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sur 272 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un "autre" monde advenu après le Déclin, vers 2120, au lendemain d'une catastrophe écologique ou du moins l'exploitation non réfléchie de la terre.
Un monde ultra féminisé. Les femmes sont bien plus nombreuses que les hommes : tout se lit, se dit au féminin comme une dominance, un besoin de nier la part masculine des vies.
Un monde qui semble avoir trouvé une paix relative au lendemain d'affrontements de pouvoirs.

Lisbeï va être notre guide dans cette société. de l'"enfante" qu'elle est jusqu'à la jeune femme, c'est par ses yeux et ses réactions, en tout cas en suivant ses pas et son esprit que nous allons découvrir Béthély, terre où elle vit et plus tard les autres régions-provinces qui finalement ont toutes une façon personnelle de vivre et ont leurs propres règles qui régissent la vie au sein du groupe.

Lisbeï, née pour devenir La Capte (celle qui prend les décisions pour tous) et éduquée à cette fin et qui devra fuir Béthély, au moment où il sera évident qu'elle ne peut porter d'enfant, période où elle découvre également des documents qui peuvent remettre en cause le dogme religieux sur lequel repose l'évolution des sociétés précédentes pour arriver à celle qui est la sienne...


C'est un récit lent, qui détaille la vie de Lisbeï, son mode d'éducation, ce qui est attendu de sa personne, quel sera son rôle et donc toute l'histoire de la société dans laquelle elle évolue Puis vient l'éloignement, la recherche pour essayer de trouver une "vérité" face aux documents qui viennent contredire une croyance jusque là inébranlable.

Ce qui est frappant à Béthély, par rapport aux autres provinces, c'est le peu de sentiments qui sont échangés : les enfants sont conçus sans amour, sont élevés en pouponnière, les mères sont absentes, les pères n'existent pour ainsi dire pas, on ne s'attache pas aux enfants parce qu'ils peuvent mourir très vite et le chagrin ne doit pas être.
Il faut toujours enfanter pour que la lignée perdure...
Et finalement, ce manque d'affection, j'ai eu l'impression qu'il contaminait tout le récit et toute la vie de Lisbeï. Elle éprouve, petite fille, une affection immense pour sa demi-soeur mais en sera éloignée et finalement, toute sa vie durant, elle n'aime que très peu et ne s'aperçoit pas qu'on peut l'aimer, l'apprécier... C'est terrifiant.
Aussi quand la remise en cause du dogme vient ébranler les croyances de chacune, il n'est pas très étonnant de voir le déni de la majorité : tout est si fragile et si peu étayé de valeurs humaines pour ne pas parler d'humanisme. Tout comme, l'exploration envisagée de terres encore jamais visitées ne provoque aucun enthousiasme : pourquoi aller vers d'autres peuples, d'autres Cultures ? Pourquoi tendre une main, espérer une rencontre alors que la société reste finalement source d'égoïsme. Même celles qui vivent en couple ne semblent pas conjuguer les mot "amour" au quotidien et dans le temps.

Un livre assez déstabilisant qui m'a mise mal à l'aise. Une lecture parfois laborieuse et quelques touches surprenantes comme la référence au "Petit Prince" de Saint-Exupéry, la mythe de Pénélope, l'évocation d'Ys, la cité engloutie et la description d'une religion qui reprend, au féminin, les grands traits du Christianisme…

Je m'attendais davantage à un récit sur la question d'un avenir face à un non respect de ce que nous possédons, ressources, nature et plus imaginatif…

