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Critiques de Platon (313)
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Parménide - Théétète - Le Sophiste

Théétète

Une des grandes démonstrations de la bonne portée de la maïeutique socratique. En effet la maïeutique est une méthode qu’employait Socrate pour amener son interlocuteur à prendre conscience de ce qu'il sait déjà, de parvenir à l’extérioriser, et d'en apporter de critiques raisonnables.

Alors dans ce livre Platon nous présente Socrate en dialogue avec



Théétète, un jeune volontaire et assoiffé du savoir que lui avait présenté Théodore car Socrate s'indignait de voir des jeunes qui ne manifestaient aucune volonté de s'instruire pire encore d’apprendre la science.

Aussi Socrate l'interroge sur la science et sur la sagesse. Socrate a bousculé la conscience de Théétète par des interrogations stimulatrices....Ses questions ont porté sur ce que peut-être la science en soi, et ce qui est du génie du savant.



Et Thééthète, gagné par une grande considération pour Socrate avait juré, un jour, quand il sera grand il sera comme cet homme, c'est de cela que débattent EUCLIDE et TERPSION dans le premier dialogue
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Apologie de Socrate - Criton

Criton: Un joli dialogue que je rapporterai sur la logique. Il n'est pas question pour Socrate de démontrer une vérité ou une fausseté. Par contre lentement et surement il nous conduit ici vers une déduction plus ou moins logique à partir de certaines hypothèses. On suit là très clairement le développement de la pensée, du raisonnement.



Platon dans Critron présente un dialogue de deux personnages: Socrate et Criton. Criton est un des disciples de Socrate et peut être même le plus riche. Connaissant le refus catégorique de Socrate d'approuver l'organisation de son invasion de la prison par ses disciples,ceux-ci se sont convenus de confier à Critron la mission d'aller le convaincre afin qu'il consente à leur plan.



Mais sur le terrain de sa mission, Criton rencontre une difficulté, bien plus qu'une difficulté ordinaire notamment celle de tomber sur une tête du génie bien remplie et avisée.



Au lieu que ça soit Criton qui parvienne à convaincre Socrate sur l'idée de l'invasion, c'est plutôt Socrate qui parvient à le convaincre de le laisser mourir là ...



Il subit une espèce de lavement d'esprit et il en sort autrement savonné que quand il avait franchi la porte de la prison, avec toutes ses intentions noyés dans le nettoyage du cerveau...



Un livre très accessible, et simple mais demande à chaque des reprises sur certaines phrases afin d'en décrypter son bon sens!
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Alcibiade

Alcibiade est un fougueux jeune homme, dévoré d'ambition, qui se flatte de parvenir à ses fins, la puissance politique, par sa richesse et sa beauté. Il a découragé tous ses admirateurs, qui voulaient nouer avec lui une amitié amoureuse, sauf Socrate qui demeure à ses côtés et pratiquera avec lui la fameuse discipline maïeutique, par laquelle, en bon amant (ou éraste), il va s'efforcer de conduire son aimé (l'éromène) à l'excellence. En effet, Eros est ici présent comme force et dynamique éducatives, menant le jeune objet d'amour à réaliser ses potentialités et ses meilleures qualités. Pour cela, par un questionnement obstiné et impitoyable, Socrate montre à Alcibiade l'étendue de son ignorance, et plus encore, l'ignorance où il est d'être à ce point ignorant, puis lui prouve que s'il veut le pouvoir politique, il lui faut un savoir qui manque à tous les politiciens professionnels, la connaissance de soi. Seule cette connaissance permet de discerner le bien du mal, le beau du laid, dit-on en grec, et de tendre vers ce qui est bien et excellent pour soi comme la cité que l'on se propose de gouverner.

