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3,65

sur 270 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pike est un vrai et puissant roman noir. C'est assez commun et classique et l'estampille « roman noir » est presque devenue un label, une catégorie tellement vaste que le lecteur est souvent berné et ce depuis les « romans policiers noirs » (sous catégorie émérite) du fameux James Ellroy (que j'adore bien évidemment).

Un vrai roman noir pour plusieurs raisons : la première est l'intrigue extrêmement minimaliste : je ne résumerais pas l'histoire tant elle tient sur un ticket de caisse. Je dirais seulement qu'un ancien truand revient dans sa ville natale y constater les dégâts et se retrouve confronté à un des pires flics véreux de la région pour une sombre histoire familiale

Le récit baigne dans les squats de junkie, les bordels ou bien souvent les deux en même temps. L'auteur doit utiliser 150 fois le mot terne et gras pour décrire presque tout : autant la neige, que le ciel que la nappe de la table de cuisine et le ventre des bouseux du Kentucky(et atteint un peu ses limites stylistiques).

La terre natale de l'antihéros est jonchée de figures cauchemardesques allant de son ami qui se rêve en boxeur à sa fille décédée d'une overdose dans des conditions plus que louches et atroces. Même sa petite fille, du haut de ses 12 pommes, semble préparée à un avenir plus que sombre et est dotée d'une répartie trop lucide et désespérée pour son âge : elle fume et boit comme tous les adultes croisés dans le livre. Dans cet univers, tous les protagonistes se consument progressivement à petit feu et notamment les femmes (êtres souvent battus et plus que désespérés sans jamais, à mes yeux, paraître cliché).

Whitmer trimballe littéralement ses personnages et ses lecteurs de squats en taudis, tous plus déguelasses les uns que les autres en quête d'une vérité dont tous se foutent. Les scènes d'anthologie se succèdent et la trame narrative est d'autant plus décousue que chacun sait précisément comment ca va se terminer.

La force du roman, vous l'aurez compris réside ailleurs ; la capacité de l'auteur à décrire la misère humaine et le mépris est très puissante et le lecteur ressentira presque le vent glacial du Nord et la puanteur d'un cadavre en décomposition ? C'est suffisamment rare pour être souligné.

Pike, le héros torturé m'a beaucoup rappelé le héros des romans noirs de Tim Willocks : Cicero Grimes qui lutte également contre ses démons et son passé(Bad City Blues et Les rois écarlates). Tout comme Willocks, Whitmer arrive à nous faire rentrer dans la psychologie de son personnage qui s'accroche à une cause inutile et perdue d'avance, une obsession qui coutera extrêmement cher à son entourage.

Pour décrire en quelques phrases la forme du roman : des chapitres courts (mes fidèles lecteurs (si ils existent) savent que j'apprécie cela)) illustrés par une autocitation du dit chapitre, et les titres sont très évocateurs (je les ai beaucoup aimé cet aspect) quelques exemples :

« Je me suis réveillé deux jours plus tard allongé sur le sol, avec le mal de crâne d'un type qu'on aurait assommé à coups de démonte pneu »

Ou encore :

« C'est pas pire que ca l'était déjà »

Et enfin :

« Sans rien de la haine qui fait tout tourner au vinaigre ».

Pour terminer, une petite citation qui pourrait vous évoquer la trilogie Joe Kurtz « hard boiled » de Dann Simmons (les excellents : Revanche / Une balle dans la tête et Vengeance) :

« Cotton actionne la pompe de son calibre 12 et refait feu à travers le bar, criblant de plombs le cadavre de Jessie. Ils l'ont pas encore fabriquée, la cartouche de fusil à pompe capable de perforer trois cents bonnes livres de gros bouseux du Kentucky »

Pour un type qui visiblement a beaucoup trainé dans les bars et les stands de tirs locaux du Nord des Etats Unis, Benjamin Whitmer accouche (douloureusement) d'un bon premier roman noir très caractéristique et fidèle aux codes du genre. Un très bon moment de désespoir, très sombre. Merci aux éditions Gallmeister pour cette traduction et bonnes recherches pour la prochaine pépite noire !!!

