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Critiques de Cicéron (76)
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Les Académiques : Academica- Edition bilingue

C'est surtout à la fin de sa vie que Cicéron se consacra à la philosophie, après la mort de sa fille qui le plongea dans un profond chagrin et son éviction de la vie publique. Au début des "Académiques", traité sous forme de dialogue, il réside dans son domaine de Cumes et rend visite à Varron, venu de Rome. C'est donc l'occasion de nombreuses discussions entre amis sur des questions qui divisent les philosophes et leurs écoles. Cicéron souhaite transcrire en latin les débats de la philosophie grecque. Il reste en outre attaché à la nouvelle académie. Cette école s'est caractérisée par son scepticisme, qui était déjà celui de Socrate, et s'est donc opposée au dogmatisme des stoïciens. Les sens ne sont-ils pas trompeurs ? Que pouvons nous saisir avec certitude et selon quels critères du vrai et du faux pouvons nous établir la fin des biens et des maux et déterminer notre conduite ? Cicéron est sans doute aujourd'hui un guide indispensable pour connaitre la philosophie grecque et la langue latine.
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De la République - Le destin

Ce n'est pas le genre de livre que j'aurais pensé à acheter chez mon libraire préféré, mais en fouinant lors d'un récent marché aux puces, je suis tombé dessus et me suis dit pourquoi pas...Pourquoi pas me replonger dans les textes de Cicéron, côtoyé lors de mes années collège et des cours de latin ! Pourquoi pas ce retour vers un passé procurant l'occasion d'engager une comparaison entre la République de Rome, modèle et horizon politique indépassable de l'auteur dans son ouvrage De la République Des lois, à celle d'aujourd'hui ! Si une partie de l'héritage romain persiste, les haruspices ne prédisent plus l'avenir de nos cités dans les entrailles, même si certains des Présidents de la 5e fréquentaient assidument les salons des voyantes. Toutefois, ce n'est pas là l'unique différence...
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Fins des biens et des maux

Dans ce traité, rédigé en 45 av. J.-C., Cicéron examine ce qui constitue, selon les différentes écoles philosophiques, le bien suprême et la vie heureuse que celui-ci permet. Il s'agit donc d'un traité éthique qui s'enquiert d'une sagesse qui puisse façonner notre conduite. Quel est ce bien suprême ? Le plaisir des épicuriens, la vertu morale des stoïciens, une vie en conformité avec la nature, la connaissance ? Le sage peut-il être heureux même face à tous les maux qui peuvent l'affliger ? Cicéron ne considère pas le bonheur sans beauté morale, les vertus que sont la prudence, la tempérance, le courage et la justice. La philosophie des épicuriens lui paraît donc insuffisante et celle des stoïciens, capables d'affronter tous les maux et toutes les privations, excessive. Cicéron défend en outre une société universelle et vertueuse à une époque où la République romaine était menacée.
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Traité des Devoirs

Cicéron ne peut retourner à Rome et réside dans ses propriétés de campagne. C'est là qu'il écrivit ces livres sur les devoirs, leçons de morale et de politique, adressées à son fils qui étudiait la philosophie à Athènes. D'inspiration stoïcienne, ces traités tentent de dégager, à l'aide de la philosophie mais aussi de nombreux exemples empruntés à l'histoire romaine, des préceptes qui permettent de mener en conformité avec la nature une vie honnête, au service de l'état et de la communauté, cultivant la vérité, la justice, le courage et la tempérance.
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De l'Invention

Sous ce titre, énigmatique pour qui n'a pas étudié la rhétorique classique, se cache un ouvrage très précis, très didactique et très clair.



Il s'agit d'un traité de rhétorique, telle qu'elle fut théorisée et enseignée dans la République romaine. Plus court, plus ramassé, plus synthétique que le grand oeuvre de Quintilien, l'ouvrage de Cicéron constitue probablement la meilleure introduction à l'art oratoire des Anciens. Un art toujours utile aujourd'hui.



Le livre commence par quelques pages très générales mais intéressantes sur le pouvoir de la parole, ses mauvais et ses bons usages, la nécessité d'articuler la rhétorique et la vertu, les vertus de l'éloquence dans l'équilibre des pouvoirs face à la force...



Très vite, Cicéron passe au coeur de son propos. Un bref rappel des 3 genres oratoires par lesquels Aristote se distingue de Gorgias de Léontium (démonstratif, délibératif et judiciaire), et l'auteur expose les 5 parties de la rhétorique : l'invention, la disposition, l'élocution, la mémoire et l'action.

