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EAN : 9782221125960
378 pages
Robert Laffont (10/01/2013)
3.99/5   38 notes
Résumé :
Parfois la vérité est la pire des tortures... Geiger a un don : il décèle le mensonge au moment où il l'entend, et dans son métier « la recherche d'informations » comme l'appellent ceux qui la pratiquent, ce don est précieux. Ses clients, riches et impitoyables, sont les multinationales, les agents du gouvernement ou la mafia. Les méthodes de cet expert dans l'art d'interroger vont de l'agression brutale à la manipulation psychologique complexe, et il arrive toujou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la multitude, foultitude, tripotée de thrillers édités chaque mois, pas facile de sortir du lot.
Un bon moyen est de trouver une accroche, une idée lumineuse, une trame suffisamment originale. C'est le cas de cet « Inquisiteur ».
Le lecteur se retrouve face à un personnage singulier, un bourreau dont le métier et de faire « cracher » les renseignements. Peu engageant comme protagoniste principal, mais diablement intriguant.
La première partie du roman est un modèle du genre, une vraie réussite, soignée, où le lecteur côtoie un personnage énigmatique, aux méthodes choquantes, Et pourtant Mark Allen Smith attise notre curiosité avec talent, pour au fil des pages, nous faire entrer en empathie avec ce tortionnaire que l'on voit changer au fil des pages.
Las, la suite n'est, à mon sens, pas au même niveau, la dernière partie étant plutôt convenue.
Il n'empêche, le bouquin tient globalement son rôle, et l'éditeur annonce déjà la suite des aventures de Geiger, le tortionnaire qui s'est découvert une humanité. On sent d'ailleurs que l'auteur en a volontairement gardé beaucoup sous la savate (un peu trop à mon goût) et a trouvé clairement un bon filon.
Lien : http://gruznamur.wordpress.com
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On l'appelle l'inquisiteur.
C'est le seul. C'est le meilleur.
On l'emploie pour confondre les menteurs, les dissimulateurs et les magouilleurs.
Que ce soit le gouvernement, de riches sociétés ou la mafia, Geiger est incontournable et même recherché.
Mais quand on lui impose comme client, Ezra, un enfant de douze ans, et qu'il flaire les motivations malhonnêtes de ses employeurs du moment, c'est le déclic. Impossible de mener à bien cette mission. Les rouages bien huilés de son entreprise vont grincer mais il est hors de question pour Geiger d'obéir aveuglement et sans comprendre.
Pourquoi un tel acharnement sur ce jeune adolescent? Surtout lorsqu'il soupçonne le gouvernement et la CIA d'être les instigateurs de cette affaire. Pour quelle raison souhaiter le silence à tout prix du père d'Ezra?
Commence une trépidante course-poursuite entre ses employeurs furieux et lui, Ezra et Harry, le compagnon de route de l'inquisiteur.
L'inquisiteur, au contact de cet enfant, se retrouvera confronté à ses souvenirs d'enfance, puissamment enfouis et occultés, à la hauteur des atrocités vécues, devra s'adapter à la nouvelle donne, changer ses habitudes et son regard sur le monde, lui qui avait trouvé son équilibre dans une bulle et une existence parfaitement compartimentée.
La recherche de la vérité mettra Geiger et son entourage en danger, mais la quête de cette vérité le guidera coûte que coûte...

