Ce livre a des petits côtés « la croisière s’amuse » de quand j’étais petite : Françoise Sagan rassemble sur un bateau de luxe quelques bourgeois, aristocrates et parvenus notoires, les fait se côtoyer, de découvrir, s’aimer, se déchirer. Plus particulièrement, nous suivons avec attention Clarisse, « la femme fardée ». Jeune aristocrate ayant épousé un gauchiste aigri qui ne l’aime que pour sa fortune, que parallèlement il critique, elle masque sa tristesse sous son maquillage à la truelle et quelques verres d’alcool fort.
Les passagers la trouvent ridicule, mais ils trouvent son mari encore plus détestable alors ils la prennent plus ou moins en pitié. Et plus l’eau de la piscine enlève son maquillage grotesque, plus les autres passagers découvrent en Clarisse une personne charmante et désarmante qui souhaite simplement se protéger derrière un masque. Julien notamment, un faussaire embarqué ici pour arnaquer quelques riches idiots, finit par tomber follement amoureux de cette femme mariée. Cet escroc amoureux s’attirera alors les sympathies de quelques passagers qui, préférant le gentil faussaire au mari méchant, se rendront complices d’un adultère sous-jacent.
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L’auteur sait tour à tour nous charmer, nous passionner ou nous faire rire en nous racontant l’histoire de ces nombreux personnages attachants et différents, allant du personnel de bord aux passagers, en passant par les stars de la chanson embauchées là pour l’occasion. L’envie, le pouvoir, l’argent, l’amour, le mépris : Tout est abordé dans ce livre que je suis vraiment ravie d’avoir découvert !
Des couples se font, se défont, des rencontres sont décisives, d’autres seront oubliées. Certains connaîtront une fin tragique, d’autres le bonheur ; Tous, en tout cas, laisseront une trace dans la mémoire des gens présents, qui formulent déjà les cancans incroyables qu’ils pourront raconter à leur entourage resté à terre !
Il est toujours intéressant d’observer les liens sociaux se mouvoir, les affinités se déplacer, les préjugés se démentir et des complicités se créer là où on ne les attend plus. Certains dialogues m'ont parfois rappelé les aventures de Tintin lorsque la Castafiore déforme les noms, taquine le capitaine, etc…
Je m’attendais à un livre moins vivant et je crois que j’ai été justement séduite par ce juste milieu qu’a su trouver l’auteure : Un livre rafraîchissant mais qui a beaucoup de sens. Bref, une jolie satire sociale !
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