J'aurais souhaité être plus enthousiaste pour terminer…


Mais je remercie Babélio et les éditions Folio qui m'ont permis de lire cette écrivaine !
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il y a beaucoup d'idées dans ce roman. Elizabeth Vonarburg imagine une société post-apocalyptique où les hommes ont presque totalement disparus, les société sont dirigées, organisées par des femmes pour des femmes, les rares hommes n'ont qu'un statut de reproducteur. Elle décrit tout une organisation complexe, avec une culture propre, une religion, et elle joue même sur le langage, ou le féminin a remplacé le masculin.
Malheureusement, toutes ces idées ne suffisent pas à en faire un roman passionnant, je me suis souvent ennuyé. le récit manque singulièrement de rythme, les bonnes idées du développement du récit en le ponctuant de passages épistolaires décalés de le temps, ne ressortent pas suffisamment, il y a beaucoup trop de non-dits et surtout, le style d'écriture est vraiment lassant, la syntaxe est très ordinaire pour ne pas dire maladroite, beaucoup de redites, pratiquement peu de descriptions qui auraient permis de mettre des images sur le récit, les sens sont peu mis en action, l'ensemble se contente des impressions des personnages, de questions sur ce qu'untel peut bien vouloir dire ou penser et le style interrogatif est d'ailleurs bien trop souvent utilisé.
J'ai bien failli abandonner définitivement ce livre à la fin de la première partie. J'ai bien voulu lui laisser une seconde chance, et quand le récit, par le biais de la recherche “archéologique”, s'est intéressé au passé, à l'Histoire, aux légendes et à ses interprétations, je l'ai trouvé beaucoup plus intéressant. Enfin, il y avait une histoire.
Le rapport au temps, à l'Histoire est de loin l'aspect le plus intéressant du récit. J'ai eu l'impression, à cause du style, du rythme et du découpage des chapitres, que L'Histoire avec un grand “H” n'était qu'un support pour faire valoir un propos féministe alors que tout l'intérêt du roman est l'inverse, l'orientation féministe du récit n'a d'intérêt que pour nous proposer un roman sur le poids et la vision de l'Histoire. C'est ce qu'il en ressort à la fin, c'est du moins ce que j'en retiens et que j'ai aimé, et du coup, j'ai l'impression que beaucoup de passages sont inutiles, en particulier cette première partie sur la jeunesse de Lisbeï.
Je n'ai pu m'empêcher de penser à Ursula le Guin, mais sans la qualité d'écriture et de rythme, et 625 page comme ça, j'ai eu des gros moments d'ennui et de découragement.
Passionnant et ennuyeux à la fois...
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📜 Chronique 📜
- Récit d'événements réels ou imaginaires qui suit l'ordre du temps
- Ensemble des nouvelles, des bruits qui circulent
- Ensemble des valeurs qu'une variable statistique prend à différentes époques successives
(Définitions du Larousse)

Titre bien choisi et qui reflète assez bien le contenu : complexe, fastidieux, linéaire, sans enjeu narratif.

Lecture des plus mitigées : sujets intéressants intellectuellement, questions soulevées des plus fascinantes, inventivité dans l'écriture mais narration des plus assommantes et personnages ternes, comme dénués d'âme.

Un peu comme ma chronique...
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J'ai tardé à le lire.
Trop tardé après le Silence de la Cité, tout n'était plus en mémoire. Je pense avoir loupé certaines choses.

Je me suis demandé aussi pourquoi Elisabeth Vonarburg laissait son nom partout. Elisa dans le Silence de la cité. Elli, Lisbeï, Béthély. Parce qu'elle en est la créatrice ? Parce qu'elle fait ainsi dans tout ses livres ?

Et aussi.
J'ai été troublée, comme sans doute beaucoup d'autres, de lire ce roman pensé autrement. Où le féminin domine comme l'homme pour nous, jusque dans les us, jusque dans la grammaire, dans le phrasé du livre.
Ça et comment reconstruire une communauté post-apo, comment croire, laisser vivre et évoluer la parole divine.

Encore une lecture autre et qui fait réfléchir. Une autre utilisation de l'étiquette fantastique. Pas forcément simple d'accès ni sans accroc dans le rythme mais très très riche. Riche de renouveau et de réflexion.

Un auteur qui respecte et aime suffisamment ses lecteurs pour les croire intelligents et leur offrir quelque chose dont ils n'ont pas l'habitude. Et si c'est bien plus beau lorsque c'est inutile, l'utile peut aussi servir le beau.
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Avec ses Chroniques du Pays des Mères, Elisabeth Vonarburg signe un roman d'anticipation déroutant, dans lequel les femmes ont pris la tête de la société, au détriment des hommes, de moins en moins nombreux et utilisés uniquement pour leur rôle dans la procréation, à travers le « Service ». Aux côtés de la jeune Lisbeï, nous découvrons cette société matriarcale poussée à l'extrême, où tout est à l'inverse de ce que nous connaissons aujourd'hui : les mots sont féminisés, le féminin l'emporte toujours, la religion monothéiste célèbre une femme, Elli, dont la fille est venue sur Terre pour prêcher sa parole (et ressusciter, deux fois !). La découverte successive d'écrits des temps anciens amène Lisbeï à remettre en question ce monde dans lequel elle a grandi, les certitudes qu'on a essayé de lui inculquer dès son plus jeune âge, les rapports de domination entre les hommes et les femmes, et les exigences du « Service », poussant hommes et femmes à enfanter autant que possible, les privant tous du bonheur de la parenté.