Lien : http://madamedub.com/WordPre..
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Lire un roman de Benjamin Whitmer, c'est la promesse d'être balancé dans un univers sombre et crasseux, doux mélange de violence et de tendresse. Il en a été ainsi avec Évasion – un des romans les plus marquants que j'ai lus chez Gallmeister – et Les Dynamiteurs, même si j'ai moins apprécié ce dernier.
Si entrer dans l'univers de l'auteur demande parfois quelques pages ou chapitres, une fois que je suis à l'intérieur, l'ambiance me colle à la peau, les personnages m'habitent, et très vite, je me retrouve à la fin du roman avant même d'avoir eu l'impression de le commencer. Pike ne déroge pas à la règle, et le choix serait très difficile si l'on me demandait de choisir entre lui et Évasion. Car le fait est là : il met fin à une série de livres certes bons, mais pas transcendants ni avec cette fougueuse envie de me replonger à l'intérieur nichée au creux de mon ventre. Dans le cas présent, j'aurais aimé avoir le temps de le dévorer comme il le mérite. Malheureusement, il en a été autrement, mais quelque part, j'ai ainsi pu savourer chaque minute passée en compagnie de l'écriture de Whitmer, de son ambiance noire que j'aime tant, et de ses personnages ambivalents, sombres, mais justes, auxquels je m'accroche tout le temps.



Suite au décès de sa fille qu'il ne côtoie plus depuis des années, Pike se retrouve avec une petite-fille à gérer, un passé qui le poursuit et un mystère autour de la mort de sa fille qu'il tient à élucider, d'autant plus qu'un flic véreux tourne autour de la gamine orpheline. Dans Pike, le lecteur rencontre la corruption et des êtres sans bonnes intentions, et s'il apprécie la noirceur dans toute sa brutalité, alors peut-être sortira-t-il repu de cette lecture, son désir de noirceur assouvi, la crasse encore collée aux doigts. Mais comme toujours avec Whitmer, il ne s'agit pas que de noir. Il s'agit aussi de tendresse et de bons sentiments, le tout incarné par des personnages capables de représenter l'un ou l'autre, parfois les deux, avec cette humanité et cette froideur, ce charisme et cette innocence, qui donnent du caractère aux personnages.
Plus que la noirceur des intrigues de l'auteur, c'est son talent à modeler des protagonistes qui me parlent qui me fascinent autant. Alors que je ne partage que très peu de valeurs et de principes avec eux, ils deviennent des compagnons de voyage, des gens que je suis capable de comprendre et de pardonner parfois, auxquelles je m'attache, longtemps parfois.

Lire un Whirmer, c'est tout ça ; bien plus encore, évidemment. Difficile de poser les mots sur un livre lorsque ce dernier est en train de faire de son auteur, un auteur doudou sur qui l'on mise lorsque le reste ne nous satisfait pas, ou pas assez. À travers la noirceur ambiante des romans de l'auteur, on y décèle aussi une certaine sensibilité, une douceur. Certains mots ou faits sont crachés avec hargne, fougue ou profondeur, et à d'autres moments avec une douceur infinie, rendant les sentiments et les émotions presque palpables et terriblement parlants. Et comme tout chez cet auteur suit le même chemin ; personnages, intrigue, ambiance, écriture, je tiens là un auteur de talent que je ne compte pas lâcher de si tôt. Benjamin Whitmer peut se tromper, se planter, ne pas me parler : j'y reviendrai tout de même, c'est un fait et ça fait partie des raisons pour lesquelles je le considère comme exceptionnel dans l'océan d'auteurs que j'ai pu découvrir.
Lien : https://aufildelhistoire.com..
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"Benjamin Whitmer, c'est Shakespeare qui aurait baisé avec Ellroy !" Olivier Marchal

C'est avec cette citation, ainsi que la quatrième de couverture et un extrait (tous disponibles sur le site de Gallmeister) que je me suis laissée tenter par l'histoire.

