La remontée

Merci tout d'abord à Masse Critique pour m'avoir fait découvrir une nouvelle voix de la littérature canadienne : Maude Nepveu-Villeneuve raconte dans "La Remontée" une semaine de la vie de Clarisse, qui se rend dans le village de son ex-amant David dont on vient de lui apprendre qu'il a disparu. Elle passe ces quelques jours dans la pension où il résidait lui-même avant cette disparition, et ces jours entre parenthèses la poussent à prendre un peu de recul sur sa vie, sur ses amours, sur sa maternité, sur son travail d'artiste. En se confrontant aux autres occupants de la pension, puis à la mort de David que l'on apprend très vite, elle ne peut faire l'économie de ces questions fondamentales : qui est-elle ? que veut-elle ? comment envisage-t-elle l'avenir ? quel lien veut-elle garder avec la famille de David qui est aussi le père de sa petite Lavinia bien qu'il ne l'ait jamais su ? L'écriture simple mais pleine de finesse de l'autrice nous place au plus près des réflexions et des sensations de Clarisse, de ses moments de mauvaise foi mais aussi de ceux où elle fait preuve d'une lucidité amère envers elle-même, et nous vivons avec elle ces jours bizarres et douloureux, inconfortables, auprès d'individus inconnus et plus ou moins bienveillants. La forêt et le fleuve sont aussi très présents, comme des effluves de David qui s'y sentait chez lui. J'ai beaucoup aimé ce roman qui nous parle d'une femme avec profondeur et sans occulter ses contradictions ni ses hésitations, une femme que ses défauts et ses erreurs nous rendent très humaine à travers un style à la fois dépouillée et soigné. Je lirais volontiers d'autres textes de cette autrice.

Roman reçu lors d'une masse critique. Clarisse est une artiste paumée, légèrement alcoolique, suffisamment irresponsable pour que sa fille ne vive plus avec elle. Un hasard de la vie va lui faire prendre conscience de ses erreurs et de comment les réparer.
Le schéma de la remontée est proche de l'autre roman de Maude Villeneuve-Nepveu Après Celeste, une femme s'éloigne de la ville et va s'isoler dans un village du Québec pour se remettre d'un drame ou réfléchir à sa vie, thème très romanesque. Ce roman est toutefois agréable même si ce n'est pas très original. Maude Villeneuve-Nepveu a un certain talent d'écriture qui ne rend pas le propos cucul. On est avec Clarisse même si elle est un peu antipathique au départ. On l'encourage, on a envie qu'elle se bouge. On espère que ça va aller mieux pour elle. A Sainte Catherine sur mer, dans la pension de Mme Bernier, accompagnée des autres pensionnaires, Clarisse va remonter la pente petit à petit et se décider à reprendre sa vie en main.
(Ayant vécu au Québec j'ai compris tout le vocabulaire et tous les éléments culturels mais quelques petites notes de bas de page n'auraient pas été de trop.)

J'ai eu la chance de recevoir ce roman via la Masse Critiques de septembre 2021. Ne connaissant pas l'auteure, j'ai tout d'abord été séduite par la couverture signée Mügluck; illustratrice française avec un style coloré bien à elle.

Maude Nepveu-Villeneuve a su nous transporter au sein d'un village côtier typique de la province de Québec. Tous les lecteurs qui ont grandis dans un petit village pourront s'y retrouver. le commérage, la proximité des gens, l'épicerie du coin ; tout est en place, effleurant le cliché et la carricature.

Le sujet du roman tourne autour des mauvais choix, des blessures, d'abandon et surtout de regrets. L'ambiance froide et brumeuse de Sainte-Catherine-sur-mer que nous décris l'auteur en déroulant l'intrigue, accentue avec grandiose le brouillard intérieur du personnage principal. La tranquillité des lieux vient renforcer le sentiment de solitude de Clarisse face à sa vie et ses dilemmes. L'auteure, avec son écriture fluide, a su créer une ambiance et bien nous y ancrer jusqu'à la fin.

Maude Nepveu-Villeneuve, aborde un côté tabou de la maternité et elle le fait avec audace. La maternité ne nous est pas dépeinte de manière fusionnelle et harmonieuse comme voudrais le faire croire toute mère qui se respecte. On nous la décrit avec ses ambivalences, ses questionnements et toute la culpabilité qui vient avec. Ces propos sont durs et bondés de franchise. Ils sauront assurément ébranler les lecteurs et lectrices.

Un roman froid qui nous plonge au sein d'un passage obligé des grands questionnements dans un tourant de vie.

Merci a babélio et son masse critique ainsi que les éditions de ta mère pour la lecture du roman La remontée.
La lecture de ce roman nous transporte a Sainte-Catherine-sur-mer, petit village sur le bord du fleuve Saint-Laurent. On y suit Clarisse qui part a la recherche d'elle-même, de sa maternité difficile et d'un amour à travers le deuil. Suite a un appel sur la disparition d'un ancien amoureux, Clarisse laisse tout derrière elle a Montréal pour se rendre dans ce petit village sur un coup de tête. Elle pense y retrouver David qui a croiser son chemin durant un été, quelques années plus tôt, et y a laisser une marque indélibile.
J'ai bien aimé l'histoire de Clarisse et son parcours de vie qui est atypique dans la litérature au niveau de sa maternité qui n'est pas idylique et qui touche la perte de la garde de l'enfant. Son voyage dans le village de Sainte-Catherine-sur-mer et ses diverses rencontres dans la pension de famille qui l'accueuil et des résidents du village l'aménerons a une introspection et un travail sur elle. le livre est bien écrit et m'a bien garder attentive à ma lecture. L'ambiance n'y ait pas joyeuse mais on est garder captivé pour voir le dénouement de l'histoire.

Une semaine de la vie d'une femme, d'une jeune mère, d'une artiste. Une semaine comme hors du temps qui signe la fin d'un cycle pour s'ouvrir sur une nouvelle histoire un nouveau chapitre de vie. C'est simple et pourtant profond. C'est loin de moi et pourtant proche comme deux mères peuvent tisser des liens. Un petit bout de chemin avec Clarisse pour emporter une bulle d'espoir en l'avenir.