Le souffleur de cendres

Voici un bon petit policier historique que ma belle-soeur m'avait prêté pour une nouvelle opération au cerveau, c'est dire si ce genre de lecture ne demande pas trop de se creuser les méninges. Plutôt un bon petit délassement pas fatiguant que j'ai finalement lu après ma sortie, pendant cette nouvelle convalescence.

Lecture facile au coin du feu, dans cette période de toute manière propice au cocooning. Au bout du compte, un bon petit moment comme lorsque je regarde, soit un épisode de Colombo ou d'Hercule Poirot, soit carrément un film comme les visiteurs. Enfin cela n'a absolument rien en commun, si ce n'est que de passer agréablement le temps.

Pas vraiment mon genre de lecture favorite car l'intrigue est ici, un peu cousue de fil blanc, malgré de nombreux rebondissements. Nonobstant le grand nombre de personnages, je me suis quand même un peu attaché au héro Jean du Moncel commissaire-enquêteur au Châtelet au service d'Henri III et à son amante Sybille le Noir alias Charles Ferrières, disciple d'Ambroise Paré, et fréquent visiteur de la Cour des Miracles. Quelque peu mystérieux, mais tout cela se terminera par un mariage comme je le subodorais depuis le début.

Enfin cette intrigue policière touche de près les plus hauts commis de l'Etat ; donc, en ces temps où la pestilence était bien plus présente dans les rues de Paris que les particules fines, flottait dans l'air en sus pour ceux qui avaient le nez fin une odeur de complot, un parfum de scandale.

J'ai finalement appris deux choses : qu'un souffleur de cendres était le surnom d'un alchimiste dévoyé de sa quête métaphysique à des fins d'enrichissement personnel et qu'à l'époque, pris la main dans le sac pour fraude, même un très haut serviteur de l'Etat n'échappait pas à la justice : ordonnons que soit suffoqué et bouilli en eau et en huile le sieur ... "Pour ce faire, le sieur Jean Roseau, exécuteur de Paris, et ses aides dresseront une chaudière en place de Grève, en notre ville de Paris. La sentence sera exécutée le 21 janvier 1587." p.355

Puissant cet antiseptique pour assainir le corps de l'Etat ! Ou alors un anesthésiant anti-sceptiques plus efficace que les gaz lacrymogènes ^^ ? Parisiennes et Parisiens pourront juger à la lecture de ce sympathique roman qui les amènera à redécouvrir leur ville et à peut-être se poser la question ordinaire ^^ : au fond à part le nom des rues qu'y a-t-il de fondamentalement changé ? Mais là dessus je reste un tantinet sceptique, ayant reporté ma visite dans cette ville riche de son passé.

Apparemment, ce roman appartient à une série, car il est fait référence plusieurs fois à d'autres titres pour expliquer certains événements... Ceci dit, cela n'a pas vraiment gêné ma lecture.

Un chien noir qui aboie sans discontinuer, menant à la découverte du cadavre de son maître… Un tueur flippant, un commissaire appelé à de plus hautes fonctions à la tête d'une organisation gouvernementale secrète, une femme, fille d'alchimiste, qui a usurpé l'identité d'un mort pour entrer en faculté de médecine, et que la famille recherche pour une affaire d'héritage, la Cour des Miracles, une Pythonisse, un policier véreux, un autre porté disparu alors qu'il était sur une grosse enquête, des tentatives de meurtre, un charbonnier généreux et un homme de pouvoir corrompu, voilà un peu les ingrédients de cette enquête que va mener Jean du Moncel, partagé entre ses nouvelles responsabilités, la femme de sa vie qui ne veut toujours pas l'épouser et les cadavres qui s'accumulent !
Une plongée très intéressante au temps de Henri III. Par contre, je ne vais pas expliquer le titre, ça spoilerait trop le fin mot de l'affaire ;-)

troisième tome des aventures de Jean du Moncel, Normand enquêteur du roi Henri III à Paris (un lointain prédécesseur de Nicolas le Floc de J-F PARROT ou du chevalier de Volney de BARBE-CABUCON).
Ayant lu les deux premiers tomes il y a longtemps, je craignais de ne pas réussir à retrouver le fil de l'histoire et l'engouement initial. Finalement, j'ai aimé l'évolution de Jean du Moncel et l'intrigue qui avance par à-coups mais se révèle intéressante.
J'ai été cependant un peu déçue de la place de sa compagne Sibylle dans cette aventure, non une véritable aide comme dans les tomes précédents mais en retrait. L'auteur a traité l'histoire du couple plus comme une histoire parallèle à l'intrigue : cela donne un autre regard sur ce complexe personnage féminin et plus d'intériorité à celui de Jean, mais la construction du roman m'a paru ... d'une certaine manière un peu bancale (je ne trouve pas pour l'instant de mots plus justes).
Néanmoins, j'apprécie toujours cette série et lirai la suite avec joie !

Dernier tome de la série Alchemia qui en comprend 3, je n'ai pas été aussi emballée et emportée que par les 2 tomes précédents.
L'alchimie laisse place à l'enquête de Jean du Moncel qui prend la première place, le personnage de Sybille n'apparait plus qu'en trame de fond.
C'est une cloture intéressante de la trilogie mais cet épisode, lu indépendamment, n'est pas représentatif de la série basée réellement sur l'alchimie.

J'affectionne toute particulièrement Viviane Moore, elle excelle dans sa plume à nous raconter des histoires dans la grande Histoire.. Ici le souffleur de cendres est le dernier volet de la trilogie Alchemia aux éditions 10/18 SUPERBE