Douglas Pike est de retour après des années d'absence dans cette bourgade des Appalaches où il vit de petits boulots, loin de son passé tumultueux. Son seul ami est Rory, un jeune boxeur qui rêve d'être repéré et de faire carrière mais doit pour l'instant se contenter de matches, parfois truqués, contre les étudiants d'université.
Alors que les deux hommes déjeunent tranquillement une jeune femme débarque accompagnée d'une gamine de douze ans, Wendy. Elle annonce alors à Pike que sa fille unique est décédée et qu'il doit dorénavant s'occuper de sa petite-fille et repart sans elle.

Au même moment, un flic pourri jusqu'à la moelle, Derrick, abat de trois balles un jeune homme noir dans la banlieue de Cincinnati. La ville se déchaine, les émeutes ne sont pas loin.

Bientôt, leurs chemins vont se croiser.

(...)

Pike est un roman NOIR, ce n'est pas un polar, ici pas de victime, pas de flic ou de détective privé, pas d'enquête - ici pas de rédemption. Tragédie. La preuve ? le seul flic de l'histoire est violent et corrompu jusqu'à l'os. Les balles fusent et les corps tombent. Ca déménage chez Whitmer.

"Alors écoute. J'ai jamais vu personne foutre en l'air sa vie dans les grandes largeurs sans se prendre pour quelqu'un de spécial. Et les trous à rats dans lesquels les types de ce genre se sont enterrés avaient exactement la forme de leurs rêves". (p.84)

Avec Whitmer, vous allez vous embarquer dans une virée qui vous fera parfois chavirer le coeur ou parfois vous fera hoqueter. Whitmer a son propre style, parfois brut mais aussi teinté de lyrisme comme lorsqu'il décrit les paysages de son pays. Ce pays immense qui ressemble encore à un western où on tire à peu près sur tout ce qui bouge et où l'ont croit qu'il faut toujours aller vers l'Ouest.
Lien : http://electrasamazingflying..
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Cela faisait pas mal de temps que j'avais ce livre dans ma PAL et je suis bien content de l'en avoir sorti ce mois-ci, j'ai passé un excellent moment de lecture. de plus j'avais envie de découvrir Benjamin Whitmer avec son premier roman, avant de pouvoir lire Évasion son dernier dont j'entend beaucoup parler.

Pike est un roman bien noir et ce dès les premières lignes avec le meurtre d'un jeune noir par un flic pourri. L'ambiance de tout le roman est glaciale, sale, je ne sais pas si je vais me faire comprendre mais pendant toute ma lecture, j'ai eu l'impression que le climat des Appalaches et de la ville de Cincinnati m'a collé à la peau.

Benjamin Whitmer avec son roman malmène le lecteur par la violence naturelle qui se dégage de son histoire, mais également par ses personnages, tellement bien décris. Mention spéciale pour la gamine de douze ans avec sa répartie terrible. L'histoire nous emmène également au milieu des camés, de la drogue, de l'alcool et des combats de boxes dans les bars.

Les chapitres sont courts et donnent toute la place à la noirceur humaine et aux côtés crade de l'Amérique. Cela va vite et ne nous laisse pas respiré, j'ai eu l'impression d'être tout le temps pris à la gorge, mais j'ai aimé ça. La seule chose qui m'a un peu dérangée, c'est le fait que j'ai attendu une révélation tout le long et elle n'est jamais venue.

