrivain aurait eu tort de nous priver d'un beau et sobre récit à la première personne qui se termine quand repoussent l'herbe et les fleurs, même à Hiroshima, et qu'il ne lit dans les yeux d'un chauffeur qu'"une peur triste et déconcertée "
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Celle de la famille Murakami est la dernière histoire de tsunami que je raconterai. Ils étaient de vieille lignée, leurs ancêtres étaient des marins-soldats ayant combattu du côté des Heike pendant la célèbre guerre civile du 12e siècle, qui a inspiré beaucoup de grande littérature. Le Dit des Heike s'ouvre d'une manière qui n'est pas dépourvue de références aux événements du présent essai :
"La cloche du temple de Gion résonne dans la maison de chaque homme pour le prévenir que tout est vanité et évanescence. Les fleurs fanées des arbres sala près du lit de mort du Bouddha témoignent de la vérité que tout ce qui fleurit est destiné à se flétrir."
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Et puis j'ai entendu l'alerte au tsunami : quelqu'un des pompiers lançait un appel par haut-parleur. Je ne peux pas courir comme les autres; et puis j'ai vu la vague, avec beaucoup de bulles, si bien qu'elle paraissait blanche. Elle était basse; Et j'ai vu une autre grosse vague arriver derrière, et je me suis mise à courir. J'ai couru vers un endroit plus élevé. SI j'avais pris la grande route, j'aurais été noyée. J'ai pris celle qui est plus étroite et plus haute. J'ai regardé derrière moi, la maison du voisin flottait sur les eaux. Après cela, j'ai coupé un bâton de bambou et m'en sis servi comme d'une canne.
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Il est difficile de vous décrire la platitude jonchée de débris, tout pulvérisé jusqu'à l'insignifiance, certaines fondations encore visibles. Un des collègues du chauffeur avait vécu ici. Maintenant il logeait chez son fils. Les quartiers d'Okasa, de Gamo, de Shiratori et d'Arahama avaient disparus. La maison de retraite était pleine de détritus et d'arbres. Ils avaient commencé à se décomposer, si bien que quand ils bordaient les maisons, ils les infiltraient comme un tartan subtilement tissé, parfaitement préparé par la tisserande-tapissière qu'on appelle la mort.
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Elle avait deux enfants de sept et cinq ans. En ce moment ils étaient au parc avec son mari. Je demandai comment ils réagissaient, et elle répondit : "Ils ont régressé vers un stade plus enfantin. A la maison, ils faisaient tout par eux-mêmes. Ici, je ne sais pas si c'est de rester si longtemps en vivant comme ça, ils disent : "Je ne peux pas le faire" ...
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S'agissant du séisme-tsunami et du désastre concomitant du réacteur, il pourrait être pertinent de citer les paroles du Bouddha : "Rien en ce monde n'est permanent ou durable ; tout est changeant et momentané et imprévisible. Mais les hommes sont ignorants et égoïstes, et ne se préoccupent que des désirs et des souffrances du moment présent. Ils n'écoutent pas les bons enseignements, pas plus qu'ils n'essaient de les comprendre ; et ils s'abandonnent simplement à l'intérêt présent, à la richesse et au plaisir" ...
- page 28 -
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Videos de William T. Vollmann (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William T. Vollmann
"Le Monde n'existe pas", un polar publié chez Gallimard où fiction et réalité se rejoignent. Fabrice Humbert, son auteur, nous en parle. Après "Autoportraits en noir et blanc" (Plon, 2001), "Avant la chute" (Passage, 2012) ou encore "Eden Utopie" (Gallimard, coll. "Blanche", 2015), ce troisième roman se situant entièrement ou en partie aux États Unis. le journaliste Adam Vollmann voit s'afficher un soir sur les écrans de Times Square le portrait d'un homme recherché qu'il reconnaît : il s'agit d'Ethan Shaw, le bel Ethan, celui-là même qui, qui vingt ans auparavant, était la star du lycée, et son seul ami. Il est désormais accusé d'avoir violé et tué une jeune Mexicaine. Refusant de croire à sa culpabilité, Adam retourne à Drysden, où ils se sont connus, pour mener l'enquête. Un polar, forme à laquelle l'auteur est très attaché, qui aborde la thématique de l'identité, la question des vies possibles, des choix déterminants de l'existence, du bien et du mal... autant de thèmes que l'on retrouve tout au long de son oeuvre.
La Grande table Culture d'Olivia Gesbert – émission du 23 janvier 2020 À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/saison-26-08-2019-29-06-2020
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