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EAN : 9782246813118
328 pages
Grasset (04/10/2017)
4.05/5   22 notes
Résumé :
Chaque jour, ce sont près de sept enfants ou adolescents qui meurent par balle aux États-Unis. Cette statistique glaçante ne peut rendre compte à elle seule des vies détruites par les armes à feu, Gary Younge a donc décidé de raconter le destin des jeunes gens tués au cours d'une journée choisie au hasard. Ils sont dix à être abattus le 23 novembre 2013, dix enfants et adolescents âgés de 9 à 19 ans  : sept noirs, deux hispaniques, un blanc.Gary Younge consacre un c... >Voir plus
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Une journée dans la mort de l'Amérique est un essai découvert grâce aux éditions Grasset et à net galley.
Le 23 novembre 2013, dix enfants et adolescents âgés de 9 à 19 ans ont été abattus par balle. Malheureusement, ceci est habituel, c'est une journée comme les autres aux Etats-Unis.
Gary Younge a fait un très gros travail de recherche pour cet ouvrage. Bravo à lui. Il a retrouvé les familles, les a interrogé quand celle-ci l'ont souhaité. Il a expliqué ce qui était arrivé, pourquoi..
Evidemment, j'ai été très très touchée par cet ouvrage. Ce n'est pas un roman, ces dix enfants/adolescents ont réellement existé et sont réellement morts, c'est injuste.
Je ne peux pas oublier le premier mort, Jaiden, un enfant dont le seul tord a été.. d'ouvrir la porte à son ex beau-père ! Ce dernier a fait feu sur l'enfant. C'est totalement dingue. Injuste, écoeurant.. Il n'y a pas de mot pour décrire ça.
Une journée dans la mort de l'Amérique raconte donc une journée type aux Etats-Unis, où tous les jours des adultes, enfants, adolescents, meurt par balle, dans l'indifférence générale... ou presque.
Je ne vais pas vous mentir, c'est une lecture difficile. Impossible pour moi de lire ses dix histoire de suite, mais je ne regrette pas du tout ma lecture et je mets quatre étoiles à cet ouvrage.
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C'est suite à la lecture d'un avis sur Babelio que j'ai eu envie de découvrir cet ouvrage, la problématique des armes à feu en général, et plus particulièrement leur prolifération aberrante et totalement autorisée aux Etats-Unis, m'ayant toujours interpellée. Pourquoi, difficile à dire, mais je me suis depuis longtemps intéressée au sujet.

Dans son essai, Gary Younge, journaliste anglais quelque temps expatrié aux Etats-Unis avec sa famille – ce qui explique cet essai -, parvient, et ce malgré son indignation face à la situation américaine, ainsi que le fait de se sentir particulièrement concerné par celle-ci (étant lui-même noir et père ; ce sont en effet à majorité des enfants ou adolescents noirs qui sont victimes des armes à feu aux Etats-Unis) à faire part de l'histoire de ces dix adolescents morts par balle dans une même journée, avec beaucoup d'objectivité, sans à aucun moment vouloir à tout prix faire pleurer dans les chaumières, mais sans pour autant masquer toutes les émotions ressenties par ceux, familles, amis, qui ont dû vivre avec la perte brutale d'un être cher, encore jeune. L'on oscille donc entre les considérations personnelles sur les témoignages qu'il a pu – ou non – obtenir pour son enquête au long cours, sur sa propre vie en lien avec ces témoignages, des ajouts d'informations à caractère factuel, et les témoignages proprement dits, parfois retranscrits tels quels, parfois racontés par le journaliste qui reviennent sur les circonstances des décès. En donnant accès à l'histoire de ces dix morts d'une journée banale en Amérique, Gary Younge, – et c'est bien sûr le but fondamental de cet essai, ce qu'il explique longuement -, cherche à redonner vie à ceux qui sont devenus de simples données statistiques, à faire prendre conscience ainsi de l'absurdité de la politique américaine quant aux armes à feu, puisqu'en effet, elle aurait permis d'éviter la majorité de ces morts.

J'avoue que j'ai été plus que touchée par ce parti pris du journaliste de sortir de la déshumanisation habituellement de mise pour évoquer cette problématique, déshumanisation parfois illustrée dans toute sa splendeur par l'intermédiaire d'un fait divers de quelques lignes perdu au milieu d'un journal, qui revient sur un énième décès d'enfant ou d'adolescent américain par arme à feu, et qui montre somme toute la banalité de ces évènements. Une lecture que j'ai donc, même si j'y appris peu de choses, plutôt appréciée en raison de ce parti pris.
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Chaque jour, près de sept jeunes américains meurent sous le coup d'une arme à feu. Sept. Ce qui représente plus de deux mille par an. Une véritable hécatombe. Face à ce constat, Gary Younge, un journaliste anglais de couleur, choisit presque au hasard une date (il préfère quand même sélectionner un samedi, sachant que ce jour de la semaine est le plus meurtrier), recense les jeunes morts par balle en 24 heures et décide de nous dresser le portrait des victimes. Et ce samedi 23 novembre 2013 compte dix enfants et adolescents morts violemment. de neuf à dix-neuf ans. Sept noirs, deux hispaniques, un blanc. Tous des garçons. Voilà pour la comptabilité.
Car le projet de Gary Younge cherche à humaniser cette situation, à mettre des visages sur ces statistiques dramatiques. Pour cela l'auteur va partir, avec plus ou moins de succès, à la rencontre des familles et des proches pour nous raconter l'histoire de ces jeunes victimes.
