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EAN : 9782207159620
272 pages
Denoël (06/01/2021)
3.48/5   70 notes
Résumé :
Amoresano vit à Naples, il a presque trente ans et n'a pas trouvé sa place dans le monde. Ses journées passent lentement, entre la vie chez ses parents, les matchs du Napoli, les soirées avec son ami Russo à écumer les bars et la recherche du travail. Après un échec lors d'un énième entretien d'embauche, il décide d'épuiser ses économies et d'en finir avec la vie, mais une rencontre amoureuse ranime ses désirs et ses espérances.

Alessio Forgione racon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Il s'appelle Amoresano. Il vit à Naples. Il a trente ans, double diplômes universitaires en poche et glande chez ses parents à la recherche d'un emploi qui semble plus qu'improbable . Il passe ses journées à boire et fumer avec son copain barriste Russo. Bref pour un début rien de passionnant sinon l'imagination mêlée aux rêves et aux réflexions existentielles , les détails physiques des conséquences de la pesanteur de l'existence sans but, et qu'à ses heures perdues il écrit des nouvelles.
Et puis , il va rencontrer une fille, dans la rue, et ils vont se retrouver pour boire et parler de rien et finir par faire l'amour.......bof, mais vraiment bof !
Et Naples dans tout ça ? Bien sûr au premier plan le foot, la fameuse équipe où joua aussi Maradona, des matchs en direct, aucune échappatoire 😁. Et une gigantesque promenade à travers une ville fascinante. Mais à vrai dire si quelqu'un ne connaît pas la ville avec ses rues, ses places, ses monuments et ses stations de Métro intéressantes , cette ballade ne signifie pas grand chose.
Je m'attendais à un livre un peu plus original, plus énergique à l'image de la ville, mais à part l'humour qui tombe comme des petits cailloux à certains moments de l'histoire, cela reste un récit indolent constamment noyé dans l'alcool et des comptes d'argent qui souligne un désespoir permanent ( le mec ne gagne rien et de sa pécule qui se fond chaque jour il nous en précise chaque dépense et en donne un compte rendu de ce qui lui reste tous les 10-20 pages ) qui vu les temps qui courent, j'aurais pu m'en passer 😁. Et la prose à l'image de l'indolence du récit, des phrases souvent minimales ( que j'aime beaucoup dans la littérature sud-américaine , mais ici qui passe très mal ) comme des sms, ont aussi fini par me lasser, - J'ai mangé ceci. J'ai bu cela. C'était 150 euros. Elle avait du verni blanc sur les ongles.....- . Et une fin dont je ne sais quoi en dire, car je m'y attendais.
Bref je ne pense pas que ce soit le livre juste pour vous donner envie de voir Naples ou d'y retourner, une ville perso que j'adore. Mon conseil est d'aborder Naples sans Amoresano 😁!
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La véritable héroïne de ce roman aussi beau que crépusculaire au fond c'est Naples. Elle est là à chaque page, elle enserre les personnages de sa présence immuable. Ensorcelante et grouillante de vie elle instille un poison paralysant qui empêche sa jeunesse désillusionnée de fuir. C'est du moins le ressenti du narrateur Amoresano, 29 ans, qui traîne sa mélancolie dans le lacis des Vicoli (ruelles) de cette cité populaire où détritus et graffitis modernes côtoient splendeurs antiques. Il cherche sa place se débattant dans le filet de l'incertitude tout en donnant l'illusion