Chère lectrice, Cher lecteur,
Dès que j'ai vu le titre de ce livre, je me suis dit que j'allais me retrouver dans cette histoire. J'adore les récits se déroulant dans de grands espaces.
Annie Perreault, l'autrice, nous en offre un excellent avec ce bouquin. D'ailleurs, je tiens à remercier la maison d'édition Alto, car j'ai reçu une copie de ce dernier en service de presse.
Que raconte
Les grands espaces?
Sur les bords du lac Baîkal, Anna est recueillie par l'Ours dans sa cabane. Elle et lui se trouvent au Nord. Tandis qu'à l'Est, une jeune Anna, à bord du Transsibérien, rencontre une femme mystérieuse : Gaby. Entre les deux, une amitié va naître. Puis, à l'Ouest, Eleonore, une jeune femme passionnée, fougueuse, éprise de surf et de
Youri Gagarine, apparaît prisonnière du conformisme et des préjugés de son époque. Au Sud, Celle que l'on ne voit pas pose des questions aux autres concernant le moment de froid les ayant marqué. Elle recueille leurs témoignages et elle écrit un roman.
Ce que j'ai pensé de ma lecture
Avec les thèmes exploités dans ce roman polyphonique et fragmentaire, il allait de soi que j'allais être touchée. Ces derniers me font vibrer en tant que lectrice, Je suis une femme du Nord. Ainsi, j'ai adoré les thèmes de :
la froideur;
la géographie du coeur et des sens;
les espaces trop vastes;
le mouvement à l'intérieur et à l'extérieur;
la fureur de vivre;
la fuite.
J'aime ces femmes qui se cherchent, qui ont perdu leur boussole, qui ne peuvent retrouver l'étoile polaire pour les guider. Elles me parlent tout comme la nature qui est indissociable de la quête identitaire. Je me définis peut-être comme elles par la nature et par la faune m'entourant.
«Les paysages, le climat, le sol et les forêts, l'air qu'on respire, peut-être que tout ça nous définit. Comme une empreinte.» (p. 169)
Ainsi, la quête identitaire s'avère indissociable des espaces extérieurs et intérieurs. Les personnages cherchent tous à rejoindre la beauté à travers leur regard. Ils veulent vivre leur passion.
«Je connais bien la neige. Courir dans le froid me procure un sentiment d'être incroyablement vivante. Je compte courir en poète.» (p. 237)
Et que dire du lac Baïkal? Un lac au nom poétique et qui a une voix dans ce récit. Il appelle, il attend, il vit. Il est porteur de vie et de mort. Je rêve maintenant de prendre le train et de me laisser porter sur le chemin de fer transsibérien et d'aller le voir ce lac et de me sentir vivante l'espace d'un instant. Moi qui suis une femme de froid, de sapins et qui a vu neiger.
Mais, le personnage qui m'a le plus touchée dans le récit est Eleonore. Elle est trop vivante, trop différente, pour sa famille et pour son époque. Elle sort trop du cadre établi pour avoir le droit d'être. Elle m'a émue. C'est une marginale, celle que l'on doit faire taire, celle que l'on doit éteindre.
«J'ai peur que cette intervention me fasse perdre ce que je chéris le plus, cette imagination qui me tient chaud, qui efface ce qu'il y a de plus terne pour me propulser là où tous les rêves sont possibles. » (p. 139)
Devez-vous lire
Les grands espaces? Absolument.
Annie Perreault écrit avec son coeur et ses personnages féminins sont plus grands que nature. Un livre sur la quête de soi et sur la géographie du froid. J'ai tout simplement adoré.
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