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EAN : 9782709638234
400 pages
J.-C. Lattès (05/06/2013)
3.5/5   9 notes
Résumé :
1835. Dans les états du sud du Brésil, la révolte gronde contre la politique économique de l’empire. Décidés à défendre leurs droits et le produit du travail de leurs terres, les grands propriétaires terriens gauchos entrent en guerre civile contre les impériaux. À leur tête, le général Bento Gonçalvez da Silva. Bien qu’il envisage un conflit court, il prend soin de protéger sa famille en conduisant sa femme, ses sœurs et ses nièces dans l’estancia de la Barra, prop... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Si la Maison des sept femmes n'a pas le souffle épique de celle aux Esprits d'Isabel Allende, encore moins des Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez, elle m'a séduite par sa description réaliste, et apparemment aussi réelle que possible, des personnages et des événements qui ont donné naissance au Brésil moderne.

Réelle, car les personnages sont les hommes qui ont réellement combattu dans la révolution faroupila et les femmes qui les ont réellement attendus pendant de longues années dans une estancia isolée...

Réaliste, car on se croirait dans cette estancia où le temps s'écoule si lentement, à attendre des nouvelles des hommes, à broder, à prier ou à vivre de ces aventures minuscules mais si importantes pour des jeunes filles qui s'ennuient...

On se croirait tellement dans cette estancia qu'on s'ennuie aussi un peu en lisant, attendant le grand événement ou l'envolée de sentiments qui nous emportera... et qui ne viennent jamais. Et pourtant, j'ai apprécié cette lecture, pour le dépaysement, pour la rendu parfait d'une vie d'attente et d'ennui, pour l'histoire des révolutionnaires du Brésil qui m'était absolument inconnue.

Challenge Multi-Défis 40/40
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Si je suis une habituée (et généralement adepte) des récits foisonnant de personnages se déclinant sous forme de grande saga familiale, je dois pourtant avouer que le début de ma lecture du roman de Leticia Wierzchowski a été pour le moins fastidieux. Dès les premières pages et en l'espace de quelques paragraphes, l'auteure nous dresse en effet tout l'arbre généalogique de la famille de Bento Gonçalves, et retenir les liens unissant chacun d'entre-eux nécessite un effort de concentration considérable. Il m'a donc fallu m'armer de beaucoup de patience pour parvenir à distinguer tous ces personnages qui, (pour ne rien arranger) portent des noms souvent homonymes.

Conséquence inévitable de cette entrée en matière laborieuse, j'ai pendant longtemps eu l'impression de rester extérieure à cette lecture, me sentant souvent indifférente aux évènements qui se déroulaient devant moi. Il faut dire que si le récit fourmille de personnages, il manque en revanche cruellement d'action et de rebondissements susceptibles de nous tenir en haleine. Les journées à l'estancia de la Barra se succèdent, chacune identique à la précédente et avec un même leitmotiv : l'attente. Seul élément venant rompre cette monotonie: l'arrivée d'un messager surgissant épisodiquement afin de donner des nouvelles du front : dans le meilleur des cas, il s'agit de l'annonce d'une bataille remportée par les révolutionnaires, ou bien d'une ville nouvellement conquise, mais aussi plus cruellement parfois, celle d'un fils grièvement blessé ou d'un mari mort au combat. Il faut en fin de compte attendre 200 pages et l'arrivée d'un groupe de soldats dans la région pour débloquer le récit et lui donner un peu de souffle, grâce notamment à l'entrée en scène d'un certain Garibaldi dont la présence va bousculer la vie d'une des jeunes filles de la résidence. En parallèle, l'éclosion progressive d'autres romances permet d'ajouter un semblant de rythme à une intrigue qui en manque (hélas) désespérément.

