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EAN : 9782355845819
Sonatine (01/04/2017)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Faire souffrir malgré soi, quoi de pire ? Et quel meilleur terrain pour cela que la famille ? Si Ellie, vingt ans, est animée des meilleures intentions envers ses parents, professeurs à Columbia, elle ne peut empêcher son existence de déraper. Mauvaises fréquentations, drogue, sa vie part peu à peu à vau-l’eau. Sa mère, Maya, décide de l’envoyer en Floride, afin de lui donner une chance de repartir à zéro. Si Ellie accepte bien volontiers cette seconde chance, elle ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique

Avec une couverture grise sur fond blanc, rappelant les excellents Tout n'est pas perdu de Wendy Walker ou L'oubli d'Emma Healey, je m'attendais avec cette publication de mai à un nouveau thriller psychologique de la part des éditions Sonatine. Conditionné tant par le visuel que par l'éditeur, j'ai été surpris quand ce livre s'est avéré être un simple drame familial, presque à mi-chemin entre l'essai et le roman.

Juste quelques mots sur l'histoire. Elle nous fait entrer dans l'intimité de la famille de Maya, enseignante à l'université de Columbia. On fait rapidement connaissance de ses deux enfants : le cadet, Ben, est un garçon sans histoires ou presque ( "Son fils n'a jamais eu assez d'espace pour devenir un problème à son tour." ) tandis qu'Elinor - surnommée Ellie - est l'exemple même de la fille qui attire les soucis et complications. Son physique parfait n'y est pas étranger.
"Si la beauté était une marchandise, sa fille était si riche qu'elle pouvait en distribuer à quiconque choisissait de regarder."
Irresponsable, Ellie voit des hommes de tous âges tourner autour d'elle comme des vautours, succombe trop souvent et sans raison à leurs avances, tombe enceinte à seize ans, sombre dans la drogue, arrête les études... de quoi se faire quelques cheveux blancs pour ses parents.
Vaguement présent, le père donne quant à lui l'impression d'avoir baissé les bras. ( "Qu'est-ce qu'on a fait pour se planter à ce point-là ?" ).
Et c'est à peu près tout. Trois cent pages au rythme très lent, où seront principalement abordés les différents angles relationnels d'une mère et de sa fille.

Au niveau de la construction, nous avons une alternance passé / présent. Durant l'été 2011, Ellie commet une erreur de plus et sa mère, plutôt que de l'envoyer en cure de désintoxication, l'envoie chez une ancienne étudiante et amie avec l'espoir que ce changement d'environnement lui ouvre les yeux. Il n'est pas question de jeter l'opprobre sur leur famille aisée.
"Secrètement, Ellie trouve quelque chose d'assez exaltant à ces restrictions toutes neuves. Elle aime bien les horaires fixes, les règles, l'idée même de structure, même si ce sont des choses qu'elle aime transgresser."
Ces chapitres nous sont principalement présentés avec le point de vue d'Ellie. Ce sont ceux de la destruction. Dès le début, le lecteur sait que le pire est encore à venir et que cette fille n'en n'a pas fini avec les grosses bêtises. Sauf que celle qui arrive ne sera pas réparable. le mot "prison" est même prononcé. Connaître cette tragédie est la principale raison qui pousse à tourner les pages, c'est le seul suspense, c'est le point d'orgue, la charnière des deux périodes du roman.

Durant l'hiver 2013, c'est Maya que le lecteur suivra plus précisément. Une mère démolie, une mère qui se demande comment elle a pu échouer à ce point-là dans son rôle parental, une mère qui a peur de sa propre fille cette fois placée en centre de désintoxication.
"Quand elle ne parle pas à Ellie, elle est quelqu'un d'autre. Il n'y a pas trace de l'inquiétude, de la terreur qui brouille ses mots."
Et pourtant, c'est aussi la phase de reconstruction. Quand on a atteint le fond, rebondir devient la seule option.

