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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aussi instructive qu'un livre d'histoire, mais passionnante comme un roman, cette biographie de Marie Stuart prouve que Zweig n'était pas seulement un bon romancier : c'était aussi un excellent biographe.
Stefan Zweig ne nous parle pas seulement de Marie Stuart : c'est toute une époque et qu'il nous conte. Il évoque aussi la grande rivale de Marie Stuart : Elizabeth I, que tout oppose à la malheureuse reine d'Ecosse. Et Elizabeth ne sort (malheureusement) pas grandie du portrait qu'en dresse Zweig, puisqu'il la décrit comme une mégère hystérique, jalouse, vieille avant l'âge et terriblement indécise. A certains moments, j'ai eu un peu de mal à croire toutes les horreurs qui nous sont contées au sujet d'Elizabeth… Au fil des pages, Zweig pare Marie Stuart de toutes les vertus : beauté, intelligence, humour, douceur, gentillesse, courage, et j'en passe. Ses pires défauts sont toujours excusés : ce n'est jamais sa faute si elle commet un meurtre ou une bévue diplomatique, car ces « incidents de parcours » sont dus à son jeune âge, à son inexpérience, à l'influence que d'autres ont exercé sur elle. Bizarre, d'autant qu'à d'autre moments, Zweig décrit Marie Stuart comme une femme forte et décidée… Une telle reine peut-elle subir l'influence des autres au point de prendre tous les risques en se laissant pousser à commettre un meurtre ? A l'inverse, Elizabeth est personnellement responsable de ses erreurs : sous la plume de Zweig, la reine d'Angleterre n'a jamais aucune excuse, au contraire de la douce Marie.
Manque d'honnêteté intellectuelle/historique ? Je n'irais pas jusqu'à l'affirmer, car Stefan Zweig est très grand auteur. Mais j'ai quand même eu l'impression qu'il était un grand admirateur de Marie Stuart et un grand détracteur d'Elizabeth et qu'au fil des pages, ses sentiments pour les deux femmes prenaient parfois le dessus.
Cette biographie était toutefois extrêmement intéressante et passionnante, car loin de dresser le portrait d'une reine, elle nous raconte un pays, le Royaume-Uni, et les grands personnages qui l'habitaient à l'époque (Marie, Elizabeth, Murray, Maitland, Cecil, Walsingham, etc.) Les intrigues dans lesquelles sont plongées tout ce beau monde sont relatées avec beaucoup de verve par Zweig et les personnages semblent presque reprendre vie sous sa plume.

Challenge solidaire 2020 : 4/30
Challenge globe-trotteurs 2020 : Autriche
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Stephan Zweig narre à sa manière c'est-à-dire celle d'un romancier, la destinée tragique de Marie Stuart. Rien d'anormal pour une reine de sa trempe et de son sang. Sa destinée est telle qu'elle aurait pu être naître sous la plume d'un dramaturge !

Alors certes, il faut passer au delà des remarques incongrues de l'auteur sur l'hystérie féminine pour apprécier totalement l'oeuvre, mais on ne peut remettre en cause le talent de Stephen Zweig, précurseur des séries télévisées sur les personnages historiques ! Adoptant les caractéristiques du ressort romanesque, soulignant de temps à autre la fin tragique de son héroïne, il parvient à nous intéresser aux moindres détails historique de sa vie. Belle manière donc d'allier l'histoire et la littérature.

J'ai particulièrement apprécié l'opposition à Elisabeth Ière : un même sang mais deux tempéraments. Et même si, encore une fois, il a tendance à les réduire à leur sexe féminin, tout n'est pas à jeter dans son analyse.

Une bien belle découverte que voilà !
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Marie Stuart, princesse d'Ecosse est envoyée en France car ses parents l'ont fiancée au futur roi de France : François II. Néanmoins, après son sacre, le jeune roi meurt rapidement, Marie Stuart revient alors en Ecosse pour prendre la couronne du royaume. Elle découvre avec tristesse le décalage entre la cour de France et la cour d'Ecosse.Stefan Zweig précise même qu'il y a cent ans de décalage entre les deux pays.

Dans les premiers chapitres, on retrouve la plume de Stefan Zweig, un peu moralisateur face à Marie Stuart, jeune fille frivole et un peu étourdie. C'est la première fois que je lis une biographie de Marie Stuart, je ne peux pas me permettre de juger si les faits sont réels ou pas, car je ne connais pas assez bien Marie Stuart. Selon Stefan Zweig, les faux pas de sa jeunesse vont précipiter sa chute. Peut-être qu'un regard historiographique peut se poser sur la vision de la femme qu'a Stefan Zweig.

