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Nick a beau être mort, il poursuit depuis l'au-delà la démonstration de sa théorie selon laquelle la vie de Lise suit un plan déterminé à l'avance par un auteur américain du 19ème siècle. En effet, les parallèles entre la vie de notre héroïne et celle de son 'Portrait d'une jeune fille' sont frappants. Et Lise a beau avoir déjà connaissance de la théorie de son 'cousin', il n'empêche qu'il lui a encore réservé quelques surprises, qui ne font que corroborer sa vision des choses.

Cette histoire un peu saugrenue, mais qui, au fil des pages, prend tout son sens, donne lieu à un roman d'une rare intensité, troublant de vérité et de réalisme. Lise suit petit à petit le chemin tracé par Nick pour elle avant sa mort précoce, recherchant patiemment les indices éparpillés aux quatre coins de l'Amérique, et complétant en parallèle le récit de ses propres souvenirs et de son présent, qui étrangement, correspond aux anticipations du défunt.

C'est une histoire d'amour comme il y en a peu, comme on en rêverait, portée par la plume de Julie Wolkenstein, qui n'a pas son pareil pour exprimer les sentiments confus et diffus. C'est une longue confession, une double confession, portrait d'une époque et d'une génération de riches américains bilingues, férus de littérature, de musique, de tarot et d'apéritifs enjolivés par un peu d'herbe. C'est l'histoire de deux vies qui se sont croisées pour le meilleur et pour le pire, qui n'ont su se trouver sur le tard, par l'intervention providentielle d'un roman écrit pour eux.

Tout simplement magnifique et ensorcelant.
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Y a des livres qui font fredonner. Chantonner. du joyeux. du triste. du mélancolique.
Tu te délectes des mots.
On y parle d'une littérature que tu ne lis pas d'ordinaire, et tu aimes quand même, parce qu'il y a ce petit quelque chose qui résonne en toi. Qui chatouille ton coeur.
Il y a tant de niveaux de lecture possibles, qu'à peine terminé tu serais prêt (e) à recommencer le premier chapitre.
Tu aimes beaucoup le tarot, cette idée de "garde contre" que Lise doit mener à bien pour comprendre sa plus belle histoire d'amour te réjouit.
Tu cherches avec elle. Tu imagines des possibilités.
Tu reliras, c'est sûr.

16 décembre 2011 / Challenge ABC 2011-2012
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Lise revient dans la maison de sa "tante" (en fait la deuxième épouse de son père): elle y retrouve les souvenirs de son premier été quand elle fut accueillie après la mort de sa mère. Elle avait alors rencontré son "cousin" Nick, qui souffre d'une maladie incurable, et l'ami de celui-ci Charles. Description de la jeunesse dorée des Etats-Unis dans les années 80 : parties de tarot, discussion autour de la littérature, alcool et canabis!

Ce retour de Lise dans cette maison est lié à la mort de Nick, qui lui a légué 3 cartons contenant différents documents, et notamment un manuscrit intitulé : "Déjà vu", dans lequel il tente de démontrer les parallèles entre l'histoire de Lise et celle de l'héroïne du roman de Henry James "Portrait de femme".

Le roman oscille donc entre flash-back, extrait du manuscrit et temps présent où Lise, veillie, à la retraite, renoue avec son passé.



Mon Avis

Au début mon avis était partagé, léger malaise mais en même temps une envie d'en savoir plus. L'atmosphère est un peu pesante, on sent la mort, la maladie, la vieillesse, les désillusions mais le tout est contre-balancé par des souvenirs très lumineux de jeunesse et d'une certaine insouciance!

De plus, un certain suspens est ménagé: des prénoms apparaissent sans que l'on sache encore de quel personnage il s'agit et comment ils vont intervenir dans l'histoire; la lecture du manuscrit laisse sous-entendre des énigmes qui seront explicitées plus loin... le roman prend, petit à petit les aspects d'une enquête!

C'est un roman très construit, on sent chez l'écrivain la prof de littérature qui maîtrise les codes du roman! Ce qui est intéressant ce sont les différentes mises en abyme :

* le récit de Lise au présent
* le récit des souvenirs de Lise
* le récit de Nick dans "Déjà Vu"
* le parallèle avec le roman de James

Il y a donc 4 niveaux de lecture, voire 5 si l'on considère le roman que l'on est en train de lire!