*

Ce n'est pas sans tristesse qu'on lit ce manuel du parfait homme d'état, tel que Platon le conçoit par le biais de Socrate et d'Alcibiade. Il suffit de regarder autour de soi et d'examiner les personnes qui se prétendent mandatées démocratiquement pour nous gouverner, pour sentir la mélancolie nous étreindre. Platon, génialement, renverse la sentence "Connais-toi toi-même", qui rappelait à l'homme ses limites de mortel, de loin inférieur aux dieux, pour lui donner un autre sens : se connaître, à savoir connaître son âme, c'est être capable de discerner en soi une part divine, la trace en nous de la divinité : "qu'y a-t-il de plus divin que cette partie où résident la connaissance et la pensée ? ... Cette partie semble toute divine, et celui qui la regarde, qui sait y découvrir le divin dans sa totalité, un dieu et une pensée, celui-là a le plus de chance de se connaître soi-même."

*

La lecture de ce petit dialogue, prescrite dès l'antiquité comme entrée dans les études platoniciennes, est une parfaite introduction à la méthode socratique, et aux grands thèmes que l'on trouvera développés dans les autres ouvrages de Platon. J'ajoute que l'exposé initial des ambitions d'Alcibiade fait de lui une sorte de préfiguration d'Alexandre, et l'on pense d'autant plus au conquérant macédonien que la Perse, le Grand Roi, les voisins asiatiques, font plus figure de proies offertes, que d'ennemis dangereux. Enfin, on se souviendra qu'Alexandre et ses généraux devenus rois, furent divinisés, comme en écho aux paroles finales du dialogue d'Alcibiade, où l'homme qui veut se connaître lui-même trouve en lui un dieu. Nul doute que Platon, en choisissant la pire figure politique de l'histoire athénienne, l'aventurier Alcibiade, comme personnage central d'un dialogue sur l'excellence politique et ses exigences, n'ait fait preuve d'une amère ironie, peut-être présente aussi dans le quatrième poème de "Mythologie" de Georges Séféris (1934), qui commence par une citation de l'Alcibiade :

"Son âme

Quand on veut la connaître

C'est dans une âme

Qu'il faut la regarder."

L'ennemi et l'étranger,

Nous l'avons vu dans le miroir.

καὶ ψυχὴ

εἰ μέλλει γνώσεσθαι αὑτήν,

εἰς ψυχὴν

αὐτῇ βλεπτέον

Le poème évoque l'expédition des Argonautes, d'Alexandre et de tant d'autres, qui ont fui aux extrémités du monde plutôt que de se connaître.

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Timée - Critias

C’est dans le « Timée » que Platon expose en un long discours sa vision cosmologique du monde. Ce discours, qui est celui de Timée, un philosophe de Locres, s’inscrit dans un dialogue avec Critias et Socrate, lequel avait commencé par définir quelle était selon lui la meilleure constitution possible. Ce discours a donc un cadre politique − pour Platon l’harmonie de l’état et de l’individu renvoie à celle de l’univers, à l’intelligence qui le gouverne, et la vertu est aussi une question de proportion et d’équilibre. Il succède à celui de Critias qui, pour rappeler qu’une telle constitution avait existé, évoque la victoire d’Athènes contre les Atlantes dans un très lointain passé selon ce que Solon avait appris d’un prêtre égyptien dans la ville de Saïs. Timée, quant à lui, s’intéresse à la création du monde visible, façonné, grâce aux idées et aux nombres, à partir donc d’un modèle immuable dont il n’est que la copie, par un Démiurge artisan et bon. C’est surtout cette partie du discours de Timée, qui a, je crois, retenu l’attention et assuré sa longue postérité, en dépit de ses ambigüités et de ses invraisemblances.
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La République

On m'a vendu ce livre à moi, Lutopie, comme une utopie. Or, je dois dire après l'avoir lu qu'il y a tromperie sur la marchandise. Ou qu'il y a erreur sur la définition de l'utopie. En effet, la société idéale de Socrate n'est pas une utopie telle qu'on l'entend (on dit souvent que l'utopie ne peut qu'être conçue qu'en imagination, qu'elle est par définition irréalisable, qu'elle ne peut exister sans cesser d'être une utopie).