Ensuite, Marie Stuart se remarie en Ecosse, un peu sur un coup de coeur, sans réfléchir aux conséquences. A nouveau, Stefan Zweig prend clairement parti contre ce mari, qu'il fait passer pour un nigaud sans jugeote.

Marie Stuart, est un personnage historique qui m'a fortement intéressée. C'est une femme de volonté qui n'a jamais renoncé à sa couronne. Son histoire personnelle est faite de conspirations et de complots en tout genre, ce qui donne à cette biographie beaucoup de rythme et de rebondissements.

L'histoire de Marie Stuart c'est aussi celle d'Elizabeth d'Angleterre. Les deux femmes sont irrémédiablement liées par le sang et par la proximité de leur royaume respectif. Marie Stuart décide de fuir en Angleterre après l' assassinat de son mari et après son remariage avec le présumé coupable du meurtre. Ce sera une grave erreur car Elizabeth la gardera en captivité pendant une vingtaine d'années. C'est une véritable lutte acharnée qui se déroule entre les deux femmes. Stefan Zweig prend clairement parti pour Marie Stuart tout en mesurant son propos sur Elizabeth. Je trouve qu'il a plutôt une vision romanesque de Marie Stuart alors qu'il s'en défend au début de sa ouvrage.

C'est un livre très bien écrit et très bien documenté. Je ne connaissais finalement que la moitié de l'histoire de Marie Stuart. J'ai appris plein de choses sur ce personnage ainsi que sur Elizabeth et la cour d'Angleterre. Finalement, comme le dit Stefan Zwieg, Marie Stuart a réussi à créer sa propre légende.

Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Je ne m'attendais pas à une bio pointue , écrite sous couvert de notes et références alignées en bas de pages. Mais la découverte et la lecture de ce livre censé retracer la vie de Marie Stuart, Reine de France et d'Ecosse, m' a souvent lassé , et parfois énervé . Trop de psychologisme (ça se dit ça ?)...
Nul ne conteste le talent, sinon le génie, de Stefan Zweig. J'ai aimé le monde d'hier, L'ivresse de la métamorphose, Amok.....et d'autres nouvelles dont je ne me souviens plus du titre. Marie Stuart est la première bio de Zweig que je lis ; je sais qu'il en a commit d'autres : Marie Antoinette, Balzac, fouché.....ce qui prouve sa francophilie...Mais n'est pas historien qui veut. Je suis d'ailleurs presque certain que Zweig ne se considérait pas comme "historien" , au moins dans le sens scientifique du terme. C'est donc en romancier qu'il aborde l'histoire. Cela peut plaire ( et il y a des réussites comme "Les chouans" De Balzac) , mais Stefan Zweig ne romance que les affects des personnages historiques. Il ne travestit pas les évènements . D'où cette accusation de psychologisme ! il prête trop d'intentions à ses personnages qui n'en demandaient pas tant et qui ne devaient pas trop se poser de questions existentielles lors des prises de décisions.
Il n'en reste pas moins que cette lecture est divertissante. C'est, évidemment, bien écrit (traduction de Alzir Hella) , on ne s'ennuie pas (moi si un peu...) et les âmes sensibles compatiront aux malheurs de Marie. D'autant que Zweig charge la barque de sa rivale , Elisabeth la Reine vierge, de plus d'infamies qu'il n'en faut pour qu'elle passe à la postérité pour l'incarnation du Mal .( Rappelons que Marie Stuart finit la tête sous la hache du bourreau...).
De se placer en position de romancier il en oublie un peu la géopolitique de l'époque. Notamment les enjeux des luttes entre catholiques et réformés. On ne lui en voudra pas car là n'est pas son propos. Pour Stefan Zweig , Marie Stuart est avant tout une héroïne de roman et d'une manière tout à fait partiale il veut nous faire partager son empathie pour la malheureuse reine d'Ecosse. Donc plus Stéphane Bern que Georges Duby. Et ne pas voir dans cet avis un quelconque mépris . Il est des moments où l'histoire racontée par Stéphane Bern , ou par Stefan Zweig, est un baume au coeur des gens qui , dans le sens de l'histoire , ne voient qu'une "histoire de fous racontée par un aveugle" .
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Stefan Zweig me fait découvrir l'histoire autrement. J'ai apprécié ses biographies de fouché et de Magellan, celle de Marie Stuart m'a captivé. Je ne connaissais que son nom et sa destinée tragique, mais en fait rien de sa vie, si passionnante, si shaekespearienne. le XVIème siècle parait si loin, et la vie de cette femme si bien décrite. Mais quelle épopée !
Malheureusement, elle côtoie des personnes avec des caractères dangereux, que ce soit la lâcheté, la corruption ou la trahison, ils renforceront peu à peu sa volonté par des épreuves assez terribles.
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Qu'est ce qui a poussé ce brillant écrivain ( Stefan Zweig ) à écrire la biographie de Marie Stuart ?
: un destin flamboyant, tragique avec des zones d'ombre et de lumières pour une jeune femme impétueuse, impulsive, intuitive et courageuse !
Elle fut reine d'Ecosse à 6 jours, puis elle partit en France pour épouser François II et devenir reine de France et, peu après avoir été veuve à 16 ans, elle dut rentrer dans son royaume.
Elle, qui avait passé son adolescence dorée dans la plus brillante, la plus artistique Cour d'Europe, elle va découvrir son pays "barbare", miséreux avec des lords, des barons, des clans protestants qui passent leur temps à s'affronter, à se haïr..et Marie la championne du catholiscisme, celle qui détient son pouvoir de Dieu, sans expérience du pouvoir va se heurter à son 1/2 frère Murray, au calviniste knox et à tous ceux qui convoitent sa couronne ! Elle va épouser par amour Darnley qui va s'avérer borné et prétentieux...mais son ennemie la plus redoutable est Elisabeth 1ère qui craint à tout moment que Marie revendique le trône d'Angleterre qu'elle a eu du mal à obtenir...Elisabeth est une femme instable, versatile, hypocrite ( voire hystérique ) qui, entourée d'éminents conseillers ( Cecil, Leicester, Walsingham.. ) et de ses espions va veiller à repousser les prétentions de sa rivale !
Mais, suite à une répression de félons, Marie va trouver appui auprès du comte Bothwell et en devenir follement amoureuse ! Elle va tout lui accorder et surtout se laisser entraîner dans une conspiration ayant pour but de se débarrasser de son époux qui gène les ambitions de son nouvel amant !
Stefan Zweig va démontrer avec ardeur, passion et preuves à l'appui son égarement au sujet de ce crime royal,, il va invoquer des circonstances atténuantes comme la contrainte psychologique...les menaces de Bothwell pour devenir roi d'Ecosse....
Mais Elisabeth, à l'affut des faiblesses de sa rivale va l'enfermer pendant 20 ans pour l'obliger ( faute de non renoncement à la couronne d'Angleterre ) à finir sur le billot !
Marie Stuart va aller à la mort en catholique avec beaucoup de courage et la dignité d'une grande reine ...
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Une superbe découverte !

J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur et sa façon "d'analyser" Marie Stuart, reine d'Ecosse et de France. Une reine qui n'aura vraiment pas eu de chance durant sa vie.
J'ai bien aimé le fait que l'auteur détaille vraiment les événements de la vie de Marie Stuart, certes, il y a des descriptions mais toujours analysées.

Je recommande vraiment ce livre pour en apprendre plus sur cette femme !
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« En ma fin est mon commencement », cette phrase brodée par Marie Stuart dans son enfance, Stefan Zweig va la transformer en prédiction.
Son roman retrace la vie de « Marie Stuart », reine d'Ecosse, puis reine de France.
Le caractère impulsif de Marie l'amènera à commettre nombre d'erreurs.
On y apprend aussi cette rivalité entre Marie Stuart, reine d'Ecosse, et Élisabeth Ière, reine d'Angleterre, une rivalité empreinte de crainte réciproque, de faux-semblants, de faux-fuyants…
Enfin, cette longue captivité de 20 ans et sa fin sur l'échafaud, avec une mise en scène, un cérémonial et un déroulement qui scelleront le destin de Marie Stuart pour la postérité.

Lien : https://memoiredeliseuse.odo..
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passionnant et documenté ; se lit d'une seule traite ; ce diable de Zweig a plus d'un tour dans son sac !
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Passionnée et fascinée par la plume de Zweig sur ses nouvelles depuis bien des années, j'ai voulu me frotter à celle-ci dans un autre contexte : sur un roman à vocation biographique, mais pour la première fois je me suis retrouvée face à un texte que j'ai autant adoré que détesté à certains moments. Paradoxal !