C'est ce que l'on appelle un roman-gigogne! ce roman, qui se présente comme un jeu littéraire est cependant un peu plus profond que cela! Lise est un personnage intéressant, une femme intelligente, vivante à laquelle on s'attache! le personnage de Nick, plus énigmatique rappelle les personnages de James ou de Thomas Hardy dans son roman "La Montagne magique".

Cependant la construction paraît parfois artificielle. On est loin par exemple des jeux de hasard d'un Paul Auster; on sent la construction et surtout dans les dernières pages, le trait est trop prononcé, on n'avait peut-être pas besoin qu'on nous mette les points sur les I.

Finalement Lise n'est qu'un personnage de roman manipulé par Nick, auteur omnicient et omniprésent qui réécrit sa vie; c'est le grand manipulateur, l'auteur, l'écrivain à la Balzac. Lise parle à travers lui comme un personnage incarne les pensées de son auteur.

L'idée est donc bonne mais son traitement aurait demandé plus de finesse.

A propos de l'auteur

Julie Wolkenstein est née en 1968, elle est la fille de Bertrand Poirot-Delpech. Elle enseigne la littérature comparée à l'université de Caen. "L'Excuse" est son cinquième roman. Elle s'est fait connaître notamment avec son troisième roman "Colloque sentimental" paru en 2001, dans lequel déjà elle faisait état de son amour pour la littérature (notamment Wilkie Collins) et son attachement au milieu universitaire. Elle a beaucoup travaillé sur l'oeuvre de Henry James (a notamment édité "Le tour d'écrou") dont elle est spécialiste depuis sa thèse.
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L'Excuse de Julie WOLKENSTEIN est un roman formidablement brillant. Je dirai même étincelant. le résumer à un exercice de style réussi serait par trop réducteur : c'est à la fois un roman palpitant, un policier à rebondissement et une réflexion sur la lecture et l'écriture. L'idée semble simple, et presque déjà vue : la vie de Lise Beaufort, jeune Française débarquée un beau jour aux États-Unis chez la première femme de son père, serait l'exacte reproduction du destin d'Isabelle Archer, l'héroïne du roman d'Henry JAMES, Portrait de femme. C'est son cousin - qui n'en est pas vraiment un puisqu'il est le fils de la première femme et n'a donc aucun lien de parenté "sanguin" avec Lise - qui le dit, qui l'affirme et qui va tenter de lui prouver, tout au long du livre, tout au long de sa vie, puisque les deux se confondent.

Car là est le prodige et là est le vertige : littérature et vie se mêlent, s'entremêlent, deviennent inextricables au fur et à mesure que Lise progresse dans sa vie et dans sa lecture. le roman débute à la fin de la vie de Lise, de retour à Matha's Vineyard, dans la demeure des origines. Tous sont morts et elle reste la dernière, celle qui doit déchiffer tous les signes, tous les indices que Nick lui a destiné, accompagnés de ses derniers mots de mourant : "Garde contre". Va s'ensuivre une histoire pleine de péripéties où le jeu de tarots tient une grande place.

Ce roman est truffé de références, qu'elles soient littéraires, cinématographiques ou carrément érudites. Ne pas les connaître toutes ne pénalise absolument pas la lecture. En revanche, en retrouver certaines plonge dans un état de jubilation intense... Je n'ai personnellement jamais lu Portrait d'une femme - je sais, je sais, honte à moi - mais cela ne m'a absolument pas empêché d'évoluer dans le labyrinthe du roman. J'y ai retrouvé les théories d'Umberto ECO sur le "lecteur modèle", extraites de son Lector in fabula, analysées ici, ou encore l'esprit de Proust, cité d'ailleurs en exergue du livre.