de vivre et de vouloir partir. La mer de la baie de Naples est davantage un barrage à toute velléité d'évasion qu'un horizon de liberté. Engoncé dans son manteau, poings serrés au fond des poches, clope aux lèvres, brouillé par les vapeurs d'alcool, Amoresano arpente en solitaire où avec son ami Russo, les Piazze et rues de Napoli parfois même les îles alentours zonant de bars en pizzerie. Il vivote au rythme des buts ou défaites de la légendaire équipe de foot le Napoli. Entre deux rasades de Vodka ou de vin souvent accompagnées de mets italiens qui font saliver,il recherche vainement un emploi et écrit des nouvelles espérant un jour être publié. En attendant il vit sur ses faibles économies et au fur et à mesure qu'elles décroissent, son angoisse croît. Un décompte financier et vital s'enclenchent. Dans ce livre d'atmosphère au charme particulier les sensations, la perception dominent sur le visuel. Un jour au hasard d'une rue celle qui réveillera sa pulsion de vie lui apparaît. Elle, Nina. Il en tombe furieusement amoureux « Tu es plus belle que le Napoli qui mène 4 à 1 à Bologne ». Ce héros bancal, malmené et sans grande ambition est subitement animé d'un désir brûlant de vivre et partage avec elle des moments torrides et passionnels. Seulement « la journée dans laquelle j'aurais voulu vivre toujours prenait fin » le temps du désenchantement va poindre et la brise de la tragédie se lever transformant le bleu cobalt de la baie de Naples en bleu nuit. Dans une langue simple et dialoguée l'auteur souligne la précarité des liens mais aussi de la vie. Et c'est beau.
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Napoli mon amour d'Alessio Forgione ou la désespérance.
Amoresano va bientôt fêter ses 30 ans. Il est napolitain à la vie à la mort. Sans travail, vivant chez ses parents, ses journées passent lentement, très lentement. Il ouvre parfois un livre de droit, le concours approche, tourne en rond dans sa chambre, envoie des C.V, répond à des annonces mais aucun travail pour lui, une virée dans les bars avec son ami Russo termine une nuit bien alcoolisée. Et ses économies diminuent au fil des jours. Encore une entrevue qui n'aboutit pas:
"Je pensai que le monde ne voulait pas de moi et que je ne voulais plus de lui. Je pensai qu'une fois épuisées mes économies je me tuerais, je le pensai. Sans cris et sans heurts, car c'était une chose parfaitement rationnelle."(p 64)
Et l'amour vient à passer elle s'appelle Nana.. et ses économies fondent encore plus vite et ....
Alessio Forgione nous narre sans fioritures les errances et déambulations, les larmes cachées, les sourires éclatants d'Amoresano. Naples est là incontournable, ses vicoli, ses bars , Napoli l'équipe de football au maillot bleu..
Quelques pages émergent par leur luminosité en particulier celles consacrées au film culte d' Alain Resnais Hiroshima mon amour.
Merci aux éditions Denoël et à Babelio pour ce roman découvert lors de la dernière Masse critique générale.
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"Napoli mon amour", c'est l'histoire de Naples dans toute sa splendeur, dans sa réalité : ses ruelles, ses places, ses bars, son club de foot. C'est aussi la vie d'Amoresano, trentenaire, deux diplômes en poche, un travail sur des navires, un retour chez les parents, une somme sur un compte en banque, des livres lus, sans avoir trouvé sa place dans la société.