Suivent les 6 parties du discours : exorde, narration, division, confirmation, réfutation et conclusion.



Comme le titre l'indique, c'est la première, l'invention, qui intéresse le plus l'avocat Cicéron. Mais son traité n'en est pas moins très complet. Et surtout très facile à lire. Chaque mouvement est parfaitement relié au précédent, s'enchaîne dans le tout. Chaque moment rhétorique est illustré par des exemples clairs.



Un chef d'oeuvre de clarté pour qui veut s'initier aux subtilités de la rhétorique classique. Une fois cet ouvrage lu, l'amateur ou le passionné pourront approfondir en abordant Quintilien et son "Institution oratoire".
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Pour T. Annius Milon

Echauffourée entre deux bandes rivales, commandées chacune par une racaille de haut vol..l'un des capos meurt, tué par l'autre.



La victime, c'est Clodius, fils de la haute, membre de la gens Claudia, une des familles patriciennes les plus en vue de Rome...mais qui a "plébeianisé" son nom de Claudius en Clodius, qui devait faire plus "peuple", pour se faire élire tribun de la plèbe.



Le meurtrier, c'est Milon. C'est aussi le client peu recommandable de Ciceron alias monsieur Pois Chiche -Cicero, son cognomen, renvoie à une verrue qui ornait le visage du célèbre avocat!



Ni Clodius ni Milon ne sont des prix de vertu : Rome craignait les deux bandes comme la peste. Sur fond de guerre civile, elles avaient la partie belle pour semer la terreur, en ces temps troublés, ceux des dernières heures de la République..



Il faudra tout le talent de Cicéron pour donner à Milon la stature, le lustre, et les qualités morales qu'il est loin d'avoir!



Un modèle de rhétorique judiciaire parfaitement maîtrisée et de mauvaise foi éblouissante! La "narratio" - l'exposé des faits- est un modèle d'embrouille fait pour que les juges y perdent...leur latin!



Post scriptum: je dois à la vérité historique cette cruelle precision: si son Pro Milone a valu à Cicéron la gloire posthume et l'admiration béate des petits latinistes appliqués, il n'a pas été très percutant au procès- très agité, et troublé par les nervis de Clodius rendus enragés par la disparition de leur chef. Milon a perdu et a dû s'exiler. Et Cicéron a dû attendre les Catilinaires puis surtout les Philippiques pour faire la preuve de son talent d'orateur...et de son courage politique.
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Le bonheur

Notre conception du bonheur a sans doute bien évolué depuis l'antiquité ! Cicéron incarne cette vertu faite de modération et de courage. Le sage ne se laisse affecter ni par les passions ni par les vicissitudes de la vie. Il sait régler une pensée qui peut nourrir une crainte ou une joie excessives. Les passions qui troublent l'âme proviennent aussi d'un mauvais discernement. Cicéron ne conçoit donc pas le bonheur - l'état de paix quasi absolu que connaît le sage - sans la vertu ni la raison. Dès lors la philosophie apparaît comme une thérapie, une médecine de l'âme. Cicéron parachève ici les discussions qu'il eut avec ses amis dans sa villa de Tusculum. Il était lui même encore très affecté par la mort de sa fille survenue quelques mois plus tôt. Ce qui donne à ces dialogues, une saveur, une sensibilité particulière.
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Devant la souffrance

Cicéron, libéré de ses fonctions, s'était retiré avec quelques amis dans sa villa de Tusculum avec lesquels il se livre à l'examen minutieux de questions philosophiques. Il avait d'abord tenté de nous convaincre que la mort n'est pas un mal qu'il faut craindre. Il aborde ensuite la douleur et les désordres de l'âme, les états de dépression qui surviennent face à l'adversité ou au malheur soudain. La philosophie a-t-elle un rôle à jouer, quelle peut être son efficacité face aux souffrances inhérentes à notre condition? la façon dont nous réagissons au malheur dépend aussi de nous, de la représentation que nous nous en faisons. Cicéron nous exhorte donc à la vertu qui est le souverain bien et le but de la philosophie.
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De l'Orateur, Livre I

Crassus et ses disciples, assis sous un platane, perpétuent la tradition d’un Platon et d’un Phèdre qui avaient déjà choisi pareil cadre, au bord de l’Ilissos, pour causer de beauté et d’amour, de dialectique et de rhétorique. Crassus, moins volage quant aux sujets de son éloquence, se concentrera uniquement sur l’art de la rhétorique.





