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Grâce à sa fameuse technique du flux de conscience, Virginia Woolf nous montre le monde et ses habitants du point de vue de Flush. Né au grand air, ce chien de haute lignée est ensuite offert à Miss Barrett, qui vit au coeur de Londres où il assiste à des rituels apparemment immuables, puis à des changements d'abord subtils et enfin radicaux chez sa maîtresse. Woolf en profite pour se moquer de travers typiques de la haute bourgeoisie anglaise, dont son snobisme, et pour évoquer des réalités sociales que la bonne société préférait occulter.
Des phrases sublimes, une douce ironie, un regard aiguisé sur les humains et même sur un chien, leurs sentiments, leurs élans, leurs faiblesses… J'ai été charmée par ce court roman !
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Si on y réfléchit intensément, Woolf, c'est un nom qui sonne un peu comme un aboiement, non ? Voilà qui prédestinait donc à écrire un livre sur le meilleur ami de l'homme. En tout cas, le prémisse de ce roman est amusant, puisqu'il consiste à raconter la vie d'une poétesse (Elisabeth Barrett) à travers le point de vue de son chien Flush. J'admets que Woolf fait quelques efforts méritoires pour adopter la perception canine, surtout vers le début, où elle évoque les bruits, les odeurs et les formes du cabinet de Miss Barrett, un monde inconnu et angoissant pour un chien. Cela fournit parfois de jolies descriptions. Toutefois, la scène de la première rencontre ne laisse aucun doute quant à la véritable intention de Woolf : « Ils se ressemblaient. Tandis qu'ils se considéraient, chacun d'eux sentit : « Me voilà » — puis chacun : « Quelle différence ! » ».

Hé oui, Woolf cède à la facilité de l'anthropomorphisme. Elle prête à Flush des pensées et des émotions humaines, trop humaines, qui viennent démentir tous les efforts effectués par ailleurs pour nous faire croire que le point de vue du chien est différent de celui d'un petit enfant chevillé au sort de sa mère. de ce fait, que se passe-t-il lorsque, quelques phrases plus tard, Woolf nous lance cette constatation qui aurait pu être déchirante ? :

« Entre eux béait le gouffre le plus large qui puisse séparer un être d'un autre. Elle parlait ; il était muet. Elle était femme ; il était chien. »

La réponse à ma question rhétorique est : je n'y crois pas. Pour la simple raison que Woolf vient précisément de faire parler Flush comme un être humain. Un discours direct certes inaudible pour Miss Barrett, mais pas pour le lecteur.

Le récit baigne dans cette contradiction agaçante. L'ambition de raconter le monde du point de vue d'un chien est systématiquement sapée par le fait que ce chien n'en soit pas vraiment un.

A cause de ce traitement bancal du sujet, le style affecté de Virginia Woolf sombre parfois dans le ridicule. Les manifestations de cette préciosité viennent même gâcher les passages qui s'éloignent de la perception humaine, comme dans cette description olfactive, qui verse carrément dans la "purple prose" : « II semble que la Beauté, pour toucher les sens de Flush, dût être condensée d'abord, puis insufflée, poudre verte ou violette, par une seringue céleste, dans les profondeurs veloutées de ses narines ».

Ou comment parler avec grandiloquence des odeurs sans finalement rien dire de précis, ne rien faire sentir de précis. Woolf ne parvient jamais vraiment à s'extraire d'une préciosité anthropomorphique qui se manifeste aussi dans de pathétiques tentatives d'humour (quand Flush prend conscience de l'équivalent des classes sociales humaines chez les chiens ou court après les chiennes romaines comme un aristocrate libertin).