Tous les matins, Amoresano voit ses parents partir travailler. Pas lui. Lui, se lève, lit, se lave, lit à nouveau, étudie parfois, rencontre Russo son meilleur pote souvent, boit des bières dans les bars de Naples en regardant un match de foot et compte l'argent qu'il lui reste. Puis la rencontre : Nina !

Nina crée comme un renouveau, des joies, du bonheur, des rencontres, de l'espoir. Mais Amoresano n'est que l'ombre de lui-même, il dilapide le peu d'argent qu'il lui reste par amour. Il écrit de plus en plus, avec la peur au ventre, la peur de se retrouver seul, inutile dans une Naples électrisante, surtout quand Nina lui apprend des projets de partir.

Un roman unique, qui se transforme au fil des pages en tragédie, en mettant le doigt sur toute une génération en excluant les clichés. L'histoire d'un passage à l'âge adulte au rythme d'une ville, d'une course entre la dolce vita et le clair-obscur d'une innocence inavouable.

Alessio Forgione raconte l'histoire d'une Naples sombre, aux âmes errantes les ruelles, perdu dans un labyrinthe de questionnement, dans un silence de cathédrale même lorsque les places de la ville sont noires de monde lors d'une soirée de foot.

Un roman intense, plein d'angoisse existentielle, mélancolique à souhait. Un roman féroce au grand charme littéraire, émerveillé par les déambulations de cet homme dans une Naples toujours aussi émouvante de beauté.
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Pour qui connait un peu ou beaucoup cette ville baroque et excessive, Napoli mon amour offre le premier avantage de nous replonger avec beaucoup de réalisme dans ses rues entre splendeur et pourriture. le premier roman de Alessio Forgione est-il autobiographique ? Sans doute un peu, sachant que son narrateur, tout juste 30 ans, a des velléités d'écriture. Mais son quotidien, que le livre décrit avec infiniment de détails, est celui d'un garçon désoeuvré, encore un adolescent, d'une certaine façon, qui s'anime lorsque le Napoli joue et qui passe la plupart de ses soirées avec son meilleur ami à boire des bières et à fumer. Il a des aspects agaçants, d'ailleurs, son égocentrisme notamment et ce manque de volonté pour trouver un travail mais il est vrai qu'on ne lui propose que des tâches dégradantes. Usant du passé simple, Forgione colle au plus près de son héros qui voit fondre peu à peu son petit pécule, en nous précisant le prix de chacune de ses dépenses. Mais le prix à payer de la vacuité et de la désespérance de cette existence, le narrateur de Napoli mon amour le raconte avec une lucidité défaite qui finit par attendrir. Surtout que l'amour pointe le bout de son nez, inattendu, et que l'embellie est magnifique, même si elle est presque condamnée à l'échec d'avance. Ce sont les plus belles pages du livre, qui nous font aimer cet homme au seuil de la précarité et dont l'avenir s'inscrit en pointillé, comme beaucoup d'autres du même âge et dans la même situation économique.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Il me répondit que j'avais raison de me foutre de tout, de ne pas souffrir. "Parce que si tu souffres, ça ne se voit pas, et si ça ne se voit pas, c'est comme si tu ne souffrais pas".
Je ne le corrigeai pas.
Je n lui dis pas qu'en réalité j'étais fou de douleur à chaque instant et qu'à cet instant aussi, même quand il me voyait normal, j'étais en réalité fou de douleur. Je ne lui dis pas que c'était comme un cancer, qu'à l'extérieur je me sentais normal mais que je pourrissais de l'intérieur. Je ne lui dis pas qu'une main s'était introduite dans ma poitrine et avait emporté mon cœur. Je ne lui dis pas que je mourais. Je ne lui dis pas que je voulais mourir, que je l'avais peut-être toujours voulu et que Nina avait aggravé la situation. Je ne lui dis rien et restai muet, puis je pensai que ce silence pouvait être mal interprété, perçu comme une preuve ultérieure de ma désinvolture, et lui mis une main sur l'épaule.
"Tu bois quoi?" lui demandai-je.
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Pendant que je l'embrassais, je pensais que c'était sans doute ça la pauvreté :être heureux , tout en sachant que ce bonheur ne durerait pas, car alors qu'il existait et durait il y avait déjà quelque chose de néfaste , dans le reste du monde , dans le reste de sa propre vie, dans l'air et jusque dans le bonheur , une chose qui minait le bonheur même .
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Fouettés par le vent, les gros pins bruissaient comme s'ils étaient vêtus de jupes en satin vaporeuses. Je le remarquais surtout la nuit, en les observant de mon lit, car si les journées à l'hôpital sont longues, les nuits le sont beaucoup plus. Une alarme qui sonne, un gémissement, les sabots traînants des infirmières, et difficile de se rendormir ensuite en sachant que quelqu'un est en train de mourir ou une chose de ce genre.
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Nous parlâmes d'Anacapri, de combien elle était belle et de combien Capri était minable à côté, avec ses gros riches, riches jusqu'à exploser, et comme la nature d'Anacapri semblait hostile. La nuit, si le vent soufflait fort, on n'entendait que le bruit des feuilles et des branches qui se heurtaient. La journée, on n'était jamais très loin des pics hauts et fris des montagnes acérées, visibles depuis toute l'île. Et la mer aussi était compliquée. Des rochers partout.
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L'amour n'est autre qu'une grosse hémorragie. Quelqu'un arrive, nous donne un coup de couteau et puis on se traîne dégoulinant.
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