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3,61

sur 371 notes
Malgré la belle écriture de l'auteur et le titre qui me plaisait, je suis restée en lisière de ce court roman. le sujet ? Voir sur internet « Guerre des Paysans allemands ». Sensation de commande de l'éditeur pour ne pas laisser tiédir le Prix Goncourt.
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Après plus de cinquante recensions postées sur ce site, qu'ajouter de pertinent sur cet opuscule sinon souligner qu'il est fichtrement bien documenté, à l'occasion subtilement malicieux, élégamment érudit et que la plume de son auteur est alerte, légère et finement poétique.
Merci M. Vuillard pour ce brillant exercice de style.
Contrairement aux apparences, je le proclame sans ironie, le pensant très sincèrement.
Malheureusement, votre ouvrage n'apporte rien de bien neuf, même si telle n'était pas votre motivation première, à l'éternel questionnement relatif aux défaites successives des innombrables soulèvements populaires ayant ébranlé le monde depuis que l'homme (animal "pensant" !) domine cette planète et si, victoires il y eut, elles furent toutes, à ma connaissance sans exception, éphémères, biaisées ou perverties.
Est-ce intrinsèquement et humainement inéluctable ?
Je ne le crois pas mais avoue humblement n'avoir pas de réponse définitive et/ou convaincante à cette question.
Eric Vuillard clôture son récit par ces mots d'une intense et cruelle vérité. Je le cite : "Le martyre est un piège pour ceux que l'on opprime, seule est souhaitable la victoire. Je la raconterai".
J'attends avec impatience de lire ce qu'il a à nous dire à ce propos !
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68 pages étourdissantes, comme un flux qui emporte par la puissance du verbe et la force du propos. A peine 70 pages pour raconter les conséquences révolutionnaires de la création l'imprimerie à Mayence au milieu du XVème siècle. de cela découlent, selon Vuillard, la diffusion de la Bible, puis sa traduction en langue dite vulgaire pour ne pas dire l'accès direct à Dieu par tous, et par conséquence la remise en question des intercesseurs ecclésiastiques. La remise en cause de l'ordre du monde en quelque sorte.
Venue d'Allemagne, cette découverte technique entraîne l'apparition de prédicateurs comme la figure centrale de Thomas Muntzer, et derrière eux le réveil des populations qui se transforme guerre des pauvres.
De cette matière dense, d'une actualité brulante, Eric Vuillard fait également oeuvre de haute littérature tant le style est à la fois incisif, concis et saisissant.
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John Wyclif, John Ball, Wat Tyler ,14 e siècle, Angleterre, la Révolte des Paysans et La réforme sont en marche. ..Jack Tad, 15e siècle, et la révolte populaire contre le gouvernement anglais d'Henri VI… Jack Tad que l'on surnomma Jean-demande – tout. ..John et William Merfold...Comme des vagues, des soulèvements. Des guerres trop lourdes, des greniers vides, une morale qui accable et punit et qui ne secourt pas, un obscurantisme pétri de mauvaises lois, trop de privilèges, trop de misère, trop de dogmes, trop d'injustices, un monde devenu trop étroit , trop de pouvoir, trop de castes ….Jan Hus, Bohême, 15 e siècle ... « Les exaspérés sont ainsi , ils jaillissent un beau jour de la tête des peuples comme les fantômes sortent des murs. ». Soudaineté d'une flambée populaire dont les siècles ne surent jamais éteindre les braises et les gouvernements comprendre l'urgence et la pertinence de leurs manifestations . «  Plus la peine est régulière et plus les voix sont saccadées.Et plus l'autorité semble unanime et plus les voix sont singulières »… Allemagne , 16 e sièce, Thomas Müntzer. C'est sur cette période de l' Histoire de nos soulèvements populaires, qu ‘Eric Vuilllard pointe sa plume. Thomas Müntzer, symbole d'une colère inextinguible
, d'un jusqu'au boutisme absolu. Car rien, ni valets de dieu, ni serviteurs du diable ne l'arrêteront. Colère, comme brûlot.La guerre des paysans ne fait que commencer. le siècle est alors l'enfant du siècle de Gutenberg. On traduit, on diffuse, on veut que le savoir voyage, on rêve que toutes et tous puissent lire enfin ce que contiennent les livres jusqu'à lors inaccessibles...On écrit, on traduit, on publie, on édite. Échange d'idées, de passions, de cris, d'espoirs et de raisons. Thomas Müntzer ne décolère pas, il insulte, il accuse. Il est chassé des villes mais il revient sans cesse . Il ne veut pas se taire. Il est emporté par sa colère, son urgence de justice et de vérité.
L'action prend le pas sur la réflexion. Il ne décolère pas...
Jusqu'à la bataille de Frankenhausen qui fut un massacre, jusqu'à ces quatre mille morts, jusqu'à ce que sa tête tombe, jusqu'à ce quelle soit exposée sur les remparts de la ville. Jusqu'à ce qu' un certain ordre revienne recouvrir les braises….Jusqu'à ce que les paysans retrouvent leur peine.
« Le martyre est un piège pour ceux que l'on opprime ». Pourquoi ce livre Eric Vuillard ? Pourquoi l'urgence de cette publication que vous avez avancé ? Il suffit de suivre le fil des actualités du monde. Guerre de pauvres, guerre d'opinions, guerre du pain, guerre de religions. Crise de civilisation, guerre civiles, soulèvements. Basculement des démocraties… Il suffit de regarder le monde et on comprend votre urgence. Et on comprend votre crainte, et on comprend votre désir, et on comprend votre message. «  comme les fantômes sortent des murs »… Histoires de fantômes pour grandes personnes comme Georges Didi Huberman et Arno Gisinger titraient leur exposition lorsqu'il s'étaient penchés sur la question d'un passé persistant devant la 42e planche de l'atlas Mnémosyne d'Abby Warburg. Tous ces fantômes que vous faites resurgir du passé ont ils valeur à projeter des gestes de la survie ? Car il s'agit dans ce livre, selon moi, d'un écrit sur la survivance. Oui le martyre est un piège, mais n'oublions jamais que les lucioles sont une chance. Lorsque la réalité embrasse à pleine bouche le possible peut elle deviner le goût de l'avenir ?.
« Le martyre est un piège pour ceux que l'on opprime, seule est souhaitable la victoire.Je la raconterai ». Eric Vuillard , il nous tarde de l'entendre !