Toute cela ne m'a guère brossé dans le sens du poil, et je n'ai guère trouvé d'intérêt à cette histoire finalement très mièvre (qui ne nous apprend d'ailleurs pas grand chose sur l'oeuvre d'Elisabeth Barrett). Une première rencontre manquée donc. L'humour de Woolf ne me touche pas. Je lui accorderai peut-être une seconde chance dans un autre registre, au risque de m'ennuyer tout autant.
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Pour ceux qui doutaient encore de la fantaisie de Virginia Woolf, laissez-vous convaincre par son petit cocker, Flush. Car ce Flush n'est pas le moindre des quadrupèdes urbains. Il observe avec passion la société des hommes, aux moeurs parfois étranges, il renifle les changements, il cherche l'amour, et finit par devenir philosophe. Quelle vie incroyable qui prend ses libertés sur l'éducation londonienne, pour assumer pleinement sa vie de chien.
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🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿 Biographie 🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿
Pour le thème du jour du Mois anglais, j'ai sorti de ma PAL une biographie un peu particulière. La biographie fictive de Flush, le chien de la poétesse Elizabeth Barrett Browning, rédigée d'après la correspondance de celle-ci.

Virginia Woolf écrit ce cours récit avec beaucoup d'amusement après s'être épuisée sur la rédaction de son roman « Les Vagues ». C'est aussi une parodie des biographies à la mode à l'époque mais derrière ça, c'est surtout une description précise du monde l'époque. A travers la biographie de Flush, l'autrice nous livre la vie de sa maîtresse et un regard sur la société anglaise, la vie à Londres saisissant. Un regard de chien, un regard d'humain, à nous de choisir.

En peu de mots, Virginia Woolf nous offre mille descriptions du Londres victorien, entre beaux quartiers et quartiers mal famés, la limite est fine mais bien réelle, d'une Italie paradisiaque et de l'importance donnée aux femmes et à leurs choix (inexistante). La maîtresse de notre héros canin étant obligée de se marier en cachette et de fuir alors que sa famille ne veut la voir que comme la jeune femme malade qu'elle a pu être.

Entre description olfactives et visuelles, c'est un véritable voyage que nous faisons auprès de Flush, pas toujours agréable, mais toujours pertinent. Un petit cocker auquel nous nous attachons et à qui nous sommes tristes de dire au revoir.

Si j'ai craqué pour ce livre, c'est pour son autrice, sa couverture, son résumé improbable et son petit prix. Un craquage que je ne regrette pas, je sors enchantée de ma lecture, la relation entre Flush et sa maîtresse, avec ses hauts et ses bas est relatée avec beaucoup de tendresse et de pudeur mais aussi une pointe d'un humour mordant. C'est avec curiosité que je lirai d'autres romans de Virginia Woolf.
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Un vrai coup de coeur pour ce très (trop) court roman. Ce n'est pas le plus connu de l'autrice, loin de là, et quel dommage car Flush gagne vraiment à être connu. de la campagne anglaise peuplée de faisans et de lièvres aux intérieurs cossus des rues de Londres, en passant par les ruelles baignées de soleil de Pise et Florence, on suit Flush, un cocker anglais ayant réellement existé et sa maîtresse, la poétesse anglaise Elizabeth Barrett Browning. Je m'attendais à un petit roman léger, et il l'est, par moment, mais ce n'est pas tout. Virginia Woolf, via l'esprit vif de Flush, propose d'intéressantes réflexions sur les classes sociales mais aussi les pans féministes de la vie d'Elizabeth Barrett Browning qui a su faire fi du carcan patriarcal de l'époque victorienne. Les passages les plus savoureux sont ceux pendant lesquels Flush questionne sa propre existence, son essence. Les descriptions des odeurs captées par le super flair de cet adorable chien sont également des petites pépites. Vous l'aurez compris, je recommande chaudement cette lecture.
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Quel plaisir de lire ce petit roman! Avec quel talent Virginia Woolf a enquêté sur la poétesse Elizabeth Barrett pour reconstituer sa vie, en partie avec ses lettres et poèmes... et quelle idée extraordinaire de raconter avec le regard de son cocker Flush! le point de vue du chien est admirablement rendu: sa sensibilité aux odeurs, son incompréhension de certaines choses, sa fidélité à sa maitresse malade à qui il sacrifie son amour de la nature et du grand air, puis sa jalousie contre l'homme aimé, Robert Browning, avant de l'accepter dans le même amour inconditionnel, son expérience des bas-fonds quand il est volé puis rendu contre rançon, sa découverte de l'Italie une fois qu'Elizabeth et Robert s'enfuient ensemble... L'histoire de cette femme artiste, malade confinée dans sa chambre qui revit une fois amoureuse, est touchante. de plus, le livre est très bien écrit.
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Une excellente biographie, malgré une baisse de régime au milieu du récit. Ah, l'art de Virginia Woolf ! J'ai particulièrement savouré l'humour (un exemple, l'exquise improvisation sur l'étymologie du mot épagneul tout au début). Sur l'ensemble, le discours balance entre pudeur et sensualité : la pudeur, lorsque l'auteur effleure les sentiments ; la sensualité en évoquant l'odorat, les textures, ou alors, dans le dernier tiers, l'Italie, vus par Flush, le cocker spaniel. Autre détail, ou plutôt une vignette : le portrait et la très brève bio de la fidèle femme de chambre Lilly Wilson, à peine 5 pages, à la fin dans le notes.

