Je remercie les éditions Grasset pour l'envoi de ce roman via Netgalley.
L'auteur commence son livre par le célèbre discours de
Martin Luther King "
I have a dream". Cette allocution prononcée le 28 août 1963 lors de la marche sur Washington pour l'emploi et la liberté.
Un plaidoyer pour la fin de la ségrégation et l'intégration des afro-americains en tant qu'individus à part entière au sein de la société américaine. Un rêve qui exaltera les foules, marquera les esprits, et deviendra avec le temps légendaire.
Par cet essai,
Gary Younge va étudier la signification du discours, le contexte de sa mise en place et ses répercussions à court et à long terme. Il y inclut 16 entretiens qu'il a personnellement menés et de nombreuses références bibliographiques traitant du sujet.
250 000 personnes se sont rassemblées ce jour là devant les marches du mémorial Lincoln! Soit plus du double de ce qui était attendu.
"On ne se battait pas pour moi maintenant mais pour quelqu-un un jour"
Martin Luther King deviendra par ses mots le guide moral de la nation.
Malheureusement, après ses positions tranchées opposées à la guerre du Vietnam, il perdra de sa superbe, son "
i have a dream" sera alors interprété comme trop optimiste. Ce n'est qu'après son assassinat en 1968, que son discours entrera dans la mythologie nationale.
Le lendemain de son assassinat, le président Johnson déclara : "Aucune de nos paroles – et aucune de mes paroles – ne saurait combler le vide de la voix éloquente qui vient d'être réduite au silence. Mais il y a une chose que je crois profondément : le rêve du Dr Martin Luther King Jr n'est pas mort avec lui"
Avec l'élection du 1er président noir,
Barack Obama, prêtant serment sur la Bible de
Martin Luther King le 20 janvier 2009, devient le symbole de l'aboutissement de ce "
I have a dream", 46 ans plus tard.
Malheureusement, même si les lois ségrégationnistes de Jim Crow ont été abolies, la réalité des faits est encore inquiétante. Les statistiques sur l'emploi et l'économie des afro-americains restent alarmantes, de même que la violence exacerbée envers et au sein de la population noire.
Cet essai est intéressant à bien des égards, il permet l'analyse du contexte de l'époque et des effets du discours avec le recul des 56 années qui se sont écoulées depuis.
J'y ai appris beaucoup de choses que j'ignorais.
Le seul bémol serait peut-être l'accumulation des noms de personnalités propres aux États-unis à cette époque qui m'ont un peu perdu.