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EAN : 9782869599369
Arléa (03/03/2011)
3.79/5   7 notes
Résumé :

Comment survivre au massacre des siens ? Village de Yarcoub, Liban, un matin de septembre. Sous ses yeux, la jeune Siham voit se dérouler l’assassinat de toute sa famille par des miliciens. Avec elle, seul en réchappe son petit frère, Karim, caché dans le tambour de la machine à laver. Fuyant l’horreur, les deux enfants sont recueillis dans un orphelinat, où Siham essaie tant bien que mal de veiller sur son frè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Voilà, j'ai à peine refermé le livre que cela bouillonne en moi. Je ne lis que pour ces moments-là. Des moments de tension, où le corps du texte veut exploser en moi et se diffuser. Ce livre justifie toutes les merdes que j'ai pu m'enfiler dans l'espoir de trouver une pépite.

La pépite, elle est là. En tout cas, pour moi. Car quand je regarde la moyenne des notes, je me dis que peu de lecteurs et de lectrices ont envie de se faire bousculer.

Siham est une adolescente au Liban. Elle est paisiblement assise dans un arbre quand la milice débarque. le village, son village, est anéanti en 5 minutes. Massacre, viols, égorgements d'enfants... Ramy Zein ne nous épargne rien, mais il le fait avec une certaine retenue, quand même. Il nous raconte cela par le détail à travers les yeux de Siham, et son adolescence volée.

Ce sont les premières pages. Elles cueillent le lecteur à froid. le reste des 200 pages est le long cheminement de Siham, au collège puis chez son oncle, pour digérer, ressasser, accepter, essayer d'oublier, entre désespoir, incompréhension, idées de suicide et volonté de vengeance.

On suit pas à pas l'incompréhension de Siham, la perception du monde d'adultes qu'elle rejette (le monde et les adultes) et la découverte des changements qui s'opèrent en elle. Les dernières pages, celles qui conduisent Siham vers le milicien qui a égorgé sa petite soeur, 5 ans, se lisent comme un thriller. Je me suis senti porté vers l'inénarrable, vers l'inacceptable.

Un mot sur le titre, auquel Ramy Zein donne un double sens. Au sens premier, la levée des couleurs, ce sont celles du drapeau, en rapport avec l'influence des militaires dans la zone où vit Siham. En fin de livre, Siham assiste au lever de soleil... la levée des couleurs d'un jour nouveau la berce. On retrouve cette poésie brute et vivante que Zein développe à travers tout le livre.

La langue est belle et revêt une indéniable poésie. Le propos est dur et fort. Le tout est incroyablement incontournable, pour moi. Ramy Zein connaît l'art du conte oriental. Il l'utilise à merveille.

Il enseigne dit la 4è de couverture et j'envie ses élèves. J'ai découvert un auteur.
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Siham observe une photo du tribunal de Nuremberg dans son manuel d'histoire. « Lorsque les conflits se terminent, les criminels de guerre sont jugés : c'est ce que suggère l'illustration en noir et blanc. »
Et pourtant, à l'école, on n'arrête pas de dire à la jeune fille qu'il faut penser à autre chose, qu'il faut pardonner, parce que la vie doit continuer…
Mais « Siham a tout vu. du haut de l'arbre, elle a tout vu. » Elle a vu se dérouler, sous ses yeux, le massacre de toute sa famille par des miliciens… Elle a vu le visage de ce monstre et l'a reconnu. Comment peut-on lui demander d'oublier ? Elle, enfermée dans ses souvenirs, elle ne pense qu'à se venger. le temps semble s'être arrêté au moment du massacre, au moment où ces 4x4 apparus au loin comme des bêtes féroces, s'introduisent dans la terre de Yarcoub et la violent. Au moment où la jeune fille a vu son monde paradisiaque basculer en enfer.
On suit le parcours tragique d'une adolescente anéantie, perdue dans ses visions et ses idées noires… On voit Siham grandir, mûrir, se poser des questions, essayer de comprendre… On ne peut que s'attacher à elle et ressentir vivement sa douleur. le récit est d'une grande intensité. La plume de Ramy Zein est d'une poésie prodigieuse et a le don de décrire les images les plus brutales, les plus poignantes avec une certaine pudeur ; ça vous secoue, vous révolte, vous laisse sans voix, sans jamais vous repousser.
« La levée des couleurs » est une réflexion sur la vengeance et le pardon. L'auteur illustre les séquelles que la guerre a laissées sur ses survivants et fait référence au travail de mémoire qui n'a pas été fait au Liban depuis l'amnistie. Croire aujourd'hui que la guerre civile c'est de l'histoire ancienne est une grande erreur. La guerre n'a jamais pris fin. Il suffit aujourd'hui de dire un mot de travers, parler du mal d'un parti politique ou d'une confession pour voir ressurgir la haine et la violence dans le coeur de certains Libanais.
Ce roman m'a permis, à travers le regard d'une jeune fille innocente, de mettre des images sur le passé de mon pays dont j'ai longtemps entendu parler, mais vaguement, par bribes de mots ou selon différentes versions, différentes histoires dont chacun se prend pour le héros.
Là, avec Siham, il n'y a aucun parti pris, aucune prise de position.
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Liban, septembre 1983 à Yarcoub, dans un village de la montagne libanaise, Siham assiste au massacre de sa famille dont elle est la seule à réchapper avec son petit frère Karim. Elle a reconnu parmi les assaillants miliciens, l'homme qui a violé et tué sa mère. Siham n'aura plus qu'un seul objectif désormais : retrouver l'assassin pour venger sa famille et se libérer du passé. Car comment survivre au massacre des siens ? Fuyant l'horreur, les deux enfants sont recueillis dans un orphelinat où Siham essaie tant bien que mal de veiller sur son frère. Seule, enfermée dans son silence, elle ne peut échapper aux visions qui la hantent. Traumatisme de guerre, désir de vengeance et incompréhension de la loi d'amnistie, ce livre balaie toute l'horreur d'une guerre à laquelle les enfants ne comprennent rien, les conséquences que la déchirure, voire la déstructuration entraine, et puis l'injustice de l'impuni par une loi d'amnistie qui dégage toute responsabilité des tueurs.
Un éternel recommencement !!!

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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