Ce roman est celui d'une universitaire, c'est indéniable. Il n'est cependant jamais pesant ou pédant, car la vie prend le pas sur la théorie. Oui, "la vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature", comme le dit Proust (voir plus bas l'extrait du Temps retrouvé où j'ai piqué la citation), oui, le lecteur a un rôle, celui de retisser les fils que l'auteur a laissé volontairement lâches. Mais tout ceci se fait dans le bonheur, celui des verres de champagne, des clam chowders et des baignades en mer, des apéritifs pris ensemble et des parties de tarot ardemment disputées. La vraie vie, donc...
Lien : http://www.macuisinerouge.co..
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J'ai choisi ce roman après avoir lu le livre d'Henry James " Portrait d'une femme". Tout d'abord Julie Wolkenstein a écrit une thèse sur Henry James.Son roman a un rapport avec un de ses grand roman qu'elle revisite. Lise, la naratrice vient d'hériter une magnifique maison sur l'île très chic de Martha's Vineyard, en face de Boston. le roman commence alors qu'elle ouvre cette splendide maison qu'elle hérite. Elle découvre trois boîtes remplies de photos, de cassettes et d'un devoir effectué en littérature à l'université de Colombia, intitulé Déjà-Vu où Nick raconte l'histoire de Lise. Nick son cousin est décédé, c'est la voix du passé qui revient en pleine figure à l'image d'un fantôme. Dans Déjà-vu Nick fait un rapprochement entre la vie de Lise et celle d' Isabel Archer dans Portrait de femme d'Henry James. Lise lit donc Déjà vu, c'est la voix du présent à Martha's Vineyard. Chez Henry James le thé est un moment important et délicieux chez les anglais, ici dans le roman de Julie Wolkenstein c'est l'apéritif avec le whisky qui joue un rôle de premier plan.
Très intéressant ce jeu de correspondances, de renvois, d'associations, j'ai trouvé. Mais je n'ai pas été malheureusement très séduite par cet ouvrage. J'ai bien aimé le côté commentaire de texte en lien avec le roman de James mais cela s'arrête là. Tout simplement aussi je le pense que Julie Wolkenstein n'a pas malheureusement la plume du grand Henry James. Ce livre ne m'a pas totalement séduit.
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julie Wolkenstein à structuré son livre par rapport à celui d'Henri James intitulé : " portrait de femme".L'idée était originale,mais je ne peut m'empêché de penser que d'elle même, elle à apporté très peu.
En effet son histoire est construite sur un parallèle entre l'oeuvre de James et la sienne ( nous pourrions pratiquement appeler cela un plagiat) .
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Il ne faudrait pas lire « L'Excuse » avant d'avoir savouré « Portrait de femme ». Julie Wolkenstein est une spécialiste d'Henry James à qui elle rend un hommage dans ce roman, comme une variation brillante autour du chef d'oeuvre du maître.
Lise vient d'hériter d'une belle maison dans l'île de Martha's Vineyard dans l'état de Boston. Elle se souvient de son premier séjour là, chez l'épouse de son père où elle avait fait la connaissance de Nick. Elle va entamer une chasse au trésor pour retrouver les boîtes où Nick a laissé des messages comme un testament à son intention. Il l'avait prévenue qu'elle était l'héroïne du fameux roman d'Henry James. A elle de retrouver les indices et d'assumer son destin.

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J'ai abandonné ce roman en cours de route. Trop de tristesse, trop de lassitude, très peu d'action. Je n'ai pas du tout "accroché".
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Lise revient, à la fin de sa vie, sur l'île de Martha's Vineyard pour prendre possession d'une maison, d'un bateau laissés en héritage par son « cousin » Nick. En fait, les deux personnages de « L'excuse » ne sont pas de la même famille. Nick est le fils de Françoise, la première femme du père de Lise. Françoise a invité Lise sur l'île américaine à la mort de son père lorsque celle-ci était une jeune femme. Il semblait alors plus simple de dire que Lise faisait partie de la famille. Elle y passe un merveilleux séjour malgré le décès de « son oncle » Dick et la maladie incurable de Nick. Lise finit par s'installer aux Etats-Unis et par épouser un collectionneur d'art contemporain. En souvenir de leur profonde amitié et de leur rencontre à Martha's Vineyard, Nick lègue à sa mort la splendide villa de famille à Lise. Mais, il ne lui laisse pas qu'une maison : il lui offre également un manuscrit intitulé « Déjà vu ». Nick est en effet persuadé que la vie de Lise est l'exacte reproduction de celle d'Isabel Archer, l'héroïne de « Portrait de femme » d'Henry James.

