Une fille de...

Hanna est une petite fille qui doit faire preuve de courage. Sa mère, Olga, est ukrainienne. Elle a été vendue à un réseau de prostitution et est arrivée en France. Pour Hanna, être fille de prostituée n'est pas facile. le regard des autres est insurmontable tant elle a honte. Elle fait tout pour cacher le métier de sa mère auprès de ses camarades de classe et elle essaie de mener une vie "normale". Malheureusement, sa situation la rattrape toujours et elle trouve son salut dans la course.
Une histoire très bien écrite, sans pathos ni vulgarité. L'auteur nous plonge au coeur du quotidien d'une enfant de prostituée et montre la complexité de cette vie. L'ambiguïté de la société y est bien présentée : la prostitution est connue de tous, d'autant plus de ceux qui en ont l'usage, mais les prostitué(e)s doivent pourtant vivre dans la honte. N'est-ce pas le client ou le réseau de mac qui devrait avoir honte ? Un texte fort.

Hanna court plusieurs fois par semaine. de plus en plus longtemps, de plus en plus vite. Toujours le long du même chemin, la ligne verte, comme pour exorciser quelque chose, pour oublier son quotidien, les insultes qui fusent dans son dos, parce qu'elle est "fille de".
Sa mère est finalement la vraie héroïne de ce petit roman criant de vérité. Ayant quitté très jeune la misère sociale de son environnement familial dans son pays, elle se retrouve en France, à la merci d'un homme dont elle devient esclave.
Ce roman est très court et se lit d'une seule traite, mais il n'en dégage pas moins une grande émotion, beaucoup de justesse et également une grande pudeur pour ce thème à la fois tabou et douloureux. Une belle découverte.

J'aime beaucoup cette collection de chez Actes Sud Junior, d'une seule voix, que ma fille de 16 ans emprunte également assez facilement en bibliothèque… J'avais déjà eu l'occasion de lire dans le même format Tout foutre en l'air d'Antoine Dole et A la dure de Rachel Corenblit [clic ici ], un très fort souvenir de lecture. Alors, quand nous nous sommes arrêtées devant Jo Witek lors du Printemps du livre de Montaigu, j'ai moi aussi craqué pour ce petit livre-ci. Dans ce court roman, très bien écrit et intense, nous faisons la connaissance d'Hanna, Hanna qui court à perdre haleine sur la ligne verte. Elle court pour oublier, pour échapper au danger, pour se donner de la force, elle court pour sa mère, prostituée, qu'elle aime malgré la honte qui entoure cette activité dont elle ne peut parler à personne et qui l'éloigne fatalement des autres. Fille de pute… voilà ce qu'elle est, et c'est aussi la pire insulte que l'on peut adresser à quelqu'un de son âge. Hanna a déjà passé sa courte vie à sourdre de colère à l'intérieur d'elle contre ceux qui ne comprennent pas que cette vie là n'est jamais un choix. Alors, quand elle rencontre Nolan, qui court aussi sur la ligne verte, elle hésite. Lui parler ? Tout lui confier ? Quel regard va-t-il avoir sur elle après ça ? L'amour est-il possible ? J'ai été bluffée, dans ce texte, par la facilité avec laquelle Jo Witek se glisse dans la peau d'une jeune fille, tiraillée entre l'amour qu'elle porte à sa mère, la conscience de ce qu'elle lui doit, la nécessité où elle va être de devoir encore longtemps faire face, et sa volonté (farouche) de vivre sa propre vie. Rien n'est caché de l'activité d'Olga, de ce que cela signifie être prostituée, de ce qu'elle est obligée de faire, mais rien n'est vulgaire non plus, seulement réaliste et sans fausse pudeur. le présent est marqué par une écriture en italique qui semble suivre les pas cadencés d'une Hanna contemporaine qui court, et se remémore son passé, tout ce qui l'a amenée à se retrouver bientôt face à Nolan et à la vérité. Encore une lecture très forte de cette superbe petite collection !!
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La collection "D'une seule voix" de Actes Sud fait partie de mes favorites (avec la collection "Ego" des éditions Talents hauts) dans la catégorie des romans courts pour ados. Même s'ils ne sont pas tous aussi bons, ils traitent généralement de sujets qui ne laissent pas indifférents. C'est le cas ici avec Une fille de... de Jo Witek, une lecture que j'ai beaucoup appréciée sur un sujet peu abordé, surtout en littérature jeunesse, et qui a pourtant une place importante dans l'ombre de notre société : la prostitution.

