Il n'y a pas à dire, Kemono Incidents est vraiment loin des shonens habituels et il faut vraiment avoir le coeur bien accroché, en plus de sa tête pour les épaules pour supporter certaines scènes dépeintes. Une fois de plus,
Sho Aimoto endors notre prudence avec ses dessins mignonnets, colorés et ses personnages drôles, hauts en couleurs, pour mieux nous prendre à revers avec des thèmes durs et cruels.
Cette fois-ci, il s'attaque au viol et à la pédophilie, cautionnés par la société, tût mais sût de tous. La cruauté des kemonos gagne un cran de plus en mettant en avant les victimes les plus innocentes possibles, les enfants. Impossibilité de se défendre et de trouver de l'aide, l'histoire d'Akira et de Yui est plus poignante à ce jour dans la série. Il est intéressant de voir qu'ici ceux sont des femmes qui perpétuent des horreurs, elles ne sont pas les victimes mais bien les bourreaux. Il dénonce le fait que ce soit des hommes ou des femmes, rien ne change à partir du moment qu'ils ont du pouvoir entre les mains et qu'ils sont majoritaires.
Concernant l'intrigue, l'arc spécial Akira prend fin, le combat se clôture de façon inattendu, redistribuant les cartes et permettant à Kabane d'obtenir une opportunité de partir à la recherche de ses parents. Akira prend confiance, se montrant sous un jour plus viril et prenant les choses en mains pour ce qui concerne son jumeau. J'ai apprécié le personnage torturé de Yui, il a gardé une part d'innocence intéressante et j'ai hâte de le voir à nouveau par la suite.
Kemono Incidents est une série sombre, qui pose tout un tas de questions sur la place de l'homme et sur notre société actuelle. Plus on avance dans les tomes et plus je suis certaine que ce n'est pas une série à mettre entre les mains d'une personne de moins de 15 ans. Mais pour tous les autres, je la recommande chaudement et il ne faut absolument pas s'arrêter aux couvertures très enfantines qui ne reflètent absolument pas l'histoire !