Ecrit en 1997, Chroniques au Pays des Mères évoque étrangement La servante écarlate de Margaret Atwood à l'inverse : si la reproduction est ici aussi l'enjeu majeur du Pays des Mères et la religion a également pris une place très importante dans ce possible monde futur, le patriarcat a complètement disparu après l'époque des Harems. Pour autant, les femmes fertiles s'habillent de rouge et les stériles de bleu, et chacune semble définie par son statut de reproductrice, quelque soit sa place dans la société. Elisabeth Vonarburg interroge ainsi notre capacité à croire, notamment en des histoires qui semblent pourtant invraisemblables, et ce qu'il faut pour nous amener à les remettre en question de manière rationnelle. Elle aborde également de nombreux thèmes universels de manière détournée : amour, amitié, raison d'être, justice, vérité, religion, enfantement, etc.

Si j'ai été déroutée par le style d'écriture du récit, surprenant pour la lectrice française que je suis, je dois dire que je suis admirative du travail d'imagination de l'auteure et de la complexité de ce monde qu'elle a réussi à inventer. C'est un excellent roman de science-fiction pour les non-initiés, et particulièrement adapté en cette période pour réfléchir à l'avenir que nous voulons construire !
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Je crois bien que je ne suis pas faite pour la science fiction pourtant j'adore les dystopies, je pensais que ça irait aussi. Je sais pas à quoi ça tient mais je comprend jamais tout. ça vient surement de moi puisque beaucoup y trouve leur compte apparemment. Ce livre est intéressant je ne le nie pas. 640 pages, j'ai faillit lâcher prise je l'avoue, mais je voulais savoir ou tout cela aller mener. En plus l'auteure nous a éviter un énième trilogie (très en vogue en ce moment je trouve) ou quand tu met enfin la main sur le dernier tome, tu sais plus de quoi parlait les 2 premiers. Donc je suis allé au bout, et non j'ai pas tout saisi, j'ai pas compris ce qu'était la "Taitche" ou la "parade" par exemple... une sorte de méditation...je sais pas. C'est pas grave ça change rien au récit, je dois être trop tatillonne à vouloir tout comprendre ;-)
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Résumé (rapide)
Nous sommes à une date indéterminée dans le futur. L'humanité à décliné. Après de nombreux soubresauts et violence, la société semble s'être stabilisée. L'humanité est frappée par une maladie inconnue : les enfants meurent en grand nombre durant l'enfance, les garçons sont extrêmement rares et élevés pour leur capacité de reproduction presque uniquement. La société est à 90% féminine dans sa structure, sa hiérarchie, son vocabulaire. Les hommes et leur violence sont exclus de ce monde.
Nous suivons tout au long du livre Lisbei qui raconte sa vie depuis son enfance jusqu'à sa mort et au delà (par ceux qui la suivront). Son destin n'est pas ordinaire.

Avis

Soyons clair j'ai eu du mal à finir ce livre. C'est une magnifique histoire ou épopée mais : c'est long !
C'est très orienté religieux (le culte d'Elli prend une place démesurée !)
Ce culte est une sorte de culte de Jésus revu à la sauce post apocalypse féminine.
C'est parfois élusif : des passages entiers justement les plus aventureux sont brusquement coupés (le journal de Lisbeï saute des mois entiers brutalement)

Au final il reste, et je vais être rude, un roman ressemblant parfois trop au journal d'une religieuse de couvent ! Les sentiments parfois forts (et beaux) sont en plus évoqués avec trop de pudeur ou d'allusion vagues pour s'attacher au personnages. L'idée est bonne mais les notions importantes (pour moi) sont mises de côté au profit d'une histoire qui reste au bord du captivant.
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Chroniques du Pays des Mères est un roman qui décrit une Terre futuriste dont la population masculine a été décimée par une catastrophe. Cela engendre bien entendu des rapports humains fort différents de ce que l'on connaît aujourd'hui, donc de fait une organisation sociale très particulière.