Alors là je m'arrête tout de suite car Socrate insiste sur le fait qu'il est tout à fait possible que sa société idéale advienne un jour,et il explique qu'il serait même vain de bâtir une société idéale qui ne serait pas réalisable et "on se moquerait de nous avec raison, puisque nous ne ferions que répéter des propos qui ressemblent à des prières". Alors peut-être que sa société idéale est déjà advenue et qu'on en a pas conscience. Il existe déjà des Républiques non ? Et peut-être qu'elles sont parfaites comme en République démocratique du Congo par exemple ? En France, on a une République aussi. Démocratique aussi je crois bien. Mais Socrate ne fait pas grand cas de la démocratie. Il est assez ironique lorsqu'il vante les mérites de la démocratie. C'est ce qu'on appelle l'ironie socratique, qui est quelque peu différente de l'ironie voltairienne mais passons. En tout cas, tout ce qu'il y a à retenir, c'est que Socrate considère la démocratie comme la suite logique de l'oligarchie et pire encore, comme le terreau ou le berceau de la tyrannie. Mais passons là encore, car il n'est pas de bon ton dans le monde civilisé de se défier de la démocratie, n'est-ce pas ? D'abord, c'est qui ce Socrate qui ose critiquer la démocratie ? Les valeurs de la République ? Vous verrez que ce n'est qu'un fou, qu'un vulgaire usurpateur qui essaie de renverser le pouvoir et de se l'attribuer (Oui oui, j'ose le dire !)



Socrate, dans la République, se fait bâtisseur, et législateur. Il se fait surtout le philosophe roi de la République. Car il émet l'hypothèse, et il démontre qu'il a raison sur ce point, qu'un roi doit nécessairement être philosophe ou mieux encore, qu'un philosophe (lui, Socrate, par exemple) doit être élu Roi. Et Platon, son héraut, est chargé de promulguer la République partout ailleurs. Et le pouvoir de Socrate est absolu, car il fait mine de donner un droit de réponse à tous ceux qui se présentent à lui, or, ils ne feront que s'incliner face à lui, car la génuflexion est de mise lorsqu'on se présente face au roi philosophe Socrate ! Socrate, comme n'importe quel roi, a sa cour personnelle, Glaucon et Adimante étant ses favoris. Ceux-ci lui feraient la conversation si Socrate ne parlait pas tout seul. Car oui, Socrate parle tout seul et n'admet chez son interlocuteur qu'un oui. S'il ose dire non, son interlocuteur se retrouve au pilori et c'est l'humiliation publique ! Ainsi va le règne de Socrate dans la République. À la fin du Livre V, Socrate s'amuse même de son interlocuteur, de Glaucon, lorsqu'il se moque en toute amitié de tous ceux qui n'ont pas accès à la connaissance, et qui ne font qu'avoir une opinion, celle de leur interlocuteur, lui-même Socrate ! Et ils opinent, et Glaucon, opine " Oui Socrate", "Mais oui, Socrate, tu as raison Socrate", "Je ne te contredirai pas sur ce point Socrate" - et c'est ainsi qu'ils se forgent une opinion, calquée sur celle de Socrate. Car Socrate a toujours raison, il n'a jamais tort, car Socrate est juste, grand, beau, fort, musclé, sexy (Veuillez compléter la liste de ses qualités). Bref, il semble que je suis tombée sous le charme de Socrate. Sa propagande marche à merveille sur moi, il a même réussi à me vendre son "utopie", bien qu'elle soit plus que limite par moments (voir les citations qui m'auront échappé). Mais non, en vérité, même si sa société est totalitaire, eugéniste, elle est parfaite ! Si, nécessairement parfaite. Même si ... Non, jugez par vous-même et vous verrez que vous aussi, vous vous agenouillerez face au grand Roi Philosophe Socrate !



Dans l'apologie de Socrate (car il faut bien faire l'éloge encore et encore de Socrate quand on s'appelle Platon), Platon présente Socrate comme un taon. Il ose car Socrate est à ce moment-là sur le point de mourir alors peut-être que Platon s'est dit qu'il ne risquait plus rien à présenter Socrate comme un taon ... Dans la République, les taons sont plutôt les ennemis jurés de Socrate, les autres philosophes ? ou plutôt les sophistes, les faux bourdons, qui influencent les hommes, les faibles et les puissants ...



