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EAN : 9782221214916
304 pages
Robert Laffont (14/03/2019)
3.4/5   15 notes
Résumé :
Le nouveau phénomène de l'humour vient de Berlin-Est... Et c'est un kangourou !
Un jour, Marc-Uwe Kling voit débarquer chez lui un kangourou sans gêne. Communiste et chômeur, le marsupial vide le réfrigérateur et refuse de payer un loyer. Surtout, il entraîne le narrateur - souvent contre son gré - dans des conversations à bâtons rompus brassant tous les sujets, du totalitarisme des marchands de soupe en sachet aux tatouages de Robbie Williams. Difficile à la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Amateurs d'humour au second degré, ce livre est franchement fait pour vous. Deux personnages qui n'ont certes pas inventé le fil à couper le beurre, mais question humour, ils valent leur pesant d'or.
Le kangourou, qui au départ n'est qu'un voisin de Marc-Uwe, s'incruste petit à petit, jusqu'à finalement emménager chez lui. Cela c'est fait de manière naturelle, juste un peu forcée, mais après tout, Marc-Uwe n'a pas son mot à dire, le kangourou se tape l'incruste et croyez-moi que pour le déloger de là, c'est mission impossible.
C'est malgré tout un duo qui fonctionne assez bien, même si nos deux compères se mènent mutuellement la vie dure, je dirais que quelque part, ils effacent la solitude de l'autre. A deux, ils vont devoir faire face à des situations de la vie courante, mais le problème, c'est qu'avec eux, tout part très vite dans des situations complètement abracadabrantes.
Je pense pouvoir accepter énormément de choses, mais c'est vrai que par moment, j'ai eu un peu de mal à les suivre dans leurs délires. Cela vient peut-être de la traduction, cela vient peut-être de l'auteur lui-même, cela vient peut-être des personnages qui n'en font finalement qu'à leurs têtes, mais certains passages m'ont été plus ardus.
J'avoue qu'il faut un petit temps d'adaptation à l'humour de l'auteur, mais dès les premiers chapitres passés, tout ce passe pour le mieux, je dirais à partir de la vingtième page, les chapitres étant très courts, certains ne font qu'une seule page. Mais ce ne sont pas réellement des chapitres comme dans les autres livres, ici se sont plutôt des petites tranches de leurs vie et cela donne une vitesse de lecture incroyable, les pages s'enchaînent à un rythme de dingue. Sans m'en rendre compte, lorsque j'ai débuté ma lecture, cela faisait environ une vingtaine de minutes que je lisais, j'en étais déjà pas loin de la page 50 !!! Comme je le disais, c'est rapide à lire, les 300 pages, défilent. Mais honnêtement, je n'en retirerais aucune d'entre elles, ni n'en ajouterais, c'est nickel comme cela l'est.
Sans vous en dire plus sur le sujet, sachez que sous des traits d'humour plus que décalés, l'auteur nous sort pas mal de vérités, de constatations sur le monde, sur ce qui fonctionne ou pas dans la société. Il parait qu'avec un peu d'humour, tout passe, eh bien je peux vous certifier qu'il a réussi à faire passer beaucoup de choses qui en temps normal pourraient devenir choquantes, mais ici, cela passe. Un livre que je ne regrette absolument pas d'avoir découvert et que je vous conseille de découvrir vous aussi. Préparez une boîte avec quelques chocolats à la liqueur, cela pourra vous servir
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La vie est pleine de surprises.
La vie de Marc-Uwe surtout . Un beau jour, le destin frappe à sa porte, sous la forme d'un kangourou. Un kangourou qui parle. Et qui s'incruste rapidement, pour donner lieu à une colocation inédite dont l'auteur nous livre ici les moments saillants, sous forme de brefs chapitres.