C'est ce que s'attache à décrire longuement Elisabeth VONARBURG par le prisme de la vie de Lisbeï, consacrée à de longues recherches historiques et archéologiques. Que ce soit à la troisième personne, ou par le biais d'échanges épistolaires de divers personnages du roman, cette vie rend compte de ce qu'est devenue la société humaine. Les activités de Lisbeï permettent aussi d'avoir une explication progressive d'une telle évolution pour l'humanité ; elle demeure certes parcellaire, mais cela ajoute à la crédibilité d'ensemble du récit, un peu comme quand notre société contemporaine en est réduite à de simples conjectures sur les faits de la Préhistoire. Cette crédibilité est aussi la résultante du langage qui lui-aussi a été adapté à la féminisation de la société.

Si le tout manque singulièrement de rythme, Chroniques du Pays des Mères est un roman profondément humaniste qui évite l'écueil du féminisme militant. Lentement, et sur un ton mélancolique, c'est à un véritable compte-rendu anthropologique que se livre Elisabeth VONARBURG, non sans rappeler parfois les oeuvres du cycle de l'Ekumen d'Ursula K. LE GUIN. On est donc ici en présence d'un roman qui privilégie le raffinement par rapport à l'action, ce qui ne conviendra certainement pas à tous les lecteurs mais comblera à coup sûr ceux qui sont avides de profondeur et de réflexion.
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En résumé : un roman de science-fiction où les femmes représentent la majorité des naissances et ont pris le pouvoir.

En détail :

Le pays des mères... pour y arriver, l'humanité a connu plusieurs épisodes. le Déclin d'abord, l'humanité a fini par ravager la terre. Monté des eaux, terres polluées et surtout, altération du matériel génétique humain. Les naissances d'hommes sont désormais rares et les femmes sont réduites en esclavage. Puis elles prennent le pouvoir, c'est la période des Ruches, des communautés guerrières et violentes. Enfin, le pays des mères, période apaisée, où la vie s'organise autour de cette nouvelle donne pour l'humanité. Les naissances et la génétique sont strictement contrôlées pour pallier au manque cruel d'hommes.

Ce roman n'est pas plein d'aventures ni de rebondissements, près de 500 pages qui font la part belle aux descriptions, vous serez prévenus. Elisabeth Vonarburg nous offre un espace de réflexion, où les hommes n'ont plus leur mot à dire. le récit est à la troisième personne, le lecteur suit Lisbeï depuis la garderie et découvre le fonctionnement de la société en même temps que l'héroïne. Lisbeï va essayer de lever le voile sur le passé du pays des mères, de mieux comprendre le pourquoi des traditions. Des extraits de carnets personnels et de relations épistolaires enrichissent le récit et amènent de nouveaux points de vue à l'histoire, offrent une caisse de résonance au récit.

Le roman n'a pas pour objet de démolir les hommes au bénéfice des femmes, ni de montrer que tout irait pour le mieux si les femmes étaient au pouvoir. Il s'agit plutôt de mettre de côté les questions de genres et de voir ce qui peut se passer. L'héroïne cherche à percer le mystère de sa civilisation, à repousser les règles de la tradition et à révéler la vérité.

Le plus, la féminisation des noms communs et le féminin qui l'emporte sur le masculin.

De la même autrice : Sang de pierre
Dans le même genre : La servante écarlate, de Margaret Atwood
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Le Pays des mères comporte un univers tout à fait unique, aux règles complexes et très recherchées : une société matriarcale avec un fonctionnement et une religion propres, dont les habitudes et les niveaux de croyances divergent en fonction des régions et des individus. L'originalité réside également dans le fait que cette société est en paix (et le restera jusqu'à la dernière page), montrant qu'il n'est pas obligatoire de décrire la guerre pour captiver le lecteur.
Mais malgré tous ces points positifs, je n'ai pas été complétement emballée. Tout d'abord parce que passé un certain niveau, la description de cet univers ne m'a que modérément intéressée : trop complexe, trop de détails, trop de questions posées pour trop peu de réponses.
Lire la suite : http://www.bizzetmiel.com/2012/08/elisabeth-vonarburg-chroniques-du-pays.html

Lien : http://www.bizzetmiel.com/20..
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