Une fille de..., c'est tout simplement l'histoire d'une fille de pute. Et non, ce n'est pas une insulte (même si on en a fait une dans sa version masculine, "fils de..."). Hanna, fille d'Olga, prostituée ukrainienne, nous raconte son enfance et son adolescence. Avant, quand elle était trop jeune pour comprendre ce que faisait sa mère. Et après. le regard des autres quand ils savent, avec d'un côté la pitié et de l'autre le dégoût. le jugement qui lui tombe dessus implacablement : elle sera forcément comme sa mère. La peur de se faire des amis qui se retourneraient contre elle en apprenant la vérité. La peur de s'attacher à un garçon, de tomber amoureuse, alors qu'elle n'a que pour seul exemple l'histoire de sa mère, voyant ainsi comme les hommes peuvent si bien tromper et si mal traiter les femmes.
Pour supporter tout ça, tous ces jugements, toutes ces questions, toutes ces peurs, Hanna a trouvé une solution : courir. Aller au-delà de ses limites, toujours plus loin, pour devenir plus forte et ne plus se faire piétiner par les autres.

Le sujet de la prostitution est abordé de manière originale car nous avons, non pas le point de vue de la prostituée ou du client ou autre personne rattachée au métier, mais celui de l'enfant d'une prostituée. Ce n'est pas si rare dans les romans pour ados (c'est par exemple aussi le cas dans Big easy de Ruta Sepetys, un très bon roman également), puisque c'est une littérature qui met généralement en avant des personnages adolescents. En revanche c'est plus rare en littérature adulte, qui va privilégier des points de vue adultes (ce qui est plutôt logique). du coup, quand on a l'habitude de lire de l'adulte, ça nous change un peu.
Hanna nous livre donc ses pensées, celles d'une jeune fille qui refuse qu'on lui colle une étiquette parce que sa mère fait un métier qui déplaît. Un métier certes illégal et très mal perçu, mais qui n'empêche en aucun cas Olga d'être une bonne mère, comme le souligne si bien Hanna. Mère et fille s'aiment et se soutiennent, ensemble, unies dans cette société gorgée d'hypocrites moralisateurs.
À travers le regard de Hanna, on découvre également l'histoire d'Olga, jeune ukrainienne qui s'est laissée séduire par un homme et l'a suivi, pour se retrouver piégée, séquestrée, droguée puis emmenée en France pour travailler comme prostituée. Si Olga s'en est sortie, si elle est parvenue à s'enfuir pour devenir indépendante, c'est pour sa fille dont elle était alors enceinte. L'amour maternel est puissant chez cette femme, qui essaie de faire les choses au mieux malgré son métier, le seul qu'elle connaisse.
Hanna en a conscience, et ne peut rien reprocher à sa mère, même si elle aurait aimé avoir une vie plus... normale, sans secrets à cacher aux autres, où faire confiance à quelqu'un ne risquerait pas de finir en catastrophe. Et pour ne pas crier tout ça au visage de sa mère, Hanna court pour se défouler, s'évader, devenir plus forte.
D'ailleurs, pendant qu'elle raconte son histoire, Hanna court. Elle a un but, un objectif, quelqu'un à atteindre et, peut-être, à qui tout avouer. Un espoir pour une vie plus lumineuse.

Dans ce roman, on nous incite à une certaine ouverture d'esprit : qui sommes-nous pour juger ? Ce métier n'existerait pas sans clients, dont beaucoup font partie des "bien-pensants", de ceux qui sont les premiers à mépriser celles (ou ceux) qui l'exercent. Et plutôt que de juger, plutôt que de mépriser, pourquoi ne pas s'interroger sur les raisons qui peuvent pousser ces personnes à recourir à ce métier ?
Hanna, à travers son témoignage, nous pousse à la réflexion et à l'indulgence. On ne peut que s'attacher à cette jeune fille au regard acéré, au récit de cette vie pleine de complications et de jugements, à l'amour qui unit une mère et sa fille, et à l'espoir et au courage qu'une simple rencontre peut éveiller.