« L'excuse » est un très bel hommage à la littérature. Julie Wolkenstein est professeur de littérature comparée, spécialiste d'Henry James et tout naturellement Lise enseigne la même matière à l'université de Berkeley. On trouve de nombreuses références à la littérature dans ce roman. Edith Wharton (décidément inséparable d'Henry James !), Fitzgerald, Jane Austen, Charlotte Brontë et comme je les apprécie tous beaucoup, je trouve que l'auteur a fort bon goût ! Ce qui prédomine néanmoins, c'est bien sûr « le portrait de femme ». Pour ceux qui connaissent cette oeuvre, le livre de Julie Wolkenstein est très intéressant car, outre le parallèle entre Lise et Isabel, il apporte des analyses à l'oeuvre de James. Certaines sont très pertinentes et m'ont donné de nouvelles pistes de lecture. L'une d'elle m'a beaucoup séduite. Nick, qui serait la réincarnation du cousin d'Isabel Archer, Ralph Touchett, explique que le roman de Henry James n'est pas le portrait d'Isabel, mais celui de son cousin. Ralph serait le véritable héros de ce chef d'oeuvre de la littérature américaine. Il est vrai que sans lui pas de roman, pas de destin pour sa cousine. Ralph lègue en effet une forte somme d'argent à Isabel afin qu'elle soit plus libre et qu'elle puisse accomplir le destin que lui permettent son intelligence et son caractère. On sait qu'en réalité, c'est cet argent qui la perd et la prend au piège de Mme Merle et de Gilbert Osmond. La fin du roman laisse également la vie d'Isabel en suspens, mais Nick pense que le livre s'arrête tout simplement car Ralph Touchett est mort. « le portrait de femme » serait en fait un portrait d'homme !

Bien entendu, les lecteurs qui n'ont pas encore eu le plaisir de lire le roman d'Henry James peuvent se plonger dans le livre de Julie Wolkenstein. Il ne s'agit pas simplement d'une « réactualisation » de « Portrait de femme ». D'ailleurs, Nick fait tout pour contrarier ce parallèle romanesque et veut contrecarrer le dessein de Lise-Isabel. Pour aider Lise à comprendre ce qu'il a fait pour dévier son destin romanesque, Nick met en place un véritable jeu de pistes. C'est la Lise vieillissante qui doit résoudre les énigmes et qui du coup entraîne le lecteur dans ses recherches. Julie Wolkenstein nous réserve d'ailleurs une grosse surprise à la fin du livre…

« L'excuse » est un roman très plaisant qui rend un bel hommage à mon cher Henry James, mais qui s'amuse aussi beaucoup avec son lecteur. Je souligne pour finir la très délicate et fluide écriture de Julie Wolkenstein qui me donne envie de découvrir ses autres oeuvres. Une citation en hommage au début de « Portrait de femme » où Henry James décrit les joies de la cérémonie du thé : « Il faut reconnaître que Henry James en fait quelquefois des tonnes pour ressembler à une vieille anglaise. Mais j'aime, dans ces premières pages du livre, son assurance (quand il annonce un modeste récit, il bluffe), la sérénité de qui avance une équation incontestable : Tea time = paradis perdu. Si le lecteur a un tant soit peu de jugeote, de maturité, il devine aisément que ce paradis, James va s'employer à le détruire. Un monde aussi parfait ne peut pas durer, même dans une fiction, ce n'était pas en tout cas sa conception de la fiction. »
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Ce roman est le récit de la vie d'une femme, Lise, sur quarante ans. On suit l'enquête qu'elle mène sur elle-même et sur la conviction d'un homme qu'elle est l'héroïne d'un roman d'Henri James grâce à trois boîtes remplies de photos mais aussi d'un manuscrit et de divers indices qu'il lui a laissé. C'est donc un jeu de piste concocté pour elle avec le plus grand soin auquel Lise accepte de participer. le lecteur partage l'histoire d'amour peu banale qui la relie à cet homme (qu'il appelle sa cousine mais qui n'est que le fils de la première femme de son père) et les étranges correspondances entre sa vie et le destin de l'héroïne de James.
J'avais peur qu'une universitaire spécialiste de James ne parvienne pas à trouver un souffle romanesque et une écriture personnelle pour écrire sur un auteur trop admiré, mais je me suis trompée sur toute la ligne (et c'est parfois bien agréable de se tromper). Bien loin du pastiche, de la réécriture ou de l'hommage compassé, elle parvient à écrire un vrai roman avec de vrais personnages.
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