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EAN : 9782265117778
456 pages
Fleuve Editions (16/05/2019)
3.33/5   9 notes
Résumé :
Kenya, 1925.
Théo et sa sœur Maud arrivent en Afrique après la nomination de leur père à la direction des chemins de fer. Séduit tout autant par les paysages envoûtants que par l’ambiance à la fois décadente et captivante de ce qu’on appelle la jet-set de la « Vallée heureuse », Theo fait rapidement la connaissance du charismatique et jovial Freddy et de son amie, la spectaculaire et intrigante Sophie.
Ce duo va l’entraîner dans une vie de bohème et d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Voici un roman historique et politique qui se déroule de 1925 à 1937 en Afrique.
Kenya : 1925, Théo, 14 ans et sa soeur Maud, 12ans arrivent en Afrique après la nomination de leur père William Miller , 54 ans , à la direction des chemins de fer.

Sa femme, Jessie , a dix-sept ans de moins que lui.
Subjugué , séduit par les paysages grandioses et envoûtants de ce pays , laissé de côté , intimidé et moqué en Ecosse , à cause de son allure «  féminine » Theo espère un nouveau départ au Kenya.
Il fait rapidement la connaissance du charismatique Freddie , jovial et de son amie , spectaculaire beauté Intrigante : Sophie de Croye.
Ce duo l'entraînera dans une vie de débauche et de bohème ...
.'
Théo se joindra très vite aux membres du cercle de «  La vallée heureuse , » Happy Valley , où les personnages étaient connus pour leur comportement scandaleux, vies glamours et hédonistes, soirées très imbibées , libertinage chevronné, groupes exotiques et privilégiés , champs de courses, bagarres , orgies, liaisons torrides , mauvaises conduites quand cette vie ne basculait pas dans la tristesse , la toxicomanie, la débauche et le sadisme.
Le Kenya leur était sans doute apparu comme une solution , leur permettant de s'accorder un répit en recréant une société fondée sur un système foncier féodal.
Ces colons semblaient considérer les Africains comme des Enfants Attardés et infantiles, ayant besoin d'être éduqués et dirigés selon un moule paternaliste , une opinion ignoble.
Ils étaient grossiers , étroits d'esprit et leurs convictions moyenâgeuses , dépassées et insulaires ...
Je n'en dévoilerai pas plus.
Certains personnages sont impliqués dans un meurtre au début du livre .
Nous ne découvrirons qu'à la fin, imprévisible, qui est mort...
Un ouvrage sur fond de racisme ,de colonialisme , de corruption , mais aussi de résistance éclairée de la part de Maud , la sœur de Théo, aux portes imminentes de la guerre .
Tout change lorsque celle - ci arrive , l’Afrique change , ce paradis reculé aussi.
Un voyage dans le temps séduisant et troublant qui questionne , interpelle où rôdent pas mal de serpents venimeux.
447 pages ....Impossible de le lâcher ....
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Théo a quinze ans en 1925 quand il arrive au Kenya avec sa famille, son père venant d'être nommé directeur des chemins de fer. le pays est alors sous domination anglaise et le jeune garçon fait la connaissance de Freddie et Sylvie, un duo d'amis menant la vie fastueuse et débridée des riches colons. Fasciné par ces deux personnalités, Theo n'aura de cesse que de devenir leur ami et de partager leur vie insouciante. Mais les années passent, la guerre menace, le pays rejette petit à petit des colonisateurs et le jeune homme devenu adulte comprendra que tout n'était pas aussi simple et glamour que vu par ses yeux d'enfant.

C'est un drôle de livre assez inclassable que cette Vallée des garçonnes (et il faut dire que le titre n'aide pas à comprendre car je cherche toujours les garçonnes dans cette histoire...). Ne connaissant pas l'histoire de la Vallée Heureuse dont l'auteur s'est largement inspirée et pour lesquels elle donne des éléments contextuels dans une postface (il s'agissait d'un petit cercle de colons très libérés qui menaient la belle vie à base de fêtes, débauches et libertinage malgré les critiques des colons plus âgés et "respectables"), j'ai été un peu perdue pendant les premiers chapitres : qui sont ces étranges Freddie et Sylvie, jeunes gens glamours et semblant détachés de toute contrainte sociale ? Et pourquoi semblent-ils susciter l'opprobre de la bonne société coloniale britannique, encore engoncée dans ses clubs, oeuvres de bienfaisance et autres grands dîners ? L'auteur dresse leur portrait vu par les yeux de Theo, cet adolescent plongé dans un milieu qu'il ne connaît et ne comprend pas, et réussit parfaitement à rendre compte de l'atmosphère à la fois guindée et légèrement décadente de l'aristocratie britannique transposée sous les tropiques. Au XXIe siècle, on ne peut qu'être horrifié par la légèreté avec laquelle les colons semblent penser que tout leur est dû dans ce pays, traitant leurs domestiques africains comme des enfants, méprisant ouvertement les kényans et pillant le pays sans vergogne tout en étant persuadés qu'ils apportent le progrès aux populations locales. C'est toute une atmosphère qui revit sous nos yeux et quand on découvre enfin avec Theo à quelles fêtes et occupations extravagantes s'adonne la petite bande réunie autour de Freddie et Sylvie, on est frappé par l'insouciance totale qui règne alors, la beauté et la magie de ce terrain de jeu géant qu'est pour eux l'Afrique et le contraste entre leur désinvolture et les menaces qui vont bientôt s'accumuler sur le pays.