En dépit des apparences, la galerie de personnages de « la maison des sept femmes » est pourtant aussi fournie que prometteuse. Si à première vue, ils peuvent sembler insipides tant on peine à les différencier, les habitants de l'estancia ne manquent pas de caractère. Au fil du récit, certains d'entre-eux se dévoilent peu à peu, affirmant leur personnalité à mesure qu'ils doivent affronter les évènement et que le poids sans cesse croissant de l'attente devient de plus en plus difficile à supporter. Les choix que chacun des personnages est amené à faire ainsi que la moindre décision prise sont dès lors autant d'indices révélateurs des traits de leurs personnalités respectives. Parmi les protagonistes qui parviennent ainsi à se distinguer, on trouve Dona Antonia, la matriarche du groupe, veuve et sans enfant qui veille sur les habitants et fait tourner toute la maisonnée. Elle est le pilier sur lequel se repose la famille en l'absence des hommes du foyer. Autre personnage important, la belle Manuela, dont les extraits de journaux intimes parsèment le récit. Promise à son cousin, Joaquim, (qui est aussi le fils de Bento Gonçalves), ses projets vont néanmoins être bouleversés par la guerre et l'arrivée du sauvage Garibaldi a l'estancia. Citons enfin Rosario, la soeur de Manuela, qui apparaît rapidement comme une jeune fille rêveuse, un brin superficielle, qui ne rêve que de voyages, de mode et ne voit dans la guerre que des obstacles à sa vie idéale. Cette dernière sera au coeur d'une intrigue ambiguë, flirtant avec le surnaturel.

Autant de portraits de femme croqués avec finesse mais qui ne parviennent malheureusement pas à faire oublier les longueurs répétées et le manque de rebondissements de l'intrigue. Et ce n'est selon moi pas là le seul défaut de ce roman…

En effet, outre un manque de rythme certain, j'ai également quelque réserves sur la forme. D'après moi, les extraits de journaux de Manuela intercalés tout au long du récit ne présentent pas un quelconque intérêt. Au contraire, certains d'entre-eux datés de plusieurs années après la fin de la guerre, nuisent même à l'intrigue (déjà peu « palpitante ») en en dévoilant des éléments clés, gâchant ainsi tout éventuel effet de surprise.

De même, je n'ai pas été convaincue par la présentation du contexte historique dans lequel s'inscrit le récit. Peu familière avec l'histoire du Brésil, je regrette que l'auteure ne se soit pas davantage attardée sur la genèse du conflit, se contentant de la résumer sommairement en une ou deux pages au tout début de l'ouvrage. Ce manque de détails relatifs au contexte historique dans lequel s'inscrit « la maison des sept femmes » m'a empêchée de pleinement entrer dans l'histoire, me laissant en proie à de multiples interrogations.

Pourtant, rétrospectivement, j'en conviens, l'intérêt de ce livre ne réside pas (à mon avis) dans l'aspect politico-historique du conflit. Bien que la guerre soit le fondement de l'histoire, son origine importe finalement peu au vu des desseins que semblaient nourrir l'auteure. En effet, les enjeux sous-jacents de « La maison des sept femmes » portent davantage sur la volonté de mettre en exergue la manière dont est vécu le conflit et ses répercussions loin du front et des champs de bataille. A travers la vie à l'estancia, Leticia Wierzchowski nous offre ainsi un regard différent sur ce pan de l'histoire, celui de femmes, aussi bien mères, filles et soeurs qui n'aspirent qu'à voir la guerre se terminer et à retrouver l'être qui leur est cher sain et sauf.

Et de ce point de vue, l'auteure est parfaitement parvenue à nous faire sentir le poids de l'attente et des années qui passent. Car à mesure que le combat s'éternise, les femmes de l'estancia voient, impuissantes, les années s'enfuir sous leurs yeux. Rongées par une angoisse et une attente qui n'en finit pas, elles doivent elles aussi lutter avec acharnement pour continuer à vivre coûte que coûte et ne céder ni au désespoir ni à la folie. Et même après la mort d'un mari, c'est avec un courage forçant l'admiration qu'elles continuent à élever seules leurs enfants (enfants qui finissent d'ailleurs souvent par partir à leur tour au combat), ou à prier pour leur fils resté sur les champs de bataille. Quant à celles qui ont la chance d'avoir encore leur époux, elles ne le voient (au mieux) qu'une fois ou deux dans l'année, et lorsqu'il revient le temps d'une permission, c'est tout juste si ses plus jeunes enfants le reconnaissent encore. le reste du temps, toutes ces femmes vivent dans la peur perpétuelle de recevoir un télégramme, un message leur annonçant la mort d'un mari, d'un fils, d'un père ou d'un frère.