La plume de Zweig est toujours aussi belle et efficace. Il a l'art et la manière pour capturer l'essence d'un moment et l'écrire avec des phrases procurant de sublimes sensations tant il sait enrichir et faire vibrer son sujet. Là-dessus pas de doute. Ainsi quand il cherche, ici, à faire revivre le personnage de Marie Stuart et l'ensemble de l'épopée que fut sa vie, il y réussit avec force et passion, comblant chaque manque de sa vie par la richesse de sa plume qui lui permet ainsi de, par exemple, écrire tout un chapitre sur des années où il ne se passe pourtant rien. C'est un maître !

Mais en même temps, toute son écriture est terriblement orientée et c'est assez horrible et crispant à lire. En effet, Zweig fait preuve d'une énorme misogynie dans son écriture des deux femmes de son histoire : Marie Stuart et Elizabeth Tudor. Il en parle de manière à les décrédibiliser sans cesse, en les ramenant à leur condition de femmes telle que lui l'imaginait. Ce sont donc des femmes portées sur l'hystérie, qui se laissent guider par leur désir, qui peuvent désirer un homme qui les a violé et j'en passé. C'est assez abject parfois. le pire étant l'épisode du viol de Marie par celui qu'elle sera forcée d'épouser que l'auteur fait passer pour un moment de passion incontrôlable suscité par une Marie trop provocante qui fini par aimer ça parce que pour la première fois de sa vie elle croise un homme "viril", ce qui la ferait tomber amoureuse de lui... A vomir ! Je sais que le texte a été écrit dans les années 1930 mais cela n'excuse rien. J'ai lu des autrices de la même époque qui n'aurait jamais écrit ça !

Il m'a donc fallu une grande force pour faire abstraction des valeurs de l'auteur qui transparaissaient dans le texte et m'intéresser uniquement aux faits et à l'histoire ainsi mise en scène. Je dois reconnaître que dans l'ensemble, Zweig a parfaitement su faire revivre le parcours de croix que fut la vie de Marie. On sent qu'il s'est bien documenté et qu'il s'appuie sur de nombreux documents d'époque, mais il ne s'arrête pas là, avec sa plume tellement vibrante, il rend vit à cette époque, ces lieux de vie et ces personnages désormais morts. C'est une fresque épique et dramatique qu'il compose, en s'inspirant de Shakespeare qu'il cite allègrement.

Si vous êtes curieux de découvrir la vie de Marie, cela peut donc être une première façon assez complète d'y entrer, du moment que vous savez que sa vision des femmes est très orientée. On y retrouve tout ce qui a fait le sel et les plaies de sa vie et même plus. Il nous fait revivre aussi bien sa naissance que sa mort avec emphase et contexte. On voit s'animer devant nous la jeune Marie jusqu'à ce qu'elle devienne maîtresse de son destin, si elle a jamais pu l'être. On croise avec bonheur et horreur les hommes et femmes de sa vie qui vont sans cesse la jeter sur les routes et dans les cours de toute l'Europe. On la voit tenter de prendre le pouvoir et lutter pour le conserver. On suit aussi toutes ses mauvaises décisions qui la conduiront à son emprisonnement et sa fin inéluctable. Nous ne sommes cependant pas dans un roman historique à proprement parler mais plutôt dans un objet hybride plus proche de l'essai de l'historien car il ne donne pas la parole aux personnages, il ne fait que rapporter les documents d'époque où on entend leur voix et leur prête la sienne. Nous ne sommes donc pas réellement dans quelque chose de romanesque mais dans un texte plus froid et clinique, même si la plume de l'auteur réchauffe l'ensemble.

Pour ma part, connaissant déjà bien la vie de celle-ci, j'ai pris plaisir à la revivre et surtout à analyser comment l'auteur nous la présentait, mais je n'ai rien appris de nouveau ou si peu dans les marges et détails dont il agrémente le récit. Si vous avez envie de quelque chose de plus complet, je vous inviterai à vous tourner vers des auteurs plus modernes comme Michel Duchein ou Luc Mary qui ont écrit plus justement sur le sujet.

J'aimais Zweig dans ses nouvelles, j'aime la plume de Zweig dans ses romans / biographies historiques mais il est dur de faire la part entre l'artiste et l'homme tant ses textes transpirent certaines de ses idées nauséabondes, ce qui rend certains passages de ses romans assez crispants à lire. J'ai aimé voir Marie Stuart et toute sa famille revivre sous mes yeux, mais j'ai été très énervée par la misogynie de l'auteur. C'est donc un roman que j'ai adoré tout autant que détesté par moment.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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