Tout d'abord, le parcours de ce livre n'est pas commun. En effet, c'est grâce à une jeune fille qui étudiait les littératures hispaniques à l'Université de Genève et qui se rendait très souvent à la librairie latino-américaine "Albatros de Rodrigo Diaz", que nous pouvons prendre connaissance de cette oeuvre aujourd'hui. C'est en 1997 qu'elle se rendit à Cuba et fit la découverte, à la Casa de las Américas, du poème de Zalamea dans la petite édition au format carré de 1968. Par la suite, elle ramena le livre au Venezuela et traversa l'Amazonie brésilienne. Ensuite, elle commença à en faire une nouvelle traduction et vingt ans plus tard, elle le fit découvrir dans le monde de l'édition.
D'ailleurs, voici les deux premiers paragraphes qui débutent ce célèbre poème qui vous mettront l'eau à la bouche et vous indiqueront la musicalité du texte :
Aucun récit de ses actes glorieux ne serait pour les générations à venir aussi convaincant que la minutieuse et véridique description du cortège qui célébra son pouvoir à l'heure de sa mort.
Car chacun des pas de cette fastueuse et funèbre procession fut l'oeuvre de son ingéniosité, l'image de ses desseins, l'écho de son insigne borborygme.
De plus, les expressions du Champ lexical du Dictateur sont très éloquentes et marquées :
... l'accoucheur de tant de cadavres, auteur de tant de grandeurs, l'inventeur d'artifices aussi stupéfiants, le Grand Réformateur, le Réformateur est l'enfant de ses propres vices, l'Eloquent, un scribouillard prolifique, ô sublime gobeur de choses immatérielles, sa rage bien plus dévastatrice que l'épée...
Par ailleurs,
Jorge Zalamea était un poète originaire de Bogota en Colombie. Son magazine était sur le point d'être interdit à cause des conflits politiques alors il partit en Argentine . Et c'est en 1952 qu'il publia "El gran Burundun-Burnda ha muerto" à Buenos Aires.
Avec le temps, son oeuvre sera traduite d'abord en langue française, puis en langue grecque et en langue cubaine. de plus, le chilien Roberto Matta et le colombien
Fernando Botero ont peint ce poème. Cette présente édition est bilingue français-espagnol ( El gran Burundun-Burunda ha muerto) et bénéficie d'un soutien de la Fondation Leenaards.
Zalamea dépeint les portraits du Dictateur et des personnalités présentes au cortège funèbre avec une écriture rythmée qui renforce la teneur du texte et la portée sur le lecteur. Les descriptions sont puissantes avec des enchaînements de mots qui se suivent et qui harmonisent le texte. "
Le grand Burundun-Burunda est mort" est une oeuvre poétique à découvrir absolument ! J'ai adoré cette lecture !
Lien :
http://larubriquedolivia.ove..