Une épreuve interminable pour ces femmes qui gèrent en conséquence la fatalité avec les armes dont chacune dispose. Il y a d'abord celles, comme Mariana, qui refusent de voir leur vie brisée par la guerre et essaient de vivre malgré tout. D'autres, telle Manuela, laisse une partie d'elle-même dans le combat et en garderont à jamais les blessures. Enfin, il y a aussi celles, comme Rosario, qui n'ayant pas la force de lutter, se perdent dans leurs rêves et dans la folie.

Si je dois avouer qu'il n'y a pas vraiment un personnage dont le destin m'ait particulièrement touchée, et qu'aucune romance ne m'a véritablement faite vibrée, j'ai en revanche été charmée par la plume de l'auteure. Leticia Wierzchowski a ainsi su trouver les mots et le ton juste pour dépeindre les états d'âmes de toutes ces femmes avec authenticité et sincérité. « La maison des sept femmes » demeure en dépit de certains défauts un livre remarquablement bien écrit, certes très contemplatif (mais peut-on réellement faire ce reproche à un livre dont le thème principal est l'attente ?) mais qui ne m'aura tout de même pas laissée totalement insensible.

Finalement, c'est avec un goût amer que l'on referme ce livre. le sentiment d'un incroyable gâchis, de vies brisées et de destins ravagés par la guerre, mais aussi celui d'une lecture qui à défaut de rebondissements ou d'histoire d'amour palpitante, laissera tout de même sa trace…
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Je suis curieuse, et j'aime m'aventurer en terrain inconnu. Je ne connaissais absolument rien de l'histoire du Brésil, de la révolution farroupilha, ou de Bento Gonçalves: je pouvais donc savourer à l'avance le dépaysement.

C'est le premier reproche que je ferais à ce livre, du moins à sa version française: j'ai dû me rendre sur Wikipedia pour savoir quelle était la dimension historique, et quelle partie était romancée. Au final, je peux maintenant admettre le tour de force de l'auteur, puisque tous les personnages (la plupart du moins, je n'ai pas fait d'étude détaillée) ont existé, et que la saga a dû broder autour de ces éléments existants. Une petite page de contexte en début de livre, c'est à mes yeux trop peu pour le lecteur qui n'est pas familier avec le passé du Brésil.

En ce qui concerne l'histoire... bon, je ne vais pas mentir, je me suis cruellement ennuyée. Je ne sais pas si Leticia Wierzchowski n'a pas osé prendre trop de risques avec ses personnages et les a délibérément laissé dans le vague pour ne pas risquer de heurter la réalité, mais j'ai trouvé qu'ils étaient tous en carton. Rien ne les différenciait à mes yeux, j'ai mis des centaines de pages à les reconnaître. Je remercie Rosário pour ses troubles mentaux et Manuela pour son journal, ça m'a au moins permis de les identifier plus facilement. Mais à part elles, qu'est-ce qui différencie Ana d'Antônia, Perpétua de Mariana, Leão de Marco Antônio? Ils ont tous le même caractère, les mêmes réactions ou presque, et seul ce qui leur arrive (soit pas grand chose) aide un peu à démêler le tout.

C'est plutôt gênant quand on nous annonce la mort d'un personnage, et qu'on n'a aucune idée de qui c'est. Un mari, un fils, un frère? Bonne question. Espérons que l'une d'elle s'écrie "Ciel, mon mari!" ou "Non, pitié, pas mon fils!", sinon tout ça reste très brouillon. Ca m'est arrivé quelques fois... Peut-être que la raison, outre l'écriture, est à chercher dans le nombre de personnages conjugué à l'exotisme de leurs prénoms: j'ai eu le même problème quand j'ai commencé à lire des mangas, ce n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Surtout quand trois générations portent le même prénom. Ou que le fils de Caetana s'appelle Caetano (la bonne blague), mais l'auteur n'y peut rien, ce sont les faits. Bon, je dis ça pour chercher des excuses, je ne suis pas sûre qu'avec des Madeleine, des Thérèse et des Fernand, ce soit mieux passé, pour être honnête.