J'ai prolongé cette lecture en explorant tout ce qui accompagne la naissance de l'oeuvre et les sources d'inspiration. La vraie vie d'Elisabeth Barrett, la poétesse, et de son mari Robert Browning ; leurs portraits victoriens sur le web ; leur fugue et la notoriété qui a suivi ; la genèse de cette oeuvre, conçue comme une parodie des récits biographiques publiés par le cher ami défunt, Lytton Strachey.

D'ailleurs la bio du couple Barrett Browning était dans l'air du temps dans Les années 30 (pièce de théâtre, film). J'ai identifié sur wiki des images de la très respectable adresse à Londres, Wimpole Street No 50. http://en.wikipedia.org/wiki/Wimpole_Street

Pour finir, j'ai choisi deux longs extraits : Londres et Florence
« Il est possible qu'aujourd'hui encore personne ne tire sans trépidation une sonnette de Wimpole Street. C'est la plus auguste et la plus impersonnelle des rues de Londres. En vérité, lorsque l'esprit croit voir le monde entier tomber en ruine et notre civilisation vaciller sur ses bases, il suffit de pénétrer dans Wimpole Street ; d'avancer le long de cette avenue ; de promener son regard sur ces façades ; de contempler leur uniformité ; d'admirer aux fenêtres la consistance des rideaux, aux portes les marteaux de cuivre, leurs éclat, leur alignement ; d'observer tour à tour les bouchers qui présentent des gigots et les cuisinières qui les reçoivent ; de supputer le revenu des habitants du lieu et d'en déduire justement leur soumission aux lois divines et humaines – il suffit, dis-je, d'aller dans Wimpole Street, de s'abreuver profondément à l'esprit de paix que l'autorité y souffle, pour pousser un soupir de soulagement et remercier le ciel – car, s'il est vrai que Corinthe est tombée, que Messine a croulé, qu'on a pu voir les couronnes jetées bas par la tempête et les vieux empires volatilisés dans les flammes, Wimpole Street, du moins, est demeurée inébranlable ; [ ] car aussi longtemps que Wimpole Street demeurera, la civilisation sera sauve. »p38

Florence :
Quel fumet le soleil peut faire exhaler à la pierre ! [ ] de quelle acidité l'ombre imprégnait les dalles ! Flush [le chien] dévorait des grappes entières de raisins mûrs, surtout à cause de leur odeur pourpre ; [ ] Il suivait la douceur défaillante des bouffées d'encens dans l'entrelacs violets des sombres cathédrales ; et, reniflant, tentait de laper au passage l'or répandu par un vitrail. [ ] Il appréciait, de Florence, tour à tour les lisses douceurs marmoréennes et les caillouteuses rugosités. La pierre usée des grises draperies, les doigts, les orteils des statues reçurent bien souvent la caresse de sa langue, le frôlement des narines tremblantes. Sur les coussinets infiniment sensibles de ses pattes s'imprimèrent d'orgueilleuses inscriptions latines. Bref, il connut Florence [ ] comme ne l'ont jamais connue Ruskin ni George Eliot – comme seuls, peut-être, les muets peuvent connaître. Pas une seule des sensations lui arrivant par myriades ne fut soumise à la déformation des mots. »p151