Il oublie de dire dans la République que Socrate lui-même est un influenceur ( la preuve, il a ses followers). Et là vous vous dites que je vais trop loin, que j'actualise un peu trop Socrate en parlant de followers et pourtant, si on s'intéresse de près à l'allégorie de la caverne ...



Socrate présente sa caverne : Chaque habitant de la caverne vit confiné, ne sort jamais, passe son temps face à un mur où s'animent des ombres, comme dans un théâtre d'ombres chinoises, ou comme dans un théâtre de marionnettes, et la seule lumière présente dans la caverne est une lumière artificielle, fournie par le feu (la technologie) ou l'électricité si vous préférez vous éclairer comme ça, lumière qui permet d'animer le théâtre, d'alimenter l'écran. Ainsi, chaque habitant se retrouve rivé face à un écran, à LED, un écran plasma, etc, un écran 3D, peu importe, comme vous voulez, je ne suis pas vendeuse d'écran moi, choisissez vous-même votre télé ou faites comme moi et n'en achetez pas, c'est plus simple. Socrate précise que des personnes sont chargées d'animer ce théâtre d'ombres ( mais qui sont ces gens ? Il ne le précise pas.) Il précise bien que les habitants sont restés toute leur vie face à leur écran (alors faites attention quand vous achetez une tablette à un gosse ou quand vous laissez la TV ou un PC ou une tablette être la nounou de votre bout d'chou). Les habitants sont tellement fascinés par la téléréalité qu'ils sont persuadés que la télé est la réalité, du coup. Et ils sortent jamais, du coup ils sont un peu faibles physiquement et sortir dehors ne les tente pas, ils n'en ont pas envie et s'ils voulaient le faire, ils souffriraient à cause de leur faiblesse musculaire, de leurs douleurs articulaires, à cause aussi de la lumière du soleil à laquelle ils ne sont plus habitués ... Mais ils s'en fichent les habitants de la caverne car ils ont entendu à la TV que c'est tendance d'être hikikomori. Et puis ils sortent des casques de réalité virtuelle, pour visiter Paris par exemple, alors autant rester chez soi ? Sauf que Socrate raconte qu'un jour, un homme remarque une ouverture dans la caverne, qu'il voit de la lumière ( imaginez vous un geek qui se rappelle un jour qu'il a une fenêtre ou une porte donnant sur l'extérieur), et il décide tout simplement de se lever de sa chaise ou de son canapé, et il sort dehors, dans d'atroces souffrances certes, mais il tient bon, et puis il découvre qu'en fait Paris, c'est plus beau quand c'est pas dans le Metaverse (bien que dans le Metaverse, on ne rencontre pas de poubelles renversées, d'incivilités, que les pigeons ne mangent pas de plastique etc, bref il est vrai qu'il y a de l'artificiel partout dans le monde réel), mais voilà, l'homme se dit quand même qu'on lui ment depuis des années en lui présentant le monde différement que ce qu'il est tel qu'il est décrit par les media audiovisuels. Mais pourquoi je vous raconte tout ça moi ? Sans doute parce que je l'ai vécu un peu, pas tout à fait comme ça mais presque. En tout cas Socrate a raison quand il dit qu'il faut sortir de la caverne, car le soleil on l'aime beaucoup même si on arrête pas de l'accuser d'avoir des rayons UV nocifs pour la peau etc etc. En tout cas moi je l'aime beaucoup même si on m'a plus souvent vendu la Lune d'où le fait que je sois devenue lunatique. Désormais, j'essaierai d'être un peu plus solaire car Socrate nous dit que le soleil est l'enfant du bien, et Socrate, le Roi Philosophe m'aura bien vendu son histoire, son allégorie de la caverne, mais aussi son au-delà ( voir le dernier chapitre où il s'intéresse au destin des âmes après la mort), et il m'aura surtout vendu plus de soleil, ce qui fait que je considérerai désormais Socrate comme le véritable Roi-Soleil (et voilà Louis XIV détrôné).
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Le banquet

"Le Banquet" est le dialogue platonicien que j'aime le moins.

Effectivement, je trouve que ce dialogue de Platon est rempli de discours pompeux, mais vides de sens, et, en fait, inintéressants.