Un autre détail qui m'a frustrée, c'est le journal de Manuela. D'une part, je me suis rendue compte que j'avais plutôt intérêt à bien regarder la date, puisque tout n'est pas rédigé à la même époque. Une partie est écrite pendant les événements, ce qui donne un peu plus de profondeur, d'émotion et d'énergie aux scènes évoquées; mais d'autres datent de bien longtemps après, tour à tour 1883, 1880, 1900, puis 1848, 1860... C'est comme un voyage dans une DeLorean dont on aurait perdu le contrôle. Pourquoi, petit Jésus, pourquoi? Utiliser un journal intime rédigé pendant l'intrigue, oui, très bien, je comprends l'intérêt. Utiliser des mémoires ou une autobiographie, pas de souci. Mais pourquoi ces hoquets temporels? Quelle est la justification? Qu'est-ce que ça apporte?

Même le Docteur en ferait des malaises si ça arrivait au TARDIS.

J'ajoute que j'ai rarement trouvé un journal intime (ou des mémoires, ou une autobiographie, comme vous voulez) aussi peu crédible(s). J'admets qu'on ait retenu une phrase ou un échange marquant, malgré les années, ou une plus longue discussion, dans les grandes lignes, si on se jette sur son cahier juste après pour la restituer. Mais des dialogues entiers? Là, je décroche. En somme, tout ce qui différencie les carnets de Manuela du reste du roman, c'est l'utilisation de la première personne pour la narration, et cette épilepsie temporelle agaçante.

Quelques choix de traduction, ou plutôt de non-traduction en l'occurrence, m'ont laissée perplexe. Personnellement je parle espagnol, du moins assez pour comprendre les paroles d'Esteban, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. D'accord, ça n'apporte pas grand chose à l'intrigue, mais pourquoi ne pas avoir pris la peine de les traduire systématiquement en bas de page?

Mais tout n'est pas mauvais, rassurez-vous! Sans quoi, je n'aurais sans doute pas pris la peine de terminer ce livre. Il y a bien quelque chose qui m'a poussée à aller jusqu'au bout. Même si je m'attendais à plus d'émotion, à une écriture moins clinique et froide (est-ce à imputer à la culture brésilienne? Ca ne m'avait pas choquée chez Coelho et José Mauro de Vasconcelos), l'histoire reste très intéressante. J'ai aimé découvrir cette révolution et ses idéaux, la vie à l'estancia, la mala suerte, les tragédies frappant les femmes... mais j'ai tout de même l'impression d'un rendez-vous manqué. J'aurais voulu savoir comment se passaient exactement ces journées d'attente et d'angoisse, tout ce que je sais c'est qu'elles partageaient leur temps entre prières et travaux d'aiguilles, ce qui reste vague. Cela manquait des petits détails qui tissent la trame du quotidien, des petits riens qui ancrent dans la réalité. Peut-on vraiment ne faire que prier et broder pendant dix ans? Sans plaisirs minuscules, sans contrariétés insignifiantes?

En somme, je voulais de l'émotion, je voulais avoir de l'empathie pour les personnages, espérer chaque lettre, chaque dépêche avec la même ardeur et la même angoisse, avoir l'impression d'être la huitième femme de l'estancia...

Je n'ai eu qu'un récit historique fort bien documenté et agréablement rédigé.

Non, ce n'est pas le nouvel "Autant en emporte le vent". Dommage.