Alors, oui, ce roman n'est pas à mettre dans les mains de tout le monde mais moi j'aime ça. Maintenant j'ai hâte de découvrir les autres romans de Benjamin Whitmer.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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Pike est un roman noir – vraiment noir. Ne cherchez pas des nuances, c'est le noir dans toute sa splendeur. Pike, le personnage éponyme, est un ancien truand, au passé très chargé (nous en aurons des aperçus). Il est ami avec Rory, un jeune boxeur dont la jeunesse a été tout sauf heureuse (et pas très différente de la jeunesse de certains de mes élèves. Pour ceux qui auront lu le livre, oui, cela n'arrive pas qu'aux Etats-Unis). Sa vie est presque stable, jusqu'au jour où une collègue de sa fille, fille qu'il n'a plus vu depuis qu'elle était en âge de rentrer à l'école primaire et qui est devenue prostituée (oui, même dans ce métier très particulier, on peut avoir des collègues), lui apprend que sa fille est morte d'une surdose d'héroïne et qu'elle laisse en héritage une gamine, Wendy, accompagnée de son chaton qui porte bien son nom (Monster). Si nous étions dans un mélodrame, nous irions droit vers la rédemption de ce bon vieux Pike, qui, en plus de prendre un jeune padawan sous son aile, se laisse apprivoiser par la jeune Wendy. Sauf que nous sommes dans un roman noir, et que Pike, il ne fallait pas tuer sa fille, ou du moins, il fallait tout faire pour l'empêcher de mourir. Il veut tout savoir, surtout depuis qu'un flic honnête (du moins, pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est à dire pour quasiment personne) s'intéresse de bien trop prêt à Wendy.
Vous croyez avoir déjà découvert le fond de la misère des laissés-pour-compte américains ? Nous allons encore plus loin dans ce livre. Pas d'espoir, pas de rédemption possible, pour personne. Ne tendez pas une main secourable, la personne ne la prendra pas. Et si par le plus grand des hasards une personne tente de s'en sortir, ce ne sera que provisoire. La violence est partout, dans la rue, avec les gangs (pas très nouveau, me direz-vous), dans les bar, dans les maisons, au sein même de la famille où les actes de cruauté ne sont même plus ressentis comme tel tant ils sont quotidiens. Vous ne trouverez pas de services sociaux, les problèmes sont réglés en interne – et même si la justice intervient, elle est si inefficace qu'on peut se passer de son intervention.
Pike – à réserver à ceux qui aiment déjà les romans noirs.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Pike, voyou à la retraite a perdu sa fille prostituée et camée qui a été assassinée. Il a hérité d'une adolescente sa petite fille.
Il essaie de retrouver un flic véreux qui s'intéresse un peu trop à la fillette.
C'est noir mais au vu du décor et des personnages losers et ploucs c'est aussi dégueulasse avec du sang, du vomi, du foutre et des excréments, des odeurs nauséabondes et des scènes malsaines.
Mais les gros durs pleurent aussi. le drogué mal poli peut aussi avouer “ merde j'aime pas pleurer devant les fils de putes “ car ils pensent à ses enfants qu'il n'a pas vu depuis un mois.
Des personnages incroyables plein de rage, de haine pour certains, souvent meurtris. Benjamin Whitmer sait faire dégouliner la rage dans ses scènes ses personnages et leurs répliques. Encore un très bon moment passé avec cet auteur.