Le problème de cette alternance 2011/2013, c'est que l'auteure n'a pas pu s'en contenter. C'est à dire que pour expliquer, démontrer, présenter d'autres personnages on a des retours en arrière récurrents à d'autres périodes encore. Ainsi Maya évoquera sa relation avec son propre père, sa rencontre avec son futur mari, la façon dont elle a décroché son poste d'enseignante, ses souvenirs avec ses collègues ou ses étudiants. Ce procédé permet certes de multiplier les points de vue, et de présenter plus largement cette mère, son vécu et ses relations, mais le récit et son peu de rythme s'en trouvent destructurés. Déjà c'est lent, il faut suivre la chronologie, mais en plus subitement on se retrouve avec une narratrice vingt ans plus jeune évoquant sa grossesse et la venue au monde d'Ellie. Ce livre, au langage assez soutenu, demande une concentration constante pour comprendre que l'introspection maternelle nous a emmené dans un nouveau flash-back, à l'intérêt parfois discutable. Vraiment aucune fluidité, et très peu d'éléments contribuant à créer une tension à l'exception de la spirale infernale dans laquelle Ellie est tombée.

Alors pourquoi deux étoiles et demi pour un roman qui, de toute évidence, m'a ennuyé ? Parce que même s'il ne se passe pas grand chose de palpitant et qu'il n'y a pour ainsi dire aucune histoire, les réflexions et pensées sur les relations humaines et principalement sur la parentalité et le fil invisible qui relie parents et enfants est admirablement analysé.
"J'imagine qu'il y a des choses qui nous relient aux gens qui nous ont donné naissance, aux gens auxquels nous avons donné naissance."
Ecrit avec énormément de pudeur et d'empathie, Contre moi arrive à retranscrire ce lien complexe, à mettre des mots là où n'en met jamais, et c'est la raison pour laquelle je rapproche l'oeuvre de Lynn Steger Strong de l'essai : il s'agit d'une oeuvre de réflexion. Qu'on soit parent, enfant - et bien souvent les deux à la fois - , que la relation avec notre famille soit destructrice ou harmonieuse, chacun se reconnaîtra et sera touché par l'histoire de cette mère et de sa fille.
Parce qu'on n'est pas dans une famille dysfonctionnelle, Maya n'est pas une mauvaise mère et Elinor n'est pas la pire des pestes. L'identification est donc aisée. Mais alors, quelle est la part de responsabilité des parents quand un enfant sombre dans le chaos ? Qu'auraient-ils pu faire d'autre ? Qu'auraient-ils du faire autrement ?
"Sa mère s'employait tant à faire leur éducation, parfois, qu'Ellie ne pouvait pas respirer."
Etre parent est un travail épuisant, à plein temps, et Maya n'est pas la seule à avoir parfois ressenti le besoin de respirer, de vivre un peu pour elle-même. Doit elle être condamnée pour avoir voulu le calme quelques minutes ou quelques jours ?
Il faut espérer que nos enfants vont réussir dans leur vie personnelle et professionnelle, mais où est la frontière entre les encouragements et la déception, quand la voie empruntée est loin de nos aspirations ? A-t-on le droit de parler de désillusion ? Quelle réaction avoir si malgré tous nos efforts l'enfant est dans un processus d'autodestruction ? Jusqu'à quel point contrôler ses fréquentations ? A-t-on le droit de s'immiscer dans sa vie privée, de consulter sa messagerie, sa page Facebook, si on est persuadé de le faire dans son intérêt ? Quand l'enfant doit-il apprendre de ses propres erreurs et quand l'adulte doit-il intervenir ?
"Ses parents ont acquis une certaine maîtrise, il faut le dire, dans l'art de placer la barre plus bas."
Quand faire confiance et quand punir ? Comment punir et quand pardonner ? Quel est le juste équilibre entre la liberté qu'on doit accorder à ses enfants et le contrôle du moindre de ses actes risquant de l'étouffer ? Pourquoi le dialogue, primordial, n'est pourtant parfois pas suffisant ?
Quelle part de chagrin est-il possible d'absorber ?
Etre parent, c'est être responsable d'un être humain. Si Lynn Steger Strong fait comprendre que les solutions sont rarement dans les manuels prévus à cet effet, ni dans la bouche d'autres parents s'estimant plus compétents ( "On avait l'impression que le monde entier devait en savoir plus long que nous sur le métier de parent." ), elle ne donne pas non plus de réponses, uniquement des axes de réflexion permettant au moins de déculpabiliser quand l'éducation n'a pas donné le résultat escompté.
Parce que la souffrance est très présente dans cette oeuvre. Entre cette jeune femme qui a un besoin maladif de plaire et qui aspire à la douleur ( "Elle voulait être déchirée, être brisée, de façon à avoir quelque chose à s'efforcer de réparer." ) et cette mère dépressive qui est hantée par les erreurs qu'elle a forcément commises pour en arriver là, et par cette rupture peut-être définitive avec sa fille qu'elle chérissait plus que tout.
Une souffrance telle qu'être heureux ou juste sourire, elle se l'interdit tellement c'est indécent.