La deuxième partie du roman, plus sombre, est construite autour de Theo devenu adulte et revenant travailler au Kenya après ses études. Nous sommes dans les années 30 et le jeune homme, au départ encore totalement insouciant et naïf, va petit à petit prendre conscience que la réalité n'est pas aussi belle que ce qu'il imaginait à travers ses yeux d'enfant. Là aussi j'ai trouvé le roman très bien construit : l'auteur ne semble jamais juger, elle procède par petites touches pour décrire la fin d'un monde, celui dont rêvait Theo, et la manière dont les illusions enfantines se révèlent peu à peu des impasses. On a souvent envie de secouer le jeune homme tellement il semble détaché des vraies réalités, tellement il cautionne des attitudes de plus en plus inacceptables. C'est toute la réussite de l'auteur que d'avoir construit des personnages très forts auxquels on s'attache : Theo donc, et aussi sa soeur Maud qui contrairement à lui s'est très vite construit une conscience politique mais le paiera cher, et puis la magnifique et paumée Sylvie, que l'on déteste ou adore de page en page.

Un roman au rythme lent, atmosphérique, mais qui finalement réussit à faire revivre un monde disparu, entre nostalgie et rejet devant l'injustice qui régnait alors. Un roman qui décrit aussi magnifiquement l'Afrique, sa nature et son climat exubérant, ses odeurs, ses couleurs, loin de tout cliché. Une belle lecture à laquelle il manque peut être un peu de rythme pour qu'elle devienne un vrai coup de coeur.
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En 1925, au Kenya, dans la société britannique et colonialiste, le jeune Théo va s'ouvrir à l'amitié et à l'amour jusqu'à la fascination. Une initiation à l'âge adulte qui va bouleverser cette jeune vie et poser les bases d'une vie d'homme ayant vécu des joies et des peines. J'ai aimé.
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J'ai été transportée au Kenya, dont on découvre les paysages mais aussi une partie de l'histoire.
Un roman empli de chaleur donc mais de la chaleur des corps et du désir.
C'est aussi une histoire d'amitié mais surtout d'amour.
Le personnage principal que l'on suit et que l'on voit grandir est attendrissant de naïveté.
Les évènements s'enchaînent , et le lecteur peut être surpris du dénouement. Un roman agréable et divertissant.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Son cœur s’arrêta de battre à 20 h 57 tapantes. Elle venait de regarder sa montre, et avait demandé aux totos d’allumer une lampe : elle lisait et, à la sensation d’avoir les yeux qui tiraient, s’était aperçue que la nuit tombait.
C’était par une chaude soirée – au terme d’une longue journée où un air brûlant et moite l’avait enveloppée, humectant sa lèvre supérieure, ses aisselles et le creux de ses genoux – et elle portait un mince cardigan bleu sur une robe blanche. Cela lui avait donné envie de rire, de se retrouver habillée tout en blanc, après tout ce qui s’était passé, ou était-ce de pleurer ? Elle avait fait de nouveau signe aux totos, pour qu’ils lui apportent du thé. Elle avait encore l’estomac fragile. En fait, son corps n’était plus le même depuis l’accouchement. Mais elle n’aimait pas y penser.
Elle avait tourné la tête vers la porte, comme alertée par un bruit dehors. Un crissement accompagné d’un ronronnement grave, pas celui d’un animal : une voiture. Peut-être Théo, s’était-elle dit ; il faisait souvent un saut à la maison sans s’annoncer. Elle avait levé son livre. Elle n’avait pas envie de le voir. Elle n’avait envie de voir personne, sauf les totos qui entraient et sortaient des zones d’ombre projetées par la lumière de la lampe.
À travers l’écran antimoustiques de la porte ouverte lui parvenaient les senteurs du magnolia et des rosiers qu’elle avait plantés. Le parfum capiteux des fleurs, mêlé à l’odeur astringente du citron vert dont les totos se servaient pour cirer les meubles, emplissait l’air de puissantes exhalaisons. Était-ce pour cela qu’elle se sentait fatiguée, ou bien à cause du brusque silence ? Les cigales s’étaient tues, et elle n’entendait même plus le bruit de l’eau. Tout était si paisible.
Un toto s’était présenté avec sa tasse de thé et, de la tête, elle avait fait signe que non. Elle avait changé d’avis. Elle ne voulait plus de thé, elle ne voulait plus rien. Retourne à la cuisine, ou au diable si tu veux, mais ne remets plus les pieds ici. Elle avait fermé les yeux.
La balle avait d’abord transpercé le livre, qu’elle n’avait pas baissé. Cela expliquait peut-être pourquoi il y avait si peu de sang, juste un petit trou noir dans sa poitrine à la hauteur de son cœur. Lorsque les totos l’avaient trouvée, ses yeux étaient ouverts et limpides. Elle avait presque l’air de sourire, avaient-ils dit.
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«  Une vue dont la palette de couleurs possédait un effet apaisant...
Pendant la journée, les flots scintillants de l’océan Indien, les éclairs émeraude des poissons frétillant à fleur d’eau , le bleu pâle du ciel et le vert profond des palmes.
Puis, la nuit, la phosphorescence spectrale dans le sillage des bateaux glissant en silence vers le large » ....
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«  A travers l’écran antimoustiques de la porte ouverte lui provenaient les senteurs du magnolia et des rosiers qu’elle avait plantés. Le parfum capiteux des fleurs, mêlé à l’odeur astringente du citron vert dont les totos se servaient pour cirer les meubles, emplissaient l’air de puissantes exhalaisons .
Étais - ce pour cela qu’elle se sentait fatiguée, ou bien à cause du brusque silence ?
Les cigales s’étaient tues, et elle n’entendait même plus le bruit de l’eau .
Tout était si paisible,.... »
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