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En 1835 éclate la Révolution des farroupilhas au Brésil, décidés à obtenir l'indépendance du Rio Grande do Sul pour contrer la politique économique de l'Empereur. Leur chef, Bento Gonçalves da Silva décide d'envoyer les femmes de sa famille se réfugier dans l'Estancia de Barra, une résidence isolée pour les protéger. Durant les dix années suivantes, elle y resterons attendant la fin de cette guerre civile qui n'en finit pas.
Quiconque suit mon blog sais que j'adore terriblement l'histoire, je ne pouvais décidément pas passer à côté de ce livre. A peine ai-je lu le résumé que je me suis dit que ce livre était pour moi. J'en ressors conquise quoique qu'un peu déçue par certains détails.
L'histoire est passionnante de bout en bout. On découvre un autre pays, un autre continent à une autre époque tout en apprenant de nombreuses choses sur une révolution dont on parle peu dans nos contrées. J'ai découvert une période de l'histoire du Brésil que je ne connaissait absolument pas et j'ai été enchanté par ça mais, je ne vous ferrez pas croire que tout le livre est centré sur cela, c'est un peu faux. On vit la révolution farroupilha, c'est vrai, mais d'un point de vue externe pendant une grande partie du récit. En effet, cette histoire est racontée et vue du point de vue des femmes coincées dans cette estancia perdue, attendant chaque jour des nouvelles qui n'arrivent pas ou peu. C'est une vision très intéressante à mes yeux, on montre peu souvent la guerre du point de vue féminin, du point de vue de ceux qui attendent le retour de leurs familles. de plus, elle est basé sur des personnages réels, ce qui rends cette histoire encore plus passionnante !
Le petit problème est la multitude de personnages. J'ai mis une bonne centaines de pages avant d'intégrer qui était qui et quel étaient les liens familiaux entre chaque personnages mais rien de bien dérangeant à mon goût. Par contre, je ne suis pas vraiment fan des histoires d'amour – qu'elles finissent bien ou mal – et là, ça n'a pas loupé. A la fin de chaque chapitre, on a un morceau des cahiers de Manuela – une des femmes de l'Estancia – qui donne des informations supplémentaires sur certaines choses et... dès qu'elle parlait de l'amour de sa vie, j'étais beaucoup moins enthousiasmée que pour les autres parties. L'autre problème de ces « cahiers » est qu'elle spoilée complètement certains destins, certaines actions futures de l'histoire (cf l'histoire de Rosario). Ça m'a terriblement frustrée de savoir les choses à l'avance.
Le véritable gros problème est la cohérence des temps et de la chronologie. Combien de fois je me suis retrouvée à relire la page précédente parce qu'on passait dé l'été à l'automne en 15 lignes ? Combien de fois, j'ai été désagréablement surprise de passer du prétérit au présent de description, sans prévenir ? C'est vraiment pas agréable à la lecture mais je ne sais pas si c'est la traduction qui a eu un problème ou si l'édition originale était comme ça. Concernant la chronologie, j'ai eu aussi quelques difficultés à me mettre dans la tête que le Brésil, c'est dans l'hémisphère Sud et que dans ce cas, leur été est notre hiver et notre été est leur hiver. Rien de vraiment dérangeant, c'est juste perturbant de lire « Ce beau soleil du 24 décembre » pour nous, Nordistes.


Pour conclure, j'ai passé un agréable moment, j'ai été enchanté par cette histoire mais il y a quelques petits points qui auraient pu être amélioré pour permettre une lecture moins désagréable à certains moments. Merci à Livraddict et JC Lattès de m'avoir fait confiance pour ce partenariat !
Lien : http://leslecturesdeollie.bl..
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Je dois avouer que la quatrième de couverture m'avait vraiment donné envie de découvrir ce livre et tout un pan de l'histoire brésilienne que je ne connais pas (pour être tout à fait honnête, je ne connais pas grand chose à l'histoire du Brésil !^^). Et effectivement, j'ai été complètement happée par la description de cet épisode historique, de ses implications et de ses conséquences.

Malgré un plaisir de lecture certain, lié à la découverte d'un monde inconnu pour moi, je dois avouer que j'ai été déçue par certains aspects scénaristiques.

Tout d'abord les personnages. J'ai l'impression qu'à part leur prénom (quoique ! certains prénoms se transmettant de génération en génération !^^) ils sont tous interchangeables : ils se ressemblent un peu tous dans leur manière de réagir ou de s'exprimer (c'est surtout flagrant avec les extraits du journal de Manuela dont le style, assez distant, ne se démarque en aucune manière du reste du livre). C'est dommage que leur psychologie ne soit pas plus approfondie car nous n'arrivons pas vraiment à nous attacher à eux. Cela tient peut-être à leur multiplicité. J'ai d'ailleurs eu du mal au début à les reconnaître.
Toutes les émotions sont contrôlées, que ce soit dans les lettres ou les cahiers de Manuela, ce qui donne une impression très artificielle. Normalement on écrit dans son journal avec son coeur, avec ses tripes, sous le sceau rassurant du secret. Mais là, tout est maîtrisé, tout est lisse, policé. Idem pour les lettres que les épouses reçoivent de leur mari : je veux bien qu'à l'époque une certaine retenue régisse les rapports entre époux, mais à ce point ! on a plus le sentiment de lire des compte-rendus de batailles que des messages privés. Et je rappelle que ces personnages sont supposés passer parfois plusieurs mois, voire plusieurs années sans se voir...
Autre petite remarque concernant les carnets de Manuela : les sauts dans le temps. Au début, je croyais qu'il s'agissait d'une coquille. le 1er extrait du journal est daté de septembre 1835, puis décembre 1835, avril 1836, août 1836, novembre 1836 (jusque là tout va bien), et tout à coup : juin 1860 ! puis mars 1903 ! et on rétrograde en août 1883 ! et ainsi de suite tout au long du livre... Autant vous dire que je n'ai jamais compris le parti pris de l'auteure ni l'intérêt d'un tel procédé puisqu'il nous dévoile en sus des clés de l'intrigue !
Bref, les sauts dans le temps n'ont pas été les seuls à me gêner mais également les nombreux changements de temps dans la narration ! C'est dommage, parce que certains passage sont très joliment écrits et d'une manière plutôt poétique...