« Qu’y a-t-il […] de plus sot que de parler sur la manière de parler, puisqu’en lui-même, le fait de parler est toujours une sottise, à moins que ce ne soit une nécessité ? »





Il n’empêche, lorsque Cicéron écrit son dialogue, l’éloquence se compte au nombre de ce que tout romain considère comme les maximae artes, égalant l’importance de la politique et de la guerre, et dépassant celle des mediocres artes : la philosophie, les mathématiques, la musique, la grammaire et la poésie. Comme tout bon orateur, Cicéron accorde l’originalité de la forme à la densité du propos. Le dialogue constitue alors un bon moyen de faire s’enchaîner des idées contradictoires ou complémentaires sur cette modalité de l’éloquence qu’est la rhétorique. Crassus domine la joute oratoire mais ses interlocuteurs lui donnent du fil à retordre. Chacun présente un rapport particulier à l’éloquence, qu’il s’agisse de M. Antonius, modèle de l’orateur habile « toujours prêt à se contredire lui-même, ne publiant aucun de ses discours, afin de ne pas se voir opposer quelque jour ses propres paroles et de pouvoir nier des opinions précédemment exprimées », de C. Aurelius Cotta, représentant du genus dicendi mais « d’une santé médiocre, ne pouvant à cause de la faiblesse de ses poumons se permettre les grands mouvements d’éloquence », Catulus l’helléniste, « au goût délicat et à la culture érudite, passionné pour les choses de la Grèce, parlant et écrivant le grec en perfection », ou le piquant Vopiscus qui savait l’art de « traiter les sujets sérieux avec enjouement, les sujets tragiques avec le piquant de la comédie, répandre sur toutes les choses ordinaires de la vie l’agrément et la gaîté ».





Dans le premier volume de L’orateur, le dialogue cherchera uniquement à trouver un accord sur les qualités qui doivent être celles de l’homme éloquent. Cicéron, lassé des rhéteurs à tête vide, refuse de définir l’éloquence comme seul art du parler : elle est aussi art du penser car « tout ce qui se conçoit bien s’énoncé clairement », comme l’écrira plus tard Nicolas Boileau. Redonnant à César ce qui lui appartient, il souligne l’origine de l’éloquence, précédant de longtemps cet ensemble de règles que constitue la rhétorique.





Le bien-penser, pour Cicéron, donne la priorité à la connaissance du droit et de la politique en général. Il ne s’agit donc pas de batifoler et de développer son éloquence pour le seul plaisir de conter fleurette à sa dulcinée. De l’orateur est issu d’une époque lointaine au cours de laquelle l’éloquence et la politique ne reniaient pas leurs affinités.





Finalement, Cicéron nous convainc-il de sa propre éloquence ? Malgré la forme du dialogue, les répliques s’enchaînent selon un ordre très rigoureux. On contemple un mécanisme bien huilé qui laisse peu de place à la fantaisie. Le latin écrit, laissé à la libre traduction de nos contemporains, était-il celui que les orateurs utilisaient lorsqu’ils s’adressaient à leurs pairs ? Il faut reconnaître que ce dialogue ne peut pas nous donner une idée précise de l’éloquence réelle de Cicéron. Peu nombreux furent les orateurs à s’engager sur la voie dégagée par son dialogue. Il faudra attendre l’époque impériale pour voir apparaître Tacite qui reprendra ces théories. On comprend que cet art rigoureux et austère en ait dissuadé plus d’un…


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La Nature des dieux

Cicéron confronte au sujet des dieux les doctrines de trois personnages appartenant à des écoles différentes. Ainsi le second discours, celui du stoïcien Balbus, s'exprime- t-il, s'opposant à Epicure , non seulement en faveur de l'existence des dieux mais aussi de leur rôle bénéfique auprès des hommes. Le philosophe stoïcien ne peut concevoir un monde où tout ne serait que le résultat du hasard, bref un monde privé de vie et d'intelligence. Il fonde son argumentation sur l'observation des astres : la régularité de leur mouvement implique une organisation, et sur celle de la nature dont la variété et la complexité des phénomènes étonnent et qui montre une habileté comparable à celle d'un artisan. Le troisième discours, celui du représentant de la nouvelle académie, se montre plus critique quant à la perfection des dieux et à leur rôle providentiel auprès des hommes.
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Pour Sextus Roscius

C'est une lecture absolument fascinante.