Et disons-le tout net, certains de ces adolescents ne sont pas des enfants de choeur. Petits délinquants, parfois proche des gangs, souvent pratiquant la fumette, déscolarisés pour certains et ayant déjà eu affaire à la police et à la justice dans leur jeune vie. Mais chaque situation est différente et de toute façon rien ne justifie leur mort brutale. Et puis il y a aussi les familles, souvent décomposées, avec des parents dépassés, qui cherchent tant bien que mal à sauvegarder la vie de leurs enfants mais qui arrivent à peine à surnager dans la leur. Car là encore, une disparité se fait jour : le risque est d'autant plus grand que vous êtes pauvre, vivant dans les quartiers malfamés des grandes villes. Une dimension sociale sidérante.
Et face à ce constat ? Une NRA (lobby pro-armes) campée sur des positions strictes : le refus du moindre compromis au point de menacer une entreprise d'armes de boycott si celle-ci collabore avec le gouvernement pour intégrer un verrou de sécurité sur leur matériel. Et de nier la corrélation pourtant évidente entre le nombre d'homicides et la forte présence d'armes dans le pays. Un statu quo depuis de nombreuses années et rien ne semble vouloir changer, laissant encore et toujours plus de vie brisées, de familles en deuil. Car certains, pour répondre à cette violence, ne trouvent d'autres solutions que d'acheter eux-mêmes une arme pour se défendre !
À travers ce sujet, Gary Younge nous propose un portrait sidérant de l'Amérique d'aujourd'hui, pour ne pas dire son autopsie. Instructif et effrayant à la fois.
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Un essai dont le sujet tient dans le titre : le 23 novembre 2013, 10 jeunes et enfants, de 9 à 18 ans, ont trouvé la mort aux Etats-Unis. Ni plus ni moins que la moyenne quotidienne. Rien que là, c'est glaçant... L'auteur, journaliste, s'est intéressé à chacun de ces morts : morts violentes, accidentelles, dans des gangs, des règlements de compte, des accidents bêtes... Chaque cas est raconté et analysé, mis dans le contexte de cette Amérique violente, raciste, ségréguée. Surtout, l'auteur s'intéresse au port d'armes à feu aux Etats-Unis, soulignant que, si ce n'est pas la cause de tous les problèmes, si ce droit était limité les risques le seraient grandement aussi ! Mais l'auteur ne cède jamais à la facilité, son raisonnement est souvent étayé par des chiffres, et en même temps il raconte chaque destin brisé avec beaucoup d'empathie mais sans pathos.
Pour moi qui ne lis que rarement des essais, j'avoue avoir été passionnée par cet ouvrage atypique et sans concession.
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Ce livre est désespérant parce qu'il montre un fait de la société américaine contre lequel peu se mobilise : la mort d'enfants, d'adolescents tués par balles. Les causes ? Non, elles ne sont pas à chercher dans la vente libre d'armes à feu, dans le nombre d'armes qui circulent dans le pays, non. Tout vient des parents, de l'éducation qu'ils donnent ou plutôt qu'ils ne donnent pas, idée bien ancrée, partagée par tellement de personnes que l'on peut se demander, vu de l'extérieur, comment faire bouger les choses.
Gary Younge a choisi une journée, au hasard. Au cours de cette journée, dix mineurs furent tués, quasiment dans l'indifférence générale. En dehors du cercle, parfois très restreint, des proches, ses morts ne semblent pas avoir émus l'opinion. Parfois même, les responsables, les coupables ne furent pas inquiétés : les accidents surviennent, n'est-ce pas, et l'on n'y peut rien. J'ai découvert à cette occasion qu'il existait des formations pour apprendre aux enfants à se « protéger » des armes à feu – ou plutôt leur apprendre comment s'en servir. Effrayant.
L'enquête est minutieuse, précise, et l'auteur n'hésite pas à faire part de ses difficultés à interroger les proches. Autre fait marquant : la difficulté, matérielle, des familles pour enterrer leur enfant, la nécessité, trop souvent, de recourir à des appels au don.
Second fait : la nécessité, pour mobiliser l'opinion que les victimes soient « innocentes », mignonnes si possible. Ou l'on oublie (on = l'opinion publique) que tout le monde a le droit de vivre, et non de risque de prendre une balle dans la rue, ou chez soi, volontairement ou par accident.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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critiques presse (1)
Lexpress
06 novembre 2017
Aux États-Unis un jeune a dix-sept fois plus de risques de mourir par balle que dans la moyenne des autres pays développés. Un scandale que Gary Younge dénonce en revenant sur dix destins brisés en une seule journée prise au hasard.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Dans les milieux où grandissent beaucoup de jeunes Noirs, les défis de l'éducation ne sont pas du genre de ceux que l'on voit dans Super Nanny. Les critiques de la parentalité dans de tels contextes doivent d'abord pendre en compte la difficulté d'accomplir son rôle de parent aux endroits où les écoles sont mauvaises, où les gangs pullulent, où les drogues et les armes sont facilement accessibles, où les ressources sont limitées et où la police se montre impitoyable.
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Plus vous avez de chances d'être riche ou blanc, moins vous en avez de considérer que ces enfants pourraient être les vôtres. Ce n'est pas faux statistiquement, mais le fait est qu'il s'agit bien des enfants de quelqu'un et que ces parents-là pleurent comme tous les autres.
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