Cette lecture est un grand coup de coeur. C'est un premier roman de qualité qui évite pas mal de maladresses, de celles que l'on reproche souvent aux jeunes auteurs. Avec l'inquisiteur, l'écriture est déjà mature, maîtrisée, posée et incisive. L'action est magistralement menée, chaque personnage et sa psyché ont une place de choix dans l'intrigue, le suspens titille les neurones du lecteur, les rebondissements et l'angoisse nous scotchent au fond du fauteuil, et l'empathie opère dès les premières pages.
Parlons-en des premières pages. L'inquisiteur nous présente son travail d'un ton clinique, précis et efficace. Ou l'art de torturer et de détruire sans donner la mort, en dix leçons. L'art de l'analyse, la manipulation, la souffrance et de l'anéantissement psychologique. Tout un programme alléchant!
Il nous présente également son éthique... ou son code de conduite... Et face à la violence trop souvent perverse et gratuite de bien des criminels, on se surprend presque à admirer le personnage de Geiger... C'est un "méchant" sympathique. Et il ne veut soutirer que la vérité à ses victimes... alors quelque part, n'est-il pas un justicier? Sombre, glacial et machiavélique, mais un justicier quand même!
De la maîtrise de son talent, de sa vie parfaitement orchestrée, balisée, contrôlée et menée, Geiger va toutefois découvrir le chaos. de celui qui bouscule, dérange et devient suffisamment anxiogène pour pousser le plus discipliné des hommes à la perte de contrôle. La rencontre avec un jeune ado, la réminiscence d'une enfance traumatique, et au final, la confrontation à ses propres faiblesses. Faiblesses qu'il a l'art de dénuder chez ses clients, pourtant. Geiger s'est construit seul, sur les fondations de ses traumatismes et blessures. Mais même sous les tortures physiques qu'il a trop bien connues, il ne faiblira pas pour mener sa mission perso jusqu'au bout.
Il y a certes cet homme à l'activité illégale mais à la pratique éthique et droite... à qui je me suis attachée dès les premières pages.
Il y a cette relation forte qui se crée avec Ezra, kidnappé, mort de peur et d'angoisse panique de se retrouver au coeur d'une situation qui le dépasse, pétri de doutes sur sa relation d'avec son père, de part sa disparition et son manque apparent d'efforts pour le libérer... Un petit gars qui va pourtant surmonter ses angoisses pour voir au-delà de la carapace de Geiger et s'avérer être un allié précieux pour lui, dans une sorte de reconnaissance teintée de respect.
Il y a Corley, le psy, en fin de carrière mais toujours exalté par un challenge, qui se laisse subjuguer par le peu que lâche Geiger sur sa vie mais qui devine le petit enfant meurtri derrière le mur de glace.
Il y a également le personnage d'Harry, le coéquipier de Geiger qui, d'une relation distante et craintive, guidée par l'appât du gain pour une vie meilleure pour lui et sa soeur Lily, internée, qu'il aime profondément mais qu'il aimerait voir morte aussi, va affronter la situation avec courage et détermination. Un homme de contradiction et d'addictions qui, au contact de Geiger, avec lui, se découvrira fort, loyal et pas si mauvais qu'il le pense. Une amitié silencieuse et... virile...
Mais, outre ses relations humaines fortes et riches, il y a aussi cette question: quelles sont les limites d'un gouvernement dans sa volonté d'annihiler la parole des opposants, a fortiori quand ces rebelles, simples citoyens, détiennent la vérité, une vérité amorale et qu'il souhaiterait éternellement cachée dans les méandres du pouvoir?
C'est encore la fine barrière entre le bien et le mal qui est mise à mal dans cette histoire, alimentée par tout ce que nous cache nos dirigeants. C'est un sujet que j'adore.
Entre les prisons secrètes de l'Etat et Veritas Arcana, une organisation qui se charge de révéler les secrets du pouvoir, c'est notre conscience qui travaille entre ces lignes.
Un sujet passionnant, surtout lorsque ce ne sont pas des chevaliers en armure blanche qui sont voués à nous éclairer sur la réalité, la vérité et les injustices.
En bref, c'est un coup de coeur! Une lecture exaltante et prenante! Et quand je vois que ce premier né est suivi d'un petit frère, L'orfèvre, je ne peux être que... très impatiente!

Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Je dois bien admettre que c'est tout d'abord la couverture qui m'a attirée vers ce roman, car elle laisse transparaître une ambiance sombre qui m'a particulièrement intriguée. le résumé n'a fait que me donner encore plus envie de m'y plonger immédiatement et comble de chance, le livre a été à la hauteur de mes espérances!

Geiger est surnommé "L'inquisiteur". Son boulot? Interroger, enfin torturer, les gens que ses "clients" lui soumettent pour qu'ils répondent à leurs questions. Doté d'un don imparable, il est capable de déceler immédiatement si les gens lui mentent, ce qui fait qu'il est très doué dans son métier; sans compter qu'il procède de manière moins violente et bien plus propre que certains de ses confrères. Mais un jour, tout ne se passera pas comme prévu, la descente aux enfers va alors commencer et l'emmener sur un chemin inattendu...