Contrairement à d'autres, je n'ai pas l'impression qu'il y soit vraiment question d'amour, j'ai plutôt le sentiment que ce n'est que très vaguement lié à ce fatras de discours plein de pompe, qui échoue à exprimer l'amour-si tant est que ce soit l'objectif.

Bref, un dialogue pompeux, pas très intéressant, auquel, pour ma part, je trouve personnellement une grande vacuité.

En matière de dialogues philosophiques de Platon, je préfère largement l'"Euthydème", l'"Hippias mineur" ou encore le "Criton", bien plus intéressants.
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Apologie de Socrate

Le procès de Socrate n'est pas sans rappeler d'autres procès historiques et littéraires. L'Apologie de Socrate, celle de Platon (il y en a une autre) est un texte à la fois fort et philosophique. Facile à lire, avec le style propre à Platon (un merveilleux dramaturge), il n'en demeure pas moins un texte d'accès à la pensée de "Socrate" et à la philosophie même.
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Le banquet

J'ai sorti de ma PAL les livres grecs pour me mettre dans l'ambiance de mon prochain voyage. J'avais de bons souvenirs scolaires de Platon qui se sont confirmés avec "Le banquet". Certes, il n'y a pas d'informations sur Athènes où se retrouvent des amis et philosophes qui vont discourir sur la définition de l'amour mais ce n'est pas grave, le sujet en vaut la peine même.



Le banquet est en fait l'occasion de se retrouver pour manger et boire et surtout discourir car l'art oratoire est une constante chez les artistes grecs plusieurs siècles avant J.-C.

Le narrateur est Appolodore, on y croise Socrate et Phèdre les plus connus mais ils sont nombreux à prendre la parole pour faire l'éloge d'Eros dans cette beuverie philosophique.

Le sujet semble sérieux puisqu'il s'agit de discourir sur ce qu'est l'amour et pourtant Platon aime à y mettre une pointe d'humour avec, notamment, le hoquet d'Aristophane qui va être dans l'obligation de changer de place avant de prendre la parole à son tour.



Ce qui est surprenant c'est que l'on fait le grand écart entre l'éloquence à l'ancienne et les propos toujours très actuels qui font échos aux problématiques de genre par exemple. Ils n'ont pas tous le même point de vue mais j'aime à entendre que la nature de la femme n'est pas inférieure à celle de l'homme. Il y est aussi question de vertu, d'homosexualité, de procréation, de beauté, de corps.



Et puis, j'ai noté que Socrate ne néglige pas l'avis des femmes puisqu'il rapporte celui de la prophétesse Diotine qui doute de l'origine divine de l'amour. Y aurait-il un démon là-dessous ? Ce qui est certain c'est qu’ils ont tous la langue bien pendue et que cela donne soif.





Challenge Riquiqui 2023

Challenge Cœur d'artichaut 2023

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Le banquet

Ecrit en -385 avant JC, ce livre est sous forme de dialogue.

Autour d'un repas organisé par Agathon 6 convives vont discuter et l'un d'entre eux (Eryximaque) proposera que chacun leur tour, ils fassent l'éloge d'Eros (Dieu de l'amour)

Pour Phèdre : Eros est le plus ancien et le plus bénéfique des dieux : il donne du courage aux hommes

Pour Pausanias : Il y aurait 2 Eros parce qu'il y a 2 aphrodites

L'Aphrodite Céleste (aimer les hommes intelligents) et l'Aphrodite vulgaire (aimer les hommes et les femmes)

Il expliquera les règles de conduite de la pédérastie.

Pour Eryximaque : L'hypothèse des 2 Eros doit s'appliquer dans tous les domaines (médecine, musique, astronomie, ...)

Pour Aristophane : Zeus nous aurait coupé en deux et nous sommes donc à la recherche de notre double

Pour Agathon : Eros est le plus beau, le plus jeune, le plus vertueux

Pour Socrate : Il nous expliquera le discours de son amie Diotime. Pour elle, Eros n'est pas un Dieu mais un grand démon ( = qui fait le lien entre les dieux et les hommes) et que son but ultime est la Beauté

Entre en jeu un dernier personnage qui refusera de faire l'éloge d'Eros mais proposera à la place de faire l'éloge de Socrate !