Amateurs de page-turner, restez loin de ce roman. J'aime pourtant quand c'est lent, quand les pièces d'un puzzle se mettent doucement en place, mais ça n'est pas le cas ici. Même si on attend la conclusion avec une relative impatience, le chemin pour y arriver est très tortueux et sert davantage le sujet du roman que l'acheminement vers sa conclusion.
Mais même si j'ai été déçu globalement par le manque de fluidité, j'ai aimé l'écriture élégante et nuancée, et j'ai aimé l'intelligence de toutes ces questions. Jusqu'à quel point est-on responsable de ses enfants et de leurs actes ? Quel est ce lien indéfectible et invisible qui lie une mère et sa fille, ce fil invisible et émotionnel qui les relie même à distance ? Est-ce qu'aimer ses enfants est suffisant pour pouvoir se pardonner leurs erreurs ? C'est ce qu'essaie de transmettre Lynn Steger Strong, tout en subtilité.

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Dès les premières lignes, j'ai compris que cette lecture allait être difficile pour moi.
Difficile dans le sens où je n'arriverais probablement pas à accrocher aux personnages principaux et que c'est vraiment primordial pour moi dans ce genre de récit.
Je dois me sentir proche, impliquée. Jusqu'à m'identifier même parfois.
J'ai besoin que chacun d'eux dégage des émotions qui m'attrapent, me saisissent, s'emparent de moi...
D'autant plus que je me sentais tout droit concernée, étant maman de plusieurs enfants.
Ici dès le début, j'ai ressenti comme une distance.
L'impossibilité de pouvoir m'attacher à qui que ce soit.
Une sorte de retrait qui m'a profondément gênée.
De plus, le rythme est extrêmement lent.
Je n'en tiens pas rigueur d'habitude. J'aime assez cela, même, au contraire.
Ca apporte dans la majorité des cas, une tension psychologique qui me plait beaucoup.
Comme une sorte d'immersion dans la vie, la tête, des protagonistes.
Mais sans attachement à ces derniers, c'est tout simplement pour moi, mission impossible.
L'alternance entre passé et présent, est aussi habituellement, un mode de narration que j'apprécie. Mais ici, ça n'a fait qu'accentuer mon détachement et a eu raison de mon intérêt pour l'histoire.
J'ai décroché.
Très vite.
En temps normal, j'aurais abandonné ma lecture, mais, là, il s'agit d'un livre reçu dans le cadre d'une masse critique, d'une maison d'éditions que j'affectionne particulièrement, j'ai donc fait l'effort de le lire jusqu'à la dernière page.
J'étais tout de même assez curieuse de connaitre l'événement dramatique majeur, à l'origine de ce roman...
En savoir les circonstances et le déroulement exacts, surtout.
Des erreurs irréparables, il n'en existe pas des milliers, donc, je redoutais la tragédie depuis un moment...
On l'attend, elle pèse lourdement.
Une fin qui m'a redonné un regain d'intérêt et qui a tout de même réussi à me serrer le coeur et me remuer les tripes.
C'est seulement là, que ma compassion et mon empathie ont fait leur apparition.
Celles que j'attendais depuis le départ, avec mon coeur de maman.
Sachant combien les relations mère/enfants peuvent être complexes.
Combien parfois il ne suffit de pas grand chose pour bouleverser toute une vie.
Combien personne n'est infaillible.
L'importance de certains mots comme, " lien familial", "responsabilité", "amour maternel", "pardon"...
Je suis vraisemblablement passé à côté de cette lecture, parce qu'il est indéniable que l'écriture y est riche et belle et que le sujet soulève un grand nombre de réflexions.
Je n'ai pas adhéré tout simplement, mais ça ne sera peut être pas votre cas. Je vous encourage à vous faire votre propre opinion.