Lien : https://www.babelio.com/monp..
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Voila un polar urbain bien trash, à l'écriture acérée et à la narration impeccable !
Des bas-fonds de Cincinnati, au milieu des junkies et des putes, Pike (lui-même pas tout à fait irréprochable, plutôt anti-héros que modèle de vertu) va mener l'enquête sur la mort de sa fille qu'il trouve suspecte. On croise ici un sacré nombre de figures interlopes, aux moeurs douteuses et à la violence exacerbée.
Ça sent la crasse et le sexe, la misère et la peur.
Ni remords, ni regrets, les morts tombent comme des mouches et les coups pleuvent.
Même la gamine n'est pas piquée des vers, langage ordurier et réparties cinglantes à l'appui d'une personnalité peu ordinaire ! Les dialogues, en plus d'être crus, sont surtout très "croustillants", comme une pointe d'humour (bien noir décapant) bien sentie !
Un polar qui envoie du bois, qui secoue, qui prend aux tripes tant la noirceur est profonde, tant la réalité est rude, tant l'écriture est travaillée ! Un style qui par-delà la violence résonne de manière étrangement poétique...
Du noir très très noir, comme j'adore !!
Un auteur qu'il va me falloir suivre parce que là, j'ai été scotchée !
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A Cincinnati, même la neige est moins blanche qu'ailleurs. « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance » pourrait-on lire en exergue. Voilà un livre abrasif qui secoue le lecteur. Un roman d'une noirceur désespérée, parfois à la limite du supportable, irrigué par du Jim Thompson et du David Goodis. Un livre sous tension permanente qui hérisse le poil et vous fait vous tortiller pendant votre lecture, tandis que certains passages sont à couper le souffle. Dans Pike, les flics sont pervers et pourris jusqu'à la moëlle, les truands cruels et insomniaques, les femmes des putes accros à l'héroïne, les enfants des victimes broyées. Douglas Pike, on l'apprend petit à petit, s'est plus ou moins rangé des voitures, après avoir été videur toxicomane, homme de main de la Mafia, passeur de clandestin, et vit de petits boulots avec Rory, un aspirant boxeur qui tourne au Vicodin. Lui échoue un jour Wendy, sa petite fille de 12 ans, qui ne peut aller nulle part après le décès par overdose de sa mère (la fille que Pike a abandonnée enfant) dans un squat de junkies. Pike n'est pas un homme à compassion ni à état d'âme. Quoi qu'il se passe au tréfond de son âme bien noire, il va descendre au fond de l'enfer pour comprendre comment sa fille est morte. Et contempler l'abîme de sa vie. Tant de noirceur et de désespérance émeut. Qu'est-ce qui rend attachants ces personnages aux vies sinistrées ? Une écriture au scalpel, terrible, acérée, abrupte ; un grand sens du dialogue ; quelques fulgurances d'humour noir : un style nerveux et sec comme un coup de trique qui tient le lecteur par le col et rend ce cauchemar impossible à quitter. Une lecture physiquement éprouvante, qui reste longtemps en suspens dans l'atmosphère. La quatrième de couverture cite : « Voici le noir dans toute sa splendeur, ce que le genre devient lorsqu'il renonce à se montrer gentil – une force dramatique brutale rongée jusqu'à l'os qui vous promène de page en page ». Voilà
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Pike est un truand que les années et l'expérience ont émoussé. Pour autant, sa réputation le protège toujours et il garde intacte en lui une violence qui peut à tout moment le déborder. Il vit maintenant de petits boulots près de Cincinnati, dans les Appalaches aux côtés de son comparse Rory. Quand il apprend que sa fille Sarah a été retrouvée morte d'une overdose et qu'il se voit confier la garde de sa petite-fille Wendy, Pike veut comprendre les raisons de ce décès. D'autant qu'un sombre personnage se profile en arrière-plan du drame : Derrick un policier véreux qui regarde Wendy d'une manière malsaine. L'entremêlement de ces rencontres dessine peu à peu un véritable noeud de vipères…

« Pike » est le premier roman de Benjamin Whitmer. Avec « Cry Father », l'auteur signe un superbe roman noir, d'une encre qui trempe au plus profond des pulsions humaines. le style est éblouissant et vertigineux, l'écriture frappée du sceau de métaphores qui marquent le lecteur, telle une encre indélébile. Il dépeint aussi bien les caractéristiques physiques et psychologiques de ses personnages que les paysages qui semblent s'altérer quand la drogue, la haine, ou un mélange des deux, viennent brouiller la vision du dehors. C'est ainsi que les visages se délitent tels des pare-brise étoilés, les voix crissent comme du papier de verre, la neige et le froid venant opacifier le réel.
Les chapitres sont courts. Chacun comporte un titre, une phrase clé placée en incipit. L'intrigue devient vite addictive et l'on partage sans peine les propos de Stephen Graham Jones, en quatrième de couverture quand il dit : « Voici le noir dans toute sa splendeur, ce que le genre devient lorsqu'il renonce à se montrer gentil – une force dramatique brutale rongée jusqu'à l'os qui vous promène de page en page ».
Malgré une noirceur et une violence extrêmes, « Pike » reste un roman noir éblouissant, porté par un style remarquable.
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trash. gore. je me souviendrais de certaines scènes toute ma vie. et je l'ai offert à deux/trois potes depuis. mais à ne pas mettre entre toutes les mains.
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