Voilà c'est énooooormément synthétisé mais en gros c'est ça ! J'ai surligné beaucoup de jolies phrases ... Bien que ce ne soit pas une lecture simple, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce livre qui m'a demandé pas mal de concentration !

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Apologie de Socrate - Criton

Ces deux dialogues platoniciens, figurant parmi les plus célèbres, concernent tous deux la mort de Socrate et sont d'intérêt inégal.

Le premier, l'"Apologie de Socrate", concerne le procès de Socrate. Socrate y expose sa défense et, philosophiquement parlant, c'est peu intéressant ; il n'y a pas de vrais propos philosophique, tout au plus quelques répliques philosophiquement intéressantes. Mais il y a dans ce texte une grande puissance qui m'a ému !... Les répliques de Socrate sont délicieusement concises et quelques mots suffisent à expliciter ce qu'il dit ; et, comme je l'ai dit, elles m'ont procuré une grande émotion.

Le "Criton" aborde des thématiques de philosophie morale et de philosophie politique, telles que l'Etat, le citoyen, les lois…

Je ne suis pas d'accord avec tout et le jugement de Socrate est à nuancer. Mais il a le mérite de faire réfléchir. Encore une fois, la puissance du dialogue n'a pas été atténué par la traduction. C'est d'ailleurs fascinant de constater que les textes grecs, que les textes de Platon, de Sophocle, d'Euripide, soit d'une puissance à peine atténuée par la traduction.

Deux dialogues inégaux !
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Euthydème

Quel plaisir de lire un dialogue de Platon tel que celui-ci !... Il rejoint sans aucun doute les dialogues de cet auteur que j'apprécie le plus, au côté de l'Hippias Mineur ( également connu sous le titre du "Petit Hippias" ).

Il s'agit d'un dialogue sur toutes les façons de convaincre son interlocuteur des choses les plus fausses en usant de la rhétorique et le raisonnement logique ( ou plutôt, le raisonnement en apparence logique ).

Comment tromper son interlocuteur en abordant un point de vue plutôt qu'un autre, en usant habilement du sens d'un mot, en donnant l'apparence du vrai à un postulat de base erroné.

Extrêmement utile et tout à fait passionnant.

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Apologie de Socrate

Un très court texte qui présente la défense de Socrate lors de son procès en 399 avant JC (du moins selon Platon, car il existe une apologie de Socrate par Xénophon, autre disciple). On l'accusait en effet d'impiété et de corrompre la jeunesse. Socrate détruit ces accusations, en montrant que si on veut l'éliminer, c'est parce qu'il dérange.

Cette lecture est une très bonne manière de s'initier à la philosophie et de se familiariser avec les idées de Socrate et de Platon: la distinction entre dialectique et rhétorique, philosophe et orateur (celui qui recherche la vérité d'un côté et celui qui cherche à éblouir par des discours de l'autre), la définition de ce qu'est un philosophe et de ce qu'est la philosophie, la personnalité de Socrate et sa fameuse ironie, sa conception de la mort qui ne saurait être un mal, car soit elle consiste en une absence de sensation, soit elle est un passage vers un autre monde dont un homme vertueux ne peut rien avoir à craindre.

"Je sais que je ne sais rien" voilà le paradoxe qui peut résumer la position de Socrate, et qu'on trouve en substance dans l'Apologie.

L'introduction de l'édition bilingue des belles lettres (collection "classiques en poche" est très éclairante.
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La République

Comment sortir intact d'un tel texte ? C'est impossible. L'esprit de Socrate est affûté et derrière lui, un Platon implacable nous entraîne dans cette quête de la justice et, au final, du sens de toute vie. Eloge critique de la philosophie par Socrate, ce dernier n'en est pas moins conscient de ses limites dans un monde comme celui des cités grecques, si semblable par certains aspects de sa vie politique à nos démocraties représentatives.