Je remercie Babelio et Sonatine, pour cette découverte.
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Ce que j'ai ressenti:…De la difficulté de la relation Mère/Fille…

« Juste ta peau, ma peau, et cette couche culotte minuscule. Je pensais que tout ce qui existe de beau dans ce monde était lié à ce sentiment que j'éprouvais quand je te tenais comme ça contre moi. »

Etre mère, c'est tout un programme! Se faire à cette nouvelle vie, à cette nouvelle relation, accepter un nouvel être près de soi, l'aimer…Il parait que ce serait instinctif, cet amour…Lynn Steger Strong met un grand coup de pied dans ces clichés et revisite la maternité dans un thriller qui prend son temps, un peu comme une relation entre une mère et sa fille…

« On se dit qu'il suffit de les aimer, quoi qu'il arrive. »

Dans ce roman, on suit Maya, la mère, et Ellie, la fille. Deux visions, différentes. Un avant/après teinté de drame opaque…Et cette relation particulière en déliquescence…Un amour certain les unit ces deux là, mais il est aussi très compliqué…Entre fuite et fusion, elles cherchent désespérément leurs places. Et c'est ce tourbillon de ressemblances/différences, qui les mènera dans des vagues destructrices, et peut être aussi rédemptrices…

« Il s'écoulera bien cent ans avant que Maya ne lâche de nouveau Ellie. »

J'ai aimé la manière de cette auteure de nous emmener au milieu de cette famille, de connaître leurs tracas, d'appréhender leurs souffrances, de saisir leurs vides intérieurs tout en les remplissant de gestes quotidiens. Elle donne à cette intrigue, une dimension humaine faite de mini interactions avec le monde, tout en parlant des vertiges profonds de ses êtres. Bouleversant, jusqu'à la dernière page, mais encore plus, en relecture, pour saisir toute l'intensité d'être Contre Moi


Ma note Plaisir de Lecture 8/10

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Pas facile d'écrire un avis sur un livre qu'on a péniblement traîné sur douze jours. J'ai du mal à rassembler mes souvenirs et impressions pour donner une vision synthétique de l'ouvrage.

Trois thèmes :
- mer & noyade,
- mère & enfant,
- femme & couple.

Le premier renvoie à Virginia Woolf - auteur britannique dont Maya, universitaire américaine, est spécialiste.

Le deuxième aux difficultés et angoisses liées à la maternité, quand les enfants sont petits et bouffent beaucoup de temps et d'énergie (et on revient à mon premier avec l'idée de noyade - comme métaphore), quand ils grandissent et se mettent en danger.

Et le troisième rejoint le deuxième. Chez Maya et son mari, l'éducation des enfants a pâti d'une mauvaise répartition des tâches dans le couple, et le quotidien d'une vie de famille a détérioré les relations conjugales.

J'ai été attirée par ces sujets, et parce que ce roman a initialement été publié en VF chez Sonatine.
On y retrouve en effet les atmosphères et analyses présentes dans certains romans de cette maison d'édition que j'avais aimés (notamment 'Tout ce qu'on ne s'est jamais dit' de Celeste Ng).
Mais je me suis beaucoup ennuyée dans cette ambiance étouffante - milieu universitaire américain sclérosant, femmes qui doutent, qui souffrent...

Le va-et-vient entre les époques est vite pénible, et l'abondance de souvenirs et de flash-back rend la lecture fastidieuse.

Un roman trop lent pour moi, ou mal tombé dans un emploi du temps serré...
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Maya est professeure de littérature à l'université de Columbia (NYC), comme son mari Stephen. Ils sont issus d'un milieu aisé, vivent confortablement à New York, dans un quartier de « brownstones » (maisons cossues en grès brun-rouge des quartiers huppés de NYC ou de Nouvelle-Angleterre). Ils ont deux enfants, Ellie, l'aînée, superbe jeune fille, a une adolescence difficile, de mauvaises fréquentations qui l'entraînent vers la drogue et les conduites à risques. Benn, le cadet est plus facile à gérer car il est bien dans le moule des étudiants américains de bonne famille.

Ce roman raconte l'histoire de cette famille d'intellectuels selon une alternance de temps : 2011, 2013. Avant et après le drame. Avec, par ailleurs, des flash backs qui permettent de raconter les événements vécus par Maya (la fuite de sa mère, le comportement plus que trouble de son père, sa grossesse, sa rencontre avec son mari, ses étudiants).

Quand les parents s'aperçoivent qu'elle part à la dérive, entre drogue et avortement, Ellie est envoyée en Floride chez une amie de Maya, afin de se restructurer, de repartir d'un bon pied. Elle a pour mission d'être responsable d'un petit garçon, Jack, à la fois très en avance et en grande difficulté relationnelle. On dit qu'il présente des signes autistiques. Devenir responsable de plus petit qu'elle va-t-il la faire grandir ? C'est que souhaite ardemment sa mère, totalement perdue dans sa façon de gérer sa fille.

