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Philippe Paringaux (Traducteur)
EAN : 9782221115169
864 pages
Robert Laffont (07/10/2010)
4.14/5   40 notes
Résumé :
Après plusieurs années de recherche, ayant eu accès à des sources jusqu'alors inexploitées et recueilli les confidences inédites des principaux témoins, Philip Norman a réuni une masse d'informations nouvelles sur la vie maintes fois chroniquée du fondateur des Beatles. Monumental et passionnant, son livre s'impose comme LA biographie de référence - le livre le plus pénétrant, le plus humain, le plus complet jamais écrit sur John Lennon et la fresque de toute une ép... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
De manière assez paradoxale, ce livre de Philip Norman est formidable.

Paradoxale car pour qui s'intéresse un peu aux Beatles, cette "vie" de Lennon a déjà tellement été diffusée, que tout est connu ou presque (j'ai quand même appris des choses et notamment sur la vie sentimentale de sa mère, Julia et plus incroyable encore, de sa tante Mimi).
Paradoxale surtout parce que le portrait dressé par Norman est à la fois bienveillant et terrible.

A la fin du livre, l'auteur semble étonné de la réaction négative de Yoko Ono à la lecture des épreuves.
Soit il est très naïf, soit très hypocrite.
Car le profil du John Lennon qui ressort de ces pages est plus ou moins celui d'un psychopathe tant il présente pratiquement tous les signes de ce trouble de la personnalité :
- L'intolérance à la frustration : on lui a volé sa mère, son père, son groupe'Il ne supporte pas de ne plus être le premier...
- L'absence de remise en question et le rejet de la faute sur les autres : il ne réussit pas à l'école car elle est inadaptée à son intelligence, il contribue largement à la fin des Beatles en introduisant Ono auprès des 3 autres dans des conditions suicidaires (on imagine la tête de Macca quand Yoko lui dit que son jeu de basse n'est pas juste), tout en leur reprochant de ne pas l'avoir acceptée, ses disque new-yorkais ne rencontrent pas le succès, c'est injuste...c'est lui contre le monde qui ne le comprend pas.
- Il est irresponsable : il cherche en permanence à enfreindre les règles tout en se montrant d'un conformisme affligeant et d'une obstination infantile. Il se montre intransigeant et aveugle quand il s'agit de sauver l'empire financier des Beatles, il fraye avec des extrémistes et s'étonne d'avoir le FBI aux trousses, prône la révolution avec un permis de séjour, tout en vivant dans le luxe, se montre longtemps incroyablement misogyne, antisémite et homophobe, fait le salut nazi à un balcon devant la foule à Liverpool'.
- Il est souvent dans l'indifférence ou la réponse inadaptée : il se moque cruellement de son ami Stu, il humilie sa femme Cynthia, il néglige Julian, il méprise Brian Epstein, voire George Martin, il a des réactions « anormales » par rapport à la maladie, la mort ou le handicap'Ne l'a t-il pas écrit : Comment puis-je avoir un sentiment, quand je ne sais pas si c'est un sentiment ? (How)

Icing on the cake : il offre un parfait exemple de complexe oedipien : il regrette de ne pas avoir couché avec sa mère et menace de mort son père. La totale !

Et que dire de Yoko telle qu'elle apparaît dans le livre ?
Philip Norman ne tarit pourtant pas d'éloges : artiste importante, musicienne accomplie...
Pourtant, comment voir en elle autre chose qu'une artiste conceptuelle fumiste, exposant des petits mots, mettant en scène des happenings snobs et ridiculisant le Beatle en l'entraînant dans de puériles courses en sac et autres bed-in, l'orientant vers des albums aussi prétentieux que vains (unfinished 1 et 2, Wedding Album), abandonnant facilement sa "carrière" pour se transformer en femme d'affaires accomplie, tout s'appuyant en permanence sur des révélations de voyants et autres médiums'

Et que dire de cet amour-passion effrayant ! En alignant les faits, Norman donne indirectement raison à tous ceux qui estiment que Yoko a châtré John Lennon et que depuis le début, elle a représenté un parfait substitut de la mère ("Mother Superior") et assouvi les fantasmes incestueux du Walrus.

Et pourtant, cet homme au profil psychologique compliqué, destiné peut être à finir dans un anonymat qui aurait renforcé sa frustration pathologique, a su forcer le destin, se fondre dans un ensemble unique, révolutionner la musique et pondre quelques uns des titres les plus emblématiques des temps modernes. En tant qu'individu, il a su aussi évoluer, aimer, s'excuser ou pardonner, et être drôle et lucide, souvent.