Car ce kangourou qui parle n'est pas comme les autres kangourous parlants, non. D'abord, il est d'une mauvaise foi épouvantable. Paresseux, glouton, ivrogne à ses heures, il se mêle de tout et envoie son poing dans la figure des gens qui le contredisent. Mais surtout, surtout, c'est un kangourou élevé en RDA. Qui a combattu avec le Viêtcong, qui honnit le capitalisme, qui pratique la philosophie de combat, qui provoque les forces réactionnaires dès qu'il en a l'occasion (du moins tout ce qui lui semble tel), qui a sculpté un jeu d'échecs à l'effigie de la Bande à Baader, et qui rédige un manifeste politique sobrement intitulé Opportunisme & Répression à ses heures perdues.
Bref, on se marre du début à la fin, et la cohabitation - pour houleuse qu'elle soit - réserve des surprises hilarantes.
Du moins aux gens de ma génération.
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Lorsque l'auteur de ce roman découvre que son nouveau voisin de palier n'est autre qu'un kangourou impertinent, communiste et fan de Nirvana de surcroit, il manque de s'étouffer. Et, très vite, il s'habitue à cohabiter avec cet éternel révolté contre le capitalisme et la société de consommation... Car notre kangourou n'est pas en manque d'idées ingénieuses pour prendre à leur propre jeu les tenants du commerce : se créer un numéro payant et tenir la jambe aux démarcheurs c'est un excellent moyen de gagner de l'argent ! le projet commercial trop tôt avorté de créer des chocolats fourrés à la saucisse était aussi dans les tuyaux de notre entrepreneur en herbe.

Très vite nos deux héros deviennent inséparables car le kangourou s'avère un excellent colocataire, avec lequel on peut fumer des pétards en jouant au Monopoly mais aussi et surtout avoir des conversations aussi improbables qu'édifiantes. Un roman presque surréaliste mais pourtant d'une lucidité folle et sans atermoiement sur notre condition contemporaine en général, dans lequel l'auteur met en lumière de savoureux phénomènes particuliers comme "le totalitarisme de la soupe en sachet" ou "le fromage fondu de l'apocalypse".
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Un jour, un kangourou communiste, importun, envahissant, débarque chez Marc-Uwe Kling, vide le réfrigérateur et s'installe à demeure en refusant de payer un loyer. Il s'impose et impose à l'auteur des conversations sans suite sur une multitude de sujets parfois graves, parfois complètement absurdes, insignifiants, mais souvent délirant, censés par le rire nous faire réagir. Heureusement, l'éditeur nous prévient, il s'agit du nouveau phénomène de l'humour. du stand up un peu surréaliste, comique les 30 premières pages avant de lasser.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
— Putain ! Le capitalisme, quelle merde ! crie le kangourou en renversant le plateau de Monopoly. [...]. il n’est pas question que je casque pour la simple raison que je me suis arrêté dans ton idiote de gare.
— C’est bon.
— On va introduire une nouvelle règle. Les gares ne coûtent plus rien. Je trouve que les transports publics devraient être gratuits.
— C’est bon, dis-je pour avoir la paix, bien que, évidemment, les quatre gares m’appartiennent.[...]
Il jette les dés et arrive dans une de mes rues. Je murmure :
— Voyons voir… Schlossallee. Avec trois maisons. Ça fait vingt-huit mille marks.
— Ça fait rien du tout, rétorque le kangourou. C’est un squat. Les squatteurs ne payent pas de loyer.[...]
Puis il déchire le billet de cinq cents marks en deux, il écrit au verso, sur la face vierge, « Droit au logement pour tous – immédiatement et gratuitement », et coince les morceaux de papier entre mes immeubles.
— C’est quoi, ça ? demandé-je.
— Une banderole ! crie le kangourou. Une manif !
Je secoue la tête et je soupire.
— Et qu’est-ce que tu as l’intention de faire ? dit-il, Appeler les flics ? Me faire évacuer ? [...]
Je prends le pion du kangourou et je le mets en prison.
— Aaaaha ! crie le kangourou. Voilà que tu montres ton vrai visage ! Celui qui ne file pas doux, on le met au trou !
— D’accord. Alors, comment tu veux jouer ?