Il s’agit de la première plaidoirie criminelle d’un jeune avocat romain de 26 ans, qui devait se faire par la suite un nom dans l’histoire, puisqu’il s’agit de Cicéron.

On reste interdit devant une telle maîtrise, d’emblée, de l’art de la rhétorique dans tous ses compartiments. Quand on pense, par ailleurs, que les avocats ne devaient pas s’adresser aux juges en lisant un texte, et que par conséquent, Cicéron a du l’apprendre par cœur, on est ébloui.

On l’est davantage encore par le courage qu’il a fallu à ce jeune avocat inconnu pour se saisir d’une cause que tous les juristes à la réputation assise avaient déclinée, du fait de l’implication dans l’affaire, le vrai coupable, selon notre futur consul et pourfendeur de l’agitateur Catilina, d’une personne très proche du dangereux dictateur Sylla dont les listes de proscriptions ne laissaient aucune chance à ceux dont il souhaitait la disparition. Certes, c’était l’occasion rêvée de se faire un nom, mais à quel prix éventuel !

L’affaire est digne d’un roman policier qui aurait été écrit par un auteur particulièrement imaginatif. Sextus Roscius de la ville d’Amérie est accusé d’avoir tué son père, crime qui vaut, à Rome, une sanction atroce, puisque le condamné était jeté dans un sac avec un chien affamé, un serpent et un coq, sac que l’on jetait dans le Tibre. Cette simple accusation lui vaut de se voir confisquée sa très belle succession, avec des propriétés foncières qui sont vendues aux enchères au profit de la République, et achetées à bas prix par un certain Chrysogonus, bras droit de Sylla.

Cui bono, à qui profite le crime ? fait remarquer Cicéron.

L’intrigue, le risque pris par l’avocat, la beauté du texte, la richesse de l’argumentation, l’intelligence de l’exorde, la magnificence de la péroraison, tout fait de ce discours un délice de lecture.

Et le mode d'énonciation des faits, des raisonnements qui conduisent immanquablement à la conclusion de l'innocence de Sex Roscius, leur puissance rhétorique, l'implication suggérée sur le rôle des juges et l'avenir même de la justice s'ils venaient à ne pas reconnaître l'évidence, tout cela est fascinant.

Pour ceux qui ont fait du latin, mais qui ne maîtrisent pas cette langue, l’édition bilingue des belles lettres permet, avec une lecture de la traduction française, de se reporter facilement au texte latin pour les passages dont on aurait des raisons de penser que la formulation latine, avec sa concision, doit avoir une élégance particulière.
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Devant la mort

Cicéron , dégagé de ses fonctions, se consacre à la philosophie dans sa villa de Tusculum en compagnie de quelques amis, et, en renouant avec l'art du dialogue, tente de traiter des problèmes essentiels. La mort est-elle un mal ? et l'âme immortelle ? Cicéron envisage plutôt la mort comme une consolation et s'exprime, à la suite de nombreux philosophes, en faveur d'une providence, d'une puissance protectrice, et de l'immortalité de l'âme.
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Pour T. Annius Milon

Enième œuvre latine de référence, ce "Pro Milone" (Pour T. Annius Milon) nous montre avant tout le talent d'orateur de son auteur, Cicéron. Art de la rhétorique, procédés de la plaidoirie et force du discours, le Pro Milone renferme tout ce dont un bon avocat doit démontrer, que cela se déroule aujourd'hui ou quelques années avant notre ère. Car, en effet, c'est également l'occasion de soulever un pan de l'histoire de Rome à la fin de la République : la corruption et les ambitions personnelles sont plus que jamais au sommet de la hiérarchie politique et c'est un contexte propice à l'apparition d'hommes forts comme le furent César et Pompée pour les plus connus, mais également Cicéron et quelques autres dans une moindre mesure. Enfin, ce Pro Milone a été une des bases, a posteriori, évidemment pour fixer la langue latine que nous pouvons apprendre de nos jours : un latin clair, stable et extrêmement classique dans sa conception de la phrase construite de manière très "carrée".

Pour tous ces aspects, la lecture du Pour Titus Annius Milon est fortement recommandée : rhétorique, stylistique et civilisation ne sont-elles pas les ingrédients d'une bonne œuvre classique ?
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Le Songe de Scipion

Le Songe de Scipion est un passage du livre VI du livre De re publica de Cicéron, conservé par Macrobe, qui a longtemps été lu indépendamment du reste du dialogue qui s’était égaré. La réunion des premiers livres du De re publica et du Songe de Scipion montre d’ailleurs qu’il s’agit de textes aux approches si différentes que leur longue séparation n’est pas véritablement surprenante.





