Mrs Hemingway

"Les livres sont comme les gens, ils sont bien meilleurs quand on ne les comprend pas tout à fait."
La romancière anglaise Naomi Wood a choisi de livrer une version parcellaire, romancée, subjective d'Ernest Hemingway à travers le regard des quatre femmes, les 4" Mrs Hemingway " qui ont partagé sa vie.
En ouvrant ce roman, j'ai entendu le bruit des cigales de la riviera française et senti l'humidité des maillots de bain après la baignade, la chaleur poisseuse de la Floride m'est tombé dessus, la végétation luxuriante de la Havane et des images colorées de Cuba ont envahi mon esprit.
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On est tous d'accord sur le fait qu'Ernest Hemingway était un grand écrivain. Ce livre n'est pas là pour ajouter des hommages, bien au contraire. En décrivant l'artiste du point de vue de ses femmes, on découvre plutôt les côtés sombres de l'homme.
On suit les quatre femmes de sa vie dans leur quotidien à ses côtés. Elles étaient toutes différentes mais on subit le même destin. Elles faisaient partie d'un grand nombre de conquêtes mais ont eu le privilège ou la malchance de devenir ses épouses. Et comme le dit très bien l'une d'entre elles : « Ernest Hemingway est si doué dans le rôle d'amoureux transi qu'il est nul dans celui du mari ». Ce constat s'avère vérifié puisque l'auteure décrit leurs relations en alternant entre le début et la fin de chaque idylle. On constate qu'Ernest est toujours charmeur et entreprenant à leur rencontre et qu'il devient faible et lâche à leur séparation.
En vivant à proximité de ses femmes, le lecteur peut constater le train de vie de l'écrivain. Entre mondanité et tranquillité, il n'en fait qu'à sa tête et elles doivent supporter ses frasques. Avec leurs amis de l'intelligentsia, ils sont aussi le reflet des époques qu'ils ont traversées. En toile de fond se dessinent le contexte historique et l'atmosphère de ces années, cernés par les deux guerres .Ernest Hemingway ne passe pas ces périodes sans embuche et on assiste au délitement de l'homme qui finira rongé par la déprime et l'alcoolisme.
Pour être honnête avec vous, le thème de ce roman ne m'emballait pas outre mesure. Mais grâce à son travail de fond et une construction originale, Naomi Wood est parvenue à me passionner pour ces portraits de femmes. L'amour qu'elles portent et leurs fortes personnalités ont même réussi à rendre attachant un personnage pourtant si délétère.
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Autant le dire tout de suite : je n'aime pas Ernest HEMINGWAY, ni l'auteur, ni le personnage.Alors pourquoi, lire une biographie même romancée : je ne sais pas. Mais, j'ai bien comprendre ce qui construit un auteur, qui est derrière le grand ou le petit homme.
J'avais déjà lu un roman de Paula Mc Lain "Madame HEMINGWAY" consacré à Hadley, la première épouse du romancier et cela m'avait intéressé, alors, la possibilité de jeter un oeil sur toutes les autres, j'ai plongé.
Le présent roman répertorie toutes les épouses d'E. HEMINGWAY, à savoir :
- Hadley (excellente pianiste, d'une patience et d'une abnégation angélique - période "je suis fauché, mais je vais percer"),
- Pauline "FIFE" (dotée d'une belle fortune - période "j'adore pêcher au gros sur un yacht"),
- Martha (correspondante de guerre, qui ne voulait pas l'épouser-période "je suis un héros"),
- Mary (la petite anglaise, jeune, admirative du grand homme qui lui servira d'infirmière - période "je suis cabossé par le passé").
Entre et avec chacune des périodes qu'HEMINGWAY a passé avec elles, de bonnes âmes féminines prêtes à soutenir l'auteur et à le vénérer (on n'est jamais assez aimé).