— On recommence depuis le début, répond le kangourou. Plus de loyers. La prison est supprimée. Le policier dans le coin là-bas n’a plus son mot à dire. La carte de la caisse de communauté prévoyant des frais médicaux passe à la trappe, celle des frais de scolarité aussi.
— Et celle de "Vous avez gagné le deuxième prix de beauté", tu en fais quoi ?
— T’as qu’à la garder, dit le kangourou. Encore qu’on puisse se demander à quoi pouvaient bien ressembler les autres candidats.
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- Je n'ai pas voté, répond le kangourou.
- Tu n'as pas le droit ?
- Je n'ai pas le droit et je n'ai pas envie.
- Tu n'as pas envie ?
- Non. Parce que ce n'est même pas une élection, dit le kangourou. Ce n'est qu'une illusion de démocratie, un scrutin en trompe-l’œil, un mirage de souveraineté populaire. Bref, une apparence d'élection ou, pour employer l'expression qui s'impose, un marché de dupes.
- Comment ça, un marché de dupes ?
- C'est comme quand tu vas au supermarché et que tu as le choix entre la soupe en sachet Maggi et la soupe en sachet Knorr, alors qu'en vrai, c'est tout du Nestlé. Le droit de vote offre un semblant de liberté mais, en vérité, je te le dis : il n'y a que le capitalisme, que Nestlé, que du poulet. (p. 21)
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Comme bien souvent, je suis planté bêtement à côté de lui. Au moment précis où je décide de m'éloigner de quelques mètres, juste au cas où, pour pouvoir faire semblant d'être moi aussi un touriste, deux policiers s'approchent.
- C'est votre kangourou ? demande le petit moustachu.
- Chut ! l'adjuré-je. Pas si fort ! Vous ne savez pas à quel point il déteste qu'on pose cette question.
- Je vous ai demandé : est-ce votre kangourou ? demande le policier plus fort.
- Non ! dis-je. Il est son propre maître...
Trop tard. Le kangourou s'approche d'un bond et balance son écriteau en carton sur la tronche des policiers. Et pourtant, ils voulaient juste savoir ce que voulait dire insubordination.
A la fin du procès, le juge m'annonce :
- Je vous condamne à cinq cents euros d'amende pour avoir négligé vos devoirs de propriétaire d'animal.
- Fasciste ! crie le kangourou hors de lui. Justice de classe de merde !
- Demandez à votre kangourou de bien vouloir respecter le tribunal, crie le juge énervé.
- Ce n'est pas mon kangourou, soupiré-je. Ces histoires de rapports de propriété sont franchement très épineuses... (p. 129)
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- Hé, regarde ça ! (je brandis un livre.) Ça, c'est super !

Le guide pratique du guide pratique
Comment écrire un guide pratique

Je retourne le livre et lis la quatrième de couverture : "Comment les quatre Cavaliers de l'Apocalypse, la flexibilisation, l'aliénation, la perte de confiance et l'obligation de réussite s'abattent sur les post-modernes, laissant au milieu des décombres des traditions une société profondément déstabilisée, désorientée et désemparée. Des idéaux inaccessibles de beauté, de décontraction et de bonheur propagés par les médias rendent la crise du moi inévitable. Exploitez, vous aussi, ce climat d'angoisse ! Lancez-vous dès aujourd'hui dans la rédaction d'un guide pratique !" (pp. 158-159)
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- Nous nous battons pour un monde équitable, pour du pain pour tous et pour l'interdiction des chaines prétendument musicales à la télé.
- On ne peut pas dire que vous remportiez un franc succès, fais-je oberver.
- Tu n'imagines pas ce que ce serait sans nous, réplique le kangourou. Les ténèbres du Moyen Age, l'Antiquité.
- N'importe quoi.
- Ha oui ?
- Le kangourou fouille dans sa poche et me fourre une carte de membre sous le nez.
- "Conspiration mondiale judéo-bolchévique pour un monde équitable, pour du pain pour tous et pour l'interdiction des chaînes prétendument musicales à la télé, association déclarée", lis-je. (pp. 42-43)
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