En bref...
Une fille de... est un roman percutant sur la prostitution et, plus particulièrement, sur l'impact qu'un tel métier peut avoir sur la vie de l'enfant de celle (ou celui) qui l'exerce. Les paroles de cette fille de prostituée, sans être plaintives, nous touchent. C'est un regard réaliste, mais teinté d'optimisme, qu'elle nous offre là. Incisif, ce court roman sur un sujet difficile, et malheureusement toujours très actuel, nous pousse à la tolérance et à la réflexion. Je le recommande vivement, pour son héroïne et pour son message.
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C'est l'histoire d'une jeune fille Hanna qui est née d'une mère prostituée. Hanna et sa mère ont été obligées de partir en France car le propriétaire de la mère de Hanna avait beaucoup de clients en France à Paris. Durant toute sa vie Hanna en a souffert car elle se faisait harceler à l'école. Mais à un moment de sa vie, Hanna s'est rendue compte que cette vie ne lui convenait pas. Elle a donc décidé de sortir chaque jour courir pour prendre l'air. Et puis chaque jour elle voit le même jeune homme pour qui elle commence à éprouver des sentiments.
Ce livre m'a plu car c'est une histoire triste et qui montre que tout le monde n'a pas forcément de chance. L'écrivain Jo Witek a une belle écriture et il utilise un vocabulaire varié ce qui m'a beaucoup plu.

« Une fille de... » est une œuvre qui nous parle d’un tabou de notre société. Hanna est la fille d'une prostituée, elle ne le vit pas si mal mais elle doit affronter les attaques gratuites, la honte et le mépris. Hanna court pour se forger une force qu'elle n'a pas toujours eue. Courir pour se donner un but, pour se protéger. Et pendant son activité, elle nous raconte son histoire ainsi que celle de sa mère. Elle raconte ce métier étrange. Elle dit qu’elle éprouve une honte envers ces hommes, qui sont tout de même la source de revenus de sa mère.
J’ai bien aimé ce livre car cette œuvre est spéciale. En effet, elle brise le tabou de la prostitution grâce à sa forme explicite. Bien que le récit soit court, il est aussi instructif, il nous apprend que l’on peut surmonter une telle situation de plein de manières différentes. Le titre est lui aussi inhabituel, « Une fille de... » , toute l’histoire est résumée dedans. Le contenu implicite est représenté par les points de suspension qui désignent le tabou de la mère prostituée. Mais on y trouve aussi le parti-pris explicite car, en effet, tout le monde peut comprendre la signification de ces points de suspension.

Arthur Chan Lock

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Ce roman raconte l'histoire d'Hanna, fille d'une prostituée ukrainienne, qui découvre à l'âge de quatre ans les activités de sa mère. A l'adolescence, elle décide de relever la tête, de cesser d'avoir honte, de courir pour rendre son corps inaccessible, et de raconter son histoire...

J'ai beaucoup aimé ce livre, très émouvant, mais sans pathos, très surprenant aussi, dès le titre ! Les personnages, en particulier celui d'Hanna, une fille de notre âge, sont très attachants.
Je recommande très chaudement la lecture de ce livre !

"Une fille de..." m'a fait l'effet d'une courte leçon de philosphie. C'est un recceuil de réflexions, de pensées, qui amène à réflechir, qui donne envie de se révolter, militer, crier pour le respect, l'égalité et les droits.

"Une fille de..." raconte l'histoire d'Hannah, dont la mère est prostituée. Pour éviter les attaques gratuites, le mépris, les insutes, elle cours, et décide un jour de ne plus avoir honte. Elle décide un jour de relever la tête et de raconter son histoire, au rythme de ses foulées.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture qui se lit d'une traite, très facilement. L'écriture est simple, les phrases sont courtes ce qui donne parfois malgrès tout un effet un peu cliché. C'est le seul défaut que j'ai trouvé à ce livre qui m'a énormément fait réfléchir.
En effet, le sujet abordé est peu évoqué en littérature et l'auteure nous pousse ainsi à voir plus loin que les préjugés que nous avons. Plus loin que le sujet de la prostitution, elle nous amène a réféchir sur des sujets actuels, comme l'égalité des filles et des garçons. Il dilvulgue un message de tolérance, de respect de l'autre, je pense que c'est un livre que tout le monde devrait lire, comme une courte leçon de vie, un apprentissage du respect et de l'ouverture d'esprit.