J'ai bien aimé ce roman et ses portraits de femmes qui se croisent. Hadley bien que remariée, conservera une grande tendresse pour l'écrivain et sera le fil rouge entre les épouses. Je confirme juste que je déteste l'écrivain et le personnage E. HEMINGWAY. Je n'ai pas 1 gr de son talent, mais ça passe pas. En fait, je dois avouer que j'adore F.S FITZGERALD et les deux hommes n'avaient pas de bons rapports. HEMINGWAY détestait tout particulièrement Zelda pour laquelle j'ai une grande tendresse et un grand regret que ses talents n'aient pas eu la reconnaissance qu'ils méritaient : il la détestait peut être parce qu'elle était le parfait miroir de ses propres peurs et failles ? HEMINGWAY s'est suicidé à 61 ans.

On dit que derrière chaque homme illustre se cache une femme. Ernest Hemingway, lui, en cachait quatre, des femmes – et quelles femmes ! Généreuses, téméraires, mondaines ou douces, elles avaient toutes une personnalité, une vie, et des attentes différentes dans leur mariage. Pourtant, toutes, elles sont tombées sous le charme de cet écrivain torturé à ses heures, fou à d'autres, et attentionné quand il cherchait à séduire. Naomi Wood nous retrace, d'une plume habile et sensible, les joies et les peines de ces Mrs Hemingway, qui ont toutes dû, au final, renoncer à ce titre.
A travers leur histoire, c'est une biographie intime d'Ernest Hemingway que nous découvrons, non pas l'homme flamboyant qui a libéré le Ritz en août 1944, mais le petit garçon désorienté à la recherche de ses premiers écrits perdus. Naomi Wood semble avoir effectué un incroyable travail de documentation pour nous livrer tous ces petits détails de la vie de l'écrivain, les chansons qu'il aimait écouter, ses habitudes de travail, les promesses qu'il faisait aux femmes et les pensées qu'il partageait avec elles. Cette biographie romancée nous donne à voir l'homme derrière l'auteur, la face cachée du génie, son alcoolisme latent, ses blessures physiques, son angoisse face à la page blanche. Ernest Hemingway, malgré l'intimité dont nous bénéficions désormais, reste impossible à appréhender, un personnage changeant qu'aucune de ses femmes n'aura finalement réussi à conquérir totalement, et de manière durable.
C'est aussi tout un monde bouleversé par la guerre que nous découvrons, un monde caractérisé par une forte dichotomie entre le tumulte d'une Europe qui cherche à vivre plus intensément et plus vite, avant de retomber dans le chaos, et la paisible Amérique où les Hemingway viennent se ressourcer tour à tour dans des demeures idylliques. La psychologique fouillée de chacune des épouses s'explique finalement aussi par l'époque dont elle est issue, la douce Hadley caractérisée par sa vie de recluse auprès de sa mère, tandis que le caractère de Martha se forge au contact des combats pendant la guerre civile espagnole. Belle réussite de l'auteur donc, d'avoir réussi à offrir autant de relief et de densité historique et littéraire à un seul et même livre.
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A vrai dire, mes connaissances sur E. Hemingway se limitaient à une lecture à l'école de "le vieil homme et la mer" et l'idée que je m'en faisais était celle d'un vieux bonhomme qui écrivait des histoires de pêcheurs un peu philosophiques et gentillettes. J'avoue avoir été surpris en apprenant que c'était un bon gros chaud lapin, notoirement fêtard et bien accro à l'alcool et qui chasse le lion de surcroît. Bref, j'avais tout faux. Je me coucherai moins bête. Ça sert sans doute à ça de lire des livres !
Hormis ça, je ne sais pas vraiment ce qui relève de la réalité ou de la fiction mais gros gros travail documentaire dans tous les cas ! Mais ce qui m'a le plus intéressé reste sans doute la description de la vie, de l'atmosphère, du contexte politique dans les différents lieux et époques des années 20 aux années 60.