Dès lors, comment ne pas se poser la question : aurait-il été aussi influent s'il avait été moins perturbé ?
On ne le saura jamais. En attendant, on peut penser qu'il s'est très tôt parfaitement cerné. John Lennon a t-il été autre chose que ce qu'il écrivait dans "Nowhere Man" : "Il est de nulle part...il ne sait pas où il va...Il est aussi aveugle qu'on peut l'être...n'est-t-il pas un peu comme toi et moi" ?

Livre passionnant, impressionnant (près de 1200 pages), qui n'échappe pas toujours à la tentation de re-création romanesque, mais qui se dévore avec plaisir et sans ennui.
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Excellent ouvrage de Philip Norman qui est un biographe que j'apprécie énormément. C'est de nouveau bien écrit et très complet. Pour vous donner une idée, on entame la vie de John Lennon au sein des Beatles qu'à partir du 2ème quart du livre. Évidemment on ne peut jamais donner aveuglément plein crédit au récit forcément subjectif qu'un auteur fait d'une personne, quelle qu'elle soit. Pourtant j'ai eu tendance à prendre la main tendue de Norman car il évite quasiment tout le temps le manichéisme, ce qui est important avec John Lennon qui est tout sauf fade. Il est des moments où il est vraiment détestable et d'autres où il force le respect. On apprend énormément de choses sur l'artiste, le musicien et surtout sur l'homme. Pas facile de garder les pieds sur terre quand on est porté aux nues depuis ses 22 ans et qu'on a le compte en banque un peu plus fourni que le mien (rires). Philip Norman a eu accès à des interlocuteurs privilégiés comme Yoko Ono qui semble ici loin de l'image de "briseuse de Beatles" qu'on lui a donné (et à mon avis qu'on lui donne toujours); on a même l'impression qu'elle se donne un peu le beau rôle face à un John Lennon hyper jaloux (tiens, ça me rappelle une chanson). Je continuerais écrire des heures tant j'aime la musique des Beatles mais je pense que je vais rapidement devenir chiant donc je vais arrêter… Bon, c'est une brique de quelques 830 pages qu'il faut se farcir mais si vous êtes curieux de la vie de John Lennon, c'est LE livre qu'il vous faut.
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Une personnalité complexe !

C'est ce qui ressort de la lecture de ce livre. L'homme qui a chanté « All You Need Is Love », « Imagine » et tant d'autres perles de la Pop culture était un être tourmenté. Abandonné par ses parents dès son plus jeune âge, puis confié à sa tante. Il ne retrouvera sa mère à l'adolescence que pour la perdre de nouveau, fauchée par un chauffard (je ne m'étalerai pas sur le sous-texte incestueux avancé dans le livre).
Au delà de l'activiste et chantre de l'amour universel, Lennon était aussi un être tyrannique avec à peu près tout le monde. Que ce soit ses compagnes (Cynthia Lennon), ses compagnons musiciens (George Harrison), managers (Brian Epstein), producteurs (George Martin). Tous ont eu à subir sa violence verbale et parfois physique.
Le chanteur était bien conscient de ses propres travers et travaillait constamment sur lui-même afin de s'améliorer. La fameuse thérapie du cri primal fut une des solutions mises en oeuvre pour y remédier.
Évidemment le livre ne dresse pas uniquement un portrait négatif du fameux Beatle. Ne manquant pas de souligner son génie mélodique, ses engagements politiques etc
Mais il est bon de rappeler, à l'heure où on nous demande constamment de « séparer l'homme de l'artiste » ou « l'oeuvre de son auteur », que le génie habite le plus souvent des êtres borderlines, asociaux voir même carrément antipathiques. Car c'est en allant sonder les recoins les plus sombres de leur personnalité qu'ils accouchent d'oeuvres qui font la gloire, la richesse et la fierté de l'humanité.
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Qui est réellement John Lennon ?? Sur les photos nous le voyons lunaire avec ces lunettes rondes cerclées de métal. Il semble doux et absent. le portrait qu'en trace Philip Norman est très loin de cette image.

Quel pavé, quelles recherches, quel beau travail !!!!

John Lennon est élevé par sa tante Mimy après la séparation de ses parents, sa mère ayant été jugée un peu « immature » et, surtout, Mimy, ne voulait pas se séparer de John. Norman nous décrit un John batailleur, cherchant noise, ironique et moqueur, rebelle, toujours inquiet et peu sûr de lui. Il pouvait tout aussi bien se montrer très attachant…. Surtout lorsqu'il voulait faire céder sa tante et obtenir ce qu'il voulait.

Nous le voyons, comme tous les enfants de cet âge, jouer aux cow-boys et aux indiens, mais sa préférence allait toujours vers le plus faible.