Le Songe de Scipion est en lui-même très bref et doit compter une dizaine de pages. Dans cette édition, le traducteur, Jean-Louis Poirier, est également auteur d’une introduction bien plus longue que le texte lui-même. A travers celle-ci, il pose le contexte, évoquant les guerres puniques, le pythagorisme et la cosmogonie de l’époque, nous rendant ainsi familières les éventuelles étrangetés du texte. Il décrit également la dynamique du songe qui, en permettant à Scipion d’apprendre de son ancêtre le destin qu’il doit accomplir et pour lequel il doit se mettre au service dans une forme d’abnégation de l’individuel au profit de l’universel, ou du temporel pour l’éternel. Loin d’établir une scission entre ces deux dimensions, le Songe joint au contraire l’éternité du monde et la fugacité de l’histoire, et montre leur commune mesure.





« Le Songe de Scipion a bien pour thème essentiel cette conjonction de l’ordre politique et du destin eschatologique de l’individu ou du héros. Ainsi sont essentiellement adjointés d’un côté le devoir, pour plaire aux dieux, de descendre dans la Caverne et d’associer les hommes en instituant des cités rationnellement gouvernées, et de l’autre côté, à la façon d’une récompense, la possibilité de revenir séjourner au paradis des Idées. »





Dans son introduction, Jean-Louis Poirier ne traite pas des éventuelles problématiques de traduction qui auraient pu se poser à lui alors que certaines notions du Songe semblent ne pas pouvoir être laissées au hasard, notamment lorsqu’il est question du « principe » décrit à la manière du premier moteur immobile d’Aristote. Quelques extraits de textes d’historiens de l’antiquité grecque viennent ponctuer ce bref ouvrage pour continuer de nous plonger dans l’ambiance de l’époque. Ce bref ouvrage permet de faire connaissance efficacement avec un texte si éloigné de nous dans le temps et dans le discours qu’il était bien nécessaire de l’armer de quelques indications pour commencer à l’apprécier depuis l’endroit où il mérite que nous le lisions.



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Savoir vieillir

Inspirant de découvrir comme Cicéron a bien su vieillir.

Son essai n'a pas pris une ride.

J'ai même pris un coup de vieux.

Aux Vieillards, le Prestige !
Lien : https://axel-roques.iggybook..
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Savoir vieillir

Caton, Scipion et Lélius dialoguent sur les thèmes de la vieillesse et de la mort. Au terme de quelques échanges, Caton monopolise la parole et s'étend sur les privilèges de la vieillesse avec de sages propos. Il n'est point besoin d'être riche, rapide, agile ou puissant pour supporter la vieillesse. Seule la sagesse propre à la maturité suffit. Par ailleurs il rappelle que Sénat signifie assemblée des anciens, lesquels se servent de leur réflexion et de leur jugement.

Ensuite il nous vante les vertus de l'exercice physique, d'une bonne alimentation et nous prodigue un remède : "chaque soir je tâche de me souvenir de ce que j'ai fait, dit et entendu dans la journée".

Puis il termine son propos sur l'âme et la mort.

"Pythagore interdit que l'on quitte son poste -c'est-à-dire la vie-sans l'ordre formel du commandant en chef qui vous l'a assignée-c'est à dire Dieu-"





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J'ai bien aimé ce texte court (70 pages) plein de bon sens.
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Le bonheur

Difficile d'écrire une critique sur un essai philosophique et c'est d'ailleurs la première fois que je m'y tente... Je n'ai pas de bagage particulier ni dans le travail d'analyse ni concernant la philosophie antique, alors je me contenterai simplement d'écrire mon ressenti et essayer d'être constructive dans ma critique.



J'ai emprunté cet ouvrage dans une démarche très personnelle, cherchant une sorte de base de réflexion sur divers sujets de la vie mais aussi pour enfin découvrir la grande philosophie greco-romaine qu'on connait tous mais dont je n'avais encore jamais rien lu.