Ce livre m'a énormément touché et m'a beaucoup appris. En effet, Jo Witek (l'auteure) nous emmène dans la vie de Hannah et de sa mère Olga qui est prostituée. Hannah c'est souvent caché pour éviter qu'on découvre la profession de sa mère et avale les kilomètres en course pour se défouler. Au fil de ce livre, Hannah nous raconte l'histoire de sa mère, de sa vie, et de ses ressenties au rythmes de ses foulées.
Ce livre m'a accrochée du début à la fin. Pour moi, il fut comme une courte leçon de vie, peut être un peu trop courte à mon goût. J'avais envie que ce livre continue encore et encore, que mes yeux défilent encore le long de cette poésie, que je me prennes encore de grandes claques, que je l'admire encore...
Ce livre évoque un sujet très tabou dans notre société actuelle qu'est la prostitution mais pas que. En effet, l'auteur nous parle aussi d'égalité hommes/femmes et du sexisme.
En conclusion, ce livre m'a bouleversée et m'a fait réfléchir. Il m'a laissée sans voix. Un chef d’œuvres.
CORRADO Justine

Un roman poignant

Jo Witek est connue pour avoir écrit une ribambelle de livres jeunesse, dont Récit intégral (ou presque) d'une coupe de cheveux ratée (2012) ou plus récemment Y a pas de héros dans ma famille.

Hannah est une ado pas comme les autres : sa mère est prostituée. C'est comme ça, c'est ce qu'elle fait pour gagner sa vie, elle qui est arrivée en France d'Ukraine seule et sans argent. Hannah raconte ses premiers souvenirs d' "enfant de prostituée", et, aujourd'hui, comment elle court pour faire face à ce destin. Ce récit de vie est court, simple, poignant.

Ce livre m'a plu. le personnage principal est résigné car elle ne peut rien à sa situation mais au contraire, elle décide d'être forte. Elle est déterminée. L'auteur cherche à émouvoir ses lecteurs et y arrive bien ; en plus, on n'a pas envie de lâcher le livre.
Je le recommande pour ceux qui aiment les histoires touchantes et les sujets sérieux.

Une fille de... écrit par Jo Witek est un livre assez direct. C'est un livre qu'on lit d'une traite. La narratrice Hannah est la fille unique d'une prostituée. Malgré tout, elle aime sa mère. Elle évoque sa conception, son éducation et sa difficulté à se lier aux autres. Elle parle de courir pour se sentir unique, pour exister, pour avoir un moral et un physique d'acier, pour que son corps n'appartienne qu'à elle seule. J'ai apprécié la manière dont elle décrit sa passion car quand elle court elle s'évade, ne pense plus, renaît, se libère...
Mais parfois Hannah part un peu dans les excès.
Alix

Dans ce court roman fort et révolté, exprimé à la première personne, Jo Witek se glisse dans la peau d'une enfant de prostituée qui, devenue jeune adulte, ressent le besoin d'expulser son histoire, ses blessures, ses failles, ses manques. Pour redonner un sens à sa vie et en reprendre le contrôle, Hanna doit raconter, et elle doit courir aussi. Alternent alors les chapitres au présent où elle explique l'importance de cette pratique sportive intensive pour son équilibre personnel et sa santé mentale : atteindre des objectifs, se mesurer à soi-même, éprouver sa volonté, fuir hors du temps, gagner sa dignité ; et des chapitres de récit, celui de son enfance et de la vie avec sa mère.

La mère d'Hanna était une jeune femme ukrainienne arrivée en France et tombée dans la spirale monstrueuse de la prostitution. Toute son enfance Hanna a aperçu ces hommes et a su que sa mère n'était pas une femme comme les autres. Elle a du grandir plus vite que les autres enfants, avec cette femme fatiguée au regard triste et lointain, qui fume sa dernière clope au petit matin avant d'aller se coucher, qui compte ses billets le dimanche sur la table du salon, et qui pourtant a toujours cherché à la protéger et à lui apporter tout ce qu'elle n'avait jamais eu.

A travers son douloureux récit, Hanna rapporte ses souvenirs, exprime ses émotions, raconte les violences, les injustices, les mascarades, les hypocrisies qui ont teinté son enfance et qui irriguent toute la société sur le sujet de la prostitution. Confrontée à la honte, au jugement des autres, aux regards fuyants ou aux remarques en coin, elle dénonce la lâcheté de la société, qui pointe les prostituées en fautives plutôt qu'en victimes, et laisse perdurer cet immonde business du corps.

Kilomètre après kilomètre le passé rejoint le présent, les choses enfouies se libèrent et émergent à la surface pour permettre à Hanna d'avancer, de grandir, de réparer son rapport aux hommes abîmé et d'accueillir l'amour, celui que sa mère n'a jamais connu.