Au fil des pages et de l'enfance de John Lennon, nous voyons apparaître the Strawberry Field, immense demeure gothique près de Woolton. Plus loin, Eleanor Rigny nom gravé sur une tombe (Eleanor Rigby, Epouse bien-aimée de Thomas Wood et petite-fille des susnommés…)


Malgré la séparation de ses parents et le fait qu'il ait grandi loin d'eux, John n'a jamais manqué d'amour et de tendresse :

« Pensez à toutes ces chansons sur l'amour que John a écrites avant même d'avoir vingt et un ans, dit-elle. Comment aurait-il pu le faire s'il n'avait pas connu beaucoup d'amour dans sa vie » (commentaire de sa cousine Leila)

Somme toute, c'était un petit garçon qui n'aimait pas l'école, préférant garder l'argent des dons pour le foyer du Docteur Bernardo, grand lecteur et bon dessinateur. Un myope qui refusait, comme beaucoup, ces affreuses lunettes. Bref, un gamin de l'après-guerre normal de la working-class.

Arrive le temps de l'adolescence avec diverses formations musicales, petits contrats de quatre sous dans les kermesses et autres bars de Liverpool jusqu'à partir à Hambourg.

Je n'ai pas encore terminé cet ouvrage, mais je pense que cette partie est la plus importante. Pour l'instant, je fais « relâche » avant l'overdose, mais je le reprendrai volontiers car, ce n'est ni ennuyeux ni roboratif, pas trop de dates…. Cela se lit comme un bon roman.

Je tiens à remercier Libfly et les Editions le Points pour ce beau cadeau et cette belle ledture pas encore terminée. Un bel ouvrage en tout cas.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Cette bio de l'auteur Philip Norman est un pavé foisonnant que j'apprécie beaucoup, car il brosse un portrait quasi complet. Et bon point, on est axé sur Lennon en entier, pas encore zombifié par sa participation aux Beatles, parce que je le trouve plus intéressant en solo. Évidemment, on ne peut jamais donner carte blanche, à un récit subjectif qu'un auteur écrit sur une personnalité. Mais, j'ai eu envie à prendre la main tendue de Norman, car il est franc dans son style, et John Lennon n'a laissé personne indifférente. Il a des faiblesses et des forces, ce qui le rend plus humain. On apprend plein de choses sur l'artiste, le musicien et surtout sur l'homme. Philip Norman a eu accès à sa compagne Yoko-Ono qui lui a donc soufflé nombre d'histoires perso. Mais sont ils tous véridiques ? Les 830 pages se lisent bien, quoique des fois, il y ait des lourdeurs inévitables, car trop long. Je conseille en conséquence de le poser, et de le reprendre un autre jour. Si vous êtes, comme moi, un curieux de la vie de John Lennon, c'est la bio qu'il vous faut.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Selon des associés proches, parmi lesquels Joe Flannery et Peter Brown, Brian commanda dix mille exemplaires de "Love Me Do", grosso modo dix fois la quantité maximale qu'il aurait été susceptible de vendre chez NEMS, afin d'assurer l'entrée du disque dans le "Top 20". John, cependant, clamera que le succès de la chanson n'était dû qu'à ses qualités propres, et le parcours de celle-ci dans le hit-parade tendra à lui donner raison.
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« Ils se fichaient de ce que je filmais parce qu’en tant que producteurs, ils pouvaient supprimer tout ce qu’ils voulaient, se rappelle Lindsay-Hogg. Tout cela commençait à ressembler à la pièce Huis clos de Sartre… des personnages enfermés dans une pièce tout en ignorant pourquoi ils sont là et comment en sortir. Il n’y avait apparemment aucun moyen d’arrêter ça. »
(Séances de tournage de Get Back)
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“Give Peace a Chance” est super, mais ce n’est pas le disque que j’emporterais chez moi pour l’écouter ; ce n’est pas aussi bon que “You’ve Got to Hide Your Love Away” ou “Girl” ou “In My Life”. Pour moi, ces chansons-là fonctionnent à un tout autre niveau. Qu’un homme puisse se sentir peu sûr de lui et se remette en question comme mon père le faisait dans ses chansons, c’est un phénomène postmoderne. Des artistes comme Mozart ou Picasso ne l’ont jamais fait [...]
(Post-scriptum Sean se souvient)
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Au St Regis, ils continuèrent d’accumuler de la pellicule pour le documentaire [...], recrutant des VIP amis séjournant eux aussi dans l’hôtel afin qu’ils y fassent de courtes apparitions. L’un d’eux était le grand danseur et chanteur d’Hollywood Fred Astaire qui – bien que risquant de manquer son avion – accepta de se faire filmer en train d’arpenter une pièce avec Yoko. Toujours perfectionniste, Astaire demanda d’effectuer une seconde prise.
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C’était comme quand il consultait la liste des best-sellers dans le New York Times Book Review et était déçu de ne pas y trouver son nom. Je lui disais : “Mais tu n’as pas écrit de livre. – Ce n’est pas la question”, me répondait John. 
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