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Flush est un court roman dont le nom est tiré du héros de l'histoire : un fier cocker nommé Flush.
De sa jeunesse jusqu'à la fin de sa vie, nous suivons le court poétique de sa vie et sa relation avec la maîtresse de sa vie : Miss Barrett.
Voici un livre plein de tendresse, où le temps passe à hauteur de la vie d'un chien tout en faisant ressortir la lenteur qui caractérise cette vie.
Le plus touchant est l'amour que ce chien porte pour sa maîtresse, son double humain, sa référence.

Moi même propriétaire d'un cocker, ce récit m'a particulièrement touché, je pense me replonger dans d'autres récits sur les chiens. L'écriture de Virginia Woolf est très poétique mais reste fluide et agréable à lire.

Et quelle fabuleuse idée de retracer la biographie d'un chien !
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Certains le liront pour le portait en creux de la poétesse Elizabeth Barrett/Browning, de l'écrivain, l'enfermement de la femme, qui renait à la vie, sort de sa prison dorée, en s'échappant avec M. Browning pour vivre en Italie, comme Flush, l'épagneul découvre la vie sans laisse.
Mais pour ma part c'est la voix qu'elle donne à Flush, avec ses mots si justes, brillants, étincelants et vifs, elle ce qu'il peut comprendre du monde humain qui l'entoure.

Toutes ces questions que l'on peut se poser quand on voit son chien pencher la tête sur le côté, nous regarder avec surprise, attention, il ne leur manque que la parole et Virginia Woolf lui donne.
V.W devait porter un amour certain aux bêtes pour décrire avec autant de véracité ce que peut ressentir Flush, Et très justement tout passe par les odeurs.
« Les odeurs, ce qui l'entoure, son instinct, tout s'éveille, soulève un millier d'instinct, mettant en branle un million de souvenirs […] «
« Il connut Florence comme seuls, peut-être les muets peuvent connaître. Pas une seule des sensations lui arrivant par myriades ne fut soumise à la déformation des mots. »
« L'amour pour lui était odeur ».

Tout au long de cette biographie imaginaire, elle met en scène l'amour inconditionnel que peut porter un chien à son maître, sa maîtresse malgré une communication bancale.
« Lui qui m'a aimé si fidèlement, ai-je donc le droit de le sacrifier lui dans toute son innocence
Entre eux béait le gouffre le plus large qui puisse séparer un être d‘un autre. Plus elle parlait, il était muet. Elle était femme, il était chien »
« Séparés, clivés l'un de l'autre et cependant coulés au même moule, chacun d'eux peut-être achevait ce qui dormait toujours en l'autre. Mais il était femme, il était chien ».

Elle décrit également avec justesse l'influence de l'humain sur les instincts des chiens qui vivant à notre contact de plus en plus proche, en viennent à nous singer, comme ils peuvent.
« Sa chair était toute veinée des passions de l'humanité ».

