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sur 296 notes
Arrête ton train Volodine ! C'est le terminus Radieux, mon cul oui…
Je vais me faire descendre par mes potes bablio's mais alors fallait pas m'inviter. C'est quoi ça ?
Bon donnez-moi un doliprane, j'ai mal à la tête.
Descendez- moi à la prochaine étape… Je ne peux plus marcher. Irradié jusqu'à la moelle…
Allez je laisse tomber. C'est pas pour moi. Mais il y a en qui aime ? Bon ça, au moins c'est rassurant. La littérature n'est pas une soupe au goût parfaitement homogène qui ferait qu'on aime tous la même chose, avec ce petit quelque chose d'identique de bout en bout. Marc Levy sous prozac. C'est pas un pléonasme ?
C'est même réjouissant de trouver des romans qui divisent, qui ne font pas l'unanimité. Même lorsqu'on aime la littérature sous toutes ses latitudes, on peut se retrouver avec une porte close, alors que pleins d'autres lecteurs sauront, rentrer par delà les murailles, d'une cité-livre.
Alors j'aime pas, mais c'est bon signe quand je vois ceux qui savent en parler avec talent. Je me dis que la diversité existe encore, que le sang des écrivains n'est pas encore totalement sur les linéaires des grandes surfaces en attente de coagulation.
Terminus Radieux ? Arrête ton char Volodine ! Tu déconnes. Non ? Bon, je te promets, que je reviendrais vers toi, parce qu'à lire la critique de Michfred je me dis, « c'est pas possible, je suis passé à côté d'un truc, j'ai du trop fumer la moquette la semaine ou je l'avais entre les mains, bu trop de Volka, mangé trop de moussaka… »
Le pire dans tout ça, c'est qu'il y a certaines critiques de Babelio qui vous font vous mordre les doigts de ne pas aimer. Merde ! Mais franchement certains d'entre vous, vous êtes trop fort. Vous donnez tellement envie de lire un livre qu'après, ben si on est déçu, on est doublement déçu.
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Initiateur du courant post-exotique (post comme future et exotisme comme étranger), Antoine Volodine conte dans Terminus Radieux la vie dans la seconde Union Soviétique, quelque part vers l'an 2500, où tout est détruit par une série d'explosions nucléaires; Les survivants ne meurent plus, ils sont protégés par les radiations. Ils tournent en rond dans leurs rêves, leurs cauchemars et leurs misérables existences, dont le moment le plus agréable est la vie dans un camp.Un odieux dictateur s'immisce dans leurs pensées, les tourmente, l'amour n'existe plus, on erre, on erre encore. Comme le lecteur, sauf s'il décide de s'accrocher pour trouver des symboles à cette monumentale oeuvre de science-fiction, et finir par se dire que ce monde en ruines n'est pas loin d'être le notre.
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J'ai été subjuguée par ce roman et j'ai mis un certain temps à me remettre de sa lecture, tant les idées qu'il brasse sont diverses et profondes.
L'auteur (aux multiples pseudonymes) nous raconte la vie dans un kolkhoze après une série de catastrophes nucléaires.
Un personnage quasi immortel fait régner l'ordre et la terreur auprès des rares survivants aidé en cela par une vieille femme ayant elle aussi survécu aux radiations et s'en trouvant de même revitalisée.
Ce livre, écrit en 2015, représente bien entendu un anachronisme, une description de la vie en Union Soviétique avant sa chute, la centrale au gouffre insondable et insatiable un Tchernobyl puissance X et Soloviei un Raspoutine qu'il a été historiquement si difficile de "neutraliser".
Ce roman foisonnant et prenant est aussi un concentré de l'éternelle âme slave. Les thèmes de la liberté, de l'amour incestueux, de la mort surtout sont omniprésents, on ne sait d'ailleurs si ce récit se passe dans le cauchemar d'un mourant, si les personnages sont vivants, morts ou ressuscités (par les trois eaux de la mémé Ogdoul).
