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EAN : 9782246637011
220 pages
Grasset (09/06/2004)
4/5   1 notes
Résumé :
RO40133605. LA FAMILLE KAFKA DE PRAGUE. 2004. In-8. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 264 pages.. . . . Classification Dewey : 830-Littératures des langues germaniques
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai beaucoup aimé ce livre. Cette plongée dans l'univers de cette famille juive de Bohême, la famille Kafka, a été à la fois un grand plaisir de lecture tant l'écriture est fluide, vivante et maîtrisée, et une approche instructive sur l'impact qu'a pu avoir chacun de ses membres sur la vie et l'oeuvre de l'un des plus grands écrivains tchèques.

On suit cette famille sur trois générations en commençant, milieu du 19ème siècle, à Osek, par Jacob Kafka et son épouse Franziska Platowski (grands-parents de Franz) jusqu'à « La solution finale ».

On assiste ainsi à l'évolution du statut social leur permettant de s'installer à Prague avec la fin du système des « familiants » et la loi discriminante de la « familiantenstelle » (numéro d'autorisation à résidence) par la promulgation en 1849 de l'abolition de ladite loi.

« Les chaînes tombèrent, le Juif put se déplacer librement et acquérir des terres. Il fut aussi libéré des liens qui meurtrissaient le plus douloureusement l'âme juive : le Juif eut le droit de se marier. Il n'eut plus besoin du consentement, si cher payé, des autorités, il eut le droit de se marier sans obstacle comme n'importe quel autre sujet » - page 48.

La psychosociologie de l'époque au sein des familles bourgeoises juives est très bien dessinée. Elle rend compte de l'assimilation progressive des juifs dans leur patrie d'adoption par leur adaptation à l'existence dans la grande ville par opposition à la campagne où les rites religieux encadrent rigoureusement la vie quotidienne.

Alena Wagnerova est une auteure et journaliste tchèque. Elle vit depuis 1969 à Sarrebruck et écrit aussi bien en allemand qu'en tchèque. Ses auteurs de prédilection sont Franz Kafka et Jiri Weil. Ce n'est pas rien !

Pour écrire ce livre, elle s'est appuyé sur le journal de Franz Kafka, ses échanges de courrier. On découvre ainsi ses relations avec ses soeurs, la complexe personnalité de son père, la douceur de sa mère, ses fiançailles avec Felice Bauer, sa rencontre avec Dora Diamant mais aussi ses échanges avec Milena Jesenska.

A cet effet, Alena Wagnerova lui a consacré un ouvrage sous le titre de Milena que je ne manquerai pas de lire.

J'ai relevé deux erreurs dues, je pense, à la traduction. Il est question de parrain ou de marraine à un moment dans le livre lors d'une circoncision. La notion de parrain et marraine n'existe pas chez les juifs. de même page 220 : « « La possibilité ouverte par la Constitution tchécoslovaque, de se réclamer de la nationalité juive contribua à neutraliser « le problème juif » dans le nouvel état ». Juif n'est pas une nationalité, c'est le peuple juif ou la religion juive. Je pense que c'est tchécoslovaque.


Maintenant, une visite de Prague s'impose. Après avoir lu ce livre, Prague va résonner différemment dans mon coeur en pensant qu'ils sont passés par là. Beaucoup d'émotions en perspective!
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C'est ici, à l'armée, qu'il acquit (Hermann, le père de Franz) le peu de savoir-vivre qu'il possédait, ici sans doute, qu'il apprit à jouer aux cartes, son divertissement préféré et qu'il prit goût à cette camaraderie qui n'engage à rien. La valse viennoise, cet art de vivre à la légère, marqua également son horizon culturel. "Si au moins, aurait-il dit plus tard, Franz avait écrit Les Cinq Francfortois, il aurait laissé quelque chose qui méritait de rester". Pendant ces trois années pavées sous les drapeaux, tout le vieil univers d'Osek, avec l'observance des prescriptions alimentaires juives, s'est définitivement éloigné de lui. Pour l'orienter dans son propre choix d'une épouse, il ne lui restait que la personne de sa mère. Certes, Hermann Kafka s'était dépouillé du juif campagnard mais il n'a jamais atteint, à l'exception des conditions matérielles, le standard qui allait de soi pour un membre de la classe moyenne. Il demeura toute sa vie dans un no man's land culturel.
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Tout comme Franz, les fillettes devaient fréquenter des écoles allemandes - c'était alors l'usage dans presque toutes les familles juives de Prague. La langue et la culture allemandes signifiaient pour les Juifs de Bohême la porte ouverte sur le monde. Ni la langue tchèque, ni la jeune culture qui se développait alors avec dynamisme, ne pouvaient permettre cette ouverture ; elles ne disposaient pas encore de ce riche fonds de classiques que l'on peut aussi placer dans sa bibliothèque. La langue tchèque éveillait toutefois curiosité et sympathie justement chez les intellectuels et les Juifs, particulièrement sensibles aux nouveaux courants et tendances. Le rôle d'éclaireur revint à la génération de Franz Kafka.
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C'est sans doute à ce moment que se produisit un évènement qui influença durablement la relation de Franz Kafka avec son père. Comme l'enfant, une nuit, "pleurnichait en réclamant de l'eau " et que rien ne pouvait le calmer, le père le porta sur le pawlatsche (de l'italien parvola loggia, balcon qui fait le tour des cours intérieurs, habituel dans la monarchie autrichienne du XIXème siècle) et l'y laissa seul un moment. En cet instant, le père apparut à l'enfant comme une puissance supérieure menaçante à laquelle il était livré sans défense. Cette expérience se grava profondément en lui , comme c'est presque toujours le cas dans la petite enfance, et posa les bases de cette relation altérée entre le père et le fils.


Pages 104/105
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Page 261 - La Shoah est passée par là - Prague aujourd'hui

Mais les lieux sont restés. Celui qui aura la patience d'entreprendre maintes fois la promenade à travers le jardin botanique jusqu'au bras mort de la Vltava, ou en franchissant le pont en direction de Troja, d'aller dans le parc Chotek par le plateau Letna, de gravir la tour de Petrin en passant par Nebozizek, ou de se promener dans la Vieille-Ville, celui-là sentira un jour que les espaces, témoins muets de la vie d'autrefois, malgré toutes les ruptures et les terreurs de l'Histoire, préservent et transmettent quand même une continuité à laquelle prennent part tous ceux qui les habitèrent un jour.
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Franz, au contraire, combattait pour conquérir ses parents et donc son père. Etre reconnu par son père, le convaincre, le gagner à soi, c'était cela le véritable but de son combat. Pour Ottla, le père n'était que le patriarche dont il fallait ménager le cœur malade ; pour Franz c'était l'ultime instance, égale à Dieu.


Page 150
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