Geiger est un vrai antihéros. En étant du mauvais côté de la balance, il pourrait nous laisser complètement indifférent et pourtant, difficile de ne pas l'apprécier. Sa froideur et le masque qu'il s'est créé depuis tant d'années se craquelle au fil des pages et nous laisse entrevoir un homme différent, sensible, torturé. Son passé est juste incroyable et difficile à appréhender, quand les souvenirs remonteront à la surface, il va être bien marqué et perdre complètement pied.

J'ai adoré découvrir son code d'honneur et le voir s'ouvrir à l'enfant qu'il devrait torturer. Pour la toute première fois, la façade se fissure et tout va partir en vrille dès lors. Mais cette ouverture aux autres qu'attendait son psychiatre depuis si longtemps, va l'envoyer dans un engrenage qu'il n'imaginait même pas. Harry son ami de toujours essaiera bien de l'aider, mais il se retrouvera aussi en grand danger!

Autant dire que tous les personnages sont attachants. Même si Geiger est le centre de l'histoire, Ezra l'enfant qu'il essaie de sauver, Harry et sa soeur psychotique Lily, sont aussi au coeur de l'intrigue. Ils ont tous leurs problèmes, leurs faiblesses, leurs peurs, leurs doutes, mais tous vont s'entraider et s'unir dans cette épreuve. Ils savent que seuls ils n'ont aucune chance de s'en sortir. le docteur Corley m'a aussi beaucoup plu, de part son attitude face à tout cela et surtout sa sensibilité face au personnage si déstabilisant de Geiger.

L'histoire en elle-même prend toute son ampleur après quelques chapitres. Les chapitres du début sont un peu chaotiques malheureusement et un peu trop explicatifs, mais cela ne dure pas et c'est tant mieux! Une fois l'équipe de Hall et Ezra arrivés dans l'équation, tout s'emballe pour ne nous laisser respirer qu'une fois la dernière page tournée! D'ailleurs la fin donne envie de hurler et d'avoir une suite...