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Vous vous promenez dans un couloir en plein désert, vous avancez bien que le moindre pas meurtrisse vos pieds, que la douleur remonte, insidieuse, cheminant le long de vos jambes, s'installe au niveau des genoux, jusqu'à s'arrêter au creux de vos reins, qu'elle remonte, vous asphyxiant, paralysant le plexus solaire, qu'elle alourdisse vos bras, que des fourmillements commencent à se faire ressentir au niveau des poignets et que le mal s'infiltre entre vos doigts, vous avancez parce que si vous vous arrêtiez là, en plein désert, vous y resteriez, éternellement, vous parlant à vous-même pour occuper l'espace et pour oublier le temps qui passe. Soudain, vous percevez une voix qui s'adresse à vous non pas de manière personnelle mais comme si vous n'existiez pas : "Terminus radieux, tout le monde descend !" Vous prenez alors conscience de la présence d'autres êtres, de leur absence parce qu'ils sont étrangers à votre corps et vous décidez de ne plus jamais quitter cet endroit, Terminus radieux, et vous laissez la voix qui sort des haut-parleurs vous dicter le temps et les destinations que vous n'atteindrez sans doute jamais. Soudain, vous prenez conscience de votre réalité, alors vous décidez le suivre le pas mécanique des personnes qui vous entourent, suivant quelqu'un, au hasard, jusqu'à ce qu'il ou elle vous conduise au long des rails. Vous vous approchez, vous franchissez la ligne à ne pas franchir et vous regardez le vide devant vous, où s'affirme le pouvoir d'une force qui vous dépasse, où le métal froid vous attire, fasciné, par le pouvoir de l'électricité qui en émane. Et c'est alors que vous remarquez la vieille dame sur l'autre voie qui, assise au bord de l'abîme, donne un léger coup de rein pour se projeter alors vous vous retournez, et vous vous éloignez de la rame.
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"Terminus radieux" correspond surtout à mon état d'esprit à la fin de la lecture: enfin! j'étais arrivée au bout de ces 600 et quelques pages, et j'allais pouvoir passer à autre chose.
Car ce fut une lecture dont l'enthousiasme s'est émoussé au fil des pages: au départ, je me suis laissée emporter dans la taïga infinie, auprès de combattants pour une Deuxième Union Soviétique errants dans un lieu détruit par les nombreuses explosions nucléaires; puis ce fut le kolkhoze et ses habitants étranges, en particulier Solovieï, une sorte de gourou aux pouvoirs immenses et ses filles , toutes plus bizarres les unes que les autres et subissant les intrusions de leur père , physiques et mentales ; et ensuite, je n'ai plus compris: les personnages semblent errer dans un rêve, n'être ni morts ni vivants, certains subissent la malédiction de Solovieï (ou peut-être tous?) et attendent la fin. D'ailleurs, cette partie m'a fait penser à du Beckett, mais en beaucoup trop long.
Bref, je suis allée jusqu'au bout de la lecture , pour voir, si jamais un retournement de situation pouvait tout m'expliquer, mais j'y ai perdu le plaisir et la compréhension. Tant pis, j'ai essayé....
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Ce livre est excellent, et ce pour de multiples raisons. Il est très bien écrit. La langue de Volodine est très musicale, construite sur un rythme agréable qui en rend la lecture très plaisante. Elle fourmille de détails inventifs, souvent drôles comme la liste des langues étrangères où figurent « l'Américain ancien » ou le « Russe des camps » ! Même quand l'auteur se lance dans une phrase immense de plus de deux pages, comme celle constituant l'essentiel du chapitre 46, j'ai avalé cela sans aucune difficulté et sans aigreur d'estomac . J'apprécie beaucoup le style Volodine fait d'une succession de phrases apparemment sensées, descriptions minutieuses et réalistes, mais achevée d'une phrase qui est pure littérature et invention, création d'un monde autre et incertain où l'écrivain change les règles du déroulement du temps (comme celle-ci : « la tige de fer qui l'avait transpercé de l'oeil à l'oreille appartenait dorénavant au registre des vagues souvenirs »)

Ce livre peut se voir comme un traité poétique d'anthropologie. Dans son récit, Volodine aborde des grands thèmes fondateurs des civilisations humaines, utilisés par exemple dans les mythes collectifs. Au premier rang desquels, on trouve la relation de l'homme à la nature, dans son double caractère de nature hostile et de nature nourricière. La métamorphose permanente de Solovieï en corbeau ou le fait que certains personnages peuvent avoir un oiseau comme ascendant m'a fait penser à certaines cultures indiennes où les animaux sont considérés comme faisant partie d'une famille (au même titre que les végétaux d'ailleurs). La magie est omniprésente dans le livre, qui se réfère souvent aux pratiques chamaniques. le récit faisant osciller en permanence les personnages entre un statut de vivant et celui de mort (sans parler des stades intermédiaires !), on est plongé dans la façon dont une société humaine considère la mort dans la construction de sa culture via ses mythes fondateurs. le roman se réfère abondamment au bardo tibétain, cet état intermédiaire entre la vie et la mort et les personnages en sont si j'ose dire de vivantes illustrations. Autre exemple, la confusion fréquente chez Solovieï entre statut de fille et statut d'épouse renvoie d'après moi aux questions fondamentales de l'inceste, de filiation ou de parenté dans les différentes cultures.