De même, son analyse des systèmes politiques et de ce qui les lie, et à travers cela des faiblesses de la démocratie, m'a semblé pleine de lucidité ; et déjà à l'époque Socrate constatait que la démocratie ne pouvait de par ses aspects qu'accoucher d'un despote. L'avènement de la Rome impériale ou plus récemment les élections allemandes de 1933 ont démontré ce que cette analyse avait de juste et de visionnaire.



Ce dialogue est aussi un plongeon, par moments, dans le coeur même de la pensée grecque d'alors. Parfois, cette plongée dépayse et là appraissent au grand jour les diférences fondamentales avec notre culture judéo-chrétienne : le rapport aux femmes, à l'enfance ou toutes ces relations du quotidien qui démontre combien, malgré le fait démocratique qui nous rapproche, nous sommes aussi spérarés par un fossé culturel important. Une manière donc, de démontrer leur erreur à ceux voulant nous faire croire que la démocratie ne peut s'adapter qu'à la pensée occidentale contemporaine, de montrer que ce système s'accomode facilement d'autre référents culturels.



Texte fondateur que ce fut ce livre... et sa lecture m'a montré pourquoi : sa richesse, la robustesse de l'argumentaire et son universalisme assumé ne pouvaient pas en faire autre chose.
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Le banquet

Le discours même du Banquet ne peut faire l’objet d’une critique, encore qu’il soit possible d’émettre quelque opinion sur la traduction proposée.



L’édition des Belles Lettres publiée en 1989 s’ouvre par une notice de Léon Robin et se poursuit par une traduction de Paul Vicaire. Le texte original en grec ancien est proposé.



La traduction de Paul Vicaire se différencie de celle de Léon Robin (disponible en ligne facilement) dans le sens de la simplicité : périodes plus courtes, expression plus concise. Le style reste élégant.



Nous voilà parés pour un voyage passionnant à travers les commentaires du Banquet de Platon à travers les âges. Pour le siècle dernier, les commentaires de Simone Weil, de Léo Strauss et de Jacques Lacan m’ont substantiellement nourrie. La valeur d’un texte découle également de la qualité des analyses et des réflexions qu’il suscite. De ce point de vue, le Banquet de Platon prouve, s’il le fallait, son caractère essentiel.

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Apologie de Socrate - Criton - Phédon

« Apologie de Socrate, Criton, Phédon » constitue un ouvrage difficile mais dont la lecture passionnante, riche et émouvante, comblera d’aise le lecteur tenace.



Socrate y est bien entendu magnifié, et représenté comme l’équivalent d’un prophète philosophique, d’un Christ se sacrifiant pour montrer la voie à ses disciples,.



On est frappé par la force de conviction du philosophe que rien, pas même la mort ne peut ébranler, mais surtout de la profondeur des arguments qu’il déploie pour la défendre contre les attaques en traitre qu’il subit afin de l’éliminer définitivement.



En se dressant plus haut que ses adversaires, Socrate fait preuve de grandeur et donne une leçon de courage à ses proches, qui se laissent plus facilement envahir par leurs émotions.



Se basant sur un raisonnement dialectique et logique devenu classique, Socrate finit par s’approcher des religions orientales en puisant dans les mythes orphiques mais également mythologiques pour décrire de manière littéraire superbe, la vie après la mort.



Si Socrate finit par périr sous les attaques traitresses de ses ennemis, sa pensée elle survivra à travers les siècles et se développera pour donner naissance à de puissants courants philosophiques, dont aucun pourtant ne parviendra à receler autant d’adéquation entre pensée et actions.



On peut donc dire, que les manœuvres de ces adversaires pour le faire taire, se sont conclues par un cuisant échec puisque Platon puis plus tard d’autres, reprendront le flambeau de la recherche de l’art de bien vivre et donc aussi de bien mourir.



Essentiel donc comme gouvernail de l‘existence et comme peut l’être tout œuvre philosophique de premier plan !
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Oeuvres complètes 02-1 : Protagoras

Le "Protagoras" de Platon est un de ces textes philosophiques dont l'intérêt réside moins dans le propos de l'auteur que dans les réflexions qu'ils suscitent.

Socrate débat ici avec Protagoras de la vertu, embrassant au passage pas mal d'autres sujets.

Je ne suis pas d'accord avec tout ; mais il y a là d'innombrables pistes de réflexion.