J'ai trouvé cet essai de Cicéron vraiment marquant et intéressant. À travers une discussion fictive entre lui et un jeune dénommé Brutus, il expose les différentes thèses concernant le bonheur. Il nous en parle en s'appuyant sur les différents grands courants philosophiques ; tels que les épicuriens, les pythagoriens, les stoïciens etc. Il se base sur la théories des passions qu'il défini ainsi "violente émotion de l'âme contraire à la nature et opposé à la droite raison", et dont il existe plusieurs sous catégories, associé à l'idée fausse qu'on se fait d'un bien (joie et désir) ou d'un mal (crainte et chagrin) et qui serait à l'origine de ces passions néfastes pour l'âme humaine (colère, jalousie, angoisse,...). Il démontre aussi l'analogie entre les maladies du corps et de l'âme (thèses j'ai trouvé particulièrement intéressantes), et comment soigner ces "troubles".

Mais surtout, pour Cicéron tout réel bien ou réel bonheur repose sur une chose : la vertu. C'est elle qui serait le moteur ou le bouclier nous protégeant de nos inclinaisons excessives vers ces passions. Puis il évoque aussi longuement le sage, ce qui le caractérise et la façon dont il gère les biens et les maux, puis la façon dont il peut endurer les différentes afflictions de la vie.



Alors que c'est la première fois que je m'essayais à la philosophie grec, j'ai trouvé cet essai relativement fluide à lire et à comprendre, hormis quelques passage qui devenaient ardus par moments mais globalement il y en a eu peu. Cicéron nous expose ses idées de façon plutôt poussée et très argumenté, mais j'y ai pris beaucoup de plaisir à la lecture et surtout il m'a été d'une belle utilité tant philosophique que psychologique.



Je le conseille vivement à tous ! Car qui ne cherche pas le bonheur ?
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Lettre à mon frère pour réussir en politique

Sortant juste du Dictionnaire de Xavier Darcos mon attention a été attirée par l’émission de France Culture Concordance des temps, au menu : les campagnes électorales dans la Rome antique et un texte bien fait pour retenir l'attention : Lettre à mon frère pour réussir en Politique en VO cela donne : Commentariolum petitionis.

Rédigé il y a plus de 2000 ans par un spin doctor portant la toge

Franchement un livre plus qu’utile, un livre indispensable, le prix ne fera pas perdre le moindre A à votre budget (2,80 €) L’éditeur malin le présente sous le format d’une carte d’électeur !! vous pourrez l’emporter dans l’isoloir si vous doutez au dernier moment.



Je ne vais pas vous faire le coup de l’information tronquée, Marcus Cicéron veut être élu Quintus Cicéron va l'aider de ses conseils, c’est son frère donc ça ne sort pas de la famille.

Parmi les 58 conseils avisés pour être certain d’être élu et d’en tirer tout le bénéfice attendu je mets en citations mes préférés



Toute ressemblance avec la campagne actuelle...............................


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Pour T. Annius Milon

Tout démarre à partir d'un fait divers: Sur la voie Appienne, à 15 km de Rome, deux cortèges se croisent: des femmes, des musiciens, des esclaves, et quelques gladiateurs habiles à manier les armes. Une bagarre éclate entre les esclaves des deux cortèges: un des maîtres, Clodius, est tué. le meurtrier est Milon, deux hommes politiques qui avaient déjà fait parler d'eux, positivement ou négativement. Clodius n'avait d'abord été que blessé par les esclaves de Milon mais ce dernier le fit sauvagement achever.



le procès devait prendre un caractère politique. L'avocat tout désigné était Cicéron, qui s'était déjà fait remarquer dans d'autres affaires criminelles se rattachant à la politique (Verrès, Murena, Cornelius Sylla....).
Lien : http://promenades-culture.fo..
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Tusculanes - Livre V  «Le bonheur dépend de l..

De la limite des textes proposés par la collection Folio à 2 euros: quand la brièveté d'un texte, nécessairement décontextualisé par son format court, rencontre mon inculture abyssale en matière d'écrits philosophiques, il en ressort une frustration pénible et la sensation d'en ressortir aussi bête que j'y suis entrée.

Certes, quelques notions de sagesse, de vertu et d'honnêteté, des notions de stoïcisme mises en perspective avec d'autres pensées comme celles de Socrate et des péripatéticiens. Mais pas assez de repères pour me permettre d'accrocher les bons concepts aux bons courants, et un format de dialogue dans lequel je n'ai jamais pu démêler qui répondait à qui.

Bref, une expérience de lecture très frustrante qui me donne envie de tout reprendre à zéro avec un manuel scolaire de philo!
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