En bref, malgré un début un peu lent, ce livre est un bijou qui se dévore et nous embarque dans un récit palpitant et mouvementé à l'extrême. C'est un thriller qui décoiffe avec un personnage principal original et différent. de quoi plaire aux fans mais âmes sensibles s'abstenir!
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Il n'y a que dans les bouquins que l'on peut trouver un bourreau sympathique car dans la vraie vie ces personnages sont à proscrire. Un thriller qui démarre sur les chapeaux de roues intense et crédible, vers le milieu du roman l'action s'essouffle comme si l'auteur ne savait plus quoi faire avec ses personnages. Pour ce roman l'auteur suggère que la vérité se cache derrière la douleur physique et que le pouvoir l'utilise sans remords. Une bonne histoire qui aurait mérité un meilleur traitement.
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Ce premier thriller détonne dans l'univers prolifique du genre. L'idée essentielle de l'auteur réside dans la présentation d'un personnage principal hors norme.Geiger est un homme froid, maniaque, quasi antisocial. Son métier : « la recherche d'informations ». Autrement dit un tortionnaire, pour qui la douleur physique et morale n'a pas de secret.
La première partie du roman accroche vraiment le lecteur par son côté original et dérangeant à la fois. On se surprend même à s'attacher à cet antihéros ! Car Geiger n'est pas un sadique de la pire espèce. C'est un mélomane solitaire qui s'efforce de faire de son « métier » un art qu'il exerce avec certaines règles.
Dans la deuxième partie du roman un grain de sable vient forcément enrouer la machine si bien huilée de cet as de l'hyper-contrôle! Et c'est sans doute là que l'on perd en saveur. Nous voilà de retour dans une histoire classique de fuite en avant ou des individualités mal assorties sont forcées d'unir leurs maigres forces. On retrouve alors les personnages plus convenus du mafieux, du psy, de l'acolyte déprimé, de la schizophrène…L'auteur est cependant assez habile pour nous faire re-goûter avec plaisir à ces ingrédients connus. Et ça prend. Car ici point de « gentils », point de « méchants » : juste des « moins méchant que les autres » ! Et, évidement, plus l'histoire s'emballe, plus on en apprend sur le passé trouble du personnage principal.
N'oublions pas que ce roman est le premier d'une série à personnage récurent et que la petite baisse de régime de l'intrigue est sans doute plus due à une volonté d'exposition qu'à un manque de talent. Deuxième volet à suivre prochainement pour achever de se faire une idée sur l'originalité de cet auteur aussi producteur et scénariste pour la télévision
Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Geiger était un apôtre, un esclave de la minutie. Il passait son temps à démonter, distiller, isoler les parties du tout, parce que dans le domaine de la RI - la recherche d'informations - les détails sont cruciaux.
Il s'ingéniait à affiner la technique jusqu'à un point qui tenait du grand art. Ainsi, tout ce qui se passait à partir du moment où il entrait dans la salle d'interrogatoire avait une signification et demandait à être interprété. La moindre expression du visage, le moindre mot, le moindre silence ; le moindre tic, geste ou regard.
(page 25)
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La soumission à des chaleurs extrêmes a toujours fait partie de la panoplie de base des tortionnaires – qu'on songe à l'expression « mettre sa main au feu » – ainsi que les lacérations et écorchages des chairs. Ils se servaient aussi d'un large éventail d'ustensiles, allant des plus simples – les tenailles pour arracher les ongles – aux plus complexes, comme la poire d'angoisse, un appareil articulé en fer, souvent orné de ravissants motifs gravés, qu'on insérait dans l'anus ou le vagin et qu'on évasait lentement au moyen d'une vis. Le catalogue des instruments était d'une grande richesse : la roue, la patte de chat, la broyeuse de tête, la mâchoire de fer, le pal, l'estrapade. Tous ces engins, et bien d'autres encore, avaient été inventés avant la révolution industrielle et Geiger en était arrivé à la conclusion que le recours aux supplices n'était pas une erreur de parcours. Dans sa quête d'informations et pour les besoins de la cause, l'homme n'a jamais hésité à contourner ses lois et trahir ses convictions pour légitimer que soient torturés ceux qui ne partageaient pas ces mêmes convictions.
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La soumission à des chaleurs extrêmes a toujours fait partie de la panoplie de base des tortionnaires – qu’on songe à l’expression « mettre sa main au feu » – ainsi que les lacérations et écorchages des chairs. Ils se servaient aussi d’un large éventail d’ustensiles, allant des plus simples – les tenailles pour arracher les ongles – aux plus complexes, comme la poire d’angoisse, un appareil articulé en fer, souvent orné de ravissants motifs gravés, qu’on insérait dans l’anus ou le vagin et qu’on évasait lentement au moyen d’une vis. Le catalogue des instruments était d’une grande richesse : la roue, la patte de chat, la broyeuse de tête, la mâchoire de fer, le pal, l’estrapade. Tous ces engins, et bien d’autres encore, avaient été inventés avant la révolution industrielle et Geiger en était arrivé à la conclusion que le recours aux supplices n’était pas une erreur de parcours. Dans sa quête d’informations et pour les besoins de la cause, l’homme n’a jamais hésité à contourner ses lois et trahir ses convictions pour légitimer que soient torturés ceux qui ne partageaient pas ces mêmes convictions.
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- [...] Mais comment se fait-il qu'il n'ait pas encore avoué?
- Il n'est pas encore au point de maturité. Il y arrivera bientôt.
- Le point de maturité?
Geiger hocha encore une fois la tête, mais il avait l'air de vouloir s'en tenir là.
- Il en est encore au stade où il a plus peur de ce qui peut lui arriver s'il avoue que de ce qui se passera s'il n'avoue pas. Pour l'instant, la certitude d'être torturé lui semble préférable à la possibilité de mourir. Mais ça changera.
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Assis dans une pièce de trois mètres sur trois, le client fixait un grand miroir sans tain qui offrait à son regard une obscurité lisse et uniforme. Un fond sonore – un rire nerveux sans cesse interrompu par une quinte de toux sèche – émanait des haut-parleurs fixés au mur, mais il ne l'entendait pas car il avait mis les boules Quies qu'on lui avait fournies.

Il regarda sa montre. Vingt-trois heures vingt. Il était là depuis trois heures. Il avait attaqué un deuxième whisky. La pièce aveugle était tout en vieux bois patiné de gris et richement meublée : fauteuil d'Arne Jacobsen, tapis persan. Le bar chromé recelait de grands crus, un pinot noir et un sancerre dans un seau de glace. Le cristal des verres accrochait la lumière de quatre lanternes coniques en métal brossé suspendues au plafond et la réfléchissait en brillants motifs étoilés. Sur la dernière étagère du bar, un lecteur de DVD se signalait par un voyant rouge clignotant.
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