Ses mots font écho à ceux de Marguerite Yourcenar :
« Ce qui me paraît importer, c'est de posséder le sens d'une vie enfermée dans une forme différente. C'est déjà un gain immense de s'apercevoir que la vie n'est pas incluse seulement dans la forme en laquelle nous sommes accoutumés à vivre [...] « Et puis il y a toujours pour moi cet aspect bouleversant de l'animal qui ne possède rien, sauf sa vie, que si souvent nous lui prenons. Il y a cette immense liberté de l'animal, vivant sans plus, sa réalité d'être, sans tout le faux que nous ajoutons à la sensation d'exister. »
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Virginia Woolf, pseudonyme d'Adeline Virginia Alexandra Stephen (1882-1941), est une femme de lettres anglaise, l'une des principales auteures modernistes du XXe siècle. Bisexuelle et féministe, elle fut une figure marquante de la société littéraire londonienne et un membre central du Bloomsbury Group, qui réunissait des écrivains, artistes et philosophes anglais, groupe au sein duquel elle rencontrera Vita Sackville-West avec qui elle aura une liaison durant toutes les années 1920. Woolf souffrait d'importants troubles mentaux et présentait tous les signes de ce qu'on nomme aujourd'hui, troubles bipolaires. En 1941, à l'âge de 59 ans, elle se suicida par noyade dans l'Ouse, dans le village de Rodmell (Sussex), où elle vivait avec son mari Leonard Woolf, écrivain lui aussi. Elle avait commencé l'écriture comme activité professionnelle en 1905 pour le supplément littéraire du Times et un premier roman en 1915.
Flush, publié en 1933, est une biographie romancée/fictive d'Elizabeth Barrett Browning (1806-1861), une poétesse, essayiste et pamphlétaire britannique de l'ère victorienne. Biographie singulière car vue à travers l'oeil de son chien Flush, un cocker de race ! Une bio qui a tout du roman dans son déroulé car ne pouvant s'appuyer que sur des lettres et des poèmes écrits par Elizabeth Barrett. le livre s'étend sur une dizaine d'années (1842-1852), courte séquence mais la plus significative de la vie de la poétesse.
Flush nait en 1842 à Reading chez Miss Mitford qui a connu des revers de fortune. Amie d'Elizabeth Barrett qui vit richement à Londres chez son père avec ses nombreux frères et soeurs, elle lui offre le chiot. Pour le chien c'est un dépaysement total, lui qui courait dans les champs se retrouve dans un appartement avec une maîtresse lasse et malade, lui qui n'avait droit qu'à une maigre pitance peut manger les restes de sa maitresse, aile de poulet et pudding. Acclimaté, le chien observe et comprend/devine/imagine ce qui se passe dans l'esprit de ces humains qu'il découvre, tout comme, lors de promenades en laisse dans ce quartier huppé de Londres, il réalise qu'ici les chiens ont un certain standing !
Le récit s'accélère avec divers évènements : Flush sera enlevé contre rançon par des voleurs vivant à deux pas mais dans un autre monde, dans les taudis de la ville à Whitechapel où survivait le peuple de l'abîme comme écrivait Jack London. Puis Miss Barrett reçoit d'étranges courriers quotidiens auxquels succèderont des visites régulières de Mr Browning. Il y aura un voyage en Italie, Pise, Florence… les années passent, le chien et sa maîtresse vieillissent…
Si le livre est simple à lire, il n'est pas toujours aisé à comprendre, Virginia Woolf utilise l'ellipse ou compte très certainement sur la connaissance de ses personnages pour ses lecteurs de l'époque. N'en étant pas, une visite sur la fiche Wikipédia d'Elizabeth Barrett m'a beaucoup éclairé : la poétesse vivait sous la coupe autoritaire de son père, elle se maria avec Mr Browning, lui-même poète, ébloui par la lecture d'un recueil de ses poèmes il entreprend avec elle une correspondance qui devient vite amoureuse. Au bout de deux ans, le couple se marie clandestinement et s'enfuit en Italie, où il réside jusqu'à la mort d'Elizabeth en 1861.
Cette réserve mise à part et facilement contournable, le récit est plaisant à lire grâce à l'idée lumineuse de l'écrivaine, raconter par le prisme de la vison d'un chien. Ca nous vaut beaucoup d'humour, sans pour autant cacher des points beaucoup plus sérieux, la vie à Londres où cohabitent sans se voir les riches et les plus que pauvres ; le sort des femmes de l'époque (mariage clandestin et fuite pour échapper à un père trop puissant) ou encore la similitude entre la poétesse et l'écrivaine, toutes deux de santé fragile, etc. Si le chien et l'humain ne se parlent pas, ils réussissent néanmoins à se comprendre, l'un adoptant le plus souvent les manières de l'autre.
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