A méditer !...
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Apologie de Socrate - Criton

L'apologie de Socrate et le Criton sont deux dialogues concernant la mort de Socrate, dans lesquels, Platon, de toute évidence peu soucieux de vérité historique, met en scène un Socrate stoïque, héroïque face à la mort qui l'attend.

Cependant, pour être de toute évidence, peu soucieux de véracité, Platon écrit des dialogues de haute puissance, et, avec le Criton, crée des pistes intéressantes à explorer.

Deux dialogues intéressants, qui ne relève pas du domaine de la haute philosophie, mais qui sont plutôt intéressants tout de même.

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Le banquet

Je vais parler ici de la version audio-book de ce grand classique de la littérature philosophique.

Il n’y a pas grand-chose à redire sur le texte de Platon en lui-même .C’est une série de discours les plus succulents les uns des autres sur le beau, le juste, l’amour, etc.Ce qui est magique ici, c’est que l’on n’a pas l’impression de lire de la philo. C’est léger, rythmé, cela se lit un peu comme un roman si je puis dire.

Par contre, la version audio m’a décu.C’était une première pour moi d’écouter un audio-book et franchement je suis plus que septique par rapport à ce genre d’œuvre.

Tout d’abord dans ce cas-ci, la qualité sonore est vraiment limite, voir carrément douteuse. Le volume sonore varie entre les pistes. A croire que le mastering a été complétement raté.

Ensuite, le lecteur, bien qui soit un comédien averti et talentueux, lit en permanence sur le même ton, sans variation en fonction du contexte et du personnage. Je trouve cela vite lassant.

Quand je lis un livre, de manière inconsciente et cérébrale, j’écoute ma petite voix intérieure qui raconte l’histoire, respecte les dialogues. Bref, je me raconte le livre. C’est peut-être pour ça que les livres audio ne sont pas pour moi.



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Gorgias

Il était une fois, dans une librairie de petite ville thermale, une pile de Gorgias en pleine dépression entre des piles de périodique de Closer et d’Entrevue. N’écoutant que mon cœur, je tendis ma main sur un exemplaire qui m’accompagne depuis quelque temps déjà. Depuis ce petit livre a parcouru bien du chemin avec moi, saupoudré de la poussière de quelques chemins de traverse.

Ce livre est également sous-titré « de la rhétorique ». C’est un dialogue entre Socrate et différents interlocuteurs successifs dont Gorgias, sophiste qui enseigne l’art de la rhétorique qui est l’art de bien parler et de convaincre. Socrate considère la rhétorique au mieux comme une simple technique du mensonge.

Je me suis particulièrement amusé à lire ce dialogue. En effet, Socrate est perçu comme un cuistre qui nous rabat les oreilles avec sa philosophie. Ses interlocuteurs, sûrs de leur force et de leur supériorité, lui concèdent des réponses avec morgue et condescendance. Socrate, fine mouche, emberlificote son propos de telle manière à ce que son interlocuteur s’accroche au seul fil qu’il trouve pour ne pas se noyer et réponde de plus en plus brièvement pour finalement susurrer un misérable oui ou apporter un triste non.

Tout à son art de la maïeutique, Socrate prouve magistralement son propos par les réponses de plus en plus embarrassées de son contradicteur. Quel bel ouvrage ! Presque aussi beau qu’un mécanisme horloger. Mais tout aussi froid … Et si le cœur n’y est pas, ma conviction s’effiloche …

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Apologie de Socrate

L'Apologie de Socrate est le dialogue platonicien où celui-ci conte le procès de Socrate. Il le fait avec une grande force, une grande puissance que j'avais déjà remarqué dans le "Criton".

Toutefois, pour le lecteur désireux de grande philosophie, cette procédure judiciaire n'est pas forcément intéressante.

Il y a effectivement là une grande puissance, littérairement parlant, mais de contenu philosophique, que nenni !... A part deux ou trois phrases de Socrate qui ont un vrai caractère philosophique, encore qu'elles soient par certains côtés des lieux communs, le texte est principalement consacrée à la défense de Socrate et non à la philosophie.

Dommage.
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