Le rythme de ce livre est plutôt lent, l'histoire se déroule comme un patchwork dont les pièces s'assemblent progressivement. Ce qui en ressort, ce sont les difficultés de la mère à parler à sa fille, à la comprendre, à la guider. Une sorte de mur les sépare, fait de non-dits, d'exigences incomprises et refusées. Nous savons tous combien la communication devient difficile quand l'enfant devient adolescent. Ici, la mère est totalement dépassée par ce que devient sa fille. Ses efforts louables pour la faire rentrer dans le moule de la bonne bourgeoisie américaine sont à la fois navrants et irritants.Car enfin, n'a t-elle pas tout pour être heureuse ? L'argent, la culture, la sécurité, une villa très chic à Cape Cod (là où les Kennedy ont leurs propriétés).


Le titre original « Hold still » signifie « ne bouge plus », un peu ce que dirait un médecin prêt à vous faire une injection. Et c'est plutôt cela : Maya est comme tétanisée par ses relations avec sa fille.

Les thèmes abordés sont intéressants et parlent à toutes : celui des relations mère-fille, celui de la difficulté à vivre sa vie d'adulte quand on est mère (Maya essaie de faire « des trucs d'adulte » en allant au MoMa, le bébé blotti contre sa poitrine) et, malgré un certain nombre de longueurs, le livre est intéressant.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
« Je donne des cours d'introduction à la littérature, aussi. [...] »
Il avait hoché la tête.
« Ça n'a pas grande valeur pratique, cela dit, hein ? Ce n'est sûrement pas ça qui va les aider à trouver du boulot. »
Maya s'était redressée sur sa chaise et avait tiré son châle plus étroitement contre sa poitrine.
« Une valeur pratique, avait-elle répété. C'est de la littérature ! »
Elle entendait le corriger, mais il lui avait jeté un regard hautain, comme si elle venait d'apporter la preuve qu'il avait raison.
« C'est tout le problème de l'éducation progressiste, dit-il. Ces gamins paient des centaines de milliers de dollars pour sortir de la fac sans une seule qualification qui ait un poids sur le marché.
- Vous considérez que ça n'a pas de valeur pratique, de savoir réfléchir ? »
(p. 159-160)
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- J'étais une vraie tête brûlée. Tu comprends, j'avais seize ans. Je ne voyais pas du tout à quoi ça servait, tout ça. J'allais à l'école parce que c'était mon devoir. Le discours de mes parents, ça a toujours été : 'Nous, on va au travail, alors toi, tu vas à l'école'. On peut difficilement trouver pire, comme motivation. J'ai séché je ne sais pas combien de cours. J'allais faire des tours en bagnole en écoutant en boucle de la musique atroce. Je faisais les six heures de trajet jusqu'à Key West, j'allais me baigner, et je rentrais.
- Elle avait déjà une décapotable, à l'époque, dit Jeffrey. C'est toujours plus agréable d'être une adolescente en crise lorsqu'on a des parents riches.
(p. 168)
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Elle avait toujours paru plus âgée que la plupart des autres étudiants de troisième cycle ; il lui manquait cette arrogance si caractéristique des gens de cet âge, cette certitude que, même s'ils n'avaient encore pris que peu de décisions majeures dans leur vie jusque-là, lorsqu'ils le feraient, celles-ci s'avéreraient meilleures, et moins compromettantes et complexes que celles de tous ceux qui les avaient précédés.
(p. 172)
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Un jour, lorsque Ben avait deux ans et Ellie quatre, elle est partie en Floride pour trois semaines, juste pour être un peu au calme, pour être seule avec l'eau et ses livres, et ne pas être obligée d'aimer tout à fait aussi fort qu'elle aimait lorsque ses enfants étaient là. Parfois aussi, elle s'échappait, soit dans son bureau, soit sans même quitter la pièce, devant eux. Elle se recroquevillait sur elle-même, par peur de tout cet amour – plus d'amour qu'elle ne pouvait en contenir, lui semblait-il –, de la façon dont il risquait de lui faire perdre la maîtrise d'elle-même.
(p. 79)
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Elle regarde toutes les filles [ses étudiantes] avec attention : les queues de cheval pleines d'espoir, les quelques kilos en trop, portés avec défi, qui se répartissent sur leurs ventres et leurs hanches. Elle a envie de les prendre à part une par une et de leur recommander de chérir cette époque, leur liberté. Pour la plupart, elles vont la dilapider, elle le sait. Elles vont faire des bêtises, coucher avec les garçons qu'il ne faut pas.
(p. 120)
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