L'épopée des Normands de Sicile, Tome 6 : Les dieux dévoreurs

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Quiconque aura lu la série des Normands de Sicile aura vraisemblablement jeté un coup d'oeil sur Wikipedia pour connaître la vraie histoire de la Sicile à cette époque. Donc l'assassinat de Maion de Bari ne surprendra personne.
Et tout l'intérêt du livre réside dans cette marche vers la mort de cette homme.

L'énigme policière en devient juste un élément secondaire. D'ailleurs l'identité du coupable du meurtre de l'ambassadeur de Venise m'a vite paru évidente tant Azarquiel traînait une attitude étrange. Je suis donc, encore une fois, déçu par le côté strictement policier du roman.

Reste le côté purement historique. J'ignore si les personnalités des puissants de l'époque (Guillaume 1er, la Reine Marguerite, Maion de Bari...) étaient celles décrites par V. Moore, mais on suit avec un certain intérêt les errances et les hésitations qui ont conduit à cette fin inévitable et sanglante.

Gros regret: la présence de deux Mathieu Bonnel! Erreur de l'éditeur? de l'auteure? Vérité historique? Cela, en tout cas, ne rend pas la lecture très agréable.

Il ne me reste donc qu'à lire le 7ème et dernier tome de cette épopée. Et j'avoue que je ne serai pas mécontent d'entre finir avec une série qui m'aura quand même assez déçu dans l'ensemble.

J'ai pris cette série sur l'épopée des Normands de Sicile et de Tancrède le normand en cours de route avec ce tome. Ce qui n'a pas gêné la compréhension de l'histoire ou celle des liens qui unissent les personnages. Mais, de manière générale, il y a là trop de personnages pour s'y attacher vraiment. Heureusement un appendice reprend la liste des personnages réels ayant vécu à cette époque et resitue leur parcours.
D'ailleurs, ce livre de la série Grand détectives appartient plus au genre du roman historique qu'au roman policier. Car Vivianne Moore narre par le détail un complot visant à faire tomber Maion de Bari, le conseiller omnipotent du roi de Sicile Guillaume I er après avoir été celui de son père Roger II. L'irréprochable Hugues de Tarse qui soutient et aide Maion de Bari est la victime indirecte de ces grandes manoeuvres. Il se retrouve accusé d'avoir assassiné un ambassadeur vénitien, qui l'aurait cocufié. Il va découvrir là le niveau de reconnaissance des puissants lorsque leurs intérêts sont en jeu. Heureusement Tancrède d'Anaor, qui pourtant hait Maion de Bari, va faire passer le respect qu'il a pour son quasi père Hughes de Tarse avant tout autre considération.
L'intrigue policière est décevante, mais le contexte historique avec cette Sicile du douzième siècle où les Normands se sont installés, où les maures continuent de vivre, et qui connaît des jeux d'alliance et d'opposition avec Venise, Gênes ou Byzance, est très intéressant.

Un très beau récit même si j'ai pris le milieu de la saga. L'Italie au temps des grandes guerres de pouvoir mais aussi des grands savants. Des savants, un honnête conseiller qui se retrouve sali, des révoltes populaires... J'aime beaucoup le style de l'auteur qui transmet ses connaissances historiques de manière fluide, facile. On apprend en s'amusant. Et toujours une bonne intrigue policière.

L'auteur bénéficie d'un vrai talent de plume. L'écriture est aisée et le style nous plonge tout droit dans la Sicile du Moyen-âge, carrefour de civilisations. Les intrigues sont toujours très fouillées et très bien documentées d'un point de vue historique. Ce dernier tome laisse une vraie place aux intrigues de palais au sein desquelles les complots s'enchaînent et séparent nos deux héros de manière inexorable jusqu'à la fin du roman. Je reste preneur de cette série à tout point de vue.