Astrid Shriqui Garain

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La guerre des paysans en Allemagne au début du 16ème siècle. Il ne faut pas s'attendre à un récit circonstancié des événements mais plutôt à une ode aux révoltes populaires.

Ces mouvements mêlent pauvreté et rejet de l'Eglise officielle.Un meneur était abattu, un autre prenait sa suite. Déjà en Angleterre au XIVe, John Wyclif, John Ball et Wat Tyler prônent une relation directe à Dieu. Et en Bohême Jean Hus théologien prêche la réforme de l'Eglise, puis au début du XVIe Thomas Müntzer, contemporain de Luther reprend le flambeau. C'est sur lui qu'Eric Vuillard s'atarde.

Une prose volontairement actuelle, parfois familière, dont je ne sais si elle est habituelle, c'est ma première rencontre avec l'auteur.
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En Europe, les inégalités sont crasses (en ce 15e siècle), le clergé s'engraisse et les impôts tabassent.

Les hommes se soulèvent.

Un livre peut-être un peu moins inspiré que les brillantissimes Congo ou l'ordre du jour. Restent une écriture impeccable et un sujet fort bien amené par conteur talentueux!
Lien : https://www.noid.ch/la-guerr..
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Eric Vuillard est un esthète des mots, et il faut avouer que son écriture et son style sont très agréables. Ecrivain amoureux des belles lettres, il cisèle généralement avec un soin méticuleux ses phrases, choisit judicieusement son vocabulaire et s'avère toujours plaisant à lire.

Néanmoins, à chaque fois j'ai le sentiment qu'il vivote vraiment sur ses acquis et s'appuie quasi-unilatéralement sur sa belle plume pour séduire le lecteur, car pour le reste, et encore davantage ici que dans ses autres ouvrages, c'est convenu.

La Guerre des pauvres a visiblement été vite emballée à la demande de l'éditeur pour surfer sur la vague du prix Goncourt (comme le dernier Dicker d'ailleurs), et il est ce qu'il est: un bouquin inabouti.

Très court (20 minutes de lecture grand max), il n'apprend pas grand-chose d'un point de vue historique, livre un message des plus convenus (puis bon, Vuillard ne se renouvelle pas), et ressemble à s'y méprendre à la synthèse d'un projet plus ambitieux. C'est une sorte de synopsis.

Certes on retrouve la belle écriture de Vuillard, mais bientôt ses livres feront deux pages s'ils ne fait pas un peu plus d'efforts de recherches, de développement et s'il ne dépasse pas le stade primaire pour dire ce qu'il a à dire.

Pas besoin de sortir un livre par an si c'est pour offrir des oeuvres mineures vite lues vite oubliées, surtout lorsqu'on a du talent. Un auteur ne devrait pas toujours céder aux exigences commerciales de son éditeur.

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Superbe roman, au 16eme siècle , l'invention de l'imprimerie permet la diffusion massive de la culture, bon la messe est tjs en latin, un homme décide qu'il faut parler non pas la langue officielle mais celle parlée par les hommes humbles. Véritable héros il tentera de soulever les mécontents contre l'église et les princes.
Cette révolte des gens ordinaires est encore magnifiquement contée par M. Vuillard.
Très content de découvrir cet auteur intelligent et pédagogue.
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C'est avec plaisir que j'ai retrouvé l'écriture d'Eric Vuillard , concise et incisive . Un livre très intéressant , en quelques courts chapitres , tout est dit et tout est clair .
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Voilà un petit livre de 68 pages qui nous raconterait presque une histoire d'aujourd'hui. Nous sommes en 1525, l'imprimerie vient d'être découverte – un réseau social en quelque sorte se met en place – et les « damnés de la terre » (déjà !) prennent leurs fourches et … sus aux puissants de ce monde.
L'auteur nous compte cet épisode de la révolte des pauvres, qui ne fut ni le premier et qui ne sera pas le dernier, dans une langue poétique, enlevée et lyrique.
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