Première planche. Sur une mer agitée se trouve un énorme bateau-cargo laissant traîner derrière lui une épaisse fumée noire, synonyme d'une vieille et acerbe industrie. Dur labeur que de s'occuper d'alimenter les machineries du navire. Celui ne doit jamais s'arrêter sinon c'est la fin.
Une éclaircie, lors d'une halte au port. Une rencontre va attirer le regard de notre matelot que l'on suivra tout au long de cette histoire sans parole. Une femme va attiser la flamme et le choc des cultures va se confronter en images brutes.
Mais cette histoire c'est aussi le destin croisé de ces deux personnages. Lui, aux manettes dans ce gros bateau et elle, travaillant à la chaîne dans une usine de jouets.
Un univers sans lendemain, où comment ne pas céder face à cette industrialisation ?
Le bruit du navire et de cette fabrique de jouets se fait entendre comme un bruit sourd mais intriguant. le bruit de la dure et triste réalité.
Le graphisme de
Danijel Zezelj dans
Industriel, nous dirige vers cette écoute. Pourtant, il n'y pas de travail à la chaîne dans le rythme de cet album.
C'est sur une lente progression, que la compréhension se fait. L'auteur nous oblige à nous habituer à ce noir et blanc violent mais pas agressif pour autant. Il nous dirige soit vers une fuite, soit vers un autre monde...
Dans un style graphique caractéristique,
Danijel Zezelj dresse une lecture muette mais très signifiante, époustouflante. Et dans un trait noir et nerveux, l'auteu
r expose de gros, très gros félins pour mieux se protéger de la jungle urbaine...
Un univers où l'imaginaire rugit de folie pour rêver d'autre chose, c'est dans
Industriel de
Danijel Zezelj.
Lien :
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