Pour conclure, une lecture en demi-teinte. J'ai été ravie de découvrir cet épisode de l'histoire brésilienne que j'ai trouvé passionnant, malgré quelques petites longueurs. Par contre, je trouve que le potentiel du livre a été gâché par certains choix de narration de l'auteure. de plus, malgré un style agréable et poétique parfois, il manque une âme à l'histoire. Il lui manque de la chair, de la passion et des émotions ! Les personnages, assez variés et différents pour nourrir une trame intéressante, n'ont pas tenu leurs promesses et semblent malheureusement bien plats. Seule la tante aînée dona Antonia a réussi à me toucher, et dans une moindre mesure Marianna...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La vérité, c’est que nous vieillissions toutes, dans nos corps et dans nos âmes, chacune de nous cultivant ses douleurs, ses tristesses et ses manques. Le Rio Grande vieillissait. On ne rencontrait plus de jeunes hommes à cheval sur les chemins, il n’y avait plus de bals, de churrascos, de fêtes, de kermesses. Les enfants étaient baptisés discrètement, et quand quelqu’un se mariait, c’était sous les terribles auspices que la mort ne vienne faucher cet amour ; la vérité, c’est qu’on ne vivait plus comme avant.
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Oui, c'est ainsi, les hommes rejoignent leurs guerres, leurs combats, partent conquérir de nouveaux territoires, creuser les tombes et enterrer les morts. Les femmes restent, attendent. Neuf mois, une vie entière. Traînant leurs jours comme de vieux meubles, les femmes attendent... Comme un mur, c'est ainsi que la femme de la pampa attend son homme. Que nulle tempête ne la fasse s'écrouler, que nul vent ne la fasse plier, l'homme aura besoin d'une aile quand il rentrera à la maison, s'il revient à la maison... Ma grand-mère Perpétua disait cela, elle nous le disait chaque fois qu'elle nous racontait les combats que mon grand-père avait menés. C'est sa voix que j'entends aujourd'hui.
Dehors les grillons chantent.
Il doit être bien tard.
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Oui , c'est ainsi , les hommes rejoignent leurs guerres , leurs combats , partent conquérir de nouveaux territoires , creuser les tombes , enterrer les morts . Les femmes restent , attendent , Neuf mois , une vie entière .Trainant leurs jours comme de vieux meubles , les femmes attendent...Comme un mur , c'est ainsi que la femme de la pampa attend son homme . Que nulle tempête ne la fasse s'écrouler , que nul vent ne la fasse plier , l'homme aura besoin d'une aile quand il rentrera à la maison , s'il revient à la maison...
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Les nouvelles affligèrent les habitants de l'Estancia de la Barra. Enfermée dans sa chambre, dona Ana pria beaucoup cet après-midi-là, pour Paulo, José et Pedro. Si les rebelles avaient perdu le contrôle de Porto Alegre, alors il y aurait beaucoup de combats, des combats sanglants et cruels; il s'agissait d'une place de grande importance, aussi bien pour les impériaux que pour les révolutionnaires, car hormis le fait que c'était la capitale de la province, la ville de Porto Alegre était un port, une sortie lacustre des plus indispensables.
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Il y a quelque chose en ces hommes. Quelque chose de surhumain, de divin, d'animal. Quelque chose qui va au-delà des frontières de la chair. Qui vient du sol, une énergie vibrante qui les nourrit à chaque lieue parcourue, qui insuffle en eux la force de continuer malgré toutes les tempêtes, en dépit du plus rigoureux des hivers, et qui leur fait oublier les défaites subies.
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