Ce livre nous questionne également sur la façon dont une société se construit, au-delà de ses mythes millénaires. Dans le récit fait par Volodine de l'effondrement d'une utopie (celle de la Russie soviétique), je vois une interrogation sur ce qui fait le ferment d'une société : ses rêves, ses objectifs, ses échecs, ses difficultés. Sur ce plan, il est intéressant de voir comment la guerre peut être un constituant social important. J'ai vu aussi dans le récit, notamment dans l'épisode des brigands, une façon de s'interroger sur l'individualité dans une société de masse, sur la tolérance donnée à l'imperfection ou la déviance personnelle au regard d'une norme idéale, une façon de poser la question des choix individuels au sein d'une collectivité dont les valeurs sont forcément un peu figées. Aussi bien la question du choix individuel lorsque les valeurs de la société évoluent dans une direction qui semble néfaste (résistance ? fuite ? soumission ?).

Ce roman est aussi un formidable panorama des horreurs humaines récentes ou potentiellement à venir, avec l'utilisation de symboles particulièrement évocateurs comme les camps, les convois ferroviaires menant à ces camps, la guerre, les exécutions à l'issue de procès truqués et aberrants, les accidents nucléaires. Avec la référence directe au communisme, on fait face à la question de l'utopie et de ses échecs.

Pour ceux que le roman aurait rendu perplexe, Volodine pousse la gentillesse à consacrer les derniers chapitres de son livre à nous donner les clés et un commentaire sur son oeuvre encore inachevée à ce stade, dans une pirouette de métafiction assez amusante. le chapitre 47 décrit la vie d'écrivain de Hannko Vogoulian, et constitue quasiment un discours sur le texte en train d'être lu, y compris dans ses aspects formels (« elle s'obstinait à diviser ses livres en quarante-neuf chapitres »).
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Dans un monde divisé en deux blocs antagonistes, dans des camps disséminés dans la steppe radioactive, des hommes et des femmes survivent ou peut-être sont déjà morts... "Terminus radieux" dirigé par l'immortel Solovieï, géant hirsute et terrifiant et la mémé Oudgoul qui veille sur une pile nucléaire à qui elle parle pour la calmer. Et que dire des autres personnages tous plus étranges les uns que les autres... Ce roman est un OVNI littéraire à découvrir absolument pour son onirisme, sa puissance poétique et sa folie.
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Ce roman avait tout pour me plaire, notamment trois éléments : c'est un pavé, c'est très bien écrit et c'est antinucléaire.
L'écriture est en effet inspirée, pleine d'inventivité poétique. L'univers onirique est intéressant, un monde post-apocalypse nucléaire, un village de morts-vivants, un train qui tourne en rond à l'infini... mais c'est tout le roman qui finit par tourner un peu en rond. “Ici la durée du voyage s'étire de manière insupportable.”
L'auteur tire tant qu'il peut sur la ficelle, avec une certaine complaisance : la dimension politique n'apparait que comme un prétexte ; les références au Livre des morts tibétain sont un peu capillotractées elles aussi, tout comme les pseudo-transes chamaniques et autres “glorificats burlesques”, "[aussi clairs] qu'une crécelle bouddhiste qu'on fait tourner dans un seau de mazout.”
Ici Volodine a beaucoup moins d'idées que dans Kree, et il en fait un roman beaucoup plus long.
Et puis il y a un gros point noir, à mes yeux : comme dans les films de Verhoeven, les femmes ne sont là que pour en prendre plein la tronche, être maltraitées, violées, torturées (ou sinon “onduler” devant le narrateur... et lui apporter du linge propre). Les écrits féministes sont à maintes reprises décrédibilisés ; le portrait d'une “liquidatrice” plus que centenaire, ayant miraculeusement survécu aux radiations, semblait prometteur, mais pour finir, tout au long du récit elle n'est que “la mémé”... on se croirait dans un roman du siècle dernier.
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De Volodine j'avais déjà lu "Dondog" et ' Des anges mineurs", si mes souvenirs sont bons. Ce "Terminus Radieux" est dans la même veine, poétique, cauchemardesque mais bizarrement attachante. La longueur me faisait un peu peur : plus de six cents pages pour une poignée de personnages perdus entre rêve et réalité dans une sorte de Sibérie post-apocalyptique. Et bien malgré les redites, les chapitres se sont enchaînés sans trop de heurts. Ce roman a eu le prix Médicis à l'automne dernier et l'a bien mérité.
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Bienvene au pays des morts-vivants.
Les centrales nucléaire ont explosé. Des citoyens ont lutté contre le capitalisme mais les terres sont polluées par l'énergie athtomique.
Un train erre sans but à la recherchr d'un camp où les passagers pourraient se reposer. Mais sont-ils en vie, .ibres ou prisonniers
Dans un monde onirique, voire fantastique, il bien difficile de savoir qui est vivant, mort ou réincarné. À chacun d'assembler les images selon son ressenti. L'écriture est très belle mais parfois, il y a trop de redondances entre les situations.
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